Bilan du trafic passagers à Marseille Provence pour 2025
Découvrez l'évolution du trafic de l'aéroport Marseille Provence en 2025 et ses impacts sur les entreprises locales.

7,75 millions de passagers entre janvier et août 2025. À Marignane, l’aéroport Marseille Provence aligne une progression mesurée, portée par l’international malgré un été moins flamboyant que 2024. Les grèves, les incendies et la hausse de la fiscalité ont freiné l’élan, sans casser la dynamique. Pour les entreprises, le signal est double: coûts en tension, mais connectivité extérieure en amélioration.
Trafic 2025 à marseille-provence: hausse contenue, été moins intense
Sur les huit premiers mois de 2025, l’aéroport Marseille Provence affiche 7,75 millions de passagers, soit +1,8 % par rapport à la même période en 2024. L’aéroport a absorbé un été heurté, sans retrouver les pics de l’an dernier, mais en conservant un niveau d’activité robuste.
Le cœur de saison, juillet et août, a totalisé 2 323 908 passagers, ce qui illustre une demande encore soutenue. Le différentiel sur huit mois, près de 135 000 voyageurs supplémentaires par rapport à 2024, confirme la résilience de la plateforme.
À ce rythme, et hors choc exogène d’ampleur au quatrième trimestre, le trafic 2025 pourrait se rapprocher du record 11,1 millions de passagers enregistrés en 2024, sans certitude de le dépasser. Le freinage de l’été rappelle qu’un aéroport régional aussi exposé aux flux loisirs que business doit composer avec des aléas de plus en plus fréquents.
Chiffres clés AMP janvier-août 2025
Photographie des volumes et mouvements marquants de la plateforme.
- 7,75 millions de passagers cumulés, +1,8 % sur un an.
- 2 323 908 passagers en juillet et août réunis.
- Différentiel sur huit mois: +135 000 passagers environ.
- Point de comparaison 2024: 11,1 millions sur l’année entière.
Grèves, incendies et fiscalité: les trois freins d’un été heurté
La croissance a buté en juillet. Une grève des contrôleurs aériens a entraîné des annulations en chaîne. Les feux de végétation, eux, ont complexifié les opérations dans la région. Au total, l’aéroport estime que ces événements ont contribué à près de 400 vols annulés sur la période.
La séquence perturbatrice ne s’est pas limitée à l’été. Le 10 septembre 2025, une nouvelle journée de mobilisation a conduit la DGAC à exiger des réductions de programme, avec annulations et retards à la clé sur Marseille-Provence. Le signal de volatilité opère désormais sur une temporalité longue, ce qui pèse sur la planification des compagnies.
À ces chocs opérationnels s’ajoute une hausse de la fiscalité sur le transport aérien en France en 2025. La remontée des prélèvements, destinée à financer la transition environnementale, renchérit les coûts de revient et peut influer sur les capacités et les tarifs, en particulier sur les marchés loisirs au pouvoir d’achat plus sensible.
Le coût total transport pour une compagnie inclut des taxes et redevances multiples. Les principaux leviers fiscaux en France sont 1 la taxe de l’aviation civile, 2 la contribution de solidarité sur les billets, 3 certaines redevances aéroportuaires qui, bien que techniques, sont in fine supportées par les transporteurs et répercutées partiellement sur les tarifs.
En 2025, la hausse évoquée par les acteurs du secteur accentue la pression sur les lignes à faible rendement et peut conduire à des ajustements de fréquence ou de capacité, priorisant les routes internationales à meilleure recette unitaire. Les aéroports régionaux comme Marseille-Provence sont mécaniquement plus sensibles à ces arbitrages de flotte.
En cas d’annulation, l’assistance et le réacheminement ou remboursement sont dus par la compagnie. La compensation forfaitaire au sens du règlement européen ne s’applique pas en cas de circonstances extraordinaires, par exemple une grève des contrôleurs aériens.
En revanche, l’obligation de prise en charge repas, rafraîchissements et, le cas échéant, hébergement, demeure. Les entreprises peuvent négocier avec leur TMC des clauses spécifiques de reprotection pour sécuriser les déplacements critiques.
En cumul, ces facteurs ont limité l’accélération estivale, sans inverser la tendance de fond. L’appétit pour l’international compense en partie le retrait domestique, mais la friction opérationnelle a un coût: heures de maintenance supplémentaires, rotations perturbées, sureffectifs ponctuels pour absorber les déprogramations et relations clients plus complexes.
Flux redessinés: domestique en retrait, international en tête
Depuis janvier 2025, le trafic vers la métropole française recule de 8 %, autour de 2 millions de passagers. Cette érosion s’inscrit dans la durée. Elle traduit l’arbitrage des voyageurs vers le rail sur les trajets courts, l’optimisation de la demande affaires et une sensibilité accrue au prix final du billet.
Inversement, l’international porte l’activité. Plus de 5,6 millions de passagers ont choisi des vols hors de France depuis le début de l’année, soit +5,4 %.
L’Europe reste dominante et le Maghreb renforce sa contribution, en cohérence avec la structure de la demande loisir et affinitaire au départ de la Provence. Ces évolutions confirment le basculement du mix réseau vers l’extérieur, tendance visible dans les publications statistiques nationales.
- Domestique en recul: pression du rail sur les axes à forte fréquence et ajustements de capacité aérienne.
- International dynamique: routes européennes et liaisons avec le Maghreb portées par une demande soutenue, y compris en hors pointe.
- Effet mix: amélioration du yield sur certains tronçons extérieurs, atténuation des volumes intérieurs à faible contribution.
Deux conséquences s’imposent. D’une part, la désaisonnalisation progresse, car l’international atténue le creux automnal. D’autre part, l’exposition aux aléas réglementaires et géopolitiques augmente, exigeant une veille renforcée côté compagnies comme côté gestionnaire aéroportuaire.
Effets économiques pour les entreprises et le territoire
Pour l’écosystème régional, la lecture est nuancée. Les entreprises bénificient d’une ouverture internationale robuste qui sécurise export et prospection. En parallèle, le renchérissement des coûts et les perturbations de l’été 2025 allongent les temps de trajet et alourdissent la facture de mobilité.
Pour les directions financières, le signal-prix se cumule avec la volatilité opérationnelle. La prévisibilité budgétaire est mise à rude épreuve quand s’enchaînent grèves et aléas climatiques. Les politiques voyages se réécrivent avec plus de flexibilité, des plans B ferroviaires et des clauses de rebooking dans les accords aériens.
- Tourisme et MICE impactés: annulations estivales qui décalent des flux et pèsent sur les taux d’occupation hôteliers, notamment en bord de mer et arrière-pays.
- PME exportatrices: maintien de la connectivité clés en main vers l’Europe, le Maghreb et les hubs, levier pour le carnet de commandes.
- Emploi aéroportuaire indirect: agents d’escale, sûreté, handling et retail soumis à des pics d’activité irréguliers, ce qui renchérit la flexibilité opérationnelle.
Cette équation pose un enjeu d’attractivité pour la métropole Aix-Marseille-Provence. Les sièges et centres de services partagés arbitrent entre plusieurs villes européennes selon l’accessibilité réseau et la fiabilité opérationnelle. Des performances régulières, même sans records, restent déterminantes pour maintenir les flux d’affaires.
Impacts sur la dépense voyages des entreprises
Trois lignes à surveiller dans les budgets 2025 des directions financières.
- Tarifs aériens: transmission partielle de la hausse des taxes et des coûts d’exploitation sur les prix, hétérogène selon saison et route.
- Temps improductifs: retards et reprotections qui pèsent sur les agendas, avec coût d’opportunité sur les rendez-vous commerciaux.
- Politique de déplacement: renforcement des règles d’anticipation, usage accru du rail sur l’axe domestique, clauses de flexibilité avec les TMC.
Pilotage public et lecture des indicateurs
Les chiffres publiés confirment un pattern national: croissance modérée et sensibilité aux perturbations. Les statistiques mensuelles et outils comme tendanCiel permettent de suivre l’atterrissage des flux et les écarts régionaux. À Marseille-Provence, l’orientation internationale amortit le retrait domestique, ce que reflètent les bulletins agrégés par le ministère chargé des Transports.
Deux points de méthode s’imposent. D’abord, la base 2024 élevait le seuil de comparaison, ce qui rend la progression 2025 plus difficile à lire à l’été. Ensuite, l’effet calendrier des jours de grève et l’impact météo créent des creux ponctuels qui se rattrapent partiellement les semaines suivantes, faussant la perception à court terme. La photographie des huit mois est donc plus pertinente que les seuls pics mensuels.
Pour apprécier la trajectoire d’un aéroport, il faut 1 neutraliser les effets de base en comparant les moyennes mobiles, 2 analyser séparément le domestique et l’international, car leurs élasticités prix et leurs cycles diffèrent, 3 croiser les volumes passagers avec les mouvements d’avions et les coefficients de remplissage pour saisir la productivité réelle du réseau. Les publications mensuelles fournissent ces clés de lecture en annexe méthodologique. Un recoupement annuel vient sécuriser les tendances lourdes.
Qui est amp et comment la plateforme s’organise
L’aéroport Marseille Provence emploie 388 collaborateurs, cœur du pilotage de la plateforme, auxquels s’ajoutent des centaines d’emplois indirects et induits dans les services aéroportuaires, la sûreté, le retail et la logistique. Sa mission s’articule autour de trois axes: sécuriser les opérations, développer le réseau et accompagner la transition environnementale. Cette structure resserrée permet une réactivité opérationnelle face aux aléas, tout en exigeant des arbitrages serrés sur les investissements.
Le programme de vols, façonné par les compagnies aériennes, évolue avec la demande. Priorité est donnée aux routes européennes et au Maghreb, segments à plus forte traction. La coordination avec les autorités de navigation et les administrations sert à limiter l’impact des perturbations, avec un effort accru sur l’information passagers et la fluidité au sol.
Au-delà des huit premiers mois de l’année, deux enseignements dominent. D’un côté, la plateforme a montré sa capacité d’absorption des chocs. De l’autre, la réallocation du mix vers l’international appelle une vigilance continue sur la connectivité domestique utile aux entreprises, notamment sur les tronçons moins denses mais stratégiques pour l’économie régionale.
Les indications publiées par la presse spécialisée et les services de l’État cadrent cette analyse, en pointant à la fois la progression de +1,8 % sur huit mois et le poids des perturbations exogènes sur la dynamique d’été (source: Air Journal, 14 septembre 2025; statistiques du ministère mises à jour au 1er septembre 2025).
Marseille-provence, cap international et prudence de gestion
Le bilan 2025 affiche une progression sous contrainte, dictée par des facteurs que l’aéroport ne maîtrise pas entièrement. Le levier de compétitivité passe par la qualité de service, la lisibilité des programmes de vols et l’ancrage d’un réseau international qui soutient l’économie locale. La consolidation du domestique utile, elle, dépendra des arbitrages tarifaires et de la capacité à stabiliser l’exploitation.
En filigrane, la stabilité règlementaire et l’exécution opérationnelle pèseront autant que la demande: c’est le couple qui déterminera l’atterrissage de fin d’année, proche ou non du record 2024. L’élan est là, la rigueur d’exécution fera la différence.