Le 30e anniversaire d'Octobre rose marque le début des campagnes de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. En 2023, plus de 61 000 nouveaux cas ont été détectés en France, selon l'Institut national du cancer. Cette maladie reste la première cause de décès par cancer chez les femmes, en particulier le cancer du sein triple négatif, une forme très agressive et difficile à traiter.

Un espoir pour les patientes

Le cancer du sein triple négatif touche souvent des femmes plus jeunes, avec 40 % des patientes diagnostiquées avant l'âge de 40 ans. Contrairement à d'autres formes de cancer du sein, il ne répond pas aux traitements hormonaux à base d'œstrogène ou de progestérone. Cependant, une étude récente publiée dans le New England Journal of Medicine apporte une lueur d'espoir.

Cette étude révèle que l'association de l'immunothérapie à la chimiothérapie permet de réduire le risque de décès de 34 % chez les femmes atteintes de ce type de cancer. En plus d'augmenter l'efficacité de la chimiothérapie, l'immunothérapie réduit également les risques de récidive.

Vers une réduction des traitements

La recherche se concentre aussi sur la réduction des traitements pour diminuer les effets secondaires. Une étude présentée au congrès de l'Esmo a montré qu'une radiothérapie sur trois semaines, au lieu des cinq semaines habituelles, offre un meilleur taux de survie global et sans récidive. Cette avancée pourrait améliorer la qualité de vie des patientes et réduire les coûts du système de santé.

L'Esmo, ou European Society for Medical Oncology, est la principale organisation professionnelle européenne dédiée à l'oncologie médicale. Elle organise chaque année un congrès où sont présentées les dernières avancées en matière de recherche et de traitement du cancer.

Malgré ces progrès, la désescalade des traitements n'est pas envisageable pour les cancers du sein triple négatif avec métastases, où le taux de survie à cinq ans n'est que de 20 %. « Il est inenvisageable de réduire les traitements sur ce dernier tant le pronostic vital reste mauvais », avertit le professeur Bidard.

Comprendre les récidives

Les recherches se concentrent par ailleurs sur la compréhension des récidives du cancer du sein, encore très élevées. Environ 15 % à 20 % des cancers du sein ressurgissent dix ans après le premier diagnostic. La France souhaite se positionner en leader dans ce domaine grâce à l'Institut des cancers des femmes, un institut hospitalo-universitaire (IHU) piloté par l'Institut Curie, l'université Paris Sciences et Lettres, et l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Bon à savoir

Le cancer du sein triple négatif représente approximativement 15 % des cancers du sein. Il est appelé "triple négatif" car les cellules cancéreuses ne possèdent pas les récepteurs hormonaux (œstrogène et progestérone) ni la protéine HER2, ce qui rend les traitements hormonaux et les thérapies ciblées inefficaces.

Des perspectives encourageantes

Les avancées en matière d'immunothérapie et de réduction des traitements offrent des perspectives encourageantes pour les patientes atteintes de cancer du sein triple négatif. La recherche continue de progresser, avec l'espoir de trouver des solutions plus efficaces et moins invasives.

Ces nouvelles découvertes pourraient transformer le traitement du cancer du sein triple négatif et offrir de nouvelles perspectives aux patientes.