Popsink réussit son tour de financement et s'impose dans la tech
Découvrez comment Popsink, start-up parisienne, lève 3 M€ pour révolutionner la réplication de données en temps réel et conquérir les marchés.

À Paris, Popsink accélère. La start-up fondée en 2021 boucle une levée de 3 millions d’euros et s’affirme sur un créneau stratégique pour les DSI : la réplication de données en temps réel entre systèmes legacy et plateformes analytiques modernes. Une exécution pointue, des références clients visibles et une traction transatlantique placent l’entreprise sur le radar des investisseurs malgré un marché du capital en repli.
Levée de 3 M€ menée par IRIS : cap franchi dans un marché restrictif
Popsink vient d’enregistrer un deuxième tour de table de 3 millions d’euros, mené par le fonds IRIS, avec la participation de XAnge, Seedcamp, Irregular Expressions et plusieurs business angels. Ce financement s’ajoute à un premier tour de 1,8 million d’euros en 2022 et doit soutenir l’expansion commerciale en Europe et en Amérique du Nord (Journal du Net, 2025).
Le contexte ne facilite pas l’exercice. D’après le baromètre d’In Extenso publié le 15 juillet 2025, les montants levés par les start-up en France au premier semestre ont reculé de plus de 30 % par rapport à 2024, une situation qualifiée de « critique » pour de nombreux dossiers (In Extenso, 15 juillet 2025). Dans ce climat, l’opération de Popsink tranche et traduit une conviction claire des investisseurs dans la valeur de la réplication temps réel orientée systèmes critiques.
La start-up s’est également distinguée dans la sélection « 100 start-up où investir » du magazine Challenges en mars 2025, un signal de visibilité sectorielle utile pour la suite de son expansion. À court terme, l’enveloppe de 3 M€ doit permettre d’accélérer le recrutement clé, d’étendre les connecteurs et d’industrialiser davantage le produit.
Cartographie des investisseurs au capital de Popsink
Le tour 2025 rassemble des profils complémentaires :
- IRIS en chef de file.
- XAnge, Seedcamp et Irregular Expressions en co-investisseurs.
- Plusieurs business angels aux expertises data et go-to-market.
Cette diversité d’actionnaires favorise l’accès à des réseaux commerciaux en Europe et aux États-Unis, ainsi qu’à des expertises techniques de pointe.
Architecture technique : réplication temps réel depuis les journaux transactionnels
Le cœur technologique de Popsink est une application de réplication de données en temps réel. La solution intercepte les transactions au niveau des journaux transactionnels des systèmes sources, évitant les requêtes lourdes et limitant l’impact sur la production. Elle est conçue pour des environnements hétérogènes et s’intègre notamment aux SI historiques AS400, IBM DB2 et Oracle, pour alimenter des plateformes modernes telles que Snowflake, Databricks ou les formats Apache Iceberg.
La topologie supporte les architectures hybrides : flux on-premise vers cloud public, mais aussi retours cloud vers on-premise lorsqu’un besoin de souveraineté ou de latence l’exige. Benjamin Djidi, cofondateur et CEO, résume l’enjeu : « Toutes les entreprises veulent des fondations prêtes pour l’IA et le temps réel.
Mais sans accès sûr et fiable aux données de leurs systèmes critiques, en particulier les plus anciens, toute la chaîne s’écroule. 70 % des données sont encore stockées sur des environnements historiques internalisés. »
Cette lecture est en phase avec les analyses publiques sur la transformation numérique en France : les entreprises conservent des systèmes éprouvés pour des raisons de fiabilité et de coût, mais les équipes IT peinent à les relier à la data stack cloud et aux cas d’usage IA en temps réel. Popsink se positionne précisément comme ce pont invisible entre SI patrimoniaux et plateformes analytiques.
CDC (Change Data Capture) : technique qui capte les changements sur des données sources pour les répliquer en aval, souvent en temps quasi réel. Elle s’appuie sur le journal transactionnel des bases pour intercepter inserts, updates et deletes, sans interroger la base en continu.
Avantage clé : moins d’impact sur la production qu’un ETL batch, granularité fine des événements, synchronisation plus fluide avec l’analytique et les systèmes opérationnels.
Sécurité, performance et conformité : bénéfices tangibles pour les SI critiques
En contournant les pipelines ETL traditionnels et en s’adossant aux journaux transactionnels, Popsink réplique en continu les événements sans pénaliser le coût de requêtes ni la latence des applications métiers. L’approche réduit les risques d’incidents de performance souvent observés avec les extractions SQL massives. Au plan opérationnel, la différence est nette : au lieu de déplacer des tables entières, la solution diffuse uniquement les transactions pertinentes, dans le bon ordre, avec une traçabilité des changements.
Benjamin Djidi insiste : « Déplacer la donnée en temps réel présente évidemment un avantage pour les opérationnels qui bénéficient d’une information à jour. » Cet apport améliore la prise de décision, fluidifie les contrôles et aide à rapprocher les données de la réalité métier. La mécanique de réplication s’avère particulièrement utile pour les volumétriques importantes, en minimisant le risque de dégradation des performances sur les systèmes de production.
Côté sécurité et conformité, la réplication sélective renforce le cloisonnement et peut faciliter l’application des politiques d’accès. Les entreprises restent maîtresses du paramétrage, notamment sur les chemins réseau, l’emplacement de la donnée et la désactivation des attributs sensibles. La recherche d’alignement avec la La RGPD passe ainsi par des pratiques de minimisation des données copiées et par la gouvernance explicite des flux.
ETL batch ou CDC temps réel : quelles différences d’impact opérationnel
Pour les DSI et équipes data, le choix d’architecture influe directement sur la qualité de service :
- ETL batch : extractions périodiques, traitements groupés, risques de charge concentrée, données moins fraîches.
- CDC temps réel : capture d’événements, propagation continue, moindre sollicitation des bases, fraîcheur accrue.
- Implication SI : l’ETL convient à des consolidations planifiées, la CDC aux usages analytiques ou opérationnels nécessitant des données à jour.
Dans beaucoup d’ETI et de grands groupes, les systèmes historiques restent le socle transactionnel pour la finance, la logistique, l’ERP ou la relation client. Les réécritures coûtent cher, prennent des années, et comportent des risques. Rapprocher l’analytique du temps réel sans perturber la production suppose une couche de réplication fiable qui respecte les contrats de service existants. C’est le segment sur lequel Popsink concentre sa valeur.
Assurance et logistique en ligne de mire : retours d’usage et cas clients
Popsink adresse en priorité l’assurance et la logistique, deux secteurs où les flux transactionnels sont cruciaux et où les systèmes historiques sont encore très présents. La start-up référence des grands groupes et ETI en France, et revendique une croissance rapide aux États-Unis, marché qui contribue déjà à une part significative du chiffre d’affaires, même si l’Europe demeure majoritaire à ce stade.
Dans l’assurance, la fluidité et la fraîcheur de la donnée facilitent la gestion des sinistres, la tarification et la conformité au quotidien. Popsink rapporte des gains d’efficacité jusqu’à 30 % chez certains clients du secteur, des chiffres issus de témoignages internes et non d’études indépendantes. Dans la logistique, la synchronisation des flux opérationnels améliore le suivi de stocks et la planification transport.
BlaBlaCar : synchronisation de données critiques pour une exploitation plus agile
BlaBlaCar fait partie des références visibles de Popsink en France. L’enjeu pour une plateforme de mobilité de cette envergure : maintenir des flux d’information à jour pour le pilotage opérationnel, tout en limitant l’impact sur les systèmes en production. La réplication orientée événements permet de rapprocher la donnée opérationnelle de ses usages analytiques, sans batch lourds, ce qui renforce la réactivité des équipes métiers.
AssoConnect : pilotage associatif et fiabilité des échanges en quasi temps réel
AssoConnect, éditeur SaaS pour les associations, cherche à fiabiliser ses synchronisations entre services et modules, notamment pour la facturation, la gestion des membres et les rapprochements. L’approche CDC évite de saturer les systèmes transactionnels et fournit une couche de consolidation plus propre pour l’analytique et le reporting.
Qlik est connu pour ses outils d’analyse et de data integration. Fivetran privilégie les connecteurs ETL/ELT cloud pour alimenter les data warehouses. Popsink concentre sa proposition de valeur sur la réplication temps réel d’environnements legacy et la capture de transactions à la source, un positionnement apprécié des entreprises dotées de SI patrimoniaux critiques.
Positionnement French Tech et traction internationale : un pont entre Europe et États-Unis
Fondée à Paris en 2021, Popsink s’inscrit dans un écosystème French Tech dynamique, renforcé par des initiatives publiques comme French Tech 2030 lancé en 2023. Les priorités nationales mettent en avant les technologies IA, la donnée et la modernisation des chaînes de valeur. Côté financement, les tensions observées en 2025 rebattent les cartes et favorisent les acteurs affichant un retour sur valeur rapide sur les opérations clients.
Sur le plan géographique, la société consolide ses positions en France et en Allemagne, tout en accélérant en Amérique du Nord. Les dirigeants n’excluent pas l’ouverture d’une implantation aux États-Unis à terme, à mesure que la courbe de croissance outre-Atlantique se confirme. À ce stade, l’Europe pèse majoritairement dans l’activité, mais la traction américaine est décrite comme forte par l’équipe.
Capteurs de traction internationale
- Multiplication des déploiements dans des groupes multinationaux.
- Accès aux écosystèmes cloud nord-américains, chez les principaux data platforms.
- Renforcement des connecteurs et scénarios hybrides pour répondre aux contraintes locales de données.
Ces signaux structurent la feuille de route commerciale pour 2025-2026.
Transformation numérique : cap sur l’IA, friction sur l’intégration de données
La modernisation des systèmes d’information ne se limite pas au cloud : l’intégration de données demeure l’un des principaux obstacles pour les PME et ETI. Des études référencées par francenum.gouv.fr, publiées initialement en 2019 et toujours mobilisées en 2025, indiquent que 60 % des PME considèrent l’intégration de données comme un frein majeur à leur transformation. Ce pourcentage illustre le besoin de solutions qui réduisent la complexité d’implémentation, tout en respectant les contraintes de sécurité et de coûts.
En France, des rapports publics soulignent aussi la persistance d’un stockage majoritairement on-premise, notamment dans l’industrie et les services aux entreprises, où la continuité opérationnelle est reine. Des analyses de 2024 mises à jour en 2025 mentionnent que 75 % des entreprises stockent encore plus de la moitié de leurs données sur site, un indicateur cohérent avec la vision portée par Popsink autour des « fondations prêtes pour l’IA » appuyées par des ponts de réplication fiables.
La promesse de Popsink est de réduire la barrière d’entrée : pas de refonte massive, pas de période d’immobilisation. Les systèmes existants restent au cœur des opérations, tandis que la donnée se réplique vers les environnements analytiques et IA. Pour un DSI, l’équation est attractive : maintenir le socle patrimonial tout en ouvrant les canaux vers l’innovation, sans « casse » dans les processus métiers.
Les flux transfrontaliers de données impliquent des obligations de conformité, au premier rang desquelles la La RGPD pour les entreprises opérant en Europe. Les stratégies courantes incluent :
- Minimisation des données répliquées vers le cloud.
- Localisation explicite des environnements d’exécution et des stocks de données.
- Gestion des accès et traçabilité renforcée via une gouvernance unifiée.
La réplication sélective par transactions facilite l’application de ces principes, en évitant les copies intégrales superflues.
Pour évaluer la qualité d’un projet CDC, plusieurs métriques opérationnelles sont déterminantes :
- Latence de bout en bout des événements entre source et cible.
- Taux de rattrapage après incident réseau ou pic de charge.
- Impact CPU et I/O sur les systèmes sources.
- Précision de l’ordre des transactions et mécanismes d’idempotence.
- Traçabilité et audit des modifications pour la conformité.
Le pilotage par indicateurs apporte la visibilité nécessaire pour garder la main sur la qualité de service.
Qui est Popsink : origines, produit et trajectoire commerciale
Popsink naît en 2021 à Paris avec une mission claire : brancher les systèmes informatiques des années 80 et 90 sur les plateformes data d’aujourd’hui, sans endommager la production ni pénaliser les coûts. L’équipe met l’accent sur une application de réplication temps réel qui évite les extractions massives, privilégie les journaux transactionnels et s’intègre dans les topologies hybrides modernes.
Le modèle cible des clients à forte intensité transactionnelle, principalement dans l’assurance et la logistique, mais aussi chez des acteurs numériques à grande échelle. En 2025, la société affiche une progression rapide aux États-Unis, où elle réalise déjà une part notable de son chiffre d’affaires, tout en confirmant ses positions en Europe, notamment en France et en Allemagne.
Les nouveaux capitaux doivent financer trois priorités :
- Optimiser l’application actuelle pour renforcer la performance et la résilience des flux.
- Élargir la compatibilité à de nouvelles sources et cibles, en cohérence avec l’évolution des plateformes data.
- Simplifier le déploiement, avec une expérience d’installation et d’exploitation plus flexible pour les DSI.
La société résume sa vision : construire un pont discret, fiable et performant, entre le passé robuste des SI et les cas d’usage temps réel et IA. La sélection dans la liste Challenges et la confiance des investisseurs renforcent ce positionnement.
Repères factuels 2022-2025
- 2022 : premier financement de 1,8 M€.
- 2025 : 3 M€ levés auprès d’IRIS, XAnge, Seedcamp, Irregular Expressions et business angels.
- Références : assurance, logistique, acteurs numériques comme BlaBlaCar et AssoConnect.
- Marchés : France, Allemagne, États-Unis, avec une Europe majoritaire dans l’activité à date.
Cap 2026 : industrialiser la réplication et élargir la compatibilité
La feuille de route est explicite : Popsink investit pour accélérer l’exécution produit et simplifier les déploiements. Les dirigeants réaffirment la priorité donnée à l’expérience d’intégration et à la flexibilité d’exploitation.
Côté international, une implantation aux États-Unis sera considérée si la traction continue de se confirmer. Dans l’immédiat, l’entreprise consolide ses bases en Europe tout en développant ses canaux commerciaux outre-Atlantique.
Dans un marché où la donnée reste massivement on-premise et où l’IA exige des flux fiables, la réplication par journaux transactionnels s’impose comme un standard de fait. Popsink veut s’y inscrire durablement, avec une promesse opérationnelle : faire circuler la bonne donnée, au bon moment, sans casser la production.
« Nous construisons le pont entre le passé et l’avenir des données d’entreprise. »