Abidjan : le nouveau bureau de NEOMA pour conquérir l'Afrique
NEOMA Business School ouvre un bureau à Abidjan pour renforcer son recrutement d'étudiants africains qualifiés et soutenir son plan stratégique.

NEOMA Business School accélère sa stratégie d’internationalisation avec l’ouverture d’un nouveau bureau à Abidjan. Cette implantation en Côte d’Ivoire complète un réseau déjà présent en Inde, en Chine et en Colombie, et confirme l’ambition de l’école française de management de capter la dynamique étudiante en Afrique subsaharienne. Au-delà du recrutement, NEOMA veut structurer des alliances locales pérennes et accroître son influence académique.
Abidjan devient un levier opérationnel pour l’afrique de l’ouest
L’implantation d’un bureau de recrutement à Abidjan marque un tournant dans la cartographie internationale de NEOMA. L’école cible ainsi un hub régional où se concentrent entreprises, institutions et universités, avec un écosystème francophone favorable aux mobilités académiques. L’enjeu est clair : renforcer les flux d’étudiants qualifiés vers ses campus français, tout en développant des projets conjoints de formation continue et de recherche.
Lors d’une conférence de presse tenue le 28 mai 2025, sa direction a assumé un positionnement offensif : la Côte d’Ivoire est perçue comme un marché-moteur sur le continent, capable de soutenir des recrutements stables et une visibilité accrue auprès des décideurs publics et privés. L’école vise à émerger comme partenaire académique de référence sur des compétences immédiatement valorisables par les entreprises, du management de projet à la finance d’entreprise.
Une antenne pensée pour la proximité et l’influence
Le bureau d’Abidjan n’a pas vocation à se limiter à la promotion des programmes. Sa mission inclut des actions locales de coordination avec des lycées, universités et associations d’alumni, l’animation de sessions d’orientation, ainsi que la mise en relation d’employeurs et d’étudiants pour des stages et alternances. Cette proximité opérationnelle constitue un avantage concurrentiel face aux écoles qui se contentent d’actions ponctuelles.
Cette nouvelle présence s’ajoute à des relais déjà actifs : Inde pour l’Asie du Sud, Chine pour l’Asie de l’Est, Colombie pour les Amériques. Chaque bureau a le mandat d’adapter le discours de l’école aux attentes locales, en tenant compte des parcours éducatifs, des dispositifs de bourses et des besoins des entreprises implantées dans la zone.
Pourquoi Abidjan change la donne
Abidjan concentre des sièges régionaux d’entreprises, un tissu entrepreneurial dynamique et un réseau académique croissant. Pour une école de management, cela signifie :
- Accès direct à un réservoir d’étudiants francophones aux parcours diversifiés.
- Partenariats avec des institutions locales pour des programmes conjoints et des executive certificates.
- Interactions régulières avec l’écosystème économique pour aligner les compétences recherchées et les contenus de formation.
Une trajectoire alignée sur le plan engage for the future 2023-2027
L’ouverture du bureau s’inscrit dans le plan stratégique 2023-2027 de NEOMA, intitulé Engage for the Future. Objectif affiché : faire passer la part d’étudiants internationaux autour de 30 % d’ici 2027, contre environ 25 % aujourd’hui. La direction met l’accent sur l’innovation pédagogique, l’impact sociétal et la diversification géographique des recrutements.
Au cœur de ce plan, l’école annonce l’intégration progressive de modules d’intelligence artificielle dans tous les programmes dès la rentrée 2025, afin de doter ses diplômés d’aptitudes data-driven et d’une culture d’usage responsable des modèles d’IA. Le renforcement des enseignements d’humanités et de littérature doit, lui, consolider la prise de décision en contexte incertain, un socle clé pour les futurs managers.
Des indicateurs d’exécution déjà visibles
Selon les annonces récentes, la stratégie internationale a produit une hausse notable des inscriptions d’étudiants étrangers en 2024, aux alentours de +15 %. La création de relais de recrutement sur les marchés émergents et l’adaptation du portefeuille de programmes aux attentes régionales sont mises en avant pour expliquer cette dynamique.
Pour l’Afrique de l’Ouest, le bureau d’Abidjan doit notamment soutenir des parcours hybrides et des passerelles avec l’Executive Education. NEOMA entend proposer des formats modulaires, certifiants et compatibles avec l’emploi, afin de répondre aux objectifs de montée en compétences des cadres et des managers établis.
Le plan 2023-2027 comporte trois axes : internationalisation, innovation et durabilité. Sur l’international, NEOMA investit dans des bureaux locaux, des accords universitaires et des formats de cours adaptés aux contraintes régionales.
Sur l’innovation, l’école déploie des modules IA transversaux, avec un accent sur l’éthique et l’usage responsable. Sur la durabilité, l’objectif est d’intégrer des enjeux ESG dans la pédagogie de base et dans les projets étudiants.
Données de marché et retombées économiques pour la région
L’Afrique subsaharienne est l’un des plus grands viviers d’étudiants mobiles au monde. Plus de 400 000 jeunes Africains subsahariens étudient à l’étranger, une tendance soutenue par la croissance démographique et l’aspiration à des diplômes reconnus internationalement (UNESCO). Cette mobilité pèse sur la stratégie des établissements européens et nord-américains, qui adaptent leurs processus de sélection, d’accueil et de financement.
En Côte d’Ivoire, les fondamentaux macroéconomiques soutiennent la demande de formations diplômantes. La Banque mondiale anticipe une croissance annuelle robuste autour de 6,5 % en 2024, accompagnée d’investissements publics et privés dans les infrastructures, l’énergie et l’agro-industrie, secteurs fortement pourvoyeurs de postes pour des profils qualifiés (Banque mondiale, 2025).
Abidjan, porte d’entrée vers un bassin d’influence régional
Sur un plan opérationnel, Abidjan offre un accès rapide aux marchés voisins. Pour une école comme NEOMA, cela se traduit par des campagnes de recrutement multi-pays depuis un même centre, l’organisation d’événements à portée régionale et la création de pipelines de talents pour les entreprises présentes à Dakar, Accra, Cotonou ou Lomé.
L’école vise un objectif interne chiffré : recruter jusqu’à 500 étudiants supplémentaires en provenance d’Afrique subsaharienne d’ici 2027, afin de contribuer au seuil des 30 % d’internationaux. Cet objectif est cohérent avec son réseau d’alumni sur le continent, actif dans la finance, la tech et le conseil.
Chiffres clés du marché étudiant africain
La mobilité d’études depuis l’Afrique subsaharienne repose sur trois moteurs :
- Attractivité des diplômes accrédités et reconnaissance internationale auprès des recruteurs.
- Financements hybrides combinant bourses locales, dispositifs nationaux et apports familiaux.
- Réseaux d’alumni qui facilitent l’insertion professionnelle et l’accès aux stages.
Garanties académiques, partenariats et exigences de conformité
Dans un marché concurrentiel, la crédibilité académique reste déterminante. NEOMA affiche une triple accréditation internationale ACCSB, EQUIS et AMBA, un marqueur de qualité en matière de gouvernance pédagogique, d’impact de la recherche et d’engagement avec les entreprises. Pour les étudiants internationaux, ces labels sont un signal fort sur la pertinence et l’employabilité des diplômes.
L’école opère trois campus en France, à Reims, Rouen et Paris, où elle accueille environ 10 000 étudiants. Son portefeuille couvre le Bachelor en management, le Programme Grande École, des Masters of Science et l’Executive Education. Cette diversité de formats offre des parcours multi-diplômants et des spécialisations en finance, marketing, data ou supply chain, susceptibles d’intéresser des profils déjà insérés dans le tissu économique africain.
Partenariats institutionnels et crédibilité des formats
NEOMA met en avant des partenariats en France qui renforcent la lisibilité de ses formations, notamment dans la sphère publique et parapublique. Sans viser spécifiquement l’Afrique, ces coopérations créent un effet de halo sur la qualité perçue, utile pour les décideurs et recruteurs du continent.
Côté conformité, un bureau de recrutement traite des données personnelles, ce qui implique des standards élevés en matière de protection des données, de transparence et de sécurité. En pratique, cela suppose des processus de recueil de consentement, une information claire sur les finalités et une vigilance sur les transferts internationaux de données.
Pour les candidats d’Afrique de l’Ouest, le parcours passe par la procédure Etudes en France, l’obtention d’un VLS-TS étudiant et l’inscription administrative sur le campus. Les écoles doivent fournir des informations précises sur les calendriers, l’assurance, le logement et les exigences de ressources. La reconnaissance du diplôme repose sur les accréditations internationales et l’inscription des titres au répertoire français, éléments scrutés par les recruteurs.
Contenus pédagogiques renouvelés : ia transversale, humanités et formats hybrides
La feuille de route pédagogique de NEOMA pour 2025 accorde une place centrale à l’intelligence artificielle dans tous les cursus. Cette intégration ne se limite pas à un module isolé. Elle irrigue les enseignements de finance, marketing, supply chain et stratégie, avec des cas d’usage sur la data visualisation, les modèles prédictifs et l’automatisation des processus.
En complément, des cours d’humanités et de littérature apparaissent au catalogue afin d’entraîner le jugement critique, la capacité à argumenter et la compréhension des biais cognitifs. Cette approche vise à équilibrer compétences techniques et réflexes éthiques, notamment pour des métiers exposés aux décisions automatisées et à la régulation des algorithmes.
Executive education : une offre pensée pour les décideurs africains
Pour les managers et cadres d’Afrique de l’Ouest, l’Executive Education propose des formats intensifs et modulaires, en ligne ou hybrides. Le bureau d’Abidjan doit soutenir l’identification des besoins sectoriels, qu’il s’agisse de finance d’entreprise, de gestion des risques, de digital marketing ou de pilotage ESG. L’approche par compétences permet d’obtenir des certificats à valeur professionnelle immédiate.
Cette offre s’articule avec des cycles courts et un accompagnement carrière, y compris pour les profils qui souhaitent ultérieurement basculer vers un diplôme long. L’école défend une logique de continuum : formations exécutives pour des mises à niveau ciblées, puis passerelles vers des masters spécialisés si besoin.
Apports concrets pour les entreprises de la région
Les entreprises ivoiriennes et régionales bénéficient :
- De viviers de talents pré-qualifiés et connectés à des réseaux internationaux.
- D’une offre de formation continue alignée sur les priorités métiers et la transformation numérique.
- D’un accès au corps professoral et à des projets de recherche appliquée transférables en organisation.
Gouvernance du projet abidjanais : recrutement, alumni et ancrage de long terme
La réussite du bureau repose sur une articulation fine entre l’équipe locale, les services admissions et les directions de programmes en France. Les responsables régionaux doivent qualifier les candidatures, contextualiser les parcours académiques et assurer le suivi jusqu’à l’inscription. L’objectif est d’améliorer la conversion des dossiers et la réussite à l’arrivée sur les campus.
Les alumni constituent un pilier stratégique. En Afrique, plusieurs entrepreneurs et cadres issus de NEOMA se sont illustrés dans la tech, la finance et les services. Leur mobilisation autour de l’antenne d’Abidjan crée des opportunités concrètes de mentorat, de stages et de retours d’expérience, utiles pour ajuster la pédagogie aux réalités du terrain.
Abidjan : ancrage opérationnel et coordination partenariale
Le bureau doit aussi jouer un rôle de coordination des partenariats académiques avec les universités et grandes écoles locales. Ces passerelles permettent de bâtir des doubles diplômes, des semestres d’échange ou des programmes courts codéveloppés, notamment sur des thématiques comme les marchés émergents, l’agri-business ou la finance inclusive.
Enfin, l’antenne abidjanaise est appelée à organiser des évènements thématiques, journées carrière et rencontres sectorielles, en y associant entreprises, étudiants et enseignants. Cet agenda de proximité renforce l’employabilité et crédibilise la démarche d’internationalisation.
Au-delà du volume d’inscriptions, un bureau performant se mesure à :
- La diversité géographique des candidats admis et leur adéquation aux prérequis.
- La qualité de l’intégration sur les campus : taux de rétention, réussite académique, insertion.
- La productivité partenariale : accords actifs, co-certifications, projets de recherche appliquée.
Ce que révèle l’ouverture d’abidjan sur la stratégie des écoles de management
En s’installant en Côte d’Ivoire, NEOMA confirme une conviction : l’Afrique de l’Ouest est un espace stratégique pour l’enseignement supérieur en management. Le choix d’un bureau physique plutôt que d’actions ponctuelles traduit une volonté d’ancrage, de compréhension fine des attentes locales et de co-construction avec les acteurs publics et privés.
À l’échelle des écoles françaises, cette démarche illustre une compétition accrue autour de talents à fort potentiel. Elle montre aussi l’évolution du modèle économique des business schools, qui misent à la fois sur les diplômes initiaux et la formation continue pour accompagner la montée en compétences des marchés émergents. La clé sera la cohérence entre promesse académique, résultats en insertion et niveau de service rendu aux entreprises.
En consolidant son maillage international et en misant sur l’Afrique de l’Ouest, NEOMA cherche autant à diversifier ses recrutements qu’à participer à la structuration d’un écosystème de compétences, une stratégie qui résonne avec les besoins économiques régionaux et les attentes des employeurs.