L'intégration d'algorithmes médicaux de Posos promet d'améliorer la prescription

À Amiens, Posos franchit une étape en annonçant l’intégration de ses algorithmes d’aide à la prescription dans les logiciels de Corilus. L’accord vise une mise en production à partir de 2026 et promet de toucher plus de 8 000 médecins généralistes et 30 000 soignants en Europe. Au cœur de ce mouvement, un agrément HAS obtenu en janvier 2024 qui sécurise l’usage logiciel de sa base médicamenteuse.

Qui est Posos : ADN amiénois et vision de l'IA clinique

Posos est une jeune pousse française spécialisée dans l’assistance à la prescription, cofondée par Emmanuel Bilbault. Son siège à Amiens symbolise un ancrage territorial assumé tout en portant une ambition européenne. Sa proposition de valeur repose sur une base médicamenteuse assistée par IA et des algorithmes capables d’analyser, en temps réel, interactions, posologies et profils patients pour sécuriser la prescription.

Sur le terrain, les outils visent une promesse simple et mesurable : moins d’alertes inutiles et des recommandations plus contextualisées. Pour les professionnels de santé, l’impact se joue autant sur la qualité des soins que sur l’ergonomie d’usage, en réduisant la charge cognitive liée à des systèmes d’alerting trop bavards.

Agrément HAS en janvier 2024 : un atout pour l'intégration logicielle

En janvier 2024, Posos a obtenu un agrément de la Haute Autorité de Santé (HAS) pour sa base de données médicamenteuse assistée par IA. C’est un point d’inflexion pour un éditeur de technologies cliniques, car cet agrément conditionne la confiance des logiciels de prescription et la capacité à s’intégrer chez les éditeurs du marché.

Le fait est notable par sa rareté : selon la presse spécialisée, aucun nouvel acteur n’avait décroché ce type de reconnaissance depuis près de vingt ans, ce qui confère à Posos un avantage réglementaire majeur sur sa verticale (Ouest-France et La Tribune). En pratique, cela facilite l’embarquement des briques Posos dans les suites logicielles santé et consolide les garanties de qualité et de sécurité attendues par les établissements et cabinets libéraux.

HAS : rareté d'un agrément pour une base médicamenteuse

La valorisation économique d’un agrément sur une base médicamenteuse ne se mesure pas uniquement en revenus immédiats. Elle se traduit par une barrière à l’entrée plus élevée pour de nouveaux concurrents, un raccourci commercial chez les éditeurs et une capacité à répondre rapidement aux exigences contractuelles des clients. Pour une start-up, c’est un accélérateur d’accès marché déterminant.

Partenariat stratégique avec Corilus : intégration CareConnect et Softalmo en 2026

Posos dévoile un accord avec Corilus, éditeur belge de référence pour les professionnels de santé libéraux. L’objectif est d’intégrer sa base médicamenteuse et ses algorithmes dans CareConnect en Belgique et dans Softalmo en France. Le déploiement est annoncé à partir de 2026, avec une cible de plus de 8 000 médecins généralistes et 30 000 soignants en Europe.

Sur le plan fonctionnel, la priorité est posée sur un contrôle thérapeutique qui priorise la pertinence des alertes et contextualise les interactions selon le profil patient. L’enjeu est double : améliorer la sécurité sans alourdir la consultation, et soutenir la tenue de dossier par des signaux vraiment exploitables.

CareConnect en Belgique : périmètre fonctionnel annoncé

CareConnect, socle logiciel réputé chez les généralistes, bénéficie d’une intégration idéale pour un moteur d’aide à la prescription. L’ajout de Posos cible les scénarios de renouvellement d’ordonnance, les associations médicamenteuses sensibles et les ajustements de posologie. La promesse affichée se concentre sur des recommandations ajustées au patient plutôt que sur une logique d’alerte générique.

Softalmo en France : cas d'usage ciblés

Pour Softalmo, l’enjeu porte sur des cas d’usage spécialisés, au plus près des pratiques d’ophtalmologie. L’intégration de contrôles thérapeutiques contextualisés doit soutenir une prescription plus sûre, en limitant les signaux intempestifs. Le bénéfice attendu tient à une meilleure lisibilité des risques, avec un impact mesurable sur le déroulé de la consultation.

Alliances technologiques et ancrage européen : Microsoft, Bow Medical, Equasens

Posos a élargi son réseau de partenaires pour accélérer l’adoption de ses outils. En juin 2024, l’entreprise a annoncé une coopération avec Microsoft autour de la reconnaissance vocale. L’idée est simple et utile au quotidien des soignants : interagir à la voix avec des fonctionnalités d’aide à la prescription et insérer les recommandations dans le flux de travail sans friction.

La présence de Bow Medical, spécialiste des logiciels hospitaliers, et d’Equasens, acteur des solutions pharmaceutiques, confirme une dynamique d’écosystème. Ces partenaires ouvrent des portes sur des segments complémentaires du parcours de soins, du bloc à l’officine, et renforcent la crédibilité de Posos auprès des établissements et des cabinets libéraux.

Microsoft : reconnaissance vocale au service de l'IA clinique

La reconnaissance vocale devient un levier de productivité quand elle est adossée à des algorithmes cliniques. Pour Posos, l’enjeu est de transformer le dialogue médecin-patient en données actionnables, immédiatement utilisables pour sécuriser la prescription. D’un point de vue économique, l’usage vocal réduit les temps de saisie et améliore l’adoption par des ergonomies plus naturelles.

Bow Medical et Equasens : relais sectoriels

Bow Medical offre une porte d’entrée vers des environnements hospitaliers nécessitant des contrôles thérapeutiques exigeants. Equasens, avec son expertise pharmacie, prolonge la chaîne d’usage jusqu’au délivré et à l’accompagnement officinal. Sans dévoiler de calendrier spécifique, ces alliances posent des jalons d’expansion fonctionnelle et géographique qui consolident la présence de Posos en France et en Europe.

Cadre public et confiance numérique : DGOS et label e-santé

La trajectoire de Posos s’inscrit dans un mouvement plus large en France où l’IA clinique gagne du terrain. En 2024, la Direction Générale de l’Offre de Soins a lancé deux appels à manifestations d’intérêt pour déployer l’IA aux urgences et dans les plannings. En parallèle, l’Agence du Numérique en Santé poursuit la labellisation de solutions e-santé, un marqueur de maturité qui fluidifie les déploiements auprès des acteurs publics et privés.

Ces initiatives structurent la demande et créent un environnement de référence pour les éditeurs. Elles posent des garde-fous, uniformisent des critères d’interopérabilité et renforcent la confiance indispensable à l’adoption à grande échelle. Pour Posos, le timing est favorable : agrément HAS sécurisé, partenariats en cours et appétence croissante des professionnels pour des outils d’aide à la décision.

DGOS : deux AMI 2024

Les AMI ciblent des points de douleur très concrets du système de soins, en particulier l’urgence et l’organisation. Ils favorisent le passage à l’échelle des projets en mobilisant des sites pilotes et en encadrant l’évaluation. Cette approche sert de tremplin aux solutions qui démontrent un impact mesurable sur la qualité et l’efficience des soins.

ANS : label e-santé

Le label e-santé de l’ANS constitue un indicateur de conformité et de fiabilité. Même s’il ne se substitue pas aux agréments sectoriels, il apporte un signal marché utile pour les directions d’établissement et les groupements qui souhaitent rationaliser leur portefeuille d’outils numériques.

Impacts opérationnels pour les praticiens : contrôle thérapeutique contextualisé

Au-delà du partenariat, Posos se positionne sur un avantage d’usage. L’IA embarquée doit minimiser les alertes non pertinentes, réordonner les signaux selon la gravité, et tenir compte des interactions et du profil patient. Pour un généraliste, cela se traduit par une décision plus rapide et potentiellement plus sûre, sans multiplier les écrans et les clics.

Le contrôle en temps réel des données médicamenteuses ouvre la voie à un suivi continu de la qualité de prescription. Surtout, ce type d’outil contribue à documenter les décisions cliniques et à fiabiliser la traçabilité, un point sensible pour les professionnels libéraux comme pour les établissements.

Mesure d'impact : ce qui est observable par les cabinets

• Diminution du bruit d’alerte, traduite par moins d’interruptions.
• Meilleure hiérarchisation des risques cliniques.
• Adoption facilitée via une ergonomie adaptée aux flux de soin.

À ce stade, aucun chiffre consolidé n’est communiqué sur les gains de productivité ou la réduction des erreurs. Néanmoins, les éditeurs privilégient désormais des indicateurs d’usage et d’efficience qui permettront d’objectiver, à terme, l’apport de ces intégrations.

Paramètres à surveiller par les directions médicales

• Qualité des référentiels et mise à jour des bases.
• Interfaçage avec les logiciels métier existants et gestion des doublons d’alertes.
• Messages cliniques expliqués et actionnables, pour éviter la « boîte noire ».

Cap 2026 : trajectoire et signaux à surveiller

La séquence est claire : agrément HAS en janvier 2024, extension des partenariats en 2024, puis intégrations annoncées en 2026 avec Corilus dans CareConnect et Softalmo. La feuille de route s’inscrit dans un marché européen où les attentes en matière d’IA de prescription s’intensifient. Les prochaines étapes se joueront sur l’industrialisation des connecteurs, l’adhésion des utilisateurs et la capacité à limiter réellement les alertes non pertinentes.

Pour les acteurs logiciels, l’équation se résume à une intégration qui crée de la valeur clinique sans complexifier les parcours utilisateur. Posos avance avec des partenaires ancrés dans les usages et un socle réglementaire valorisable. L’exécution décidera de l’ampleur du déploiement et de l’impact mesurable sur les prescriptions.

Rendez-vous en 2026 pour juger sur pièces l’apport terrain de ces intégrations.