Quels objectifs pour l'Observatoire numérique d'ADN Ouest ?
Découvrez comment l'Observatoire d'ADN Ouest aide les entreprises à mesurer et améliorer leur maturité numérique responsable.

Au cœur de l’écosystème numérique breton et ligérien, ADN Ouest franchit une étape décisive. L’association inaugure un Observatoire de la maturité numérique responsable dédié aux entreprises et aux acteurs publics de l’Ouest, avec une ambition claire : produire des données solides, partager des leviers d’action concrets et accélérer la transformation du tissu économique sur les plans environnemental, sociétal et économique.
Adn ouest accélère la transition numérique responsable dans l’ouest
Actrice de terrain, ADN Ouest fédère plus de 760 organisations en Bretagne et en Pays de la Loire. Son positionnement rassemble à la fois des entreprises, des collectivités et des établissements d’enseignement. En lançant un Observatoire de la maturité numérique responsable, l’association structure un cadre commun pour évaluer et piloter des trajectoires de sobriété et de performance.
Le projet couvre trois champs clés. D’abord, l’empreinte environnementale du numérique, avec la mesure des émissions, de la consommation énergétique et des impacts liés aux équipements et aux usages.
Ensuite, les effets sociétaux, incluant l’accessibilité, l’inclusion et l’éthique des pratiques. Enfin, la compétitivité, en étudiant la création de valeur, la résilience des chaînes de valeur et la maîtrise des coûts informatiques.
L’ambition est double : produire un état des lieux objectivé des pratiques et, surtout, déclencher des plans d’actions collectifs partagés entre partenaires publics et privés. Les résultats attendus vont au-delà d’un diagnostic. L’Observatoire vise à équiper les dirigeants et les DSI d’indicateurs pragmatiques pour arbitrer leurs investissements.
Qui est ADN Ouest et pourquoi son rôle compte
Réseau de référence du numérique en Bretagne et Pays de la Loire, ADN Ouest rassemble des startups, des ETI, des grands groupes et des acteurs publics. L’association porte des programmes d’animation, de montée en compétences et de sensibilisation aux usages responsables du numérique. Son maillage territorial et la diversité de ses membres en font un levier d’exécution crédible pour des feuilles de route opérationnelles à l’échelle locale.
Un observatoire pour objectiver impact, inclusivité et performance
La valeur ajoutée de l’Observatoire tient à sa capacité à aligner des référentiels et à mutualiser les retours d’expérience. Concrètement, l’initiative s’appuie sur des campagnes d’enquêtes auprès des membres et partenaires, des ateliers thématiques et un socle d’indicateurs inspirés de démarches déjà éprouvées.
ADN Ouest s’était déjà positionné sur l’analyse des pratiques, en se faisant partenaire de l’Observatoire de la Maturité Data des Entreprises en 2023. Ce précédent a posé les bases d’une approche rigoureuse de l’évaluation, en particulier sur la gouvernance, les usages et la valorisation des données. L’actuel Observatoire transpose cette exigence à la sobriété et à la responsabilité numériques, avec un périmètre plus large et une dimension intersectorielle assumée.
Architecture méthodologique et inspiration omde
Sans divulguer d’emblée tous les détails techniques, ADN Ouest a précisé que la démarche reprend des mécanismes qui ont fait leurs preuves dans l’OMDE : questionnaires structurés, analyse comparative et restitution pédagogique. L’objectif consiste à rendre lisible la progression, sans stigmatiser les retards, et à mettre en avant des quick wins accessibles en PME comme en grand groupe.
Les premiers livrables attendus cibleront l’état des lieux de la maturité et des recommandations d’actions. La mise à jour régulière des indicateurs doit permettre aux organisations de suivre l’efficacité de leurs chantiers, comme par exemple la réduction de la consommation électrique des infrastructures, le taux d’équipements reconditionnés ou le taux d’accessibilité des services numériques.
La maturité numérique responsable croise plusieurs dimensions : gouvernance des SI, choix technologiques, sobriété des usages, accessibilité, protection des données, inclusion des publics, achats responsables et pilotage économique. Un score global n’a de sens que si chaque sous-indicateur est actionnable. D’où l’intérêt d’un référentiel segmenté : équipements, infrastructures, logiciel, services, formation des équipes, et achats.
Quels bénéfices pour les directions opérationnelles
Les métiers y voient un intérêt immédiat. Côté DSI, il s’agit d’outiller le dialogue avec la finance, la RSE et le juridique pour arbitrer les choix d’architecture et d’équipement.
Côté DRH, l’enjeu porte sur la montée en compétences et l’inclusion des publics éloignés. Côté achats, c’est la consolidation d’une grille d’analyse des fournisseurs : critères d’éco-conception, durabilité, data centers faiblement carbonés, engagements d’accessibilité.
Cadres et repères utiles pour un numérique responsable
Deux lois structurent le contexte en France : la loi AGEC sur l’économie circulaire et la loi REEN sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique. Elles encouragent l’allongement de la durée de vie des équipements, l’écoconception des services, l’information du consommateur et l’exemplarité des achats publics. Les entreprises privées s’alignent progressivement via leurs politiques internes d’achats et de RSE.
Indicateurs conjoncturels : pourquoi l’ouest a besoin d’un choc de responsabilité
Le ralentissement économique en Bretagne en 2024 a rappelé la sensibilité de l’activité aux chocs exogènes. Les entreprises technologiques, comme l’ensemble des secteurs, ont dû composer avec une demande plus hésitante et des arbitrages d’investissement plus stricts. Cette phase de modération met en avant le rôle des démarches d’efficience opérationnelle et énergétique, dans lesquelles le numérique responsable s’inscrit pleinement.
Du côté des Pays de la Loire, la dynamique des formations en numérique et l’implication des établissements d’enseignement supérieur montrent une préparation active aux compétences de demain, notamment autour de la sobriété, de la cybersécurité et de la donnée. Ces évolutions soutiennent la résilience des entreprises, qui doivent concilier impératifs de compétitivité et contraintes environnementales.
La nouvelle photographie que proposera l’Observatoire permettra de hiérarchiser les investissements pour sécuriser la trajectoire des organisations, par exemple en priorisant la réduction du coût total de possession du SI, tout en améliorant l’accessibilité et la qualité de service. La démarche peut aussi atténuer le risque réputationnel, à l’heure où les clients et donneurs d’ordres scrutent les engagements concrets.
La sobriété ne se résume pas à couper des services. Les gains proviennent souvent de la rationalisation des infrastructures, de l’optimisation logicielle, du réemploi d’équipements et du pilotage fin de la consommation. Les économies d’énergie récurrentes, la baisse du taux de renouvellement matériel et la diminution des incidents d’exploitation produisent un effet de levier financier tangible sur 24 à 36 mois.
En Bretagne, le bilan économique 2024 publié fin juin 2025 fait état d’un environnement moins porteur qu’en 2022, ce qui renforce l’intérêt de trajectoires d’investissement plus sélectives et de l’évitement de dépenses superflues dans l’IT stratégique (source : Insee, 26 juin 2025).
Chronologie : des jalons concrets posés par ADN Ouest
- 6 juin 2023 : partenariat avec l’OMDE, reconnaissance de l’expertise d’ADN Ouest sur les diagnostics data.
- 28 mars 2024 : seconde Journée du numérique responsable, consacrée aux enjeux sociaux, environnementaux et éthiques.
- 25 août 2022 : lancement du Collec’tour, collecte et réemploi d’équipements informatiques, levier de circularité.
Ces étapes balisent une stratégie cohérente : mesurer, partager, outiller et diffuser les bonnes pratiques à l’échelle régionale.
Leviers d’action prioritaires pour les entreprises et les territoires
Au-delà du constat, les retours du terrain montrent que la réussite d’une stratégie de numérique responsable tient à la convergence de quatre chantiers : les achats, l’exploitation des infrastructures, l’ingénierie logicielle et la formation. Chacun dispose de marges de progrès sans bouleverser la proposition de valeur pour les clients et les usagers.
Collectivités et campus : l’alignement des compétences
Les collectivités peuvent jouer un rôle moteur en renforçant l’exemplarité de leurs plateformes et en amplifiant l’offre de formation avec les écoles et universités locales. L’objectif est de rendre plus visibles les compétences recherchées : éco-conception web, administration de systèmes sobres, gestion de fin de vie des équipements, conformité accessibilité.
Cet alignement renforce le bassin d’emploi et sécurise les plans de recrutement des entreprises. Il permet aussi de donner une seconde vie à des matériels via des filières de reconditionnement locales, tout en améliorant l’inclusion numérique pour les publics fragiles.
Achats numériques responsables : un effet d’entraînement sur la chaîne de valeur
Du côté des achats, la diffusion de clauses responsables modifie le standard de marché. Les donneurs d’ordres peuvent demander des preuves de durabilité des équipements, des informations sur les émissions des data centers, des engagements d’accessibilité pour les applications et des garanties de disponibilité de pièces détachées.
En cascade, fournisseurs et intégrateurs adaptent leurs offres. Pour les acheteurs, l’enjeu n’est pas de complexifier la procédure mais de préciser des critères mesurables et de retenir des arbitrages basés sur le coût du cycle de vie, pas uniquement sur le prix facial. Cette bascule diminue les remplacements précipités et favorise la résilience des systèmes.
Trois pistes : introduire un critère d’analyse du coût total de possession pour chaque lot, exiger un taux minimal de pièces remplaçables et de réparabilité documentée, demander la fiche d’impact énergétique et l’engagement d’accessibilité pour les logiciels. Ces exigences, formulées simplement, évitent les achats courts-termistes et limitent les coûts cachés d’exploitation.
Infrastructures et logiciel : cap sur la sobriété d’exploitation
Dans les infrastructures, l’optimisation de la capacité, la mutualisation et la décommission des ressources sous-utilisées sont des leviers majeurs. Côté logiciel, l’écoconception améliore la performance perçue, réduit les transferts de données inutiles et diminue l’empreinte matérielle du poste utilisateur.
La réduction de la dette technique et des redondances applicatives accélère les temps de réponse, améliore l’accessibilité et diminue la facture énergétique. Pour la DSI, le sujet devient un projet de performance plus qu’un exercice de conformité.
Repères pratiques pour démarrer
- Cartographier les usages et les flux critiques : identifier les gisements d’économie et les irritants utilisateurs.
- Rationaliser le parc : cibler le réemploi et étendre la durée de vie des équipements éligibles.
- Instaurer des indicateurs de suivi dans les comités métiers : consommation, disponibilité, accessibilité, satisfaction.
- Inclure des clauses responsables dans les nouveaux marchés et renouvellements de contrats.
Ces actions, si elles sont pilotées dans le temps, structurent une trajectoire d’amélioration continue à coût maîtrisé.
Initiatives existantes : adn ouest capitalise sur l’expérience et l’action
ADN Ouest s’est forgé une légitimité par l’action. La Journée du numérique responsable, organisée en mars 2024, a croisé expertise technique, enjeux sociaux et arbitrages de gouvernance. Elle a surtout permis d’aligner les décideurs sur une vision partagée : la transformation passe par des preuves rapides, une montée en compétences et une clarification des priorités.
Le Collec’tour, initié en 2022, s’inscrit dans la durée avec un objectif opérationnel : prolonger la vie des matériels et réduire les déchets électroniques. L’initiative illustre un principe simple : la circularité n’est pas une contrainte mais un gisement d’efficience et un vecteur d’inclusion si elle s’articule avec les réseaux locaux de reconditionnement.
Journée du numérique responsable 2024 : de la sensibilisation aux feuilles de route
En rassemblant experts, dirigeants et praticiens, l’événement a fait émerger des retours d’usage concrets. Les directions métiers ont partagé des scénarios d’arbitrage : lisser le renouvellement du parc, généraliser l’accessibilité par défaut, intégrer l’éco-conception dans les cahiers des charges, et instaurer un pilotage régulier des indicateurs de sobriété.
Ces discussions ont contribué à un référentiel de bonnes pratiques transposables. Elles ont aussi rappelé l’importance d’un dialogue permanent entre la DSI, les métiers, la finance et la RSE, pour éviter les injonctions contradictoires et accélérer les décisions utiles.
Le collec’tour : sobriété matérielle et économie circulaire
Le Collec’tour est un exemple de politique simple à fort impact. En collectant les équipements, en organisant leur tri et leur réaffectation, l’initiative réduit les achats neufs, allège la charge carbone associée à la fabrication et limite la production de déchets. Elle s’intègre naturellement à une stratégie d’achats responsables et de gestion de parc.
Du point de vue managérial, ce programme contribue aussi à l’engagement des collaborateurs, en donnant une traduction concrète des ambitions RSE. Couplé à des actions de formation, il devient un marqueur de culture d’entreprise.
Partenariat avec l’omde : un pont méthodologique assumé
L’expérience acquise lors du partenariat avec l’Observatoire de la Maturité Data a été décisive. Elle a montré la valeur d’un diagnostic clair et comparatif, qui sort des appréciations intuitives pour fournir des repères précis et des trajectoires réalistes. Le nouvel Observatoire reprend cette philosophie, avec une extension à l’éthique, à l’inclusion et à la performance économique.
Cet ancrage méthodologique constitue un facteur clé de crédibilité. Les entreprises auront un cadre robuste pour mesurer, se benchmarker et prioriser leurs chantiers en fonction de leur contexte et de leur taille.
Étape 1 : déterminer un sponsor exécutif et une équipe projet réunissant DSI, finances, achats, RSE et juridique. Étape 2 : cartographier le SI et fixer un socle d’indicateurs cibles. Étape 3 : établir un plan d’action à 12 mois avec des jalons trimestriels. Étape 4 : organiser la remontée de données, l’audit des pratiques d’accessibilité et la revue des contrats fournisseurs.
Ce que directions financières et juridiques peuvent anticiper
La bascule vers un numérique responsable rejoint des préoccupations financières et de conformité. Côté directions financières, la question clé porte sur la structure de coût.
L’augmentation de la durée de vie des postes, la rationalisation du portefeuille applicatif et la baisse de la consommation énergétique génèrent des économies récurrentes. Les arbitrages Capex et Opex peuvent être révisés pour intégrer le coût total de possession et les coûts évités, y compris les incidents d’exploitation et la dette technique.
La gouvernance juridique évolue en parallèle : clauses de performance environnementale dans les marchés, suivi de l’accessibilité des services, engagement sur la disponibilité de pièces détachées, traçabilité du reconditionnement. L’alignement avec les obligations de reporting extra-financier renforcées par la CSRD pour certaines entreprises structure un socle d’indicateurs homogènes et vérifiables.
Enfin, le pilotage des risques gagne en lisibilité. L’Observatoire fournit un cadre pour identifier les risques de non-conformité, de réputation et de continuité d’activité. Il permet de rapprocher les données techniques des indicateurs de performance utilisés par la direction générale, ce qui facilite l’arbitrage entre exigences de service, coûts et empreinte.
Checklist financière : intégrer la responsabilité dans le budget IT
- Intégrer systématiquement une ligne d’économies d’énergie et de rationalisation logicielle dans le plan annuel.
- Revoir les durées d’amortissement lorsque la durée de vie réelle s’allonge via le reconditionnement.
- Évaluer le coût des risques informatiques évités par la réduction de la dette technique.
- Assurer la cohérence entre le plan d’achats, la politique RSE et les indicateurs suivis en comité d’audit.
Cette checklist permet de rendre visibles des gains diffus, souvent sous-estimés, et de sécuriser les arbitrages budgétaires.
Pourquoi cet observatoire peut faire référence au-delà de l’ouest
Avec cet Observatoire, ADN Ouest propose un cadre de mesure et d’action qui parle aux dirigeants comme aux opérationnels. La force du dispositif tient à son ancrage territorial, à l’expérience accumulée sur la data et à des initiatives déjà éprouvées, de la sensibilisation à la circularité du matériel. La promesse est claire : objectiver, agir, améliorer.
Au fil des publications, les entreprises disposeront d’un langage commun, d’indicateurs comparables et d’un retour d’expérience mutualisé, utile pour naviguer dans un cycle économique plus exigeant et des attentes sociétales plus fortes.
Dans un contexte où l’efficience devient la meilleure alliée de la responsabilité, l’Observatoire d’ADN Ouest apporte un cap mesurable, opérationnel et fédérateur pour transformer durablement le numérique des organisations.