VTC Caocao va offrir des CDI à ses chauffeurs français
Caocao, l’entreprise de VTC chinois, prend le contre-pied du secteur et s’engage à salarier certains de ses chauffeurs à Paris.
Il y a peu de temps, VCT Caocao s’est prononcée sur un sujet problématique dans le secteur : le traitement des chauffeurs. La plateforme s’est alors positionnée en faveur de recrutements en CDI pour une portion de ses collaborateurs. Pour commencer, une vingtaine d’entre eux devraient bientôt accéder au statut tant convoité de salarié.
Reconsidération des chauffeurs : VTC Caocao à contre-courant du secteur
Cela fait quelques jours maintenant que VTC Caocao a jeté son pavé dans la mare. La branche de la maison-mère chinoise Geely, déjà installée en France depuis janvier 2020, a dernièrement partagé son souhait d’aller vers la salarisation de ses chauffeurs.
L’annonce du dernier arrivé dans le secteur fait grand bruit puisque le sujet divise. En effet, Uber et les autres concurrents ont essuyé nombre de critiques concernant leur modèle d’affaires ces dernières années. On leur reproche de plonger leurs chauffeurs dans un système de précarité qui ne profite qu’à l’entreprise de VTC. Avec leur statut d’indépendant, ces derniers ont des conditions médiocres. Ils n’ont en effet droit à aucune sécurité, à aucun avantage social, ni à une réelle considération de la part des plateformes.
Une vingtaine de contrats en CDI pour commencer
En proposant d’offrir des CDI, VTC Caocao emprunte donc une nouvelle direction. La grande révolution du secteur ne devrait pas être pour tout de suite, mais l’entreprise pose un premier geste et se veut plus à l’écoute de ses chauffeurs. « Certains chauffeurs ont manifesté le souhait de devenir salariés. (…) On s’est dit que la population de chauffeurs devait être en train de changer et qu’on pourrait leur laisser le choix ».
Concrètement, Caocao prévoit ainsi d’offrir, pour l’instant, une vingtaine de contrats. Il s’agit de CDI à raison de 39 heures par semaine et 1800 euros mensuels bruts. Que les plus enthousiastes ne s’emballent pas pour autant… La plateforme prévient que « ce ne sera jamais la majorité des chauffeurs”. Elle se réjouit cependant de forger avec eux “une relation de proximité ».
Une pression populaire et politique de plus en plus forte
Caocao n’est évidemment pas la première à soulever l’enjeu des conditions de travail offertes aux chauffeurs des plateformes de VTC. Au contraire, c’est un débat qui gronde, y compris dans le secteur des coursiers, et ce, en France comme à l’étranger.
Les géants du domaine sont de plus en plus pointés du doigt, accusés d’abuser du statut d’indépendant de leurs collaborateurs. En effet, pour eux, adieu les cotisations sociales, les coûts additionnels et la gestion des risques, et bonjour les profits et les avantages liés à l’externalisation.
Toutefois, les utilisateurs se sont montrés las de cette situation jusqu’à appeler aux boycotts de certaines plateformes. Du côté politique et juridique, les gouvernements sont aussi de plus en plus investis pour faire plier les entreprises.
En Californie, Uber a ainsi dû trouver une parade à la requalification de plusieurs milliers de chauffeurs. La plateforme a, en échange, concédé un revenu minimum et une assurance santé en guise de compensations. En Angletterre, l’entreprise n’a pas eu d’autres choix que de donner le statut de salarié à plus de 70 000 chauffeurs suite à une décision de justice. Du côté de la France, la Cour de Cassation a, quant à elle, reconnu un lien de subordination entre les chauffeurs et la société pour obliger l’entreprise à reconnaître des contrats de travail. Une mouvance qui devrait se poursuivre puisque la Commission européenne a récemment lancé une consultation des partenaires sociaux qui devrait déboucher sur une nouvelle législation en la matière d’ici la fin de l’année.