Pierre-Édouard Stérin et Benjamin La Combe renforcent Valeurs actuelles
Découvrez comment Pierre-Édouard Stérin relance Valeurs actuelles avec une nouvelle gouvernance et une transformation numérique ambitieuse.

À Paris, l’entrepreneur Pierre-Édouard Stérin a officialisé le 26 septembre 2025 une prise de contrôle annoncée de l’hebdomadaire Valeurs actuelles. L’opération, menée avec Benjamin La Combe et la famille Caude, marque une nouvelle étape dans les ambitions du financier catholique conservateur dans les médias, avec un projet ciblé de relance, centré sur le numérique et une ligne éditoriale assumée à droite.
- Quoi ? Acquisition à venir de l’hebdomadaire Valeurs actuelles et programme d’investissements étalés sur trois ans.
- Qui ? Pierre-Édouard Stérin, associé à Benjamin La Combe et à la famille Caude. Présidence annoncée pour Benjamin La Combe.
- Quand/Où ? Annonce réalisée le 26 septembre 2025 à Paris, finalisation attendue dans les prochaines semaines.
Benjamin La Combe prend la présidence : enjeux et perspectives
Le futur président, Benjamin La Combe, sera au pilotage opérationnel de l’hebdomadaire. Au-delà du protocole d’acquisition, la présidence constitue un signal de gouvernance: elle place un entrepreneur de terrain à la tête d’un média qui ambitionne de se moderniser et de renouer avec une base de lecteurs élargie dans l’univers de la droite politique.
Les nouveaux associés ont indiqué que la rédaction, dirigée par Tugdual Denis, demeure indépendante. C’est un engagement central pour contenir le risque de défiance éditoriale et rassurer les journalistes. En parallèle, Benjamin La Combe a précisé une coloration plus marquée sur l’entrepreneuriat et le patrimoine, avec l’ambition d’une presse dite de solutions, au service d’un lectorat de droite et sans volonté de polémique inutile.
Leadership : Qui est Benjamin La Combe ?
Dirigeant de la société d’aménagement paysager Mugo, Benjamin La Combe arrive avec une culture d’entreprise et une expérience de gestion d’équipes sur le terrain. Son profil d’entrepreneur peut constituer un avantage pour accélérer les chantiers de transformation interne. Côté méthode, l’accent mis sur des contenus économiques et patrimoniaux laisse entrevoir un cadrage éditorial tourné vers la valeur d’usage pour le lecteur et des formats utiles aux décideurs.
Affirmer l’indépendance de la rédaction est un point de repère fort. En pratique, cette promesse se mesure dans la durée, via la stabilité de la direction éditoriale, la protection des contenus contre des interventions des éditeurs et la clarté des lignes de validation. Aucun détail additionnel n’a été communiqué sur un mécanisme formalisé de garantie, au-delà de l’engagement public pris lors de l’annonce.
Transformation numérique : les priorités des nouveaux investisseurs
L’équipe d’investisseurs affirme cibler une modernisation des formats et des outils de production. La démarche paraît logique: l’édition papier souffre d’un marché publicitaire plus erratique, quand les audiences numériques exigent des contenus réactifs et modulables, susceptibles d’être valorisés via l’abonnement, la publicité digitale et la syndication.
En pratique, la trajectoire la plus probable consiste à renforcer la présence en ligne de Valeurs actuelles, à optimiser la chaîne de production et à sécuriser un modèle hybride entre revenus lecteurs et annonceurs. Aucun calendrier précis n’a été communiqué, mais le budget annoncé laisse penser à une séquence d’investissements phasés sur trois exercices.
- Refonte des interfaces pour améliorer la performance éditoriale et commerciale sur les écrans mobiles.
- Rationalisation des outils de rédaction et d’édition pour accélérer le time-to-publish.
- Formats enrichis susceptibles d’amplifier l’engagement: dossiers thématiques, séries économiques, contenus patrimoniaux.
- Capteurs d’audience et segmentation fine des lecteurs pour des offres d’abonnements adaptées.
- Valorisation publicitaire plus maîtrisée, en cohérence avec un positionnement éditorial stable.
Au passage, une transformation numérique ambitieuse ne se limite pas à l’ergonomie du site. Elle touche la donnée, la distribution des contenus, la conversion des lecteurs et la fidélisation. Sur ce terrain, l’alignement entre direction, rédaction et équipes commerciales sera déterminant.
Sans chiffrages communiqués, on peut néanmoins rappeler les leviers usuels d’un média d’opinion: abonnements numériques, adhésions communautaires, événements éditoriaux, partenariats éditoriaux, vente de contenus à des tiers. Les prudences tiennent à la qualité des données, à la maîtrise des coûts d’acquisition et à la cohérence entre la ligne éditoriale et les attentes de brand safety des annonceurs.
Évolution éditoriale : quels changements pour "Valeurs actuelles" ?
Les futurs actionnaires ont indiqué deux axes complémentaires. D’abord, stabiliser un cap éditorial à droite, en réduisant la place des controverses stériles.
Ensuite, creuser des contenus économiques et patrimoniaux susceptibles de parler aux dirigeants, aux indépendants et aux ménages intéressés par la gestion de leur patrimoine. Côté terrain, ce repositionnement promet une proposition de valeur plus utilitaire pour le lecteur, ancrée dans des enjeux concrets et mesurables.
Le titre est classé à l’extrême droite par certains médias, et des difficultés financières ont été évoquées comme toile de fond du changement de contrôle. Les éditeurs soulignent toutefois que la ligne sera réorientée vers une logique de presse de solutions qui favorise l’argumentaire et la pédagogie plutôt que la polémique.
Points à retenir sur la ligne annoncée
- Maintien de l’indépendance de la rédaction dirigée par Tugdual Denis, selon les nouveaux associés.
- Accent sur entrepreneuriat et patrimoine pour élargir la valeur d’usage des contenus.
- Ambition de “presse de solutions” destinée à un lectorat de droite, avec une recherche de sobriété dans le ton.
Contexte politique : Stérin et les liens avec l’extrême droite
La trajectoire de Pierre-Édouard Stérin dans les médias est documentée par plusieurs publications. Il est présenté comme l’instigateur du projet Périclès, décrit comme une tentative d’unification de forces de droite et d’extrême droite. Il détient par ailleurs une participation minoritaire dans des médias en ligne, dont Neo, ce qui alimente un débat récurrent sur l’influence des financeurs dans le débat public.
Ses tentatives passées de rachat de médias ont buté sur de fortes résistances. Pour Marianne en 2024, une grève des journalistes a précédé le retrait de l’offre.
S’agissant du quotidien La Croix, son ancien bras droit Alban du Rostu a été écarté en novembre 2024, après une mobilisation interne. Enfin, des publications sur X l’étiquettent comme un milliardaire d’extrême droite cherchant à peser sur l’opinion. Ces appréciations, très commentées, relèvent toutefois d’opinions publiques et ne constituent pas des vérifications indépendantes.
Pour Valeurs actuelles, l’enjeu est clair: stabiliser une gouvernance, sécuriser un modèle économique et mettre en œuvre une ligne éditoriale visible, tout en démontrant que les engagements d’indépendance ne resteront pas théoriques. Sur le terrain, c’est l’efficacité de cette triangulation qui conditionnera la reconquête des audiences comme des annonceurs.
Les épisodes autour de Marianne et de La Croix ont durablement sensibilisé les rédactions aux risques perçus d’entrism. Pour un investisseur, chaque opération suivante est scrutée à l’aune des précédentes: capacité à tenir la ligne d’indépendance, transparence sur les objectifs, gestion du dialogue social. Dans ce contexte, la désignation explicite d’une présidence opérationnelle et la clarification des sujets éditoriaux prioritaires peuvent atténuer, sans l’abolir, la suspicion initiale.
Impacts sur le paysage médiatique français : une presse au service de la droite
Selon les journaux ayant relayé l’annonce, les nouveaux propriétaires veulent conforter un positionnement à droite, avec l’objectif de rendre l’offre plus utile, moins polémique. Pour l’écosystème, le signal est double.
D’un côté, une consolidation idéologique dans un segment assumé. De l’autre, un mouvement de professionnalisation produit, avec une ambition numérique accrue, qui peut modifier la concurrence sur les lecteurs conservateurs et libéraux.
Pour les acteurs économiques, cette inflexion recèle deux conséquences opérationnelles. D’abord, un média de droite en phase de relance qui pourrait attirer des annonceurs en recherche d’affinités auditoires, sous réserve de garanties de brand safety. Ensuite, une possible croissance des formats économiques et patrimoniaux, capables de fédérer des communautés d’entrepreneurs, de dirigeants de PME et d’investisseurs individuels.
- Pour les annonceurs : opportunités d’achat d’espace ciblé, sous condition de cohérence d’image et de maîtrise des risques réputationnels.
- Pour les rédactions concurrentes : nécessité d’affiner la différenciation éditoriale, notamment sur les sujets économiques, juridiques et fiscaux.
- Pour les lecteurs : promesse d’une offre renforcée en contenu de solutions, à évaluer sur pièces selon la qualité et la profondeur des analyses produites.
En pratique, les premiers mois feront office de test grandeur nature. Une ligne claire et une montée en gamme des formats numériques peuvent repositionner la marque dans les arbitrages d’abonnement. À l’inverse, toute ambiguïté sur l’indépendance ou une surcharge de contenus polarisants risquerait de ralentir la conversion et d’affaiblir la relance.
Les médias d’opinion cherchent souvent un équilibre entre revenus lecteurs et publicité. Les stratégies performantes combinent des offres d’abonnement claires, des formats premium, des événements éditoriaux ciblés et une politique CRM rigoureuse. L’équation est exigeante si l’audience est polarisée: elle impose une cohérence d’alignement entre produit éditorial, attentes des lecteurs payants et seuils de tolérance des marques.
Benjamin La Combe prend la présidence : enjeux pour les fonctions Finance, Juridique et RH
La nomination de Benjamin La Combe place un dirigeant habitué à opérer des chantiers opérationnels au cœur de la relance. Pour les fonctions support, plusieurs points d’attention s’imposent.
Sur le terrain financier, l’allocation de l’enveloppe d’investissement devra prioriser des quick wins numériques mesurables et des infrastructures éditoriales. Côté juridique, l’articulation des engagements d’indépendance avec la gouvernance interne et la charte éditoriale s’annonce structurante.
En clair, l’efficacité du plan repose sur une feuille de route robuste et se traduira rapidement en indicateurs concrets: stabilisation de la production, mise à niveau des outils, dynamique d’audience et premières conversions à l’abonnement. La transparence des priorités et l’alignement des équipes seront déterminants pour éviter les coûts cachés de réorganisation.
- Procédure et process : mapping des flux de production, normalisation des workflows, clarification des validations éditoriales.
- Outils : consolidation des CMS et analytics, structuration de la donnée, renforcement de la sécurité des accès.
- Offre : définition des formats phares, calendrier éditorial économique et patrimonial, cohérence UX des parcours d’abonnement.
Regard économique sur la relance : où créer de la valeur
La valeur se joue dans trois zones: fidélité lecteurs payants, tarification publicitaire et productivité de la rédaction. Les annonces évoquent de nouveaux formats et outils, ce qui devrait soutenir la productivité. Reste à convertir cette efficacité en croissance du revenu par visiteur via une politique d’abonnement lisible, un marketing d’audience maîtrisé et des verticales éditoriales distinctives, notamment en économie et patrimoine.
Sans chiffres détaillés, on peut néanmoins poser le cadre rationnel: un investissement réparti sur trois ans appelle des jalons trimestriels avec des indicateurs de réalisation. Côté calendrier, la première année valide l’empilement technique et l’organisation; la deuxième enclenche la montée en puissance de l’offre; la troisième consolide l’économie du lectorat payant et la monétisation publicitaire.
Ce que surveilleront les conseils d’administration
Le succès de l’opération dépendra de la capacité à tenir simultanément trois exigences: respect visible de l’indépendance éditoriale, gains opérationnels rapides sur le numérique et clarification de la proposition de valeur pour un lectorat de droite à la recherche de contenus économiques utiles. L’annonce d’un investissement étalé sur trois ans fournit un cadre, mais c’est l’exécution qui décidera du rebond attendu (Le Figaro, 26 septembre 2025).
Pour les parties prenantes, il s’agira d’observer les premiers signaux: qualité des contenus économiques et patrimoniaux, rythme des lancements produits, capacité à attirer des annonceurs compatibles avec la ligne revendiquée, et concrétisation des engagements pris auprès de la rédaction.
La balle est désormais dans le camp du trio d’investisseurs, qui devra transformer les intentions en résultats, sans perdre l’équilibre délicat entre cap éditorial assumé et indépendance affichée.
Pierre-Édouard Stérin et ses associés préparent l’acquisition de "Valeurs actuelles"
Le trio formé par Pierre-Édouard Stérin, Benjamin La Combe et la famille Caude reprend la main sur un titre conservateur installé de longue date dans le paysage médiatique français. Valeurs actuelles était détenu depuis 2015 par la famille Safa. L’annonce officielle du 26 septembre 2025 fait état d’une conclusion de la vente dans les semaines à venir, sous réserve des étapes habituelles de finalisation d’un rachat de presse.
En clair, un budget d’environ une dizaine de millions d’euros sur trois ans est évoqué pour financer la relance et la mutation du titre, via de nouveaux formats et outils numériques, selon les informations communiquées à la presse (Le Figaro, 26 septembre 2025).
Cette opération intervient après deux tentatives avortées de Pierre-Édouard Stérin sur le marché des magazines: Gala en 2023, puis Marianne en 2024. Côté calendrier, elle illustre la ténacité de l’investisseur à se doter d’un véhicule médiatique durable, dans une période où les équilibres politiques et économiques pèsent davantage sur les modèles éditoriaux.
Checklist opérationnelle
- Pierre-Édouard Stérin : fondateur de Smartbox, profil catholique conservateur, initiateur du projet Périclès, investisseur principal du rachat annoncé.
- Benjamin La Combe : dirigeant de Mugo, futur président de Valeurs actuelles.
- Famille Caude : co-investisseur aux côtés de Stérin et La Combe.
L’annonce fait état d’une finalisation dans les prochaines semaines. En pratique, un rachat de presse implique classiquement des diligences juridiques et financières, l’organisation des transferts d’actifs et contrats, ainsi que les communications obligatoires aux équipes. Les parties n’ont pas détaillé le périmètre exact des actifs concernés ni les clauses spécifiques, au-delà du cap annoncé et de l’enveloppe d’investissement.