La France brille à EuroSkills 2025 grâce à des talents lorrains
Découvrez comment la France a dominé EuroSkills 2025 avec des talents lorrains en mécatronique, illustrant la compétitivité industrielle et la formation.

À Herning, deux talents formés en Lorraine ont décroché une distinction qui compte. Guillaume Hagen et François Colsenet repartent d’EuroSkills 2025 avec une médaille d’excellence en mécatronique, tandis que l’équipe de France est sacrée championne d’Europe des métiers. Une performance qui dépasse l’exploit sportif et éclaire, très concrètement, la compétitivité industrielle et la formation professionnelle en France.
Euroskills herning 2025 : la france en tête, la lorraine en éclaireur
Organisée du 9 au 13 septembre à Herning au Danemark, la 9e édition d’EuroSkills a réuni 597 compétiteurs issus de 32 pays autour de 38 métiers, de l’usinage à la cybersécurité en passant par la mécatronique. La délégation française a dominé le palmarès avec 27 médailles, dont 7 en or, 5 en argent, 5 en bronze et 10 médailles d’excellence pour des scores élevés mais hors podium. La Lorraine y a pris sa part grâce au binôme Guillaume Hagen et François Colsenet en mécatronique, symbole d’une filière en plein essor.
Le large spectre des métiers représentés confirme que la compétition n’est pas un simple concours, mais un marqueur des compétences stratégiques en Europe. Au-delà des médailles, elle influence les politiques RH des industriels et les priorités des organismes de formation. L’excellence affichée par l’équipe tricolore nourrit directement l’attractivité des filières techniques pour les jeunes et les employeurs (source officielle EuroSkills 2025).
Chiffres clés d’EuroSkills Herning 2025
Événement organisé du 9 au 13 septembre 2025 à Herning, Danemark. 597 compétiteurs, 32 pays, 38 métiers. L’équipe de France totalise 27 médailles au global, avec un nombre record de médailles d’excellence qui récompensent des performances au-delà d’un haut seuil de points. La mécatronique illustre le pivot entre mécanique, automatisme et électronique.
Du côté des lauréats français, la diversité est notable. Elle va du fraisage à la tôlerie, de la robotique à l’aménagement paysager, dessinant un paysage productif où la transversalité des compétences devient un avantage comparatif. Le succès lorrain en mécatronique s’inscrit dans cette dynamique, avec des résultats qui valorisent l’apprentissage, l’investissement des équipes pédagogiques et l’écosystème industriel régional.
Pourquoi la mécatronique devient stratégique pour les industriels français
La mécatronique est la colonne vertébrale des lignes de production automatisées et des systèmes embarqués. Elle agrège mécanique, électronique, capteurs, informatique industrielle et contrôle-commande.
Dans les usines, elle conditionne la disponibilité des équipements, la qualité produit, la sécurité des opérations et la sobriété énergétique. Pour l’automobile, l’aéronautique, l’agroéquipement ou la logistique avancée, elle est devenue un levier de productivité et de fiabilité.
Pour les entreprises françaises, la priorité est double. Premièrement, sécuriser les compétences sur des postes clefs comme l’intégration d’automates, la maintenance prédictive, la conception de sous-ensembles robotisés.
Deuxièmement, accélérer l’adoption des standards Industrie 4.0 afin d’augmenter le taux d’automatisation et de réduire les arrêts non planifiés. La reconnaissance obtenue à Herning par les deux Lorrains crédibilise la qualité de formation délivrée sur ces segments techniques.
Un système mécatronique combine des organes mécaniques, des capteurs, des actionneurs et des automates. Sa valeur vient de l’intégration : architecture système, communications industrielles, tolérancement, cybersécurité opérationnelle. L’enjeu pour les sites industriels consiste à ajuster finement le triptyque coût-performances-fiabilité, avec une maîtrise de cycle de vie pour limiter l’obsolescence des composants.
Pour les régions à tradition manufacturière comme le Grand Est, ces compétences se traduisent en emplois qualifiés sur l’ensemble de la chaîne : conception, tests, exploitation, mise à l’échelle. La participation victorieuse d’Hagen et Colsenet ouvre un effet d’entraînement sur les promotions à venir et alimente une marque employeur positive pour les entreprises partenaires.
Du grand est au podium européen : une préparation millimétrée
Avant Herning, il y a des mois d’entraînement. Les deux lauréats ont suivi le circuit des sélections régionales et nationales pilotées par la Région Grand Est et WorldSkills France. Au pôle formation UIMM Lorraine de Maxéville, ils ont enchaîné des séances intensives avec des formats d’épreuves reproduisant les contraintes réelles : diagnostic rapide, conception et intégration d’ensembles complexes, mise au point sous pression temporelle, documentation technique.
Cette logique d’entrainement s’apparente au sport de haut niveau. Elle s’appuie sur un écosystème de formateurs experts, de techniciens et de partenaires industriels, chaque session visant à augmenter la vitesse d’exécution sans sacrifier la qualité. Le résultat se voit à Herning avec une médaille d’excellence qui consacre un niveau technique élevé.
Uimm lorraine : dispositif d’entraînement et ancrage territorial
Le pôle formation de l’UIMM Lorraine, installé à Maxéville, structure des parcours en alternance et des modules de spécialisation pour accompagner les candidats jusqu’à la compétition internationale. L’établissement revendique une capacité d’accueil de grande ampleur et un taux d’insertion élevé, reflet d’une demande forte des PME industrielles et des ETI du territoire. En mécatronique, l’accent est mis sur l’intégration, les essais et la sécurité des systèmes automatisés.
Marseille 2025 : prochain rendez-vous national
La compétition nationale des métiers se tiendra du 16 au 18 octobre 2025 à Marseille, avec la coordination de WorldSkills France et le concours du ministère de l’Éducation nationale. Cet événement sert de rampe d’accès vers les éditions mondiales à venir, WorldSkills Shanghai 2026 puis EuroSkills Düsseldorf 2027, où la France ambitionne de prolonger sa dynamique (ministère de l’Éducation nationale).
Loris cubizolles, or en fraisage, un signal pour la filière usinage
Parmi les autres résultats marquants pour l’Hexagone, le titre obtenu par Loris Cubizolles en fraisage illustre la montée en gamme des métiers de l’usinage. Cette filière, au cœur des chaînes d’approvisionnement, bénéficie directement des progrès en métrologie, CFAO et machines à commande numérique. L’ensemble dessine une France des métiers qui s’appuie autant sur la précision que sur l’automatisation intelligente.
Le classement combine podiums et distinctions individuelles. Les médailles d’or, d’argent et de bronze récompensent les trois meilleurs scores. La médaille d’excellence est attribuée aux compétiteurs qui dépassent un seuil élevé de performance, fixé à 700 points. Elle signale une maîtrise solide, même en l’absence de podium, et demeure très appréciée des recruteurs.
Apprentissage et compétitivité : cadre juridique et financement en 2025
Le moteur de ces performances reste l’alternance. En droit français, le contrat d’apprentissage relève du Code du travail.
Il associe un salarié en formation à un employeur, sur une durée généralement comprise entre six mois et trois ans selon le diplôme préparé et le profil. L’employeur s’engage sur la formation pratique et la rémunération, l’organisme de formation assure l’enseignement théorique. Le tout s’insère dans un parcours diplômant.
Sur le plan financier, le dispositif est soutenu par des aides à l’embauche et par la prise en charge d’une partie des coûts pédagogiques via les Opérateurs de compétences. Depuis 2023, l’État a pérennisé une aide pouvant atteindre 6 000 euros la première année pour l’embauche d’un apprenti, un signal fort en faveur des TPE, PME et ETI industrielles. À noter que l’ancien crédit d’impôt apprentissage tel qu’il existait par le passé n’est plus en vigueur, le cadre d’incitation ayant évolué vers des aides directes.
Du point de vue du droit social, l’apprentissage implique une obligation de formation et de tutorat pour l’entreprise, des aménagements possibles du temps de travail selon l’âge, et des règles de sécurité renforcées pour les travaux réglementés. Les branches industrielles, via leurs accords, complètent fréquemment le cadre pour préciser rémunérations minimales conventionnelles, parcours de progression et certifications visées.
Apprentissage industriel en 2025 : points de vigilance pour les employeurs
Avant d’ouvrir un poste d’apprenti en mécatronique, sécuriser trois aspects clefs :
- Périmètre des activités et conformité sécurité, notamment en présence d’équipements en mouvement ou de tensions électriques.
- Tutorat outillé avec parcours de compétences, jalons d’évaluation et accès au matériel pédagogique adéquat.
- Financement vérifié auprès de l’Opérateur de compétences et choix de l’organisme de formation aligné sur les objectifs usine.
Effet d’entraînement en lorraine : emploi, sous-traitants et montée en gamme
La Lorraine a une histoire industrielle dense. Le succès d’Hagen et Colsenet agit comme un accélérateur d’image pour la région, tout en répondant à des besoins opérationnels très concrets.
Les chaînes de production modernisées cherchent des profils capables d’intégrer, régler et dépanner des systèmes où le logiciel commande le mouvement et la mesure. Les entreprises locales, des équipementiers aux intégrateurs, y trouvent un réservoir de talents formés à l’état de l’art.
Au plan économique, la disponibilité de compétences mécatroniques permet de réduire les temps d’arrêt, d’améliorer la capabilité des procédés et de sécuriser la montée en cadence sur les nouveaux produits. Elle facilite aussi la relocalisation de certains savoir-faire, en particulier quand des lignes doivent être reconfigurées rapidement pour absorber une variation de la demande.
Plusieurs leviers observés dans l’industrie : intégration accélérée sur des projets à forte visibilité, accès anticipé à des certifications internes, participation à des chantiers d’amélioration continue, rôle d’ambassadeur auprès des futurs apprentis. L’objectif est double : capitaliser sur la performance individuelle et diffuser rapidement les bonnes pratiques dans les ateliers.
Ce vivier crée des synergies avec les écoles d’ingénieurs, CFA et universités du Grand Est. La proximité entre ateliers, laboratoires et centres d’essais limite les frictions entre prototypage et industrialisation. Les sites lorrains y gagnent en réactivité, en maintenance avancée, en gestion de l’obsolescence des composants et en cybersécurité industrielle.
Rôle des acteurs publics et filières : aligner formation, innovation et souveraineté
La dynamique affichée à Herning s’inscrit dans une trajectoire portée par WorldSkills France, les Régions et les branches professionnelles. Les compétitions servent d’outil de mobilisation pour attirer des jeunes vers des métiers exigeants et concrets. Elles font également remonter du terrain des signaux utiles pour adapter les référentiels de formation, de la maintenance à la robotique mobile.
Au niveau national, les stratégies d’investissement visent à bâtir des capacités industrielles robustes tout en accompagnant les transitions technologiques. Les dispositifs de financement dédiés aux chaînes de production, à l’innovation process et à la formation soutiennent les entreprises dans l’adoption de technologies d’automatisation et de contrôle de nouvelle génération. La logique est claire : maximiser la valeur ajoutée en France en renforçant les compétences de production et d’ingénierie.
Dans les ateliers, l’impact est mesurable. À la clé, taux de rebut en baisse, sécurité accrue et productivité plus stable.
En mécatronique, la capacité à diagnostiquer une défaillance, reprogrammer un automate, recalibrer un capteur ou sécuriser une communication industrielle constitue un avantage opérationnel immédiat. C’est précisément ce que valorisent les épreuves EuroSkills et ce que récompense la médaille d’excellence obtenue par le duo lorrain.
Ce que prouve la médaille d’excellence
Elle atteste d’un niveau technique élevé sur plusieurs modules évalués de façon cumulée : conception d’ensembles, intégration capteurs-actionneurs, programmation d’automates, diagnostic et qualité documentaire. Pour l’employeur, c’est l’assurance d’une autonomie opérationnelle rapide et d’une capacité éprouvée à travailler sous contrainte de temps et de qualité.
Des trajectoires professionnelles déjà en mouvement
Pour Guillaume Hagen et François Colsenet, l’après-Herning s’annonce ouvert. Dans l’industrie, les postes cibles vont de technicien intégration-robotique à spécialiste maintenance avancée, en passant par la conception de sous-systèmes et la mise au point process. À court terme, les entreprises recherchent des profils appliqués, curieux, capables d’outiller leurs pratiques avec des méthodes de tests reproductibles et une approche rigoureuse des risques.
À moyen terme, les médaillés d’EuroSkills tendent à prendre des responsabilités sur des sujets de standardisation, digitalisation et fiabilisation. La logique de compétitions, très codifiée, prépare précisément à ces usages : respecter un référentiel, auditer la conformité, documenter, itérer vite et bien. Ces atouts collent aux attentes des sites industriels multi-équipes et multi-fournisseurs.
Ce que ce double succès dit de l’industrie lorraine en 2025
La distinction d’Hagen et Colsenet en mécatronique, combinée au statut de nation la plus décorée pour la France, acte une réalité : la montée en expertise opérationnelle progresse dans les territoires industriels. En Lorraine, l’écosystème formateurs-entreprises démontre sa capacité à préparer des jeunes à un niveau européen, sur des métiers au cœur des chaînes de valeur.
La suite se jouera dans les ateliers. Si les entreprises poursuivent leurs investissements dans l’alternance et la montée en compétence, la région peut capitaliser sur ce signal fort et transformer l’essai en créations d’emplois qualifiés et en gains durables de compétitivité.
Le meilleur indicateur est désormais sur le terrain, au rythme des lignes qui redémarrent et des systèmes qui gagnent en précision.