La TNT française change de visage en 2025 avec la sortie de C8 et NRJ12 et l’arrivée de deux nouveaux entrants, T18 et OFTV. Au-delà d’un simple jeu de chaises musicales, cette bascule touche la régulation, la publicité et les chaînes d’information, déjà en recomposition. Elle redessine les rapports de force sur un marché où la distribution, le numéro sur la télécommande et la ligne éditoriale pèsent désormais autant que les programmes eux-mêmes.

Fréquences réattribuées par l’arcom : calendrier resserré, enjeux juridiques assumés

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique a acté en juillet 2024 la non-reconduction des autorisations TNT de C8 et NRJ12, au terme d’une procédure d’appel à candidatures. Cette décision a été suivie d’un message d’information diffusé sur les canaux 8 et 12, afin de prévenir les téléspectateurs des modifications à venir et des dates clés.

Conséquence directe : fin février 2025, C8, chaîne éditée par le groupe Canal+, et NRJ12, appartenant au groupe NRJ, ont cessé d’émettre en TNT. Les fréquences libérées ont été attribuées à T18, portée par CMI France, et OFTV, projet éditorial du groupe Ouest-France. Les nouveaux entrants ont ensuite déroulé leur calendrier d’arrivée à l’antenne, en lien avec la nouvelle numérotation entrée en vigueur le 6 juin 2025.

Sur le plan réglementaire, la procédure mise en œuvre par l’Arcom combine examen de l’offre éditoriale, considérations de pluralisme, engagements de production et cohérence des modèles économiques. Au-delà de la lice des candidats, la grille de lecture du régulateur intègre l’intérêt du public, la diversité des programmes, la contribution à la filière française, ainsi que l’adaptation aux usages numériques. Ces critères éclairent la bascule 2025 : accélérer l’offre d’information locale d’un côté, et proposer une ligne documentaire et de débats adossée à une rédaction déjà structurée de l’autre.

Dates opérationnelles à retenir

Fin février 2025 : arrêt des diffusions TNT de C8 et NRJ12, après messages d’alerte antenne sur les canaux 8 et 12.

6 juin 2025 : entrée en vigueur d’une nouvelle numérotation TNT avec regroupements thématiques, notamment pour les chaînes d’information.

Juin 2025 : lancement annoncé de T18, chaîne de CMI France.

Septembre 2025 : démarrage prévu d’OFTV par Ouest-France, axée sur l’information de proximité.

La numérotation de la TNT fixe les positions logiques des chaînes sur les télécommandes compatibles. L’Arcom en définit les principes, avec un objectif de lisibilité et de cohérence thématique, tout en prenant en compte les historiques d’audience, les usages et l’intérêt du public.

Le positionnement final est un levier d’audience puissant : des chaînes proches entre elles sur la télécommande sont plus facilement comparées et zappées, ce qui peut redistribuer l’attention du public et influencer le marché publicitaire.

Deux nouveaux entrants, deux promesses éditoriales : information locale et débats d’actualité

La reconfiguration 2025 se traduit par deux propositions distinctes. OFTV ambitionne d’installer à l’échelle nationale un flux d’actualités locales et régionales capable de relier des territoires souvent éloignés des chaînes généralistes. À l’inverse, T18 se positionne sur le documentaire, le décryptage et les débats, en capitalisant sur des rédactions et expertises éditoriales déjà présentes au sein de CMI France.

Cmi france : stratégie et résultats attendus

Portée par CMI France, la chaîne T18 annonce une identité éditoriale axée sur l’analyse de l’actualité et des formats longs. Cette orientation répond à une demande croissante de contextes et de formats explicatifs, à mi-chemin entre l’actualité chaude et le documentaire thématique.

Sur le plan industriel, cette ligne permet de mutualiser la production avec des contenus presse et magazines, en recyclant et enrichissant des enquêtes dans un environnement audiovisuel. C’est un modèle où l’effet portefeuille joue à plein : un même sujet peut vivre en print, en numérique, en vidéo long format et en émissions de débat.

Ouest-france : ambitions avec oftv

OFTV est l’émanation audiovisuelle du groupe Ouest-France, premier quotidien français. L’ambition éditoriale est claire : mettre à l’antenne l’information de proximité, avec des fenêtres régionales et des passerelles entre le local, le national et l’européen. Ce positionnement cible un besoin peu couvert en TNT nationale, en articulant terrain, solutions et services aux citoyens.

Le pari économique est double. D’abord, amortir des coûts de collecte d’information déjà engagés par un réseau journalistique dense, en les valorisant sur un nouveau canal. Ensuite, attirer des annonceurs locaux et nationaux en quête de ciblage géographique fiable, dans un contexte où la publicité segmentée progresse.

Obtenir une fréquence TNT signifie accepter un cahier des charges précis : volumes de production, engagements de diversité, règles de protection des publics, quotas d’œuvres européennes et d’expression originale française, contrôles du régulateur. En retour, la chaîne bénéficie d’une exposition nationale gratuite pour le téléspectateur, reconnue par les annonceurs et capable de générer des audiences linéaires immédiates.

Le non-respect des engagements peut conduire à des mises en demeure, voire à des sanctions. Les renouvellements d’autorisation ne sont jamais acquis et s’appuient sur des bilans éditoriaux et économiques.

Qui est Daniel Křetínský et que représente CMI France

Daniel Křetínský est un industriel et investisseur européen, actionnaire de médias via CMI. En France, CMI France édite notamment des magazines d’information et d’actualité. Cette position confère à T18 une base éditoriale et des talents susceptibles d’alimenter rapidement une chaîne de décryptage, à coûts maîtrisés.

Le groupe Ouest-France, à l’origine d’OFTV, s’appuie pour sa part sur un écosystème régional dense, une culture de service au lecteur et une longue expérience du terrain.

Renumérotation du 6 juin 2025 : l’effet cliquet sur les chaînes d’info

La réorganisation des positions logiques de la TNT, effective le 6 juin 2025, a modifié la hiérarchie d’attention. Le regroupement des chaînes d’information a simplifié le zapping et fléché davantage l’audience vers l’actualité en continu.

Ce changement a profité au leader CNews, tout en créant un appel d’air pour LCI, désormais au contact de BFM TV sur plusieurs tranches. Franceinfo a également vu des fluctuations, dans un jeu plus concurrentiel et plus serré.

En pratique, la numérotation agit comme un signal spatial. De bonnes positions et des regroupements cohérents favorisent la découverte, stabilisent les usages et peuvent renforcer des réflexes de consommation journaliers. À l’inverse, des emplacements dispersés élèvent le coût cognitif du parcours téléspectateur et nuisent à l’exploration.

Au-delà de l’effet mécanique, les chaînes ont ajusté leurs grilles pour capter l’attention sur des carrefours d’audience. Journaux matins plus rythmés, débat de fin d’après-midi renforcé, plages de décryptage raccourcies mais plus denses : la concurrence s’est jouée à la minute, chaque tranche cherchant son différentiel éditorial.

Trois mécanismes expliquent l’effet numérotation :

  • Proximité thématique : les chaînes voisines sont comparées plus facilement, ce qui renforce la compétition utile entre formats similaires.
  • Mémoire musculaire : le téléspectateur retient une poignée de numéros. Être dans cette zone interne de mémoire favorise l’usage récurrent.
  • Réduction du coût de recherche : la friction pour trouver un programme diminue, ce qui augmente l’engagement passif et le temps d’écoute moyen.

Des commentaires publiés sur les réseaux sociaux entre février et août 2025 évoquent une baisse immédiate des audiences globales de la TNT après l’arrêt de C8 et NRJ12, certains utilisateurs parlant même de dégradation « catastrophique ». Ces perceptions doivent être lues avec prudence, mais elles reflètent un phénomène connu : la disparition de marques installées peut provoquer des turbulences temporaires, le temps que les nouveaux repères s’imposent.

Publicité télévisée en tension : redistribution de la demande et arbitrages chez les annonceurs

La compétition accrue entre chaînes d’info intervient sur un marché télé déjà chahuté par l’essor du numérique. La pression sur les CPM, la montée du programmatique vidéo et la mesure multi-écrans ont renchéri le coût d’opportunité d’un GRP linéaire exclusif. Dans ce contexte, l’arrivée de T18 et d’OFTV rebattent partiellement les cartes.

Pour les annonceurs, T18 peut offrir un environnement de décryptage premium, propice aux campagnes d’image, aux opérations spéciales et aux formats de parrainage éditorial. OFTV est susceptible de capter des budgets géolocalisés ou sectoriels, notamment dans les services, le commerce de proximité et le tourisme interne, tout en séduisant des marques nationales à la recherche d’un cadre de confiance associé à la presse régionale.

Les chaînes d’information réagissent en blindant leur offre intégrée TV-digital : pré- et mid-roll, replay, extraits sociaux, podcasts vidéo. L’objectif est de lisser la pression sur le linéaire, d’augmenter le temps utile d’exposition à la marque et de sécuriser la brand safety via des environnements maîtrisés. Cette hybridation renforce la différenciation vis-à-vis des plateformes ouvertes.

Points de vigilance pour acheter de la TV en 2025

  1. Proximité éditoriale : aligner la marque avec des environnements cohérents pour limiter les risques d’adéquation de message.
  2. Couverture incrémentale : mixer linéaire et digital propriétaire des chaînes pour maximiser la répétition utile sans saturation.
  3. Mesure post-campagne : privilégier les dispositifs avec brand lift et attribution multi-touch, surtout en présence de campagnes simultanées vidéo en ligne.
  4. Capillarité locale : pour OFTV, valoriser les segments territoriaux si une granularité par bassin de vie est à disposition.

La pression concurrentielle incite aussi à repenser les formats spéciaux : émissions spéciales sponsorisées, séquences de débat thématique, séries documentaires cofinancées, dispositifs événementiels en région. Avec T18, l’univers documentaire ouvre des fenêtres narratives que la publicité classique peine parfois à adresser, en particulier pour les marques à cycle long ou à forte dimension expert.

Relations avec les producteurs et chaînes d’approvisionnement de contenu

Le départ de C8 et NRJ12 libère des créneaux, mais surtout des volumes de commande qui se redéploient. Le nouvel ensemble favorise mécaniquement les documentaristes, les studios de débat et les sociétés capables de produire vite et bien des formats d’actualité enrichie.

T18, par son orientation, devrait soutenir des unités de production spécialisées dans le documentaire d’enquête, les séries factuelles et le talk d’actualité. OFTV, de son côté, aura intérêt à s’appuyer sur un maillage régional de pigistes, de JRI et d’agences locales, avec des formats courts et ultra-réactifs, connectés aux agendas municipaux, associatifs et économiques des territoires.

Au sein de la filière, cette recomposition peut rééquilibrer le pouvoir de négociation des producteurs indépendants. Les nouvelles chaînes auront besoin de garanties de livraison rapides et de coûts contenus, mais elles devront aussi s’assurer un pipeline éditorial riche pour fidéliser un public encore à conquérir. Les deals de droits, notamment en replay et en déclinaisons sociales, seront un terrain de discussion soutenu.

Pour les documentaires et magazines, les droits s’étalent en fenêtres successives : première diffusion linéaire, replay, exploitation digitale, parfois ventes internationales. Le montage avec un diffuseur TNT doit concilier des exclusivités temporelles et une latitude suffisante pour monétiser le catalogue.

Les nouveaux entrants peuvent proposer des conditions plus souples pour accélérer la constitution d’une bibliothèque, ce qui intéresse les producteurs mais impose une gestion juridique fine des versions et coupes.

Gouvernance, conformité et obligations de pluralisme : la ligne rouge de l’arcom

La TNT gratuite demeure un territoire régulé. Les chaînes doivent satisfaire des contraintes claires de protection des publics, de diversité, d’accessibilité et de contribution à la production. Cette contrainte s’accompagne d’une exigence de pluralisme et d’indépendance éditoriale, cruciale pour les chaînes à dominante informationnelle ou de débat.

À ce titre, T18 devra documenter les équilibres d’antenne et la pluralité de ses voix, notamment en période électorale. OFTV, avec son socle local, portera une responsabilité spécifique vis-à-vis de la couverture des acteurs économiques et politiques de terrain, avec des règles d’équité et des process de vérification adaptés aux contraintes quotidiennes des rédactions régionales.

Le régulateur évalue les chaînes sur la durée, via bilans, auditions et contrôles. La nouvelle numérotation et les arrivées 2025 testent la capacité d’adaptation de ce cadre : garantir des libertés éditoriales fortes tout en protégeant l’intérêt général. C’est un équilibre dynamique, souvent débattu, mais central pour la confiance du public.

Bon à savoir sur les obligations des chaînes TNT

  • Quotas d’œuvres européennes et d’expression originale française, avec des objectifs de diffusion et d’investissement.
  • Accès des publics en situation de handicap : sous-titrage, audiodescription, signalétique adaptée.
  • Protection des mineurs et règles de classification horaire.
  • Engagements éditoriaux déclarés à l’Arcom et suivi des promesses de programmation.

Après c8 et nrj12, où va l’audience linéaire et comment réagit le marché

La bascule de fin février 2025 a fait apparaître un trou d’air sur certaines tranches. Deux marques historiques quittent la TNT, emportant avec elles des habitudes de consommation et des communautés d’audience. Sur les réseaux sociaux, de nombreux observateurs ont décrit une déperdition de téléspectateurs avant que le nouveau cadrage de numérotation ne joue pleinement.

L’arrivée de T18 en juin puis d’OFTV en septembre a apporté un rebond de l’offre, mais le temps de construction d’une audience fidèle n’est jamais immédiat. Les chaînes d’info en ont profité pour renforcer leur capacité de captation à l’instant T, avec une présence accrue en début de soirée et des formats d’analyse courte participant à la rétention entre les journaux.

Pour le marché publicitaire, la période 2025 ressemble à un test de résilience. Les annonceurs cherchent la visibilité utile et la cohérence de contexte.

Les nouveaux entrants doivent démontrer rapidement leur capacité à stabiliser des courbes d’audience, offrant aux agences et aux traders médias des repères fiables pour bâtir des plans à fréquence cible. À défaut, le risque est de voir davantage de budgets filer vers des plateformes numériques à mesure d’une consolidation des dashboards multi-écrans.

Auprès des annonceurs, la TV linéaire garde un pouvoir de distribution massif et un effet de halo sur la notoriété. La performance se construit par :

  • la qualité des environnements éditoriaux et la crédibilité des antennes,
  • le couplage linéaire + replay + extraits sociaux,
  • la continuité de présence à travers des rendez-vous éditoriaux reconnaissables.

Le talon d’Achille demeure la mesure unifiée entre TV et digital ouvert. Les chaînes renforcent leur propre écosystème numérique pour apporter des données actionnables tout en préservant la confidentialité des utilisateurs.

Considérations industrielles : coûts, offres et transformation interne

Installer deux nouvelles chaînes sur la TNT exige des investissements techniques, une ingénierie de grille et une politique d’achats de programmes disciplinée. L’équation économique repose sur l’optimisation des coûts fixes, la valorisation des contenus existants et des lancements éditoriaux ciblés.

Pour T18, la verticale documentaire-débat structure l’offre et limite les dépenses en droits premiums. Pour OFTV, l’effet de levier vient de la convergence rédactionnelle avec la presse locale et régionale, conjuguée à des flux d’antenne modulables selon l’actualité des territoires.

Côté fournisseurs, la phase de lancement génère des appels d’offres rapides et des tests de formats. Les sociétés de production capables de livrer des contenus multi-usage et multi-plateformes prendront un avantage compétitif, notamment si elles maîtrisent l’optimisation de durée et les écritures adaptées aux réseaux sociaux.

Oftv : articulation locale-nationale et services aux territoires

Le projet d’OFTV mise sur la capillarité de la presse régionale pour alimenter un flux national. L’ambition est de raconter l’actualité par le bas, en faisant remonter des témoignages de terrain, des initiatives entrepreneuriales et des sujets de vie quotidienne dont l’impact dépasse souvent le périmètre communal.

Cette approche peut séduire les régies qui souhaitent proposer des offres packagées par zones, événements ou saisonnalités. Elle pose toutefois un défi : garantir l’homogénéité des standards audiovisuels dans un réseau historiquement conçu pour l’écrit. Cela suppose des investissements en formation, en matériels et en coordination éditoriale.

T18 : capital éditorial et innovations de formats

T18 peut s’appuyer sur une réserve de sujets et d’expertises issues des marques médias de CMI France. La promesse de formats plus longs et plus analytiques implique un soin particulier à la réalisation, à la scénarisation et à la crédibilité des intervenants. L’un des enjeux sera de ne pas tomber dans une télé d’opinion, mais de tenir une ligne claire de décryptage et de rigueur méthodologique.

La différenciation peut aussi venir de l’innovation d’écriture : chapitrage d’épisodes, renvois cross-média vers des dossiers numériques enrichis, bonus éditoriaux en VOD. Cette hybridation offre aux annonceurs des points d’entrée plus riches que de simples écrans, via des opérations spéciales liées à des séries thématiques.

Chaînes d’info au coude-à-coude : enfin un terrain de jeu clarifié

Le regroupement des chaînes d’info via la nouvelle numérotation a produit un fait simple : le téléspectateur compare davantage. CNews, déjà en tête, a consolidé son statut.

BFM TV, pionnière du format continu, voit une concurrence plus frontale de LCI, devenue plus nerveuse sur l’actualité chaude tout en conservant ses atouts d’expertise. Franceinfo, service public, maintient un cap d’information vérifiée et de pédagogie, qui lui vaut un capital de confiance pertinent en période de surinformation.

Ces évolutions ravivent un débat ancien : faut-il privilégier la réactivité ou la vérification en premier ressort sur l’info en continu. La réponse 2025 semble indiquer qu’il n’y a pas d’exclusivité, mais des ingrédients à doser finement selon la tranche horaire et l’actualité. Le téléspectateur accepte de passer d’une chaîne à l’autre pour trouver le bon degré de chaleur éditoriale.

Avec des grilles qui se répondent, la métrique qui compte devient aussi la durée d’écoute, la fidélité par tranche et la capacité de rebond lors des breaks publicitaires. Les régies travaillent des indicateurs composites pour convaincre sur la qualité d’attention, au-delà de la part d’audience brute.

Les annonceurs demandent des rapprochements méthodologiques entre TV et vidéo en ligne : couverture dédupliquée, reach incrémental, exposition utile par segment. Les chaînes accélèrent la consolidation de ces indicateurs pour rendre l’investissement plus lisible.

Services aux téléspectateurs : accessibilité, hd et expériences fluides

La réorganisation de la TNT a aussi un versant technique. Les distributeurs et multiplex ont accompagné la transition pour garantir la continuité de service, la qualité HD et des améliorations d’ergonomie permises par la numérotation. Les messages préalables sur les canaux 8 et 12 avaient pour vocation d’aider les foyers à rechercher les chaînes au moment opportun.

Pour le public, le bénéfice attendu est une navigation plus logique. Pour les chaînes, la contrepartie est exigeante : stabilité des flux, conformité technique, synchronisation des offres de replay et de TV connectée, éducations des audiences aux nouvelles positions. La bataille de la visibilité se mène autant sur l’antenne que dans les menus des téléviseurs.

Qualité de diffusion : ce qui change pour l’utilisateur

  • Accès simplifié à des univers thématiques grâce aux regroupements de chaînes.
  • Stabilité HD et amélioration potentielle de la qualité d’image selon les régions et équipements.
  • Recherche automatique ou manuelle recommandée à la date de renumérotation pour bénéficier de l’offre complète.

Lecture économique d’ensemble : un réalignement sans filet

Le retrait de C8 et NRJ12, suivi de la renumérotation, met en lumière une mécanique de réallocation d’audience rapide. L’avantage va aux chaînes capables de capter les nouvelles habitudes d’accès et de proposer des formats lisibles dans cet environnement renouvelé. CNews a consolidé sa place en haut du panier, LCI a réduit l’écart avec BFM TV, et Franceinfo a tiré profit d’une promesse de fiabilité renforcée.

Pour les entrants, le défi tient dans la vitesse d’exécution. T18 doit sécuriser une signature de décryptage crédible, résistante aux polarisations, et bâtir des rendez-vous phares.

OFTV doit convertir son capital local en puissance nationale, en structurant des fenêtres régionales intelligibles et un fil éditorial fédérateur. Les deux devront prouver leur efficience sur la chaîne de valeur publicitaire, condition sine qua non d’un modèle pérenne.

Ce que cette recomposition dit de l’économie des médias en france

La séquence 2025 valide une idée simple : la distribution est un actif stratégique. Une bonne position sur la télécommande, une numérotation lisible et une exposition cohérente changent le destin d’une chaîne. L’Arcom, en réattribuant des fréquences et en clarifiant la numérotation, a contribué à remettre le spectateur au centre de l’offre, tout en imposant aux éditeurs un surcroît d’exigence.

Pour les entreprises médias, l’ère des « marques antennes » isolées est révolue. La valeur se crée par l’orchestration entre antenne linéaire, numérique propriétaire, social et événements. Les gagnants seront ceux qui, à l’image d’un chef d’orchestre, parviendront à faire jouer ensemble régulation, éditorial, technologie et monétisation, sans fausse note.

Au fond, la nouvelle TNT révèle l’essentiel : dans un univers saturé, la clarté de l’accès et la force des formats dictent la valeur, et seules les chaînes capables de les harmoniser inscriront leur avantage dans la durée.