À Saint-Bonnet-les-Oules, La Compagnie des Déboucheurs accélère sa mutation. Après avoir dépassé le seuil des 100 franchises au printemps 2025, l’entreprise ligérienne amorce une diversification offensive: lancement des Chemiseurs fin 2024, et arrivée des Perchistes, dédiée au nettoyage en hauteur, attendue fin septembre 2025. Une montée en gamme qui mêle industrialisation des opérations, sécurité et sobriété environnementale.

Big ! up structure sa croissance multi-métiers

Le groupe a formalisé ses activités dans des entités juridiques distinctes réunies sous Big ! Up. Objectif affiché par la direction: déployer des marques spécialisées, opérées sans confusion ni dilution, avec des métiers complémentaires autour de l’entretien et de la réhabilitation des réseaux et enveloppes de bâtiments.

Qui est la compagnie des déboucheurs

Créée en mars 2016 par Benoît Magand et Grégory Bonhomme, La Compagnie des Déboucheurs a industrialisé un marché de niche, l’assainissement et le curage des canalisations, avec une exécution standardisée et un modèle de franchise. Le réseau compte 104 agences franchisées en France.

L’entreprise emploie 275 salariés, dont 24 au siège. Elle a franchi le cap de la 100e franchise en mars 2025, ce que plusieurs médias régionaux ont qualifié de success story.

Le chiffre d’affaires 2024 atteint 44 millions d’euros, dont 32 millions d’euros pour le réseau franchisé. Parallèlement, des articles publiés en juillet 2025 évoquent un CA approchant 30 millions d’euros, sans précision exhaustive de périmètre. Ces éléments coexistent et doivent être lus selon leur contexte de publication et les périmètres retenus.

Capacités et réseau en 2025

  • Réseau: 104 agences franchisées et cap de la 100e franchise franchi en mars 2025.
  • Effectifs: 275 salariés au total, dont 24 au siège.
  • Chiffres communiqués: 44 millions d’euros de CA en 2024, dont 32 millions d’euros pour le réseau; un CA approchant 30 millions d’euros mentionné dans la presse en juillet 2025.
  • Stratégie: déploiement multi-métiers sous le groupe Big ! Up avec des entités juridiques distinctes.

Les perchistes, une alternative au travail en hauteur sans nacelle

Origine terrain et arbitrages de sécurité

Le concept des Perchistes naît d’une observation opérationnelle récurrente. « On est parti du constat que lorsque l’on débouchait des canalisations d’eaux pluviales et verticales, on n’allait jamais nettoyer ce qui se passait en haut », explique Benoît Magand.

Autre source d’inspiration: des équipements anglais d’aspiration sur perches pour vitres et panneaux photovoltaïques. Les équipes constatent par ailleurs que, en France, la sécurité en hauteur est un sujet majeur. L’entrepreneur souligne que de nombreux accidents surviennent au-delà de deux marches, ce qui entraîne une forte aversion au risque sur site.

Conséquence directe dans la grande distribution et l’industrie: échelles et escabeaux sont interdits. Reste la nacelle élévatrice, coûteuse et lourde à organiser, ou la mise en place de perches longues.

Les Perchistes proposent le recours à des perches en carbone jusqu’à 17 mètres, équipées de brosses adaptées à la nature des surfaces. L’usage d’eau osmosée permet un nettoyage sans produits chimiques tout en limitant les traces à la surface.

Un positionnement rse revendiqué

La promesse se résume en trois piliers: sécurité sans travail en hauteur, simplicité d’intervention sans nacelle et sobriété chimique via l’eau osmosée. « Dans le secteur du nettoyage en hauteur, personne ne travaille de cette manière, sans produits chimiques et sans nacelle. On est vraiment RSE ++ », soutient le dirigeant.

Le ciblage est d’abord B to B: immeubles tertiaires, bureaux, sites industriels, avec des interventions jusqu’à 20 mètres selon les configurations. Le déploiement se fera en franchise, avec trois premières agences annoncées à Saint-Étienne, Paris et Narbonne fin septembre 2025. L’objectif est ensuite d’ouvrir six agences par an au démarrage, voire davantage, quand La Compagnie des Déboucheurs avait ouvert 12, puis 24, puis 36 agences au cours de ses trois premières années.

L’eau osmosée est débarrassée d’une grande partie des sels minéraux et impuretés. Résultat: moins de dépôts à la surface des vitrages, enseignes ou bardages.

Pour des façades ou panneaux solaires, l’intérêt est double: réduction des résidus après séchage et absence de produits chimiques à rincer. En milieu tertiaire ou industriel, cela limite le risque de contamination des abords et simplifie la logistique de chantier.

La compagnie des chemiseurs ajoute une brique curative aux services

Réhabiliter sans tranchée

Lancée en novembre 2024, La Compagnie des Chemiseurs se concentre sur la réhabilitation des canalisations par chemisage. Cette technique répare depuis l’intérieur du conduit: une « chaussette » imprégnée de résine vient restaurer l’étanchéité sans ouvrir le sol ni casser un plancher.

« C’était assez confidentiel en France. L’idée est de la démocratiser », résume Benoît Magand, en indiquant que la méthode est importée d’Allemagne.

Un camion pilote a éprouvé le concept dans la Loire et le Rhône. Sur les 160 000 interventions annuelles gérées via La Compagnie des Déboucheurs, 5 à 8 % sont liées à des casses imputables aux mouvements de terrain, aux racines ou à la vétusté. « 70 % du parc immobilier français a plus de 100 ans », relève le dirigeant, soulignant la profondeur de marché pour une solution curative qui évite d’abattre un arbre ou de découper des planchers.

Un développement intégré pour verrouiller la qualité

Contrairement au nettoyage en hauteur, le chemisage ne sera pas franchisé à ce stade. Investissement d’entrée: 300 000 euros par camion équipé, niveau qui incite le groupe à rester en modèle intégré. « On ne peut pas tout franchiser.

[…] On ne peut pas se tromper sur la qualité des techniciens », insiste la direction. Le plan prévoit une agence par département à terme, avec 3 à 6 ouvertures annuelles. L’entité pilote est opérationnelle, un second camion vient la renforcer et une agence à Lyon ouvre en septembre 2025. Des partenaires bancaires sont recherchés, la rentabilité étant présentée comme assurée par l’entreprise.

  1. Diagnostic par inspection caméra pour qualifier la casse et la longueur à traiter.
  2. Nettoyage préalable de la conduite pour garantir l’adhérence de la résine.
  3. Mise en place de la chaussette imprégnée qui épouse la canalisation.
  4. Polymérisation pour durcir la résine et restaurer l’étanchéité.
  5. Contrôle vidéo de fin d’intervention et remise des preuves au client.

Intérêt opérationnel: remise en état sans tranchée, délais maîtrisés, moindre impact sur l’environnement bâti et les espaces verts.

Des synergies opérationnelles mesurables entre métiers

Les métiers se nourrissent mutuellement. Les déboucheurs captent les signaux de vétusté et déclenchent des chantiers de chemisage.

À l’inverse, la réhabilitation exige souvent un nettoyage préalable des conduites, où l’expertise historique du groupe apporte un gain de productivité. « Les deux métiers vont être apporteur d’affaires l’un pour l’autre », anticipe Benoît Magand.

Afin d’éviter toute confusion, le groupe veille à séparer les marques et les fonctions. « Mon obsession est de développer des marques sans confusion possible », affirme le dirigeant. Les identités restent donc distinctes, tout en exploitant des schémas d’orientation internes pour fluidifier l’expérience client et maximiser le remplissage des plannings.

Sécurité en hauteur: points clés pour les donneurs d’ordre

  • Selon l’entrepreneur, une part importante des accidents survient au-delà de deux marches, d’où l’interdiction fréquente des échelles et escabeaux dans la grande distribution et l’industrie.
  • Recours à des nacelles: coût élevé, contraintes d’accès et planification complexe.
  • Solution Perchistes: perches carbone jusqu’à 17 mètres, eau osmosée, sans produits chimiques ni nacelles.

Ressources humaines et pipeline de franchisés: transformer la contrainte en vivier

Un vivier sous contrainte territoriale

Le réseau revendique un vivier de 900 candidats intéressés par son modèle. Mais 85 % des candidatures portent sur des territoires déjà couverts en exclusivité.

La diversification, avec des marques voisines mais des métiers distincts, offre une porte d’entrée alternative pour canaliser ces profils vers des zones ou des activités non saturées. « L’idée est de leur proposer un concept clés en main équivalent mais dans un métier différent », résume Benoît Magand.

Le package d’appui aux franchisés

La proposition de valeur repose sur un accompagnement robuste. « Ce que viennent chercher ces candidats, c’est surtout l’opportunité de devenir leur propre chef d’entreprise avec un concept qui a fait ses preuves et un package de services qui sécurise », explique Sélim Batikhy, responsable communication. Ce package comprend un call center en local, un service comptabilité, ainsi qu’une communication et une animation réseau adaptées.

Sur un marché des services techniques aux bâtiments où la notoriété locale et la rapidité d’intervention font l’avantage compétitif, ces services mutualisés réduisent la charge administrative et soutiennent la rentabilité des unités de terrain. La dynamique d’ouverture séquencée, éprouvée lors des premières années des Déboucheurs, fournit un cadre d’exécution reproductible pour Les Perchistes.

Environnement de marché et régulation: assainissement et déchets sous surveillance

Le 15e rapport de l’Observatoire des services publics d’eau et d’assainissement, publié en juillet 2025, dresse un panorama des performances 2023 des collectivités en eau potable, assainissement collectif et non collectif. Il souligne la diversité des organisations et des niveaux de service ainsi que la nécessité d’innovations opérationnelles pour répondre aux enjeux de performance environnementale et économique (OFB, édition 2025).

En parallèle, les données publiques sur les déchets rappellent que des volumes significatifs sont générés à toutes les étapes du cycle de vie des produits. La réduction des produits chimiques lors des opérations de nettoyage ainsi que la réhabilitation sans tranchée participent d’une logique de moindre impact. Ces orientations s’alignent avec les attentes des donneurs d’ordre soumis à des contraintes croissantes de conformité et de reporting extra-financier.

Chiffres communiqués 2024-2025: ce qu’il faut retenir

  • Chiffre d’affaires 2024: 44 millions d’euros, dont 32 millions d’euros pour le réseau franchisé.
  • Juillet 2025: un CA approchant 30 millions d’euros est mentionné par la presse, sans précision de périmètre. Lecture à rapprocher des périodes de mesure et des entités incluses (France Bleu, juillet 2025).
  • Cap réseau: 100e franchise franchie en mars 2025, 104 agences en exploitation.
  • Modèle: déploiement en franchise pour Les Perchistes, développement intégré pour Les Chemiseurs.

Cap 2025: déploiements annoncés et synergies opérationnelles

La trajectoire immédiate se lit en deux temps. D’un côté, Les Perchistes visent une première vague d’ouvertures à Saint-Étienne, Paris et Narbonne fin septembre 2025 avec un rythme d’au moins six agences par an à l’amorçage. De l’autre, Les Chemiseurs consolident leur pilote avec un second camion et une ouverture à Lyon en septembre 2025.

Au plan commercial, les passerelles sont évidentes. Les interventions de débouchage génèrent des opportunités qualifiées pour le chemisage.

Et la réhabilitation, qui suppose un nettoyage amont, crée du volume récurrent pour le réseau historique. L’ensemble nourrit un pipeline intra-groupe résilient, articulé autour d’un parc immobilier vieillissant et de politiques de prévention des risques renforcées.

En services B to B, l’identité de marque clarifie l’offre et raccourcit le cycle de vente. En séparant Déboucheurs, Chemiseurs et Perchistes, Big !

Up évite les effets d’ombre et adapte sa preuve de valeur à chaque filière d’achats: la maintenance pour les débouchages, les travaux pour le chemisage, la propreté technique pour le nettoyage en hauteur. Cette granularité facilite le référencement et la spécialisation des équipes.

Pourquoi cette stratégie peut peser dans les services aux bâtiments

En combinant sécurité opérationnelle, réduction des intrants chimiques et réhabilitation non intrusive, le groupe aligne sa proposition sur les priorités des exploitants et des propriétaires d’actifs. Le tout est soutenu par un vivier de candidats à canaliser, un modèle franchise maîtrisé d’un côté et un développement intégré de l’autre, calibré pour des savoir-faire plus capitalistiques.

Reste l’enjeu d’exécution: densifier sans diluer, orchestrer les flux d’opportunités entre marques et poursuivre la structuration qualité. Dans un environnement où l’obligation de performance technique et environnementale s’intensifie, le positionnement multi-métiers de Big ! Up peut agir comme levier d’ancrage chez les donneurs d’ordre exigeants.

À suivre: la montée en puissance opérationnelle des trois premières agences des Perchistes et l’industrialisation du chemisage sur le territoire.