Le projet agrivoltaïque de l'entreprise girondine GLHD a reçu le feu vert des autorités pour s'implanter sur 700 hectares dans les Landes. Malgré des réticences exprimées par les habitants lors d'une enquête publique, les permis de construire ont été accordés. Ce projet ambitieux, baptisé Terr'Arbouts, pourrait marquer un tournant dans le secteur des énergies renouvelables en France.

Détails du projet Terr'Arbouts

Le 23 août, la préfecture des Landes a délivré les permis de construire pour le projet agrivoltaïque de GLHD, qui se situe au sud-est de Mont-de-Marsan. Ce projet, qui s'étend sur 700 hectares de terres agricoles, prévoit l'installation de panneaux solaires sur plus de 200 hectares. GLHD, soutenue par EDF et la banque australienne Macquarie, ambitionne de créer un site capable de produire 450 MW d'énergie.

Un processus réglementaire complexe

Avec l'obtention de 53 permis de construire pour 46 îlots répartis sur six communes, GLHD a franchi une étape majeure dans le processus réglementaire. Jean-Marc Fabius, président de GLHD, a exprimé sa satisfaction quant à cette avancée, soulignant l'importance de concilier décarbonation et agriculture. Toutefois, le début des travaux n'est pas prévu avant 2026, car la convention de raccordement avec RTE doit encore être finalisée. Le projet nécessite également un financement de plusieurs centaines de millions d'euros, avec une mise en service envisagée pour 2028.

Les enjeux paysagers

Le projet Terr'Arbouts soulève des questions importantes concernant l'insertion paysagère. Bien que les installations soient conçues pour être fragmentées et disséminées, la proximité des habitations complique leur acceptation. En 2021, une concertation préalable avait été organisée pour discuter de la localisation des panneaux avec les habitants. Cependant, l'enquête publique récente a rendu un avis défavorable, mettant en avant les préoccupations des riverains.

Réactions des habitants

La commission d'enquête a souligné que le projet pourrait nuire à la préservation des paysages locaux, en violation du code de l'urbanisme. Les îlots de panneaux solaires seront installés sur des terres agricoles qui, jusqu'à présent, servaient de coupures dans l'urbanisation. Les riverains, comme Frédéric Prothin, membre de l'association environnementale Sepanso, expriment leur inquiétude face à l'impact visuel que cela pourrait engendrer. Ils craignent que la construction de pistes, de haies et de grillages altère le paysage et morcelle les villages environnants.

Les préoccupations environnementales

Les habitants ont largement évoqué l'impact paysager lors de l'enquête publique, redoutant l'apparition de vastes travées de panneaux solaires. Jean-Marc Fabius a reconnu ces préoccupations et a assuré que GLHD continuerait à dialoguer avec les riverains pour trouver des solutions. Il a mentionné que des ajustements pourraient être envisagés, tels que le recul des panneaux et la plantation de haies variées pour atténuer l'impact visuel.

Les implications pour l'agrivoltaïsme

Le projet Terr'Arbouts est observé de près par les acteurs du secteur, car il pourrait devenir l'une des premières grandes réalisations dans le domaine de l'agrivoltaïsme en France. Ce secteur, en pleine expansion, attire de nombreuses entreprises cherchant à exploiter des terres ensoleillées tout en soutenant les exploitations agricoles. Un décret publié début avril vise à encadrer et à accélérer le déploiement de tels projets dans les zones rurales.

Les défis réglementaires

Cependant, GLHD ne bénéficie pas des nouvelles dispositions, car les demandes de permis ont été déposées en 2021. Bien que l'entreprise ait tenté de s'adapter à l'esprit de la loi, les 35 agriculteurs partenaires ne sont pas soumis à l'obligation de maintenir des rendements de 90 %, comme le stipule le nouveau décret. Ainsi, Terr'Arbouts pourrait servir de modèle pour l'avenir de l'agrivoltaïsme, mais aussi poser des défis en matière de paysage et d'acceptabilité sociale.

Les perspectives

La réalisation de ce projet pourrait avoir des répercussions significatives sur le paysage local et sur la perception des projets photovoltaïques au sol. Les tensions entre les besoins en énergies renouvelables et la préservation des paysages agricoles risquent de se multiplier à l'avenir. Les acteurs du secteur devront naviguer habilement entre les exigences réglementaires, les préoccupations environnementales et les attentes des communautés locales.