La French Tech face aux incertitudes politiques et économiques en 2025
Découvrez les tendances et défis de l'écosystème tech français en 2025, entre ralentissement économique et arbitrages d'investissement.

Panique feutrée dans les comités d’investissement, arbitrages budgétaires au cordeau et appels d’air à l’international. Ce 9 septembre 2025, la séquence politique s’accélère avec la chute du gouvernement de François Bayrou après un vote de confiance défavorable, tandis que l’écosystème tech français révèle un baromètre 2025 en clair-obscur. Les startups avancent, mais sur un fil, entre ralentissement macroéconomique et contrainte de financement.
Choc politique et signaux d’affaiblissement pour l’écosystème
Le rejet de la confiance à l’Assemblée nationale et la fin du gouvernement de François Bayrou agissent comme un révélateur d’incertitudes. La volatilité institutionnelle redouble l’effet d’un cycle économique déjà en perte de vitesse, confirmée par la progression modeste du PIB après le coup de frein de 2023-2024.
Dans ce climat, le baromètre 2025 France Digitale-EY prend valeur de référence. Il dresse un état des lieux sans sensationnalisme, mais sans ambiguïté: la dynamique demeure, nettement moins rapide, avec des disparités territoriales qui s’accentuent et des décisions d’investissement plus sélectives.
Les dirigeants de startups et les fonds interrogés convergent sur un point: la visibilité s’est raccourcie. Les cycles de décision s’allongent côté clients, les tours de table se contractent, et les arbitrages entre croissance et profitabilité se font désormais en faveur de la seconde.
Chiffres clés 2025 à retenir
Quelques repères saillants issus du baromètre France Digitale-EY et des données officielles.
- 16 200 startups recensées en France, soit +1 200 sur un an, mais une progression ralentie.
- Levé de fonds H1 2025 en baisse de 35 % en valeur, méga-tours en chute de 87 % (sources baromètre et presse spécialisée du 9 septembre 2025).
- Emploi en hausse de 11,5 % sur un an, contre 18 % l’an passé.
- 46 % du chiffre d’affaires réalisés à l’international, en hausse de 6 points.
- PIB 2024 +1,2 % après +1,4 % en 2023, confirmant un ralentissement (Insee, 28 mai 2025).
Cartographie 2025 des startups: volumes, territoires et lignes de fracture
La photographie de la French Tech 2025 affiche 16 200 startups, soit une progression nette de 1 200 entités sur un an. Ce solde positif signifie que les créations dépassent encore les défaillances, mais la cadence se tasse par rapport à 2023-2024, où 3 500 jeunes pousses avaient émergé.
Maya Noël, directrice générale de France Digitale, lit dans cette inflexion l’impact durable de la dissolution de juin 2024, qui a introduit un doute persistant chez les investisseurs comme chez les fondateurs. Elle évoque un climat d’inquiétude qui nourrit la prudence, voire des arbitrages défensifs.
Lecture régionale: recentrages et zones de repli
Le baromètre pointe des écarts territoriaux plus marqués. L’Île-de-France, pourtant tête de pont historique du secteur, aurait perdu près de 2 000 startups entre 2024 et 2025, signe d’un tri sévère et d’un mouvement de consolidation.
La Normandie et la Nouvelle-Aquitaine enregistrent un solde négatif. La concentration des projets, alliée à un accès différencié au capital et aux talents, renforce la centralité des pôles majeurs tout en fragilisant des filières locales plus jeunes ou moins capitalisées.
Baromètre en demi-teinte: croissance plus lente, arbitrages plus stricts
Pour Franck Sebag, associé chez EY, le diagnostic est nuancé: la machine avance, mais la vitesse a baissé. La conséquence est double. D’un côté, une meilleure discipline opérationnelle. De l’autre, un risque de décrochage sur les projets les plus gourmands en cash.
Le baromètre combine les réponses de 500 startups, 50 fonds de capital-risque et 50 structures d’accompagnement. Il privilégie des critères d’innovation, de scalabilité et de forte intensité R&D, plutôt qu’une simple ancienneté d’immatriculation. Ce prisme exclut certaines petites entreprises non technologiques et permet d’isoler la dynamique propre au modèle startup.
En arrière-plan, la trajectoire macro conforte l’idée d’un plateau: la croissance 2024 atteint +1,2 % du PIB après +1,4 % l’année précédente, ce qui pèse sur la demande privée et les budgets publics (Insee, 28 mai 2025).
Emploi et ressources humaines: la courbe se redresse, mais moins vite
La masse salariale des startups continue de progresser, mais à un rythme plus modéré. La croissance de l’emploi passe à +11,5 % sur un an, contre +18 % douze mois plus tôt. Au total, l’écosystème représente près de 1,5 million d’emplois, dont environ 500 000 postes internes.
La géographie de l’emploi conserve son équilibre: 61 % des effectifs basés en France, 23 % en Europe, 16 % hors Europe. Ce mix reflète la nécessité de s’implanter au plus près des marchés à forte traction, notamment pour les segments B2B haut de gamme.
Intentions d’embauche en recul et hausse des plans d’ajustement
Les intentions se replient. 69 % des startups prévoient encore de recruter sur douze mois, contre 84 % un an plus tôt. À l’inverse, les signaux d’ajustement se multiplient: 17 % n’anticipent aucune embauche et 14 % envisagent des baisses d’effectifs, soit une hausse nette par rapport aux 5 % de l’an passé.
Les équipes RH doivent piloter au plus près. Les gels de postes se concentrent sur les fonctions support, tandis que les compétences core R&D et produit sont sanctuarisées. Un mouvement typique de cycle baissier, où l’arbitrage privilégie l’avantage technologique et la génération de marge.
Effet budget 2025 et rupture depuis février
Le baromètre relève une inflexion des créations de postes depuis février 2025. Les dirigeants citent des incertitudes fiscales et des ajustements d’aides à l’innovation comme déclencheurs d’annulations de recrutements et de reports d’investissement. La respiration macro, visible dans les derniers tableaux de bord conjoncturels de l’Insee, accentue le mouvement.
Le Crédit d’impôt recherche (CIR) et le Crédit d’impôt innovation (CII) sont des pivots de financement de la R&D. La baisse du taux du CII à 20 %, conjuguée à des modifications sur les frais de fonctionnement pris en compte dans le CIR, a comprimé la capacité d’autofinancement de multiples projets early stage.
Le statut Jeune entreprise innovante (JEI) reste stratégique pour alléger les charges sociales au démarrage. Moins d’intensité d’aide se traduit par une moindre vélocité d’embauche.
Financement: contraction des tours et pivot vers la rentabilité
La remontée des taux et l’augmentation du coût du capital redessinent la chaîne de financement. Le premier semestre 2025 a vu 314 startups lever 2,8 milliards d’euros, soit une chute de 35 % en valeur et de 24 % en volume. L’Allemagne dépasse la France sur ce semestre, confirmant une bascule dans le classement européen des capitaux levés.
Le phénomène le plus saillant tient à l’évaporation des méga-tours: les opérations supérieures à 100 millions d’euros reculent de 87 %. Ce tarissement contraint de nombreuses scaleups à privilégier la génération de cash et des plans d’efficience.
Dans les phases amont, 41 % des startups en seed peinent à lever et 21 % renoncent, faute de conditions acceptables. Le constat est corroboré par les publications économiques spécialisées du 9 septembre 2025.
Rentabilité en ligne de mire: une discipline désormais majoritaire
Face à la rareté du capital, la profitabilité devient un standard de pilotage. 80 % des jeunes pousses déclarent être rentables ou le viser sous trois ans, un ratio stable mais désormais incontournable dans les discussions investisseurs.
Par maturité, la photographie est franche. 56 % des startups n’ayant jamais levé sont déjà à l’équilibre, contre 13 % en seed.
Entre la série A et la série C, la rentabilité oscille entre 20 % et 33 %. Dès la série D, 56 % passent le cap, l’IPO n’étant plus envisageable sans profitabilité. Un nombre conséquent de sociétés matures n’a pas cherché de fonds en 2025, préférant dettes bancaires ou autofinancement.
Signal prix du capital: implications pour les CFO
L’augmentation du coût du capital impose une revue des priorités financières.
- Coût des capitaux propres en hausse et dilution moins attractive pour les fondateurs.
- Dette privilégiée pour financer BFR et capex, mais avec covenants plus stricts.
- Unit economics scrutée: CAC, churn, LTV et marge brute deviennent des triggers de financement.
- Calendrier de cash resserré, roll-over des dettes à anticiper pour éviter un mur d’échéances.
Pour les investisseurs, l’heure est à la sélectivité: moins de deals, montants plus faibles, et un appétit recentré sur des thèses résistantes aux cycles macro. L’IA et la cybersécurité restent attractives, mais les dossiers doivent prouver rapidement leur traction commerciale et leur chemin vers l’Ebitda positif.
Business model et international: la croissance se joue hors des frontières
Le chiffre d’affaires agrégé des startups progresse de 16 % entre 2023 et 2024, pour atteindre 11,5 milliards d’euros. La marche est plus basse que l’année précédente, où la croissance s’établissait à 27 %. Le diagnostic posé par EY est clair: l’international tire l’essentiel du mouvement.
Sur le marché national, les revenus stagnent à 6,1 milliards d’euros. À l’échelle européenne, ils bondissent de 57 % à 3,1 milliards, tandis qu’ils augmentent de 16 % hors Europe pour atteindre 2,3 milliards. Au total, 46 % du chiffre d’affaires est désormais réalisé à l’international, une hausse de 6 points en un an.
B2b majoritaire et talon d’achille des marchés publics
Le modèle B2B domine le panorama avec 64 % des revenus, et une clientèle très orientée grands groupes qui pèsent 51 % des clients professionnels. Ce mix offre une meilleure résilience du panier moyen, au prix de cycles de vente plus longs et de processus achats sophistiqués.
Les marchés publics restent anémiques, avec seulement 1,4 % des achats captés par les startups. Le signal est double: insuffisance de plateformes d’accès et critères de sélection parfois dissuasifs pour des sociétés en hypercroissance. France Digitale plaide pour une préférence européenne dans les marchés publics, dans le cadre des révisions de directives en cours.
Plusieurs pistes sont évoquées par l’écosystème: allotissement renforcé pour ouvrir les lots aux startups, clauses d’innovation mieux utilisées, procédures négociées simplifiées pour les pilotes technologiques, et un suivi des délais de paiement effectifs. L’objectif: rendre la commande publique plus innovante sans affaiblir la sécurité juridique.
La stratégie d’expansion à l’export demeure un amortisseur. Mais elle requiert des capitaux de déploiement, une gouvernance adaptée et un ancrage réglementaire solide pour la protection des données, en particulier pour les offres cloud, IA et santé numérique.
Aides publiques et pression budgétaire: impacts financiers tangibles
Le resserrement des finances publiques rebat les cartes. 82 % des startups identifient la baisse des dépenses de l’État comme un risque majeur pour 2025-2026. Les récentes évolutions du CII et les ajustements des paramètres du CIR ont déjà eu des effets mesurables: 24 % des sociétés mentionnent une perte de trésorerie, 23 % une réduction d’investissement, 16 % un gel des embauches.
Ce recalibrage intervient alors que France 2030 poursuit ses engagements et a confirmé son rôle d’amortisseur en 2024, notamment via des instruments de cofinancement et d’appels à projets sectoriels. L’équation 2026 dépendra du prochain projet de loi de finances et de la capacité à préserver les dispositifs les plus multiplicateurs.
Lecture financière: trésorerie, runway et gouvernance
Dans un environnement où les aides sont partiellement révisées, la gouvernance financière devient un enjeu de survie. Calcul de runway à 18-24 mois, plafonnement des burn rates, diversification des sources de cash et préparation des contrôles fiscaux sur CIR-CII gagnent en importance. Les conseils portent aussi sur la documentation R&D pour sécuriser les crédits d’impôt en cas de contrôle.
Budget 2025: points d’attention pour les directions juridiques
Les évolutions réglementaires exigent un pilotage de conformité exigeant.
- Documentation CIR-CII: traçabilité des projets, livrables, dépenses éligibles, sous-traitance agréée.
- Aides d’État: vérification des plafonds de minimis, cumul des régimes et notifications le cas échéant.
- Contrats publics: clauses de propriété intellectuelle, sécurité des données et pénalités de retard.
- Protection des données: conformité RGPD renforcée pour les offres IA, santé, edtech.
La lecture croisée des trajectoires budgétaires et des besoins d’investissement montre une tension croissante: préserver l’effort d’innovation tout en honorant l’impératif de soutenabilité des finances publiques. La clé réside dans un ciblage plus fin des aides et une montée en puissance de l’investissement privé.
Impacts chiffrés sur les levées: france à la peine, investisseurs plus sélectifs
Avec 2,8 milliards d’euros levés par 314 startups au premier semestre 2025, la France recule derrière l’Allemagne en capital levé. L’écosystème s’adapte en réécrivant ses playbooks. Les startups préfèrent lever plus tôt des tickets plus petits, éviter des tours à forte dilution et jouer la carte des restructurations légères plutôt que des pivots brutaux.
Le passage en forces d’opérations de taille intermédiaire se heurte à des valorisations encore en réajustement. Le consensus de marché exige désormais une marge brute robuste, des preuves de rétention client et une agilité produit de court terme. La fenêtre IPO reste étroite et conditionnée par l’atteinte d’un Ebitda positif ou en voie rapide de l’être.
Early stage sous tension, late stage en mode gestion actif-passif
L’early stage accuse la pression: raréfaction de business angels, tours seed prolongés, et due diligence plus fouillée sur la capacité à monétiser. À l’autre extrémité, les entreprises en série D et au-delà privilégient la dette ou l’autofinancement: 78 % d’entre elles n’ont pas cherché de capitaux en 2025, signe d’une gouvernance plus prudente et d’une logique de consolidation des marges.
Le recul provient d’un triple choc: hausse des taux qui renchérit le coût du capital, incertitude politique qui repousse les décisions, révisions d’aides qui réduisent l’autofinancement. S’y ajoute une normalisation post-2021, les records de cette année faisant figure d’exception. Les analyses diffusées le 9 septembre 2025 confirment ce diagnostic partagé par plusieurs cabinets et médias économiques.
La conséquence logique est un changement culturel. Les conseils d’administration exigent des plans d’affaires frugaux, une priorisation stricte du produit, et des chantiers d’excellence opérationnelle transverses: pricing, support, devops, sécurité.
Traction à l’export et rôle de france 2030: amortisseurs mais pas panacée
L’État conserve un rôle d’entraînement via le plan France 2030, dont les rapports d’activité 2024 soulignent le soutien aux startups, notamment dans les filières industrielles et deeptech. Les enveloppes déployées contribuent à l’amorçage de projets intensifs en R&D, malgré la contrainte budgétaire.
À l’export, la progression du chiffre d’affaires s’explique par une meilleure exécution commerciale, un meilleur fit produit dans certaines verticales et un effet de base favorable. Le revers tient aux coûts d’implantation à l’étranger et au besoin de capital pour consolider ces positions. La sensibilité aux taux de change et aux régulations locales (cloud, santé, IA) appelle un pilotage juridique renforcé.
Pourquoi les marchés publics pèsent encore si peu
Avec 1,4 % des achats publics captés, la marche reste haute. Les startups citent trois obstacles: critères d’éligibilité peu adaptés aux structures rapides, complexité contractuelle et délais de paiement trop longs pour leur trésorerie. La recommandation phare de l’écosystème: un cadre de préférence européenne dans les achats publics, pour faire émerger des champions locaux sans déroger à la concurrence.
Ce débat pourrait évoluer avec la révision des cadres européens. À court terme, des initiatives d’allotissement et des procédures dédiées à l’achat de solutions innovantes peuvent déjà changer la donne dans certaines collectivités et établissements publics.
Ce que les directions financières et juridiques doivent ajuster dès maintenant
Le baromètre n’est pas qu’une photographie. Il trace les lignes d’action pour les comex. Les CFO doivent articuler une stratégie de financement hybride, maximiser l’effet de levier des aides existantes et sécuriser la durée de vie de trésorerie. Les directeurs juridiques doivent, eux, anticiper les révisions réglementaires et contractuelles qui en découlent.
Trésorerie, dette et capex: une mécanique à recalibrer
Les équipes finance revoient les investissements non critiques, arbitrent les capex, et négocient des lignes de crédit plus flexibles. Le pilotage du BFR devient un chantier central: délais clients, stocks optimisés, conditions fournisseurs. La clé est de ne pas sacrifier la R&D tout en sécurisant le cash.
Conformité fiscale et sécurisation des dossiers r&d
La documentation des projets éligibles au CIR-CII doit être exacte, traçable et opposable. Les contentieux potentiels se préviennent par un suivi rigoureux des livrables, des compétences mobilisées et des temps passés. La vigilance sur la sous-traitance agréée et la granularité des écritures comptables est un enjeu vital.
Dans les appels d’offres publics, la négociation des clauses de propriété intellectuelle et de gestion des données conditionne la pérennité du modèle. La montée des exigences cyber et la sensibilité réglementaire sur l’IA imposent une gouvernance de conformité plus robuste.
Repères macro et validation chiffrée du ralentissement
Les données de conjoncture récentes confortent la lecture d’un écosystème sous tension, mais non à l’arrêt. Le ralentissement de l’activité mesuré par l’Insee fin août 2025 cadre avec la modération des embauches et les arbitrages financiers des startups. Les levées de fonds en baisse de 35 % au premier semestre et la chute de 87 % des méga-levées sont largement documentées dans la presse économique du 9 septembre 2025 et par les analyses sectorielles.
Cette convergence de signaux limite le risque d’erreur d’interprétation. La French Tech entre dans une phase d’efficience où le tempo d’exécution, la qualité des marges et la robustesse contractuelle priment. Les champions de demain seront les sociétés capables d’aligner discipline de cash, excellence produit et traction internationale prouvée.
Le baromètre, un outil pour trier l’essentiel et guider 2026
En filigrane de cette édition 2025, un message: la compétitivité de l’écosystème dépendra autant du réglage fin des aides à l’innovation que de la capacité des startups à démontrer une profitabilité crédible et une croissance hors de France. Les ajustements opérés par France 2030 ont joué un rôle d’amortisseur en 2024; l’enjeu, désormais, est de préserver les mécanismes à plus fort effet multiplicateur et de ne pas fragiliser l’early stage.
La séquence politique de septembre 2025 rappelle que l’incertitude se gère, elle ne se subit pas. Aux équipes dirigeantes de muscler la discipline d’exécution, et aux décideurs publics de calibrer les dispositifs qui sécurisent la R&D, condition sine qua non pour éviter un décrochage durable par rapport aux États-Unis et à la Chine.
Au terme de cet état des lieux, une réalité s’impose: la French Tech n’a pas perdu sa dynamique, mais elle doit prouver qu’elle sait croître avec moins, plus vite, et plus loin, tout en composant avec une conjoncture et une gouvernance publiques en mouvement.