Le rendez-vous est pris sur le Bassin. Le 11 septembre 2025, Arcachon accueillera la quatrième édition de La Plage aux Entrepreneurs, une journée consacrée à un thème clair et exigeant : produire en France et rester gagnant à l’international. Au menu, témoignages d’industriels, retours d’expérience et débats structurés pour éclairer les choix d’investissement et de compétitivité.

Arcachon met en scène un made in france offensif

Porté par la Ville d’Arcachon, en partenariat avec Origine France Garantie, l’événement s’installe comme une respiration stratégique pour les dirigeants. Objectif assumé : démontrer que l’ancrage productif local peut être un relais durable de performance, sans renoncer à l’ambition export.

Selon les organisateurs et les annonces relayées par la presse économique, plus de 500 participants sont attendus. La formule privilégie les formats courts et ciblés : conférences d’ouverture pour cadrer les enjeux, ateliers de mise en pratique, séquences de networking orientées filières et territoires.

Au-delà du manifeste, la journée part d’un constat partagé dans les directions générales : réindustrialiser n’est pas un retour au passé. C’est une recomposition des chaînes de valeur autour de la qualité, du time-to-market, de la sécurité d’approvisionnement et de la réduction du risque géopolitique. Les regards se tourneront vers des leviers concrets : automatisation, efficience énergétique, financement de l’innovation et nouveaux usages numériques.

Ce que garantit vraiment le label OFG

Origine France Garantie n’est pas un slogan marketing. Le label atteste que le produit a acquis ses caractéristiques essentielles en France et que au moins 50 % de sa valeur y est réalisée.

Il couvre des secteurs variés, de l’électronique au textile, et s’appuie sur des audits indépendants. En 2025, plus de 800 entreprises sont certifiées, pour un cumul d’activité estimé à 8 milliards d’euros.

Indicateurs au vert pour produire local et vendre global

La dynamique industrielle française montre des signaux tangibles. Les exportations ont progressé en 2024, tirées par la fabrication manufacturière, tandis que l’effort de R&D se maintient à un niveau robuste, autour de 2,2 % du PIB. La trajectoire d’emploi reste positive dans les usines, attirée par des projets d’investissement de proximité et des carnets de commandes mieux sécurisés.

Le plan France 2030, doté de 54 milliards d’euros, irrigue des filières entières, de l’aéronautique à la santé en passant par les technologies propres. Les PME innovantes tirent parti de cet effet d’entraînement en productivité et en montée en gamme. La journée d’Arcachon se positionne comme un espace de traduction opérationnelle de ces orientations publiques dans des stratégies d’entreprise.

Métriques Valeur Évolution
Exportations françaises 2024 +4,2 % vs 2023
Effort national de R&D 2,2 % du PIB (env. 60 Md€) stable à légèrement haussier
Emplois manufacturiers 2025 2,7 millions +1,5 % par an depuis 2023
Exportations aéronautiques 2024 65 Md€ en hausse
Entreprises certifiées OFG 800+ croissance continue
Produits labellisés OFG 2 500+ extension sectorielle
Productivité des PME innovantes +15 % (2020-2024) amélioration marquée
Enveloppe France 2030 54 Md€ déploiement en cours

Face à la volatilité des chaînes mondiales, l’équation économique de la relocalisation change. Les coûts unitaires ne disent pas tout. Coût complet, qualité perçue, disponibilité et empreinte carbone deviennent des variables de décision, y compris pour les achats des grands donneurs d’ordre.

Trois indicateurs utiles reviennent dans les comités de direction : taux de dépendance import sur les intrants critiques, temps de cycle de la commande à la livraison, et taux de service au client. Une baisse de 20 % du temps de cycle peut, à marge constante, absorber un surcoût salarial national et sécuriser le chiffre d’affaires récurrent sur des lignes premium.

Dirigeants attendus à arcachon et angles forts de leurs interventions

La Plage aux Entrepreneurs 2025 assume un casting qui parle au monde des affaires. Chefs d’entreprise, responsables d’association de filière et personnalités publiques partageront leur lecture de l’équilibre entre ancrage local et ambition globale.

Pierre gattaz : stratégie et résultats

Président de Radiall et ancien président du Medef, Pierre Gattaz parraine cette édition. Son message s’inscrit dans l’opérationnel : investir dans des sites locaux à haute valeur ajoutée, automatisés et connectés, en orientant l’offre vers des marchés mondiaux premium.

Radiall compte environ 3 500 collaborateurs dans le monde, une base industrielle solide en France et un chiffre d’affaires proche de 400 millions d’euros en 2024. L’entreprise conçoit des connecteurs haute performance pour l’aéronautique, le spatial et les télécoms, où la fiabilité justifie le surcroît de valeur.

Sur scène, on attend un plaidoyer à la fois technique et social : monter en gamme, former, automatiser. Et resserrer le lien entre ingénierie, production et clients finaux, pour réduire le temps entre l’innovation et le marché.

Sandrine chauvin et la puissance des réseaux professionnels

Directrice éditoriale internationale chez LinkedIn, Sandrine Chauvin éclairera la dimension réputationnelle et commerciale. Les médias professionnels et les plateformes accélèrent la notoriété des marques industrielles, une variable clé pour recruter des talents rares et se positionner sur des appels d’offres internationaux.

La promesse est double pour les PME comme pour les ETI : capitaliser sur les datas B2B pour cartographier les opportunités et utiliser les formats éditoriaux pour affirmer une distinction de savoir-faire. À coût marginal, un gain de visibilité peut déclencher une relation commerciale export et compenser des écarts de coûts unitaires.

Arnaud montebourg, levier politique et entrepreneurial

Ancien ministre de l’Économie et entrepreneur, Arnaud Montebourg défend de longue date la relocalisation industrielle. Son expérience opérationnelle sur des biens de consommation issus de l’agriculture française nourrit une conviction : traçabilité, qualité et soutien à la demande peuvent provoquer des effets d’entraînement rapides sur l’emploi.

Son intervention viendra probablement rappeler que la souveraineté n’est pas une posture macroéconomique, mais un empilement de décisions microéconomiques sur les sites, les process et les chaînes d’approvisionnement.

Yves jégo et l’effet label ofg dans la décision d’achat

Fondateur d’Origine France Garantie en 2010, Yves Jégo est un habitué de la Plage aux Entrepreneurs. Son rôle consiste à clarifier la proposition de valeur du label et à documenter son impact mesurable sur l’acte d’achat et sur la sécurisation de marges en B2C comme en B2B.

Avec plus de 2 500 produits labellisés, OFG donne une lisibilité aux directions achats et aux consommateurs, dans un contexte où la chaîne logistique est scrutée de bout en bout.

Cas concrets et méthodes d’exécution industrielle

Au-delà des principes, les organisateurs mettront l’accent sur les retours d’expérience. Duralex, ACI Groupe et Radiall illustrent des stratégies convergentes : rationaliser la production, fiabiliser l’approvisionnement, investir dans l’outil. Ce triptyque n’est pas théorique, il s’incarne dans des choix industriels datés et chiffrés.

Duralex : stratégie et résultats

Marque iconique du verre trempé, Duralex affiche une production de plus de 100 millions de verres par an. L’entreprise compte environ 250 salariés et a engagé 10 millions d’euros d’investissements en 2024 pour moderniser ses lignes, dans une logique de baisse d’intensité énergétique et d’amélioration de la qualité de surface.

La compétitivité s’y joue sur des séries maîtrisées, un taux de rebut en réduction et une stabilité d’approvisionnement face au coût des intrants. L’élasticité prix de la demande se combine avec la valeur d’usage et la durabilité perçue, deux atouts pour un site français positionné sur des standards élevés.

Aci groupe : sécuriser la sous-traitance aéronautique

Dirigé par Philippe Rivière, ACI Groupe fédère une quarantaine de sous-traitants et revendique plus de 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Le modèle vise la profondeur de gamme, la répétabilité et le respect des normes aéronautiques, où le taux de service est un avantage concurrentiel.

La montée en cadence des avions commerciaux et la vigueur des exportations aéronautiques françaises, autour de 65 milliards d’euros en 2024, soutiennent une politique d’investissement et de recrutement dans les territoires. L’enjeu majeur reste la disponibilité des compétences et la coordination de la supply chain sur des délais raccourcis.

Radiall : innovation produit et capital humain

Chez Radiall, la compétitivité passe par le design-to-cost, la montée en fiabilité et l’industrialisation rapide des innovations. Le couplage entre équipes R&D et ateliers, renforcé par la robotisation ciblée, permet de défendre des positions à l’export tout en gardant un socle industriel français.

Le message attendu à Arcachon est clair : privilégier l’innovation utile, adossée à des chaînes de fabrication robustes, et articuler formation continue et efficience opérationnelle pour lisser les coûts sur le cycle de vie.

Trois leviers reviennent dans les projets réussis : réduction du BOM par standardisation des composants, gain de rendement via maintenance prédictive et contrôle en ligne, et optimisation logistique avec des tailles de lot flexibles. L’effet combiné peut dégager 5 à 8 points de productivité, absorbant une partie des différentiels salariaux.

Architectures de coûts et politiques publiques pro-industrie

Les entreprises françaises réévaluent leurs architectures de coûts avec une approche globale. Plutôt que de comparer des taux horaires, elles arbitrent selon le coût complet et la résilience. Les gains se jouent sur la sobriété énergétique, l’automatisation, le design produit, la réduction du WIP et la qualité au premier passage.

Les politiques publiques accompagnent ce mouvement par des dispositifs de soutien à l’innovation et des allègements ciblés. L’agenda de diminution de la CVAE et les appels à projets de France 2030 donnent de la visibilité aux comités d’investissement. Les régions mobilisent en complément des aides à l’outil de production et à la formation.

Points de vigilance pour les PME industrielles en 2025

Avant d’engager une relocalisation ou une extension de capacité, les directions générales scrutent :

  • L’intensité énergétique des ateliers et le mix de décarbonation mobilisable à horizon 36 mois.
  • La disponibilité de compétences sur bassin d’emploi et le coût de montée en compétence.
  • La profondeur de la supply chain locale pour éviter les faux sites intégrés dépendants d’imports critiques.
  • La variance de la demande et les scénarios de flexibilité capacitaire pour éviter l’effet ciseau.
  • Le time-to-market comparé entre options locales et lointaines, y compris risques logistiques.

Relocaliser consiste à rapatrier en France un flux de production précédemment offshoré. Réinternaliser, c’est reprendre en interne une étape jusqu’alors sous-traitée. Le nearshoring vise à rapprocher la production dans une zone voisine. L’évaluation doit inclure investissements, risques et effets d’apprentissage pour éviter des coûts cachés.

Emploi, compétences et chaînes d’export : les effets économiques attendus

La réindustrialisation agit d’abord sur l’emploi qualifié. En 2025, l’industrie manufacturière en France emploie environ 2,7 millions de personnes, avec une progression moyenne de 1,5 % par an depuis 2023. L’aéronautique et la mécanique tirent la demande de soudeurs, usineurs, automaticiens et qualiticiens.

Les PME innovantes ont gagné 15 % de productivité entre 2020 et 2024, grâce à la digitalisation, aux outils d’analyse des données et à l’automatisation. Le passage d’une logique de coût à une logique de valeur mesurable rapproche R&D, méthodes et supply chain. Les compétences évoluent en conséquence, à travers des programmes de formation continue et des partenariats avec des campus des métiers.

Pour l’export, la priorité n’est plus seulement le prix de revient. Les clients internationaux exigent des délais fiables, une conformité documentaire sans faille et des engagements environnementaux vérifiables.

Le Made in France coche ces cases lorsqu’il est adossé à des process robustes et à des labels reconnus. La traction la plus forte se voit dans les verticales où la fiabilité est une valeur d’usage monétisable.

Les échanges à Arcachon devraient également aborder le financement de la croissance industrielle. De l’amorçage deeptech aux dettes d’investissement pour l’outil, l’offre se densifie. Les banques, fonds sectoriels et plateformes publiques alignent leurs critères sur des objectifs de décarbonation et de résilience d’approvisionnement.

Chiffres clés à retenir pour 2024-2025

  1. Exportations en hausse de 4,2 % en 2024, tirées par l’industrie manufacturière.
  2. R&D à 2,2 % du PIB, soit environ 60 Md€ en 2024.
  3. Emplois industriels à 2,7 millions en 2025, tendance positive depuis 2023.
  4. OFG : plus de 800 entreprises certifiées et 2 500 produits labellisés.
  5. France 2030 : 54 Md€ pour accélérer l’innovation et l’industrialisation.

(données INSEE et ministère de l’Économie, mars 2025)

Programmation et utilité business de la journée du 11 septembre

La Plage aux Entrepreneurs assume un format orienté résultats. Les interventions de dirigeants, d’économistes et d’acteurs de filière alternent avec des ateliers focalisés sur des sujets concrets : montée en gamme produit, automatisation pragmatique, efficacité énergétique, commerce international et marque employeur.

Les participants sont invités à préparer leurs enjeux en amont pour adresser les bonnes questions en plénière comme en atelier. Les organisateurs encouragent l’identification d’objectifs mesurables à 12 et 24 mois, qu’il s’agisse de gains de productivité, de réduction du taux de rebut ou de signature d’un nouveau contrat export.

Côté networking, les créneaux favorisent la mise en relation ETI-fournisseurs et la discussion entre pairs. Les échanges avec des représentants du label OFG et des écosystèmes territoriaux peuvent ouvrir des trajectoires de certification, des partenariats de formation et des coopérations intersites.

Enfin, l’accès à l’événement se fait sur inscription via le site officiel, avec des informations pratiques régulièrement mises à jour par les partenaires et les médias régionaux qui suivent l’initiative depuis le début de l’été 2025.

Pourquoi cette édition compte pour les directions financières et juridiques

La dimension légal et finance est au cœur de la réussite des stratégies de relocalisation. Côté juridique, les directions doivent anticiper la chaîne contractuelle : clauses d’origine, exigences de conformité, audits fournisseurs, propriété intellectuelle sur les innovations process et obligations liées aux déclarations de durabilité.

Sur le plan financier, les décisions d’investissement exigent un business case robuste. Les comités se focalisent sur le ROI énergétique, la sensibilité aux variations de volumes et la mutualisation d’équipements critiques. La montée en gamme, si elle est crédible et portée par la marque, se traduit par une élasticité prix favorable et une diminution du churn client en B2B.

Les directions financières surveilleront aussi le pilotage du Besoin en Fonds de Roulement lors des ramp-ups, un point souvent sous-estimé. Trois actions rapides font la différence : synchroniser les cycles d’approvisionnement avec les nouveaux temps de traversée, renforcer l’affacturage sur des portefeuilles clients export et sécuriser des lignes moyen terme adossées aux machines.

La journée d’Arcachon apportera des retours d’expérience structurés sur ces arbitrages, pour éclairer des décisions qui mêlent cash, délais, qualité et réputation.

Arcachon, une scène pour accélérer les stratégies industrielles

Avec un programme resserré et des intervenants ancrés dans l’exécution, La Plage aux Entrepreneurs 2025 se positionne comme un outil de décision pour les dirigeants. Le Made in France y est regardé non comme un mantra, mais comme une stratégie compétitive lorsque les produits, les process et la chaîne commerciale sont alignés.

Les éléments factuels sont au rendez-vous, du progrès des exportations à la montée de l’investissement en R&D, en passant par l’extension du label OFG. Le cadre proposé à Arcachon doit permettre aux entreprises de tester leurs hypothèses, de repérer des partenaires et d’affiner leurs feuilles de route sur 12 à 24 mois.

Au-delà de la vitrine, Arcachon 2025 propose une méthode : mesurer la valeur du local, mobiliser l’innovation utile et relier site, finance et marché pour transformer le Made in France en avantage concurrentiel durable.