La French Tech en 2025 : un écosystème en plein essor
Découvrez comment la French Tech crée 450 000 emplois en 2025, avec une dynamique régionale forte et des secteurs innovants.

450 000 emplois et 18 000 start-ups : la French Tech publie un Panorama 2025 qui confirme la montée en puissance d’un écosystème devenu structurant pour l’économie française. Depuis juin, la nouvelle promotion Next40/French Tech 120 a réaffirmé l’ancrage sectoriel et territorial du mouvement, tandis que les chiffres d’emploi progressent malgré un cycle d’investissement plus sélectif.
Panorama 2025 : chiffres structurants et signaux forts
La Mission French Tech publie un état des lieux détaillé de l’écosystème, avec 18 000 entreprises actives et 450 000 emplois directs. Ces volumes marquent un point haut et attestent d’une base productive large, au-delà du seul prisme des levées de fonds. Le rapport confirme une dynamique d’implantation en régions, de diversification sectorielle et une maturité croissante des modèles économiques (Mission French Tech).
Le document intervient après la promotion 2025 du programme Next40/French Tech 120, qui sert de baromètre pour les entreprises de croissance. Il met l’accent sur la progression de l’emploi, les équilibres régionaux, et la place renforcée des filières logiciel, IA, deeptech et greentech. L’ensemble dessine une trajectoire plus robuste, avec des fondamentaux internes qui comptent davantage que le volume trimestriel de capitaux levés.
Ce que couvre le Panorama French Tech 2025
Le rapport agrège des données sur :
- Le nombre de start-ups actives et leurs emplois directs en France.
- La répartition sectorielle : logiciel, greentech, deeptech, santé, marketing tech, industries.
- La géographie entrepreneuriale, avec la part hors Île-de-France.
- Les programmes d’accompagnement publics : Next40/French Tech 120 et French Tech 2030.
Dans la méthode de la Mission French Tech, un emploi direct correspond aux postes salariés au sein des start-ups identifiées. Il ne couvre pas les emplois induits chez les fournisseurs, partenaires ou dans les écosystèmes de services. Cette distinction explique pourquoi les impacts économiques totaux peuvent dépasser les chiffres d’emplois directs publiés.
Au-delà du constat statistique, une lecture économique s’impose : l’épaisseur du tissu d’entreprises, le poids des logiciels et la montée de la deeptech réduisent la dépendance aux cycles de marché. La présence de programmes nationaux d’orientation, comme French Tech 2030, installe un cadre stable qui soutient des projets de souveraineté et de réindustrialisation.
Impacts chiffrés sur l’emploi en 2025
Sur le premier semestre 2025, l’emploi dans les start-ups progresse de 4,6 %. Les entreprises des classes Next40 et French Tech 120 totalisent plus de 45 000 postes. Cette résilience de l’emploi illustre des plans de croissance alimentés par la traction commerciale, les revenus récurrents du logiciel et des stratégies d’industrialisation ciblées.
Le secteur du logiciel demeure le pilier de l’écosystème. Il représente 31 % des entreprises et environ 123 000 emplois.
La greentech pèse 11 % du parc, suivie des industries et de la marketing tech à 9 % chacun, puis la santé et la deeptech à 7 % chacune. Ces répartitions confirment le rôle du numérique d’infrastructure, mais aussi l’émergence de verticales technologiques qui soutiennent la transition écologique et la souveraineté industrielle.
French Tech Next40/120 : critères et poids économique
La sélection 2025 du programme se fonde sur des critères objectifs, dont le chiffre d’affaires et la croissance. Elle réunit 40 entreprises pour le Next40 et 80 pour le French Tech 120.
Ces lauréats illustrent une diversité assumée : 25 % en deeptech, 15 % en greentech et une part croissante en IA. Le cumul d’emplois et la visibilité commerciale de ces sociétés servent d’indicateurs avancés pour l’économie numérique nationale.
Le cœur logiciel génère des revenus récurrents qui amortissent un ralentissement de l’investissement. La montée de la deeptech et des industries crée des profils d’emplois techniques et d’industrialisation moins sensibles aux cycles de financement à court terme. Les programmes publics apportent des effets d’entraînement sur l’amont de la R&D et les premiers déploiements.
Cette configuration explique un écart croissant entre l’évolution des montants levés et la dynamique des effectifs. Elle renforce la crédibilité des trajectoires de croissance par les revenus, tout en maintenant des besoins en capital patient pour les projets à forte intensité technologique.
Cartographie régionale : rééquilibrage confirmé hors Île-de-France
Le Panorama 2025 confirme un nouveau point d’équilibre territorial : 56 % des start-ups opèrent désormais en dehors de l’Île-de-France. Des régions comme Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur se distinguent, portées par des clusters sectoriels, des universités et des financements locaux. L’emploi y progresse de plus de 5 % par an, reflet d’une vitalité économique liée aux synergies industrielles et académiques.
Si Paris reste un hub majeur et concentre 47 % des levées, le sud de la France capte 36 % des investissements, notamment en deeptech et greentech. Les phases d’amorçage se structurent surtout en régions, avec 57 % des opérations réalisées hors capitale, une tendance confirmée par les analyses sectorielles publiées mi-octobre (Maddyness, 16 octobre 2025).
Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur : ancrages sectoriels
En Occitanie, l’effet conjugué d’acteurs académiques et industriels alimente la deeptech et l’aéronautique élargie. En Auvergne-Rhône-Alpes, la proximité d’organismes de recherche et l’historique microélectronique soutiennent l’IA et les capteurs intelligents.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, la greentech et la mobilité intelligente s’arriment aux besoins énergétiques et logistiques. Cette géographie de spécialisation réduit les coûts d’accès aux talents et aux infrastructures d’essai.
Indicateurs territoriaux à suivre en 2026
- Taux de conversion des amorçages régionaux en séries A et B.
- Part des emplois techniques par rapport aux fonctions support.
- Capacité des clusters à attirer des capitaux hors région.
Cette redistribution du capital vers les territoires consolide les chaînes d’innovation. Elle favorise la valorisation de la R&D issue des laboratoires et fluidifie le passage du prototype à la première industrialisation. À terme, elle pourrait atténuer la pression immobilière et salariale dans la capitale, tout en renforçant la diversité des approches technologiques.
L’IA, la Deeptech et la Greentech : moteurs sectoriels et enjeux de souveraineté
L’IA illustre la montée en puissance régionale : sur 1 900 start-ups actives, plus de la moitié opèrent hors Île-de-France. Des pôles d’excellence émergent à Rennes, Grenoble et Toulouse, adossés à des initiatives telles que SequoIA, MIAI et ANITI. L’ancrage académique, la disponibilité de talents et les synergies industrielles y structurent un continuum formation-recherche-industrie.
La deeptech suit une trajectoire comparable. 66 % des entités s’implantent en régions, avec un appui d’organismes publics comme le CEA, le CNRS et l’INRIA. Ce maillage alimente la souveraineté technologique et la réindustrialisation, en favorisant des projets intensifs en R&D.
La greentech se confirme comme vecteur de transition écologique. Elle innove dans l’énergie, la mobilité et l’agriculture durable. Les statistiques indiquent une hausse des investissements de 15 % sur 2024-2025, avec des effets directs sur la création d’emplois qualifiés en régions. Cette trajectoire diffuse l’innovation au-delà de la capitale et renforce des chaînes de valeur locales.
Rennes, Grenoble et Toulouse : effets d’entraînement
À Rennes, l’IA appliquée aux télécoms, aux médias et à la cybersécurité bénéficie d’écosystèmes spécialisés. À Grenoble, l’IA scientifique, la microélectronique et les capacités de calcul accélèrent la deeptech. À Toulouse, la modélisation et les systèmes intelligents s’adossent à de grands donneurs d’ordre et favorisent la montée en compétence des start-ups.
Greentech : traction investisseur et emplois qualifiés
La progression des capitaux dirigés vers la greentech se traduit par des recrutements d’ingénieurs, d’experts énergie et d’opérateurs d’industrialisation. L’orientation vers l’efficacité énergétique, la production décarbonée et l’optimisation des ressources renforce l’attractivité des territoires et leur capacité à capturer des projets d’envergure.
La deeptech désigne des innovations fondées sur des ruptures scientifiques ou technologiques majeures. Elle nécessite des cycles longs de R&D, des essais complexes et des investissements patients. Les organismes de recherche et les infrastructures de test deviennent des leviers critiques pour l’accès au marché et la montée en échelle.
Pour les directions générales, ce triptyque IA-deeptech-greentech change la contrainte temporelle de l’investissement. Il implique des horizons de retour différés, mais des barrières à l’entrée plus élevées. Le résultat est une qualité accrue de l’emploi et une consolidation du capital intellectuel sur le territoire.
Financements et gouvernance : lecture économique et réglementaire
Les levées de fonds sur 2024-2025 s’établissent autour de 10 milliards d’euros. La part des opérations d’amorçage réalisées en régions, qui atteint 57 %, pointe une réallocation du capital vers les technologies d’avenir. Si Paris concentre encore 47 % des montants, le sud du pays en capte 36 %, preuve d’une montée en puissance des écosystèmes hors capitale.
Le Panorama souligne toutefois des points de vigilance : dépendance persistante à des financements étrangers et progrès à réaliser sur l’inclusion, avec seulement 20 % des start-ups fondées par des femmes. La politique publique cherche à corriger ces écarts via des dispositifs dédiés et des appels à candidatures thématiques.
French Tech 2030 : périmètre et appuis publics
Lancé en 2023 et mis à jour en 2025, French Tech 2030 oriente l’effort d’innovation vers la souveraineté numérique, la transition écologique et la réindustrialisation. Un appel à candidatures a été relayé en juillet 2025 pour soutenir des start-ups au service de la souveraineté numérique, offrant un cadre favorable aux projets intensifs en R&D et aux déploiements de première industrialisation.
AMF : tendances d’allocation et messages aux acteurs
La progression de +15 % des investissements en greentech sur 2024-2025 alimente des attentes nouvelles en matière de pilotage des risques et de gouvernance. L’attention portée à la qualité des business models, à la trajectoire de revenus et à la discipline financière devient un critère discriminant pour l’accès aux capitaux.
Points de vigilance pour les directions financières
- Aligner la structure de capital sur la maturité technologique et commerciale.
- Renforcer la visibilité sur la marge brute et les revenus récurrents.
- Sécuriser les cofinancements publics et les partenariats de recherche.
- Anticiper les besoins de compétences rares dans les régions en croissance.
Un portefeuille sectoriel équilibré réduit la corrélation aux cycles du capital. Les revenus logiciels stabilisent la trésorerie, la deeptech construit des avantages concurrentiels durables, et la greentech attire des investisseurs alignés sur la transition. Cette combinaison améliore la lecture du risque par les financeurs.
Sur le plan européen, la base d’emplois de la French Tech conforte la place de la France comme pôle d’innovation, aux côtés des grands écosystèmes du continent. La trajectoire à l’horizon 2030 vise un changement d’échelle, avec un accent mis sur la souveraineté numérique et la diffusion territoriale de la valeur (Siècle Digital, 20 octobre 2025).
Ce que ce Panorama 2025 change pour les entreprises et les territoires
Le Panorama 2025 valide une transformation structurelle : une French Tech plus diffuse, plus spécialisée et mieux outillée pour convertir la R&D en emplois qualifiés. Les décideurs économiques peuvent s’appuyer sur ces repères pour arbitrer leurs investissements, ajuster leurs plans de recrutement et renforcer leurs partenariats académiques et industriels.
Pour les régions, la progression des amorçages et des investissements en deeptech et greentech ouvre une fenêtre d’opportunité. Le défi portera sur la capacité à pérenniser les chaînes de valeur locales et à multiplier les passages à l’échelle, en capitalisant sur les programmes Next40/120 et French Tech 2030.
Un écosystème qui s’élargit et s’ancre dans la durée, c’est d’abord la promesse d’une valeur plus stable et mieux répartie sur le territoire.