Le 1er janvier 2024, Pôle emploi sera remplacé par France Travail. Ce changement conduira à une transformation profonde du Pôle emploi que l’on connaît actuellement. En effet, il prévoit notamment une nouvelle organisation des acteurs du secteur public. Cette transformation devrait ainsi permettre d’augmenter le niveau de l’emploi. France Travail répondra alors à une double difficulté. Premièrement, elle aidera de nombreuses entreprises à recruter, mais elle accompagnera aussi de nombreuses personnes à trouver un travail.

Transformation de Pôle Emploi en France Travail

Le système actuel d'aide au retour à l'emploi Pôle Emploi est souvent critiqué, accusé de ne pas offrir une expérience satisfaisante. En effet, de nombreuses causes sont pointées du doigt, notamment la complexité des procédures, les surcharges administratives, etc. Ainsi, France Travail a été conçue pour résoudre ces problèmes.

En effet, au-delà d'un simple changement de nom, ce projet a pour objectif d'accroître le niveau d'emploi en France. Il va ainsi répondre à la difficulté de recrutement rencontrée par de nombreuses entreprises due à la baisse du chômage de ces dernières années. Il va également mieux accompagner les personnes en recherche d'emploi à trouver un travail.

Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, s'occupe de l'organisation de la mise en place cette réforme. La création de France Travail s'inscrit dans l’un des huit chantiers prévus par le Gouvernement pour viser le plein emploi. Thibaut Guilluy a ainsi remis, le 14 avril 2023, au ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, son rapport de préfiguration de France travail. 

L’objectif du plein emploi grâce à une nouvelle organisation pour traiter le chômage

France Travail a pour objectif de répondre à un paradoxe : malgré un taux d'emploi inédit depuis 1970 et une baisse du chômage, certaines personnes ont du mal à trouver du travail et les entreprises à recruter. 

Le Gouvernement a ainsi engagé une réflexion pour une réforme du système. L’objectif est de proposer un accompagnement renforcé à toutes les personnes éloignées de l'emploi. Cet accompagnement sera d’autant plus important pour les allocataires du RSA. Il sera également amené à améliorer la réponse aux besoins des entreprises. 

Ainsi, dans le cadre des « cent jours » devant relancer le quinquennat d’Emmanuel Macron, le gouvernement travaille sur ce point clé de son programme.

De plus, la Première ministre Elisabeth Borne a présenté l’agenda législatif des prochains mois. La feuille de route gouvernementale prévoit tout un projet de loi sur le plein emploi. Ce projet sera présenté au début de l'été 2023 et visera spécialement la refonte du service public de l'emploi. Ainsi, dans cette dynamique de restructuration, l'actuel Pôle Emploi sera rebaptisé France Travail.  

France Travail devrait voir ses compétences élargies dans le domaine de l’emploi. La transformation de Pôle Emploi en France Travail se veut être plus qu'un simple changement de nom, mais avant tout une nouvelle méthode pour traiter le chômage. 

Pole emploi se restructure pour former France Travail

Les changements de Pôle Emploi pour devenir France Travail

Pour diminuer le chômage, la stratégie ne sera plus uniquement de « laisser venir », mais de « venir à la rencontre » des personnes à la recherche d'un emploi. Divers moyens seront mis en place pour que France Travail soit plus accessible aux demandeurs d'emploi.

Le développement de France Travail devrait apporter des changements pour :

  • Les entreprises : elles seront contactées plus souvent par le réseau France Travail. Elles collaboreront également plus étroitement avec les services de recrutement des entreprises ; 
  • Les personnes : les demandeurs d’emploi bénéficieront d’un accompagnement plus rapide. Elles disposeront d’une aide dans la recherche d’emploi grâce à un service personnalisé et proactif ;
  • Les managers, conseillers ou travailleurs sociaux : ces acteurs du milieu de l’emploi seront mieux accompagnés dans leur travail. Ils bénéficieront de plus d’outils et auront accès au réseau nécessaire ;  
  • Les régulateurs, l’État, les collectivités et les partenaires sociaux : ils disposeront d’un soutien RH dans tous leurs projets de développement économique. Ils disposeront également de données en temps réel pour une meilleure prise de décision.

Une collaboration plus étroite des différents acteurs

Les différents acteurs des collectivités, des associations, des entreprises et des organismes de formation devront travailler ensemble pour réussir ce nouveau projet.

« Les questions d'emploi, ce n'est pas simple », résume le Haut-commissaire à l'Emploi Thibaut Guilluy. Il ajoute : « on ne peut pas les résumer juste à une offre d'emploi : parfois il faut une formation, parfois il faut régler un problème de mobilité, ou de garde d'enfant. Donc il faut faire appel à tout un tas d'acteurs : ce qui est important, c'est d'organiser la coopération » entre ces structures jusqu'ici indépendantes les unes des autres.

En plus du Pôle Emploi actuel, France Travail comprendra les missions locales. En effet, la mission locale deviendra « France Travail jeunes ». Enfin, le « Cap Emploi » s'appellera « France Travail Handicap ».

L'accompagnement de France Travail qui remplace Pole emploi sera plus important

Un « contrat d'engagement » au cœur du nouveau système

Un portail numérique permettra l'inscription sur France Travail. Il donnera également accès à un réseau de guichets physiques de France Travail, ainsi qu’au réseau de ses partenaires.

L'objectif est alors de fournir un diagnostic rapide de la situation du demandeur d'emploi. Pour simplifier la procédure, un référent d'accompagnement sera attribué à chaque individu afin de limiter l'échange de questions répétitives.

France Travail mettra en place un « contrat d'engagement ». Après sa signature, les bénéficiaires du RSA seront accompagnés intensivement, pendant 15 à 20 heures d'insertion. Cet accompagnement pourra se faire sous la forme de formations, d'immersions en entreprise, etc. Une attention sera également portée à la réduction des obstacles à l'emploi, tels que la garde des enfants. En effet, 30 % des bénéficiaires du RSA sont des parents célibataires.

En cas de non-respect des conditions, l'exécutif envisage d'instaurer des sanctions plus progressives et plus effectives, dont la « suspension remobilisation » : l'allocation est suspendue, et elle est rétablie sans perte si le bénéficiaire reprend son parcours. Cette méthode est actuellement testée dans 18 départements.

Une mise en place au 1er janvier 2024

France Travail aura aussi besoin de main-d'œuvre. Le Haut-commissaire à l'Emploi dénonce le fait qu'aujourd'hui, « les pays où les taux de chômage sont les plus faibles comme l'Allemagne ont un conseiller pour 100 personnes là où nous en avons un pour 150 ».

Concernant les dates, Élisabeth Borne a annoncé que le projet de loi serait présenté début juin. Ensuite, le nouvel organisme serait opérationnel au 1er janvier 2024. Enfin, la mise en place de ce nouveau dispositif sera progressive jusqu'en 2027. Le gouvernement vise ainsi le plein-emploi à cette date, soit un taux de chômage de 5 %. Toutefois, il espère que, d'ici là, le chômage aura poursuivi sa baisse.