Marols 2025 : la filière bois s'affirme et crée des emplois
Découvrez la Biennale des savoir-faire du bois à Marols, un événement clé pour créer des emplois et innover dans la filière bois.

À Marols, la filière bois s’offre une scène de premier plan. Du 18 au 21 septembre 2025, la Biennale des savoir-faire d’excellence et des métiers d’art revient pour une deuxième édition qui entend conjuguer création, industrie et emploi autour d’un matériau stratégique pour l’économie française.
Marols 2025 fait le pari du bois et mise sur l’ancrage territorial
La commune de Marols, dans le département de la Loire, accueillera pendant quatre jours une trentaine d’exposants. Industriels, artisans d’art et artistes y démontreront la variété des métiers de la chaîne bois, des techniques traditionnelles à l’innovation numérique. L’objectif est explicite et assumé par les organisateurs: valoriser des savoir-faire locaux, générer des échanges commerciaux utiles et consolider une filière qui irrigue l’économie régionale.
Cette édition 2025 s’inscrit dans la continuité d’un premier rendez-vous organisé en 2023, alors consacré au métal. Cette première mouture avait rassemblé une trentaine de participants et confirmé l’appétence du public pour les démonstrations et la pédagogie autour des métiers d’excellence, comme l’avait relevé la presse régionale au moment de l’événement de 2023.
Cette fois, le choix du bois répond à un double enjeu. Sur le plan industriel, la demande progresse dans la construction, l’agencement, le mobilier et les usages biosourcés. Sur le plan territorial, les réseaux interprofessionnels et les chambres consulaires y voient un levier de création d’emplois qualifiés et de montée en compétences, avec des retombées directes pour les TPE-PME de la Loire et au-delà.
Dates et format en un coup d’œil
18 au 21 septembre 2025 à Marols dans la Loire. Accès grand public et professionnels. Une trentaine d’exposants annoncés: artisans d’art, industriels, artistes. Démonstrations, expositions, rencontres B2B et tables rondes thématiques. La filière bois est au cœur de la programmation.
L’expression renvoie à des compétences techniques rares et à forte valeur ajoutée: maîtrise des essences, assemblages complexes, mise en œuvre de matériaux innovants, finitions haut de gamme. Elle englobe à la fois des gestes traditionnels et des procédés modernes, souvent soutenus par la CAO, la robotique 5 axes ou les procédés de traitement de surface. Ces expertises se traduisent par des produits différenciés, une qualité perçue élevée et une plus forte résilience prix sur des marchés de niche.
Un programme orienté business pour la filière bois
Au-delà de la vitrine grand public, les deux premières journées ont été conçues pour répondre aux besoins des entreprises. L’ambition est de faciliter les mises en relation, d’accélérer la concrétisation d’accords commerciaux et de connecter l’écosystème à des tendances marché identifiées.
Business meeting de la cci lyon métropole saint-étienne roanne
Le 18 septembre, la CCI pilote un temps fort dédié au B2B. Ce business meeting réunira des chefs d’entreprise de la transformation du bois, de la construction, de la menuiserie industrielle et de l’agencement.
Format court, présentations ciblées, échanges qualifiés: l’enjeu est de faciliter la remontée de besoins, d’identifier des complémentarités industrielles et d’ouvrir des pistes de partenariats locaux et interrégionaux. Une table ronde viendra compléter cette séquence avec des retours d’expérience, à la croisée des métiers d’art, de l’industrie et de la création.
Ce type de dispositif soutient un objectif clair: créer de la valeur par la coopération. Dans un secteur fragmenté, la mise en réseau des ateliers et des sites industriels peut raccourcir les délais, mutualiser des capacités techniques et sécuriser l’approvisionnement. Les organisateurs anticipent des bénéfices directs, notamment pour les TPE-PME qui cherchent des co-traitances ou des sous-traitants spécialisés.
Construction neuve 2025: techniques, preuves et projets en cours
Le 19 septembre matin, une seconde table ronde traitera des mutations de la construction neuve en 2025. Au programme: bois structurel, bois lamellé-croisé CLT, solutions mixtes bois-béton, logistique de chantier, incendie et acoustique, retours d’expérience d’ouvrages livrés et chantiers en cours. L’angle est résolument opérationnel: montrer comment les techniques avancées et la préfabrication améliorent la qualité, la performance carbone et les délais.
Cette discussion fait écho à la montée en puissance d’événements sectoriels nationaux qui structurent l’agenda, comme Eurobois 2026 à Lyon évoqué récemment par la presse spécialisée, où la profession échange sur le numérique dans les ateliers, les procédés de transformation et l’intégration des matériaux biosourcés.
Thèmes probables de la table ronde construction
- Préfabrication et hors-site: impacts sur la qualité, la sécurité et les délais.
- CLT et lamellé-collé: choix techniques selon la portée, le feu, l’acoustique, la sismique.
- RE2020: intégration des exigences carbone dès la conception.
- Approvisionnement: essences locales, traçabilité, certification.
- Assurance et réglementation: retours d’expérience pour fiabiliser les opérations.
CLT: panneaux contrecroisés adaptés aux voiles et planchers, forte stabilité dimensionnelle, préfabrication avancée. Lamellé-collé: poutres et portiques pour grandes portées, très bon ratio poids-rigidité. Massif: usages structurels simples ou menuiseries nobles. Le choix dépend des performances attendues, des contraintes chantier et de l’optimisation carbone.
Transmission et emploi dans la loire: une montée en compétences organisée
L’édition 2025 accorde une place appuyée à la formation. Environ 220 élèves de collèges et lycées du département sont attendus pour des parcours guidés conçus comme une immersion concrète dans les métiers de la filière. Les visites sont organisées avec l’appui de Fibois 42, l’interprofession départementale qui se mobilise pour faire connaître la diversité des emplois et des parcours de qualification.
Pour les entreprises, c’est un enjeu d’attractivité autant qu’un défi de productivité. La filière bois souffre d’un déficit de main-d’œuvre qualifiée sur certains segments: opérateurs de centre d’usinage, charpentiers, conducteurs de ligne, métreurs économistes, techniciens qualité et sécurité. En ouvrant les ateliers et en donnant à voir la réalité des gestes, la biennale contribue à corriger des représentations datées et à renforcer l’orientation vers des métiers durables.
Qui est fibois 42
Fibois 42 fédère les entreprises de la forêt, de la première transformation et des activités aval dans la Loire. Cette structure anime le réseau professionnel, facilite la diffusion d’offres d’emploi et de formations, et accompagne les projets d’investissement. Elle promeut aussi les essences locales et la montée en gamme des produits bois, en synergie avec les écoles, les centres de formation d’apprentis et les acteurs de l’orientation.
- Technicité accrue: intégration de la robotique, de la modélisation et des procédés numériques.
- Impact environnemental: contribution mesurable à la réduction des émissions sur le cycle de vie.
- Mobilité et progression: passerelles entre atelier, chantier, bureaux d’études et conduite de projets.
- Stabilité: carnets de commande soutenus par la construction bas carbone et la rénovation performante.
Tendances économiques et industrielles: où en est la filière bois
En Auvergne-Rhône-Alpes, région de la Loire, la filière forêt-bois constitue un pilier d’emplois directs et indirects et alimente un tissu dense d’ateliers et d’unités industrielles. Les estimations font état d’environ 60 000 emplois pour l’ensemble de la filière régionale, un volume régulièrement cité par les analyses économiques publiques (INSEE). Cette intensité d’emplois s’explique par la présence de massifs forestiers, une chaîne de transformation structurée et une demande soutenue des marchés de la construction et de l’agencement.
Au niveau national, le commerce extérieur illustre la double dynamique d’exportation de savoir-faire et d’importations d’intrants. La France exporte plus de 2 milliards d’euros de produits bois sur une année récente, signe d’un positionnement industriel à l’international sur certains créneaux différenciants, notamment l’ameublement, l’agencement et les produits transformés à plus forte valeur ajoutée (ministère de l’Agriculture). Les entreprises s’appuient de plus en plus sur le CLT, la préfabrication et la modularité pour gagner en compétitivité et réduire le bilan carbone des ouvrages, avec des délais de chantier raccourcis.
Pour le territoire ligérien, les retombées sont tangibles. La dynamique entrepreneuriale est entretenue par un socle de PME spécialisées, des coopératives forestières et un réseau de charpente active, épaulés par des intégrateurs et maîtres d’ouvrage publics et privés qui intègrent désormais une logique de coût global et de performance environnementale des bâtiments.
Chiffres à retenir pour situer le marché
- Auvergne-Rhône-Alpes: environ 60 000 emplois dans la filière forêt-bois, incluant exploitation, première et seconde transformation, construction et ameublement (INSEE).
- Commerce extérieur: plus de 2 Md€ d’exportations annuelles de produits bois (ministère de l’Agriculture).
- Construction: montée en puissance des solutions bois dans le logement collectif, le tertiaire et les équipements publics, soutenue par la demande d’ouvrages bas carbone.
Le bois capte du carbone durant la croissance des arbres et le stocke sur la durée de vie de l’ouvrage. En phase chantier, la préfabrication limite les nuisances et les déchets. Sur l’ensemble du cycle de vie, les solutions bois peuvent afficher un bilan carbone significativement inférieur à celui du béton, particulièrement si l’approvisionnement est local et si la conception optimise le volume matière et le réemploi.
Cadre réglementaire et financements: ce que les entreprises doivent surveiller en 2025
Pour les décideurs, l’année 2025 s’annonce structurante. Les exigences de la RE2020 progressent par paliers, avec une pression accrue sur l’empreinte carbone des bâtiments neufs et un recours plus systématique aux matériaux biosourcés pour tenir les objectifs.
Cette réglementation encourage une approche ACV dès la conception et influe sur les choix structurels, l’isolation et les finitions. Le bois y trouve une place privilégiée, à condition d’intégrer finement les contraintes d’incendie, d’acoustique et de durabilité.
Dans les marchés publics, le Code de la commande publique permet d’intégrer des critères environnementaux qui valorisent les solutions de construction bas carbone et l’économie circulaire. Les collectivités territoriales, souvent maîtres d’ouvrage d’équipements structurants, recourent plus souvent à des clauses techniques qui exigent traçabilité, certifications et performance mesurée. Cette évolution favorise les opérateurs bois bien outillés sur les données produits et la conformité documentaire.
Côté financement, les entreprises peuvent s’appuyer sur des dispositifs nationaux mobilisés pour l’innovation et la transition: appels à projets pour les matériaux biosourcés, aides à la modernisation des outils de production, accompagnements à la décarbonation des procédés. Plusieurs guichets publics et parapublics coexistent, notamment via l’ADEME et Bpifrance, tandis que des programmes stratégiques pluriannuels soutiennent l’industrialisation et la montée en gamme des matériaux bois. La biennale de Marols se positionne comme un point de contact pour orienter les dirigeants vers ces guichets et partager des retours d’usage concrets.
Points de vigilance contractuels pour des marchés bois
- Données environnementales: disposer de FDES vérifiées et d’ACV bâtiment cohérentes avec le DCE.
- Incendie et acoustique: anticiper les prescriptions de réaction au feu et de traitements spécifiques par typologie d’ouvrage.
- Humidité et interfaces: préciser les responsabilités sur la protection chantier et les tolérances de mise en œuvre.
- Traçabilité: formaliser les exigences de certification des essences et de l’origine des bois.
- Assurances: sécuriser le triptyque fabricant-installateur-assureur dès la phase offre.
- Cartographier le projet: innovation procédé, investissement productif, éco-conception. Le guichet dépend de la nature du besoin.
- Documenter l’impact: gains de CO2, productivité, emplois créés. Les financeurs attendent des indicateurs clairs.
- Structurer le calendrier: aligner dépôt de dossier, jalons techniques et ressources internes pour tenir les engagements.
Ce que la biennale peut changer pour le territoire ligérien
En réunissant les acteurs économiques du bois, la biennale de Marols crée un effet de réseau qui dépasse les quatre jours d’exposition. Les entreprises identifient de nouveaux fournisseurs et partenaires, les établissements de formation affinent l’adéquation de leurs cursus, les collectivités repèrent des compétences locales pour leurs futurs marchés. Surtout, l’événement montre au grand public la réalité d’une filière en transformation, qui associe gestes d’atelier, procédés numériques et standards environnementaux exigeants.
Dans un cycle où la construction bas carbone et la préfabrication progressent, la Loire a des cartes à jouer. L’édition 2025 peut servir de catalyseur pour accélérer des projets d’industrialisation, structurer des groupements d’entreprises et ancrer des références visibles en équipements publics et privés. La mise en lumière de la filière bois localement est un atout d’attractivité pour le recrutement et la montée en gamme des productions.
Rendez-vous à Marols, du 18 au 21 septembre 2025, pour mesurer sur pièces ce que le bois peut apporter à l’économie réelle et aux métiers d’excellence.