+3e édition et cap sur 2025 : PwC et Sidetrade livrent les enseignements d’une étude menée auprès de plus de 200 entreprises, avec un focus sur l’Order-to-Cash et l’adoption de l’IA. L’équation recherchée par les directions financières est claire : ROI plus court, cash plus fluide, risques mieux pilotés. Place aux résultats, aux tendances et aux leviers concrets.

Étude PwC-Sidetrade : troisième édition et enseignements clés

PwC et Sidetrade ont présenté les résultats d’une étude réalisée pour la troisième année consécutive, à l’issue d’un webinar consacré à la transformation financière et au processus Order-to-Cash. Parmi les intervenants, Jean-Claude Charpenet, VP Sales Europe chez Sidetrade, et Arthur Wastyn, Associé responsable des activités d’optimisation des cash flows chez PwC, ont partagé leurs analyses sur les trajectoires d’industrialisation de la fonction finance.

Ce millésime confirme une dynamique d’accélération. Les répondants plébiscitent l’automatisation des relances clients, la prédiction des paiements et une intégration plus fluide des données financières. L’angle financier se double d’un impératif opérationnel : réduire le DSO, stabiliser la trésorerie, fiabiliser les prévisions et réallouer le temps des équipes à des tâches à plus forte valeur.

La maturité progresse, mais les attentes aussi. La pression sur les délais de retour sur investissement s’intensifie, ce qui favorise des déploiements techniques ciblés, un phasage par cas d’usage et des preuves de valeur rapides.

Le processus Order-to-Cash regroupe l’ensemble des étapes entre la commande et l’encaissement effectif : contractualisation, commande, livraison, facturation, recouvrement, lettrage, litiges. Principaux indicateurs : DSO, taux de litiges, taux de promesse de paiement tenue, balance âgée, taux d’encaissement à l’échéance. Objectif : transformer la croissance comptable en cash réel, de manière prévisible.

Baromètre France Num 2025 : chiffres à retenir

Le baromètre France Num 2025 a interrogé 11 021 entreprises, dont 7 878 TPE. Les usages numériques progressent, avec une perception plus favorable des outils d’IA pour optimiser les processus et fluidifier les flux financiers (France Num 2025).

L'IA agentique dans la finance : des gains rapides, des ROI raccourcis

Les directions financières affichent une volonté de transformation inédite, stimulée par la démocratisation des technologies d’IA. Jean-Claude Charpenet insiste sur la capacité des systèmes agentiques à automatiser des actions, par exemple l’envoi de relances intelligentes ou la proposition de calendriers de paiement selon le profil client. Cette autonomie change la nature des tâches : moins de micro-gestes, plus de pilotage et d’analyse.

Arthur Wastyn souligne une attente de ROI immédiat, voire à court terme : l’IA devient l’outil privilégié pour capter des gains tangibles sans alourdir les coûts d’exploitation. L’étude met en évidence l’intérêt pour des cas d’usage circonscrits, à haut impact, mobilisant des données déjà disponibles : balance âgée, historique d’encaissement, litiges, expositions par segment.

Dans le sillage du baromètre France Num 2025, l’IA est désormais perçue par un nombre croissant de PME comme un levier prioritaire de productivité et de sécurisation des flux. Les solutions combinant apprentissage statistique et règles métier facilitent l’industrialisation des processus O2C sans refonte coûteuse du SI.

Sidetrade : automatiser pour accélérer la boucle encaissement

Au cœur de l’écosystème O2C, les outils de Sidetrade s’articulent autour d’algorithmes de relance et de prédiction des retards. L’objectif premier est de prioriser les actions qui libèrent du cash rapidement et de réduire le coût de recouvrement. Les entreprises interrogées dans l’étude confirment l’intérêt d’une planification dynamique des tâches, pilotée par la probabilité de paiement et la valeur à risque.

PwC : cadrage ROI, data et change management

PwC recommande un cadrage amont précis : délimiter les populations clients éligibles, hiérarchiser les scénarios de déploiement, expliciter les hypothèses de ROI. Les retours d’expérience montrent que la qualité des données et le partage des responsabilités entre finance, ventes et recouvrement conditionnent la vitesse de diffusion des outils d’IA. Le cabinet met aussi l’accent sur la gouvernance de la donnée et la traçabilité des décisions.

1) Diagnostic : cartographier les retards par segment, taille de facture, incoterm, BU. 2) Actions : campagnes ciblées, scoring pour prioriser, gestion proactive des litiges récurrents. 3) Boucle d’amélioration : suivi hebdomadaire, recalibrage des seuils, intégration de signaux externes pour affiner les prédictions.

Gestion des retards de paiement : automatisation et trésorerie en ligne de mire

Les délais de paiement restent l’une des principales sources de tension de trésorerie en France. Les statistiques de l’INSEE rappellent que ces retards pèsent des milliards d’euros chaque année. L’étude PwC-Sidetrade insiste donc sur des leviers concrets : segmentation fine des portefeuilles, scoring de risque de retard, relances contextualisées, et scénarios d’escalade basés sur des probabilités de recouvrement.

Un point central ressort : l’automatisation augmente la couverture d’actions sans dégrader la relation commerciale. En libérant du temps, les équipes peuvent se concentrer sur les dossiers complexes et la résolution des litiges, là où la négociation humaine apporte le plus de valeur.

Politiques de relance : personnalisation et preuve de valeur

Les relances dites intelligentes s’inspirent des comportements passés : type de canal privilégié par le client, jours de la semaine propices à l’encaissement, niveau de tolérance contractuel. Elles apportent deux bénéfices immédiats : meilleure priorisation pour les chargés de recouvrement, amélioration du taux d’encaissement à l’échéance. L’étude met en avant l’intérêt d’indicateurs simples, tels que la promesse de paiement tenue à J+5 et J+10.

Litiges et qualité de facturation : la boucle qui bloque le cash

La réduction des litiges évitables est un gisement de performance. L’accès en temps réel aux statuts de livraison et aux preuves de service contribue à désamorcer les contestations. Les entreprises les plus matures relient ce chantier à la qualité des données de facturation et à la standardisation des formats d’échange.

KPI Order-to-Cash à suivre chaque mois

  1. DSO et encaissements à l’échéance, par segment client.
  2. Taux de promesse de paiement tenue et balance âgée en 30-60-90 jours.
  3. Taux de litiges récurrents, typologie et délais de résolution.
  4. Exposition à risque par secteur et taille de facture.
  5. Taux d’automatisation des relances et coût de recouvrement par euro récupéré.

Maturité numérique des TPE-PME : signaux forts et soutien public

Le baromètre France Num 2025 montre une perception plus positive du numérique chez les TPE-PME, avec une progression des usages, y compris en IA, dans les fonctions financières. L’analyse par secteur révèle des gains visibles sur l’optimisation des flux, la relation client et la qualité de facturation. L’intégration en temps réel des données devient un standard attendu.

Du côté de l’écosystème technologique, la Direction générale des Entreprises recense en France 590 start-ups de l’IA, dont 16 licornes, et des aides publiques cumulées de 1,5 milliard d’euros en 2022, catalyseurs d’innovations applicables au monde financier (entreprises.gouv.fr, mise à jour du 31 juillet 2025).

Accompagnement public et montée en compétences

Les dispositifs d’accompagnement, comme France Num, aident à structurer des feuilles de route réalistes et à financer des premiers pas. Les entreprises interrogées dans l’étude PwC-Sidetrade confirment un effort marqué sur la formation des équipes, la gouvernance de la donnée et la clarification des rôles entre finance, IT et opérations.

Automatiser la relance implique de respecter la protection des données personnelles. Les organisations veillent à la minimisation des données, à la transparence envers les clients et à la traçabilité des traitements. Les processus d’IA doivent être documentés, avec des contrôles d’accès et des logs d’audit, afin d’aligner efficacité opérationnelle et conformité.

Écosystème IA en France : points clés 2025

590 start-ups et 16 licornes actives sur l’IA bénéficient de soutiens publics significatifs. Ces acteurs irriguent aussi la finance d’entreprise, avec des solutions de scoring, de prédiction d’encaissement, de détection d’anomalies et d’assistants pour la clôture comptable. Cette dynamique renforce la compétitivité des fonctions financières en France (entreprises.gouv.fr).

Implémenter l’IA en 2025 : feuille de route pragmatique pour les directions financières

L’année 2025 s’annonce plus volatile, avec des objectifs de ROI plus serrés. Les enseignements de l’étude plaident pour des déploiements par cas d’usage à impact mesurable, adossés à des jeux de données maîtrisés et des chronos resserrés. Le mot d’ordre : délivrer vite, prouver la valeur, élargir ensuite.

  • Cartographier les données internes utiles à l’O2C et assainir les référentiels.
  • Définir des indicateurs de succès simples : DSO, taux d’encaissement à l’échéance, coûts de recouvrement.
  • Industrialiser les relances avec des scénarios gradués et des paramètres de personnalisation.
  • Mesurer l’impact toutes les deux à quatre semaines et itérer sur la base de preuves.
  • Intégrer la cybersécurité et l’éthique en amont, afin d’éviter les régressions en production.

Les retours de terrain confirment que l’automatisation doit s’accompagner d’une conduite du changement claire : expliciter le rôle des équipes, former aux nouveaux outils, clarifier les décisions qui restent humaines et celles déléguées aux algorithmes.

Pilotes rapides : ce qui fonctionne

Les pilotes réussis se concentrent sur des périmètres clients homogènes et des montants significatifs. La simplicité des règles d’escalade, la transparence des priorités quotidiennes et le partage d’une base de preuves favorisent l’adoption par les équipes. Les directions financières retiennent un principe : d’abord la preuve de valeur, ensuite la montée en charge.

Cybersécurité et éthique : exigences non négociables

Les travaux évoqués par L’Opinion illustrent les défis qui accompagnent l’IA dans la finance d’entreprise : sécurité des données, robustesse des modèles, explicabilité des décisions. Les entreprises jugent déterminant de combiner contrôles d’accès renforcés, revue des modèles et politiques claires sur l’usage des données sensibles.

Un modèle utile doit présenter une performance stable, une capacité à distinguer les profils à risque et des explications actionnables : motifs de retard, segments exposés, leviers recommandés. Les meilleurs résultats combinent données de paiement, litiges, habitudes de relance et signaux externes pertinents.

Ambitions financières 2025 : gains en efficacité et pilotage des risques

Le Baromètre CFO 2025 signale qu’une large majorité de directions financières projettent d’investir dans l’IA pour gagner en productivité et réduire les coûts. Cette orientation rejoint les objectifs gouvernementaux, avec la mise en avant, le 16 septembre 2025, des enseignements de France Num par le Ministère de l’Économie. Le fil directeur reste identique : maturité numérique accrue pour encaisser l’imprévisible.

Le webinar PwC-Sidetrade insiste sur une approche holistique : optimiser les cash flows par l’IA, professionnaliser la donnée, accélérer l’automatisation de l’O2C et ancrer une gouvernance claire. La finance se repositionne en acteur proactif de la résilience et de la compétitivité, sans sacrifier la maîtrise des risques.

Qui est Sidetrade et comment l’entreprise se positionne

Sidetrade est un éditeur de solutions centrées sur l’optimisation de l’Order-to-Cash. Sa proposition de valeur repose sur l’automatisation des relances, la prédiction des encaissements et la priorisation des actions de recouvrement. Le levier affirmé par l’étude : une industrialisation des tâches répétitives pour concentrer les équipes sur les cas à enjeu.

PwC : expertise cash et discipline d’exécution

PwC intervient sur l’optimisation des cash flows et le déploiement de projets de transformation financière. L’étude rappelle l’importance d’une approche cadrée : définir la ligne de base, cibler des gains chiffrés, documenter la méthode et sécuriser les facteurs critiques de succès, du data management à la conduite du changement.

Données structurantes à garder en mémoire

11 021 entreprises interrogées par France Num 2025, dont 7 878 TPE. 590 start-ups IA et 16 licornes en France, avec 1,5 milliard d’euros d’aides publiques en 2022, moteurs d’innovations pour la finance d’entreprise (France Num 2025 et entreprises.gouv.fr).

Cap 2025 : une finance augmentée, mais pragmatique

L’étude PwC-Sidetrade trace une voie claire : viser des cas d’usage précis, mesurer vite, déployer large ensuite. Les directions financières qui tirent leur épingle du jeu combinent automatisation ciblée, gouvernance solide de la donnée et vigilance sur la sécurité et l’éthique. L’ambition est élevée, mais l’exécution reste le juge de paix.

En filigrane, un consensus se dessine : l’IA n’est pas une fin en soi, c’est un accélérateur de cash et de pilotage. Les entreprises les plus matures la traitent comme un investissement productif, aligné sur des indicateurs simples et un calendrier réaliste.

La transformation financière se gagne désormais au rythme des sprints, preuves de valeur à l’appui.