Launchbase transforme l'accompagnement des startups françaises
Découvrez comment Launchbase facilite l'accès aux incubateurs et accélérateurs pour les startups en phase d'amorçage.

Depuis le 30 septembre 2025, les fondateurs disposent d’un nouvel aiguillage pour s’orienter dans la jungle des incubateurs et accélérateurs français. Baptisée Launchbase, la plateforme portée par France Digitale et The Machinery promet un accès simple et personnalisé à une cartographie quasi exhaustive des structures d’accompagnement, un maillon devenu stratégique pour la survie des startups en phase d’amorçage.
Launchbase en service : le GPS des incubateurs et accélérateurs
Accessible en ligne depuis le 30 septembre 2025, Launchbase recense près de 500 structures d’accompagnement sur tout le territoire. L’outil offre à la fois une cartographie granularisée par spécialisation sectorielle, technologies couvertes et localisation, ainsi qu’un parcours de recommandation pour rapprocher chaque projet des programmes les plus pertinents. Cette approche vise à combler une faiblesse persistante du marché : la difficulté à identifier rapidement le bon partenaire parmi une offre devenue foisonnante (Maddyness, 30 septembre 2025).
Au-delà d’un annuaire, la plateforme ambitionne de réduire les frictions d’accès à l’accompagnement, élément souvent décisif dans les 18 premiers mois de la vie d’une startup. En miroir, les structures référencées gagnent en visibilité et peuvent affiner leur sourcing.
France Digitale et The Machinery : genèse et gouvernance du projet
Le projet résulte d’une coopération entre France Digitale, l’organisation qui fédère startups et investisseurs en France, et The Machinery, studio d’innovation spécialisé dans les produits numériques. L’équipe de The Machinery, portée notamment par Pierre Sulpice (CTO) et Florent Guyennon (CEO), revendique une démarche produit clairement orientée résultat : faire de Launchbase une startup à part entière avec une feuille de route d’évolution continue.
La Boussole des Entrepreneurs : intégration et périmètre
Launchbase s’inscrit dans la continuité de La Boussole des Entrepreneurs, association intégrée par France Digitale 18 mois auparavant. Pour Maya Noël, directrice générale de France Digitale, l’enjeu est de donner un visage lisible à un tissu d’accompagnement historiquement riche, mais fragmenté. La plateforme agrège et qualifie les structures pour constituer une base d’orientation durable.
Le moteur de recherche croise notamment : secteur d’activité, stade de maturité, zones géographiques et thématiques clés (transition environnementale, l’IA, SaaS). L’objectif est de proposer un filtrage rapide et transparent, puis des conseils contextualisés pour affiner le choix. Les structures référencées peuvent mettre à jour leurs fiches pour refléter au mieux critères de sélection, agenda et ressources disponibles.
Effets mesurés sur la survie des startups : ce que disent les données
Les chiffres confirment l’effet protecteur de l’accompagnement. 70 % des startups accompagnées restent actives à 5 ans, contre 50 % sans accompagnement, selon le baromètre 2025 de France Digitale et EY, un résultat relayé par Les Echos et ZDNet.
Cette marche de 20 points, dans un cycle économique moins porteur, alimente l’argument d’une politique d’écosystème reposant sur les structures d’amorçage. Le même baromètre signale toutefois un ralentissement général en 2025, qui affecte créations, revenus et emplois (baromètre EY-France Digitale 2025 relayé par Les Echos et ZDNet).
À l’appui de ce diagnostic, la co-présidente de La Boussole des Entrepreneurs, Feyrouz Tripotin, alerte sur le risque d’élargissement de la fracture entre projets bien accompagnés et initiatives restées à la marge. Sans incubateurs, les fonds raffinent leur filtrage en amont et les grands groupes s’orientent vers des projets étrangers mieux épaulés, au détriment des pépites locales et de l’emploi qualifié.
Survie et trajectoires financières
Pourquoi cet écart de survie perdure-t-il dans les chiffres sectoriels? L’accompagnement structure le projet sur plusieurs plans :
- Design produit et go-to-market plus rigoureux, évitant les itérations coûteuses.
- Mise en relation avec premiers clients, mentors et financeurs, accélérant les preuves de marché.
- Accès à des ressources critiques en propriété intellectuelle, conformité ou data, difficiles à internaliser au démarrage.
Le résultat se lit sur la trajectoire cash de la startup. Moins d’essais-erreurs, des KPI plus propres, une crédibilité renforcée auprès des investisseurs. Autant de facteurs qui augmentent les chances de passer de l’idée au produit, puis à la traction.
Ce que Launchbase promet de changer
Accès unifié à des informations jusqu’ici dispersées, réduction du temps de prospection pour les fondateurs, meilleur appariement avec des structures spécialisées, et visibilité accrue pour les incubateurs régionaux. Dans un cycle marqué par des ressources en tension, une orientation pertinente augmente la probabilité d’atteindre des jalons critiques sans dilution excessive.
Thématiques prioritaires 2025 : transition environnementale, l’IA et le SaaS
Un autre apport de Launchbase réside dans la mise en lumière des spécialisations. D’après les données associées au projet, 72 % des structures accompagnent la transition environnementale, 68 % adressent l’IA et 54 % sont adaptées aux modèles SaaS. Cette granularité est utile pour les fondateurs qui cherchent un accompagnement cohérent avec leur technologie et leur marché cible.
Transition environnementale : une dominante assumée
Les programmes d’accompagnement se densifient autour des technologies durables : efficacité énergétique, économie circulaire, décarbonation des usages. Des initiatives publiques comme French Tech 2030 soutiennent les innovations à fort impact environnemental, avec des promotions annuelles de lauréats qui visent l’accélération de la croissance verte.
L’IA en ligne de mire
L’IA s’installe durablement dans le cœur de cible des structures. Le baromètre EY souligne une progression de l’écosystème IA malgré un ralentissement macro. L’appui des incubateurs se concentre sur des enjeux très opérationnels : accès à des jeux de données, conformité, mise en production, autant d’obstacles qui freinent encore la transformation des POC en produits robustes.
Le modèle SaaS, toujours la voie rapide vers la scalabilité
Les projets SaaS bénéficient d’une lecture plus claire des KPI de traction et d’un product-market fit mieux instrumenté. L’accompagnement aide à structurer la tarification, l’onboarding, les métriques de rétention et la stratégie de churn, avec des effets rapides sur la valorisation.
Programmes French Tech à suivre
- French Tech Tremplin : promotion de la diversité et de l’égalité des chances, pour ouvrir l’écosystème à des talents moins représentés.
- French Tech 2030 : ciblage des startups à fort impact sociétal et environnemental, avec un accompagnement renforcé.
- French Tech Next40/120 2025 : 6e promotion annoncée en juin 2025, 40 entreprises dans le Next40 et 80 dans le FT120, avec un chiffre d’affaires cumulé en progression malgré le cycle.
Ces trois volets soutiennent des étapes distinctes du parcours startup, de l’inclusion des talents à l’accélération des scale-ups.
Financements en tension et politiques publiques : marges de manœuvre en 2025
Le baromètre EY-France Digitale 2025 met en relief un rééquilibrage à la baisse des créations d’entreprises tech : +5 % en 2024, après +15 % en 2023, d’après les estimations croisées avec l’INSEE. L’emploi résiste mieux, à +8 %, mais le rythme ralentit. Signe d’un environnement plus sélectif, 60 % des entrepreneurs expriment des inquiétudes sur le financement, dans un marché où le venture capital recule de 12 % en 2024, selon des communiqués relayés par l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance.
Dans ce contexte, les outils d’optimisation de l’accompagnement gagnent en valeur économique. En réduisant le temps passé à chercher une structure adaptée, Launchbase peut contribuer à raccourcir le cycle entre validation produit et premiers revenus, point crucial pour sécuriser un tour de table dans un marché plus contraint.
France 2030 et CIR : amortisseurs du cycle
Le Plan France 2030, doté de 54 milliards d’euros, affiche un fléchage vers l’innovation numérique et verte susceptible de soutenir les filières incubées au niveau local. Le Crédit d’Impôt Recherche, estimé à 6,5 milliards d’euros en 2024, demeure une ligne majeure pour financer la R&D des jeunes pousses via l’externalisation de la recherche ou la constitution d’équipes internes.
Une fenêtre pour rehausser la qualité des dealflows
Une meilleure orientation de l’offre d’accompagnement a des effets de second ordre : dealflows plus homogènes, due diligence simplifiée par la qualité des indicateurs, et priorisation des verticales alignées avec les politiques publiques. Cette rationalisation pourrait limiter la dispersion des capitaux et favoriser la continuité de financement dans les dossiers à fort potentiel.
Un incubateur peut aider à documenter l’éligibilité CIR des travaux, à choisir les prestataires R&D et à anticiper les contrôles. Côté startup, la sélection d’un programme d’accompagnement rodé sur ces aspects réduit les frictions administratives et sécurise la trajectoire de trésorerie sur 12 à 24 mois.
Territoires : écarts de moyens et bataille de la résilience
Si Paris concentre les têtes de pont de l’écosystème, de nombreuses structures régionales jouent un rôle d’amorçage déterminant. Le baromètre 2025 indique toutefois que 55 % des structures ont vu leurs ressources diminuer sur les 12 derniers mois, avec une sensibilité accrue en régions. Certaines mentionnent des baisses de subventions publiques atteignant 20 % en moyenne, ce qui fragilise les programmes au plus près des territoires.
À l’inverse, des réussites historiques rappellent l’importance d’une politique d’accompagnement patiente. Le BIC de Montpellier revendique plus de 200 startups accompagnées depuis 1987. À Lyon, l’écosystème fédéré autour de French Tech One Lyon Saint-Étienne illustre la capacité de coordination locale lorsqu’un réseau met en synergie incubateurs, écoles et industriels.
BIC de Montpellier : ancrage et continuité
En mobilisant un accompagnement dans la durée, le BIC a fait émerger des trajectoires industrialisées bien avant l’explosion des startups tech. Ces repères historiques demeurent des étalons de qualité pour les programmes plus récents.
Lyon et Saint-Étienne : logique de réseau
Le maillage lyonnais s’appuie sur une coopération inter-acteurs qui renforce la chaîne de valeur, de l’idée au scale. Le rôle des réseaux French Tech y est clé pour aligner les initiatives, mutualiser des ressources et porter la voix de l’écosystème régional.
Points d’attention pour les collectivités
- Effet de levier des incubateurs sur la pérennité des entreprises locales.
- Risque de décrochage en cas de baisse continue des subventions régionales.
- Complémentarité entre aides publiques et initiatives privées via des programmes cofinancés.
- Spécialisations territoriales à clarifier pour éviter la dispersion des moyens.
Les collectivités peuvent catalyser l’impact en privilégiant des programmes ciblés et évalués, et en facilitant l’accès aux dispositifs nationaux.
Incubateur : accompagnement long, accès méthodologies, mentors, parfois hébergement et ressources mutualisées. Accélérateur : programmes courts et intensifs pour startups déjà lancées, visent la croissance commerciale et la structuration du tour suivant.
Studio : création de startups from scratch avec équipe centrale, puis spin-off. Launchbase aide à matcher la maturité du projet avec la bonne modalité.
Ce que change un outil de matching pour les investisseurs, grands groupes et talents
Pour l’écosystème au sens large, un aiguillage de qualité ne bénéficie pas qu’aux fondateurs. Les investisseurs, directions innovation et recruteurs y trouvent un flux de projets mieux préparés, mieux sourcés, mieux documentés.
Investisseurs : un dealflow plus lisible
Un projet passé par une structure adaptée arrive en comité avec une documentation standardisée, des KPI lisibles et une gouvernance clarifiée. Autant d’éléments qui fluidifient la lecture du risque et réduisent le temps de due diligence. Dans un marché où les tickets sont plus sélectifs, le gain d’efficacité peut faire la différence entre un tour signé et un tour repoussé.
Grands groupes : capter l’innovation au bon moment
Les directions innovation et métiers guettent des projets alignés avec leurs feuilles de route. L’identification via Launchbase de programmes spécialisés par verticales ou technologies facilite la détection de startups au bon stade. Bénéfice attendu : des POC mieux cadrés, un time-to-value raccourci et des transferts plus fluides vers des déploiements opérationnels.
Talents : attirer et sécuriser les compétences rares
Les startups accompagnées structurent mieux leur proposition employeur, clarifient leur feuille de route et sécurisent la trésorerie. Pour des profils pénuriques, l’empreinte d’un incubateur reconnu sert souvent de signal de qualité, améliorant l’attractivité et la rétention.
Cap sur un accompagnement mieux ciblé
Avec Launchbase, l’écosystème français se dote d’un outil d’orientation susceptible de lisser les frictions d’accès à l’accompagnement. En capitalisant sur un inventaire qualifié de près de 500 structures et des conseils personnalisés, la plateforme peut aider à contrer les effets du cycle, tout en renforçant la cohérence entre politiques publiques et besoins terrain.
Rien n’est toutefois automatique. La baisse des ressources d’une partie des structures, notamment en régions, appelle à une vigilance collective. Si les signaux de milieu de cycle persistaient, l’optimisation de l’appariement entre projets et programmes resterait une carte maîtresse pour préserver la dynamique de la French Tech.
Pour de nombreux fondateurs, prendre en main Launchbase pourrait être le premier pas vers un accompagnement mieux ajusté et, in fine, un passage accéléré du prototype au marché.