8 septembre 2025 à Caen, la Région Normandie relance les Étoiles de l’Europe et transforme un instrument de financement en vitrine grand public. Objectif: braquer les projecteurs sur des projets cofinancés par l’Union européenne, mais surtout ancrer la culture européenne dans le quotidien normand via un concours à la fois lisible, festif et orienté résultats.

Deuxième édition des étoiles de l’europe en normandie: calendrier, ambitions et cap officiel

La Région a ouvert les candidatures pour la deuxième édition des Étoiles de l’Europe en Normandie le 8 septembre 2025. Les dossiers peuvent être déposés jusqu’au 30 novembre 2025. La collectivité affiche une ligne claire: valoriser des réalisations concrètes qui témoignent de l’apport européen dans la vie économique, sociale et territoriale.

François-Xavier Priollaud, vice-président de la Région et membre du Comité européen des Régions, assume une ligne assumée: rendre l’Europe tangible, fière et proche. La première édition avait enregistré 85 candidatures en 2024, signal fort d’une dynamique locale bien réelle.

Cette édition maintient l’équilibre entre animation territoriale et rigueur de sélection. La mécanique est simple: les porteurs de projets cofinancés par des fonds gérés par la Région concourent dans des catégories thématiques, sont évalués par un jury en cours de constitution, et bénéficient d’une exposition locale et européenne via un dispositif de communication renforcé.

Dates à retenir pour candidater

Ouverture des candidatures 8 septembre 2025

Clôture 30 novembre 2025 à 23 h 59

Annonce des lauréats et remise des prix 11 juin 2026 au Cirque-Théâtre d’Elbeuf

Prix spécial Coup de cœur du public attribué lors de la cérémonie

Éligibilité: quels fonds européens et quels types de projets

Le concours cible les projets cofinancés par des enveloppes européennes que la Région Normandie gère sur la période 2021-2027. Sont notamment concernés: FEDER pour le développement régional, FSE+ pour l’emploi et les compétences, FTJ pour la transition juste, FEADER pour le développement rural, FEAMP pour les affaires maritimes et la pêche, ainsi que INTERREG pour les coopérations transfrontalières.

La sélection vise des projets déjà actés et suivis au titre de ces programmes. La logique est double: valoriser l’additionnalité européenne sur le terrain et renforcer la diffusion d’une culture de l’évaluation par les résultats, dans un langage accessible au public.

Fidèle à son ancrage maritime et logistique, la Normandie demeure un terrain propice aux coopérations INTERREG avec ses voisins, tout en adaptant ses projets aux enjeux post-Brexit avec le Royaume-Uni. L’économie bleue, la biodiversité littorale ou encore la décarbonation des chaînes portuaires constituent des champs d’action classiques de ces coopérations.

FEDER finance l’innovation, la transition énergétique, le numérique et l’attractivité des territoires. Il attend des projets des indicateurs de résultats tangibles: réduction des émissions, surfaces rénovées, entreprises accompagnées.

FSE+ cible l’inclusion active, l’employabilité et les compétences. Les axes typiques portent sur l’accompagnement vers l’emploi, la formation, la lutte contre le décrochage scolaire, l’égalité femmes-hommes et l’inclusion des publics vulnérables.

FTJ soutient la reconversion économique des zones affectées par la décarbonation et la transition industrielle. Les projets doivent anticiper les effets sur l’emploi, l’offre de formation et l’attractivité territoriale.

FEADER accompagne l’agriculture durable, la modernisation des exploitations, la diversification et les services en milieu rural. Les critères valorisent l’impact environnemental, l’innovation et la résilience des filières.

FEAMP finance la pêche durable, l’aquaculture responsable et la transformation des produits de la mer. Les projets doivent conjuguer compétitivité, traçabilité, sobriété et biodiversité.

INTERREG soutient les projets de coopération transfrontalière, transnationale ou interrégionale. Exigence clé: une valeur ajoutée transfrontalière démontrée par des résultats partagés et mesurables.

Budget européen en normandie et transparence: règles, données et enjeux opérationnels

Sur 2021-2027, la Normandie bénéficie d’une enveloppe dépassant 1 milliard d’euros de fonds européens. Cette dotation cible la transition écologique, l’innovation, la cohésion territoriale et la relance.

Les autorités publient au moins trois fois par an la liste des opérations FEDER-FSE+-FTJ, avec une dernière mise à jour disponible en avril 2025, notamment via le système d’information Synergie. Ces exigences procédurales répondent au cadre de gestion et de contrôle fixé par le règlement européen dit de dispositions communes (europe-en-france.gouv.fr).

Au-delà de l’affichage, la transparence est un outil de pilotage. Elle irrigue la chaîne financière: programmation, sélection, suivi, évaluation. Pour les porteurs de projets, c’est un levier de crédibilité et d’attractivité. Pour la Région, c’est un facteur de sécurisation financière face à la logique de dégagement d’office en cas d’absorption insuffisante.

Mi-2025, la Commission européenne indiquait un taux d’absorption d’environ 40 pour cent en France, contre 30 pour cent en 2023, signal d’un rattrapage post-Covid et d’une montée en charge progressive des programmes 2021-2027 (Commission européenne, 2025). Pour la Normandie, l’enjeu consiste à transformer cette progression en déploiements rapides et qualitatifs sur le terrain.

Le règlement 1060-2021 fixe les règles communes de gestion des fonds structurels et d’investissement: gouvernance, critères de sélection, communication, audit, suivi d’indicateurs, contrôles et corrections financières potentielles.

Points saillants pour les bénéficiaires: respect des obligations d’information et de communication européennes, tenue des pièces justificatives, traçabilité des dépenses, conformité aux marchés publics et aux règles d’aides d’État. Le non-respect peut entraîner des corrections à hauteur d’un pourcentage de l’aide.

La publication des listes d’opérations et des indicateurs de résultats contribue à la redevabilité envers les citoyens et les institutions. Cela alimente aussi l’évaluation ex ante, intermédiaire et ex post.

Cinq catégories en compétition: leviers économiques, sociaux et territoriaux

La grille pédagogique du concours repose sur cinq thématiques qui reflètent les priorités de l’UE et les besoins normands:

  • Recherche et innovation renforce la compétitivité via la R et D, la valorisation scientifique et la diffusion technologique dans les PME. Les projets s’illustrent par des brevets, des démonstrateurs, des transferts vers l’industrie.
  • Énergie, environnement et biodiversité soutient la rénovation, les énergies renouvelables, la renaturation et la protection des écosystèmes littoraux. L’accent est mis sur les gains mesurables en sobriété et en résilience.
  • Patrimoine, tourisme et territoires valorise l’attractivité des centres-bourgs, la réhabilitation de sites patrimoniaux, le tourisme durable et la mobilité douce.
  • Formation et orientation finance les parcours vers l’emploi, l’adaptation des compétences et l’innovation pédagogique, en cohérence avec le marché local et les transitions sectorielles.
  • Agriculture et pêche accompagne la modernisation, l’agroécologie, l’aquaculture durable et la transformation, avec une attention aux débouchés, à la qualité et à la traçabilité.

Construire un dossier compétitif pour les Étoiles

  1. Formuler un problème clair et l’axe de programme mobilisé. Énoncer le besoin initial et la valeur ajoutée européenne.
  2. Décrire des résultats mesurables plutôt que des intentions: indicateurs, cibles, calendrier.
  3. Documenter l’effet de levier: cofinancements publics ou privés, mutualisations, impacts indirects.
  4. Mettre en avant la trajectoire d’impact: changements pour les bénéficiaires finaux, diffusion sur le territoire.
  5. Respecter les obligations UE de communication et de traçabilité: logos, affichages, archivage.

Évaluation et voix du public: grille de lecture et critères attendus

Un jury indépendant, en cours de constitution, évaluera l’adéquation à la thématique, l’originalité, la valeur ajoutée européenne et l’impact territorial. Les critères se rapprochent des standards de sélection des programmes: pertinence, efficacité, efficience, impact et durabilité.

Le concours introduit une brique participative avec le Coup de cœur du public. Ce prix, attribué lors de la cérémonie, renforce la légitimité sociale des lauréats et stimule la pédagogie sur l’action de l’UE. Pour les porteurs, c’est une opportunité d’ancrer la communication du projet auprès des citoyens et de nouer des partenariats locaux.

Les porteurs doivent rester vigilants sur le respect des règles applicables: marchés publics, aides d’État, principes horizontaux comme l’égalité et le développement durable. Un projet exemplaire n’est pas seulement innovant sur le fond, il est aussi irréprochable sur la forme juridique et financière.

Récompenses: trophée, bruxelles et outils de visibilité pour accélérer

Les lauréats bénéficieront d’un ensemble d’avantages à forte valeur tangible et immatérielle. Un trophée confectionné par des lycéens normands incarne l’ancrage territorial et l’implication de la jeunesse. Un séjour à Bruxelles avec des visites au Parlement et à la Commission offre un accès privilégié aux mécanismes européens et aux réseaux pertinents.

Chaque lauréat recevra une vidéo de présentation professionnelle, outil décisif pour la prospection, la recherche de partenaires et la communication grand public. Des places pour des événements normands complètent la dotation, favorisant l’essaimage et l’influence locale.

Pour les entreprises, clusters, collectivités ou associations, ces dotations se traduisent par un avantage compétitif: notoriété auprès d’investisseurs, de financeurs et d’acheteurs publics, meilleure attractivité RH, et crédibilité renforcée dans la course aux appels à projets.

Élément scénique et portée politique: rendez-vous à elbeuf en juin 2026

La remise des prix se tiendra le 11 juin 2026 au Cirque-Théâtre d’Elbeuf. Le choix du lieu et de la date n’est pas anodin: la période post-électorale européenne promet un écho plus large pour ces initiatives. L’événement réunira élus, porteurs de projets et représentants européens dans une mise en récit de l’investissement européen au service de plus de 3,3 millions d’habitants en Normandie, d’après l’Insee 2024.

La dimension événementielle agit comme un amplificateur d’impact: elle facilite la rencontre entre financeurs, opérateurs et bénéficiaires finaux, tout en accélérant la diffusion de standards de qualité sur le montage, le suivi et l’évaluation des projets.

Impact déjà observé depuis 2021: projets, emploi, innovation et transitions

Les données disponibles indiquent que, depuis le lancement de la programmation 2021-2027, plus de 200 projets ont été financés en Normandie. À l’échelle nationale, plus de 500 opérations ont déjà été publiées dans les listes officielles, avec une part notable en régions littorales et industrielles. Ces volumes reflètent une montée en charge concrète des fonds, malgré les inerties post-crise sanitaire.

La translation de ces investissements en résultats tangibles se perçoit sur plusieurs axes:

  • Infrastructures numériques et connectivité les déploiements soutenus par le FEDER ont amélioré la couverture dans des zones rurales, avec des effets estimés sur la qualité de service pour environ 150 000 habitants. Ces opérations soutiennent la compétitivité des PME, l’accès aux services publics et la continuité éducative.
  • Agriculture et qualité alimentaire le FEADER a contribué à la consolidation des filières agroécologiques. Dans certains cantons, la production bio a progressé d’environ 15 pour cent par l’effet combiné de l’investissement, de l’assistance technique et de la structuration des débouchés.
  • Transition juste le FTJ accompagne des zones en reconversion industrielle. À la clé: requalification des compétences, appui à l’innovation bas carbone et sécurisation de trajectoires d’emploi sur les segments d’avenir.
  • Coopération maritime et pêche dans le cadre d’INTERREG et du FEAMP, des projets ont renforcé la durabilité des pratiques de pêche et la valeur ajoutée de la transformation, malgré les contraintes régaliennes post-Brexit.

Dimension souvent sous-estimée: l’effet d’entrainement. Les projets financés par l’UE catalysent des cofinancements locaux et privés, mais aussi des innovations de procédés et de gouvernance. Plus un projet normand s’aligne sur les objectifs nets zéro carbone, économie circulaire, numérique responsable ou montée en compétences, plus il attire partenaires et capitaux.

Communautés de communes rurales: montée en débit et services de proximité

Les interventions numériques soutenues par le FEDER créent des externalités positives sur le maintien des services de proximité. Le gain de connectivité fluidifie l’accès à la télémédecine, à la formation en ligne et aux démarches administratives. Pour les TPE et PME, il se traduit par une réduction des coûts de transaction et un accès élargi aux marchés.

Filière agricole et agroalimentaire: montée en puissance des pratiques durables

La combinaison FEADER plus innovations agricoles accélère la diffusion de matériel bas intrants, d’outils d’aide à la décision et de solutions de stockage de carbone dans les sols. Les progrès de rendement durable et la baisse de l’empreinte environnementale renforcent la compétitivité des productions normandes.

Transition juste: reconversions et nouvelles compétences

En zones industrielles, les projets FTJ favorisent des parcours de reconversion vers les métiers de l’efficacité énergétique, des énergies renouvelables et de la maintenance avancée. Le levier essentiel reste la cohérence entre formation et besoins des entreprises, avec un appui aux organismes d’insertion et aux campus des métiers.

Quelques indicateurs robustes et comparables facilitent l’évaluation: emplois créés ou maintenus, tonnes de CO2 évitées, surface rénovée, nombre d’entreprises accompagnées, taux de réussite à l’emploi à 6 et 12 mois, nouveaux produits ou services lancés.

Astuce utile: lier chaque indicateur à une source et un mode de calcul, préciser le point de départ et la cible, puis stabiliser un calendrier de collecte. Cela crédibilise la trajectoire de résultats et réduit le risque de corrections en cas d’audit.

Sur les coopérations INTERREG, l’expérience montre que la création de valeur transfrontalière tient à quelques règles de base: coresponsabilité des partenaires sur les livrables, standardisation des données d’évaluation, gouvernance claire et traduction opérationnelle des livrables dans les services publics ou les chaînes de valeur privées.

Pour les bénéficiaires, les Étoiles jouent donc un rôle de booster de capital immatériel: la preuve par les faits et les résultats. Le rayonnement qui en découle peut peser dans la sélection d’autres financements, européens comme nationaux, et dans la mise à l’échelle des solutions.

Ce qui se joue pour les acteurs économiques normands dès maintenant

Le signal envoyé est limpide: la Région veut montrer, chiffres et images à l’appui, ce que l’Europe change dans la vie des territoires. L’exercice dépasse la communication. Il impose une culture de la preuve des résultats et une rigueur juridique sur l’utilisation des fonds. Pour les entreprises et les collectivités locales, c’est une opportunité d’aligner financement, impact et notoriété.

La fenêtre 2021-2027, renforcée par un budget régional européen supérieur à 1 milliard d’euros, demeure ouverte, mais l’impératif d’absorption et de qualité s’intensifie à mesure que l’on avance dans la programmation. Les Étoiles offrent un cadre de reconnaissance qui peut accélérer la diffusion des meilleures pratiques, du montage à l’évaluation, en passant par la communication et le passage à l’échelle des solutions qui fonctionnent. En Normandie, la visibilité des projets européens devient un actif stratégique aussi précieux que leur financement.