Eidō dynamise l'écosystème entrepreneurial avec son approche novatrice
Découvrez comment Eidō lève 450 000 euros pour booster ses bootcamps entrepreneuriaux et son outil MyEidō.

À Quint-Fonsegrives, Eidō accélère son déploiement avec un double pari: des bootcamps en présentiel pour muscler l’exécution et un logiciel maison pour ancrer la stratégie dans la durée. Cette approche, portée par une équipe de huit personnes et trois fondateurs complémentaires, vise un créneau souvent négligé: la structuration des projets entrepreneuriaux, du cadrage initial jusqu’au pilotage opérationnel.
Cap sur une levée d’amorçage de 450 000 euros pour doper le produit et l’offre
Eidō finalise une levée d’amorçage d’environ 450 000 euros auprès de business angels. L’objectif est clair: accélérer le développement de MyEidō, sa brique logicielle de coachware, et étendre ses bootcamps en France. Le montant du chiffre d’affaires n’est pas communiqué, ce qui est fréquent au stade d’amorçage.
Le timing n’est pas neutre. En 2024, le financement des start-ups en France a totalisé 7,8 milliards d’euros pour 723 opérations, soit une baisse de 7 % par rapport à 2023, même si le volume d’opérations est resté stable (Ouest-France, janvier 2025).
Le premier trimestre 2024 avait déjà envoyé un signal de refroidissement avec 1,9 milliard d’euros levés, en retrait de 3 % (BFMTV, avril 2024). Dans ce contexte, l’initiative d’Eidō se positionne dans un marché challengé mais résilient, où les innovations utiles à l’exécution gagnent en traction.
Repères chiffrés sur le financement start-up en 2024
Deux marqueurs à retenir pour situer la levée d’Eidō:
- 7,8 milliards d’euros levés par 723 start-ups en 2024, recul de 7 % sur un an (Ouest-France, janvier 2025).
- 1,9 milliard d’euros au 1er trimestre 2024, soit -3 % sur un an (BFMTV, avril 2024).
Lecture: le marché reste actif malgré un environnement plus sélectif sur l’amorçage.
Pour les investisseurs, le dossier Eidō coche une case sensible: l’outillage de la structuration d’entreprise, souvent laissée à la marge entre juridique, comptabilité et contrôle de gestion. Or, c’est précisément ce segment que la start-up entend clarifier, processer et outiller.
Myeidō: un coachware pensé pour articuler vision, étapes et actions
Au cœur du modèle, MyEidō est un logiciel SaaS développé par l’équipe avec des partenaires externes. Sa vocation: guider l’entrepreneur pas à pas pour formuler sa stratégie, fixer ses objectifs et transformer les intentions en plans d’action pilotables. L’outil agrège des ressources formatives et structure la progression, ce qui en fait l’extension naturelle des bootcamps.
La start-up annonce une version 2 attendue dans un mois, avec un axe fort sur l’accessibilité. Le positionnement est assumé: un outil de gestion de projet adapté à l’entrepreneuriat, ni trop généraliste, ni enfermé dans un modèle académique. La cible couvre autant les porteurs de projets novices que des dirigeants aguerris souhaitant relancer leur courbe de croissance après un palier.
Maxime Lalo, président et actionnaire majoritaire d’Eidō, pointe une dérive: la promesse de résultats rapides popularisée sur les réseaux sociaux, souvent au détriment de la structuration. MyEidō entend corriger cette asymétrie: proposer une progression claire, orientée résultats, sans sacrifier la méthode.
Fonctionnalités clés mises en avant
- Parcours guidé pour cadrer l’identité du projet, clarifier le point de départ et sélectionner des objectifs atteignables.
- Découpage en étapes et actions pour organiser l’exécution et suivre les avancements.
- Ressources formatives intégrées afin de monter en compétence au fil de l’eau.
MyEidō n’est pas conçu comme un tableau de bord généraliste. Le logiciel s’appuie sur un cadre méthodologique propriétaire issu des bootcamps, structuré autour d’un triptyque simple: Objectifs, Étapes, Actions. L’ambition est de lier le décisionnel (choix stratégique, priorisation) et l’opérationnel (plans d’exécution), en se concentrant sur les besoins récurrents des entrepreneurs plutôt que sur des fonctionnalités dispersées.
Bootcamps financés par le cpf: un format resserré pour créer de l’engagement
Les bootcamps constituent le premier point de contact avec les entrepreneurs. Proposés en présentiel à Quint-Fonsegrives, près de Toulouse, ils sont finançables via le CPF.
Chaque promotion regroupe quatre participants, pour huit séances sur sept semaines. Le choix d’un format court et intensif vise à sécuriser l’exécution et à ancrer les automatismes de pilotage.
La méthode est volontairement épurée: Objectifs, puis Étapes, puis Actions. Initialement conçus en individuel, ces programmes ont basculé vers le collectif pour créer de l’émulation et renforcer la responsabilité de chacun. Ce cadre incite à aller au bout de la démarche, avec un suivi qui se prolonge dans MyEidō.
Un format collectif assumé
Le travail en petit groupe apporte un effet miroir et des feedbacks immédiats. Les participants challengent leurs priorités, visualisent mieux le passage de la stratégie à l’opérationnel et s’approprient les outils de suivi. Pour la start-up, c’est aussi un moyen de consolider une communauté d’entrepreneurs alignés sur les mêmes standards.
Cadre et modalités
- Lieu: bureaux d’Eidō à Quint-Fonsegrives, proximité de l’écosystème toulousain.
- Taille de cohorte: 4 participants pour maximiser l’interaction.
- Rythme: 8 séances condensées sur 7 semaines pour enclencher des résultats visibles.
Le financement via le Compte personnel de formation suppose un cadre réglementaire spécifique. Les porteurs de projets veilleront notamment à:
- vérifier les conditions d’éligibilité de l’action de formation et le circuit de prise en charge sur la plateforme CPF,
- anticiper les délai(s) de validation afin de sécuriser le calendrier d’entrée en bootcamp,
- contrôler la cohérence entre objectifs pédagogiques et besoins opérationnels du projet.
Remarque: ces points sont d’ordre général. Eidō communique que ses bootcamps sont finançables via le CPF, mais ne publie pas d’autres détails à ce stade.
Gouvernance et expertise: une équipe fondatrice orientée structuration
Créée en juillet 2024, Eidō est portée par Maxime Lalo (43 ans), président et actionnaire majoritaire, aux côtés de Hugo Groslambert et Corentin Aglaor. Huit collaborateurs composent aujourd’hui l’équipe. Lalo, avocat en droit des affaires qui poursuit son exercice, a identifié un manque de marché: la structuration d’entreprise au sens large, au-delà des prismes juridique, comptable ou contrôle de gestion.
La proposition d’Eidō se définit comme une articulation entre stratégie et exécution. Il s’agit d’expliciter l’identité de l’entreprise, de poser un point de départ réaliste et de séquencer les objectifs pour rendre l’action mesurable. Dans cet ensemble, les deux cofondateurs apportent des compétences complémentaires en développement et en gestion de projets, ce qui soutient l’itération produit et la qualité opérationnelle des bootcamps.
Qui fait quoi
- Maxime Lalo: présidence, cap stratégique et expertise en structuration, avec un ancrage en droit des affaires.
- Hugo Groslambert et Corentin Aglaor: axes développement et gestion de projets, pour créer le pont entre programme pédagogique et coachware.
Ce que recouvre la « structuration » selon Eidō
La structuration ne se résume pas à la conformité. Elle vise à:
- formuler l’identité du projet et son positionnement,
- identifier l’état de départ et les goulots d’étranglement,
- prioriser des objectifs réalistes,
- traduire ces objectifs en étapes, puis en actions suivies,
- assurer un pilotage continu avec un outillage adapté.
MyEidō et les bootcamps rendent ce cadre opérationnel et mesurable.
Partenariats toulousains, transmission d’entreprises et montée en puissance annoncée
Eidō s’est insérée rapidement dans l’écosystème local via des partenariats avec La French Tech Toulouse et Le Starter (by La Mêlée). Cette proximité nourrit la visibilité et les synergies autour de l’innovation. En parallèle, l’initiative publique French Tech 2030 et le programme French Tech Next40/120 ont confirmé en 2025 les contours d’un accompagnement à l’hyper-croissance sur critères objectifs, ce qui renforce l’environnement de référence pour les jeunes pousses.
Sur l’offre, la start-up prévoit des bootcamps dédiés à la transmission d’entreprises, réunissant cédants et repreneurs. Ce créneau répond à une demande soutenue, estimée à environ 60 000 transmissions annuelles en France, selon des évaluations de la Chambre de commerce et d’industrie.
Côté ressources, Eidō projette de renforcer l’équipe en 2026 avec des profils techniques et commerciaux, en vue d’une forte croissance en 2027. Deux formateurs indépendants sont par ailleurs en cours d’intégration pour étendre les bootcamps aux départements limitrophes de la Haute-Garonne.
L’ambition d’Eidō de rassembler cédants et repreneurs en bootcamp vise à résoudre trois difficultés fréquentes:
- Alignement des objectifs: clarifier les attentes en amont pour éviter les frictions tardives.
- Planification structurée: organiser le passage de relais en étapes actionnables, avec jalons et indicateurs.
- Acculturation mutuelle: partager les contraintes de part et d’autre pour améliorer la continuité opérationnelle.
Le volume annuel d’environ 60 000 transmissions en France souligne l’intérêt d’un cadre méthodique pour éviter la déperdition de valeur.
Calendrier et inflexions opérationnelles annoncées
- MyEidō V2: lancement annoncé dans un mois, avec un accent sur l’accessibilité.
- 2026: renforcement de l’équipe, incluant développeurs et commerciaux.
- 2027: objectif de croissance marquée sur la base des capacités produit et formation.
- Extension territoriale: intégration de formateurs indépendants pour couvrir les départements proches.
Lecture: une montée en puissance séquencée qui repose sur un binôme produit-formation, avec effet d’échelle via la formation de formateurs.
Un marché entrepreneurial dynamique, mais plus sélectif sur la qualité d’exécution
L’écosystème français reste prolifique en créations d’entreprises, avec plus d’un million d’immatriculations en 2023, dont 70 % d’entreprises individuelles sous régime micro, en hausse de 1 % sur un an. La dynamique du numérique est portée par un tissu vif de start-ups, dont de nombreuses en intelligence artificielle, et des soutiens publics significatifs au cours des dernières années. La région toulousaine, via La French Tech Toulouse, confirme son rôle de hub d’innovation.
Dans ce paysage, la différenciation ne se joue plus seulement sur l’idée ou la technologie, mais sur la capacité à exécuter. C’est précisément l’angle d’Eidō: rendre opérationnelle la stratégie et sécuriser la courbe d’apprentissage grâce à un appui humain en présentiel prolongé par un logiciel. Pour beaucoup d’entrepreneurs qui plafonnent faute de méthode, ce cadre peut faire la différence à coût maîtrisé.
Les formations 100 % en ligne souffrent souvent d’un taux d’achèvement faible. À l’inverse, le tout présentiel peut manquer de continuité entre les sessions. L’approche hybride d’Eidō propose:
- l’engagement humain des bootcamps en petit groupe,
- une trace opérationnelle et un cadre de pilotage dans MyEidō,
- un continuum pédagogique qui suit l’entrepreneur au-delà de la formation.
Ce modèle cherche à réduire l’écart entre l’apprentissage et la mise en pratique, un point de friction majeur sur le marché.
Focus sur la proposition de valeur: de l’atelier à l’outillage, un fil conducteur unique
La force d’Eidō réside dans l’alignement entre ses deux piliers. Les bootcamps servent de tremplin, où l’on met à plat l’identité du projet et les objectifs. Le logiciel prend le relais pour transformer ces objectifs en étapes et actions suivies. L’ensemble vise une constance d’exécution indispensable aux premières phases d’un projet, ainsi qu’aux SME qui cherchent une reprise de croissance.
Dans un article récent, Le Petit Journal a décrit Eidō comme une start-up qui révolutionne l’accompagnement des entrepreneurs, insistant sur le rôle de MyEidō dans cette bascule. L’expression renvoie à l’ambition de la jeune pousse: installer un standard de structuration accessible, reproductible, et pilotable dans le temps.
Reste un point à suivre pour les observateurs financiers: la monétisation et l’adoption. Le chiffre d’affaires n’étant pas public, les jalons à venir seront la sortie de la version 2, l’extension géographique via des formateurs indépendants et la montée en cadence des bootcamps thématiques, notamment sur la transmission.
Toulouse, un terreau pour l’expérimentation
En s’adossant à La French Tech Toulouse et à Le Starter (by La Mêlée), Eidō accède à:
- des mises en relation ciblées au sein de l’écosystème tech,
- un retour terrain rapide sur ses formats et son logiciel,
- des opportunités d’accélération auprès de publics variés, des primo-entrepreneurs aux dirigeants confirmés.
Ces partenariats agissent comme des amplificateurs de visibilité et de retours utilisateurs sur un marché de l’accompagnement très fragmenté.
Ce qu’il faudra surveiller chez eidō d’ici 2027
Plusieurs variables diront si le modèle s’installe: la réception de MyEidō V2, la capacité à former et animer un réseau de formateurs indépendants, l’extension territoriale à partir de la Haute-Garonne, et la structuration des offres autour de cas d’usage ciblés comme la transmission. La marche est ambitieuse, mais le fil rouge reste lisible: relier des objectifs clairs à des plans d’action outillés.
Dans un environnement où les financements se normalisent et où l’IA capte une part importante de l’attention, des niches à forte valeur opérationnelle émergent. En rendant la structuration mesurable et actionnable, Eidō s’offre une place singulière. La trajectoire annoncée jusqu’en 2027 permettra de jauger la profondeur de ce positionnement dans l’économie réelle.
Prochaine étape: observer la mise à l’échelle des bootcamps et l’impact concret de MyEidō V2 sur la discipline d’exécution des entrepreneurs.