+73,2 % de la population mondiale connectée en 2026 : We Are Social et Meltwater publient Digital 2026, une radiographie XXL du numérique. Le cap symbolique des 6 milliards d’internautes est franchi, tandis que l’IA change d’échelle et infuse les usages quotidiens. Les dirigeants français y trouveront des repères chiffrés pour orienter budgets, conformité et stratégie commerciale.

Internet à 6,04 milliards d'utilisateurs : bascule historique et impacts business

Le rapport Digital 2026, dévoilé en octobre 2025, acte une étape structurante : 73,2 % des habitants de la planète sont connectés, soit 6,04 milliards d’internautes. Le volume a doublé en une douzaine d’années, porté par le mobile et des offres d’accès démocratisées (Digital 2026).

Le smartphone s’impose comme l’interface maître : 96 % des internautes accèdent au web via un mobile, contre 59,6 % via un ordinateur. La consommation progresse en intensité, avec une moyenne de 33 heures en ligne par semaine par utilisateur. Les écarts régionaux restent marqués : l’Europe du Nord culmine à 97,7 % de taux de connexion, l’Europe de l’Ouest à 95,1 % et l’Amérique du Nord à 93,3 %.

Cette massification n’efface pas les zones blanches. Près de 27 % de la population mondiale demeure hors ligne, surtout en Asie du Sud et en Afrique centrale, du fait de contraintes d’infrastructures et de pouvoir d’achat.

À l’inverse, des marchés géants accélèrent. L’Inde enregistre une croissance de 8 % du nombre d’internautes en un an, soutenue par des smartphones moins chers et l’extension de la 5G.

France : connectivité des TPE-PME et essor du e-commerce

En France, la transformation numérique gagne en profondeur. Selon le Baromètre France Num 2025, 92 % des TPE et PME sont désormais connectées. Le commerce en ligne franchit un palier : 45 % des PME vendent sur internet en 2025, contre 38 % un an plus tôt. Pour les dirigeants, le numérique n’est plus une option mais un moteur de productivité et de conquête commerciale.

Régions du monde : des écarts d’infrastructure persistants

Les taux record observés en Europe du Nord et en Europe de l’Ouest contrastent avec certains pays d’Afrique centrale et d’Asie du Sud, où la couverture réseau et le coût d’équipement freinent toujours l’adoption. Cette ligne de fracture conditionne les trajectoires d’expansion de nombreuses entreprises exportatrices, notamment en B2C, qui doivent arbitrer entre conquête de marchés en hyper-croissance et maturité d’usage dans les économies avancées.

Baromètre France Num 2025 : chiffres utiles aux dirigeants

92 % des TPE-PME françaises connectées. 45 % vendent en ligne en 2025, contre 38 % en 2024. Interprétation business : ces niveaux justifient des investissements CRM et logistiques pour absorber le volume e-commerce et fiabiliser l’expérience client.

Le rapport s’appuie sur plus de 700 pages de données consolidées, dont des analyses de Kepios et des enquêtes auprès d’utilisateurs. Les métriques couvrent l’accès à internet, le parc d’équipements, les usages sur les réseaux sociaux et, pour la première fois de façon approfondie, l’IA. Les séries diffusées permettent d’apprécier les volumes, les rythmes de croissance et la fréquence d’usage.

Réseaux sociaux à 5,66 milliards : arbitrages d’audience et coût d’acquisition

Les usages sociaux deviennent quasi universels. Le rapport recense 5,66 milliards d’utilisateurs de réseaux sociaux, soit près de 70 % de la population mondiale.

Chaque mois, environ 20 millions de nouveaux profils apparaissent, signe d’un marché encore en conquête. Facebook domine par le volume avec 3,07 milliards d’utilisateurs actifs mensuels, tandis que WhatsApp est la plateforme préférée, citée par 17,4 % des internautes interrogés (Digital 2026).

Sur le terrain de l’attention, la partie se joue sur la durée d’engagement. TikTok capte 1 h 37 par jour en moyenne, YouTube 1 h 25, avec un avantage de YouTube en durée par visite à 14 min 29.

Les adultes alternent désormais entre 6,75 plateformes par mois. Cette fragmentation impose aux marques des plans médias multi-plateformes et des outils analytiques capables d’orchestrer l’optimisation en continu.

TikTok et YouTube : temps passé et valeur média

La hiérarchie des plateformes fluctue selon la métrique observée. TikTok concentre le temps quotidien, un atout pour les formats courts et les stratégies d’upper-funnel. YouTube, avec des sessions plus longues par visite, conserve un rôle clé pour les parcours éducatifs et de considération. L’arbitrage budgétaire dépend donc de l’objectif de campagne et de la qualité d’inventaire disponible.

Facebook et WhatsApp : volume vs préférence d’usage

Facebook reste la place de marché du reach massif, utile pour la couverture en phase de lancement ou pour adresser les audiences élargies. WhatsApp, plébiscitée en préférence, favorise des logiques conversationnelles et des services relationnels, y compris pour le support client et la qualification commerciale. Ces signaux poussent les équipes marketing à rapprocher contenu, CRM et service client.

France : marketing social des PME

En France, 85 % des adultes déclarent utiliser au moins un réseau social, avec une préférence pour Facebook à 60 % et Instagram à 45 % selon des données 2025. Côté entreprises, 68 % des TPE-PME utilisent les réseaux sociaux pour leur marketing, en progression de 10 % par rapport à 2024. Pour un dirigeant, la question n’est plus d’entrer sur les réseaux mais d’optimiser l’allocation entre canaux.

Repères plateformes : temps d’engagement à connaître

  • TikTok : 1 h 37 par jour en moyenne.
  • YouTube : 1 h 25 par jour et 14 min 29 par visite.
  • 6,75 plateformes consultées par mois par utilisateur adulte.
  • Publicité sociale : plus de 200 milliards de dollars investis en 2025.

Implication opérationnelle : calibrer les formats par plateforme et intégrer un pilotage de la pression publicitaire pour limiter la saturation des audiences.

La gestion de 6,75 plateformes par utilisateur crée une complexité d’orchestration. Les entreprises structurent leur monitoring autour d’outils spécialisés comme ceux de Meltwater pour suivre les tendances, capter des signaux faibles et mesurer l’impact par audience. Côté exécution, le découplage création média et activation payante permet d’ajuster le mix au fil des performances.

L'IA générative au centre des usages : adoption, budgets et productivité

Le rapport enregistre une bascule culturelle. Plus de 1 milliard de personnes utilisent des outils d’IA générative chaque mois. ChatGPT revendique près de 1 milliard d’utilisateurs actifs mensuels, signe d’une diffusion éclair depuis 2022. D’autres outils comme Gemini ou Midjourney installent un paysage d’outils complémentaires et spécialisés.

Les pratiques numériques élargissent, elles aussi, leur empreinte. 91,7 % des internautes regardent des vidéos en ligne chaque mois, 82 % jouent à des jeux vidéo, et plus de la moitié écoutent des podcasts chaque semaine. L’IA s’insère dans ces routines, de la recommandation de contenus à la production assistée, en passant par l’automatisation des réponses et l’analyse de données.

En France, l’adoption progresse dans les entreprises : 42 % des TPE-PME ont intégré l’IA en 2025, contre 28 % en 2024. Les cas d’usage prioritaires sont l’automatisation de tâches et l’analytique, avec un bénéfice immédiat pour la création de contenus marketing appuyée sur des assistants conversationnels.

Crédit d'impôt recherche : levier budgétaire pour l'IA

Les investissements sont soutenus par des incitations fiscales. Le crédit d’impôt recherche (CIR) a représenté 7 milliards d’euros d’aides en 2024, selon le Ministère de l’Économie. Pour les entreprises qui internalisent des briques IA, ce levier budgétaire peut sécuriser les projets pilotes, financer l’exploration des cas d’usage et structurer des preuves de concept avant industrialisation.

Citation de We Are Social : cap culturel franchi

Dans un communiqué du 16 octobre 2025, Nathan McDonald, co-fondateur de We Are Social, résume l’instant : « l'IA n'est plus une nouveauté, mais un pilier des usages numériques, avec une adoption qui dépasse les prévisions ». Cet état de fait nourrit les projections européennes où l’IA contribuerait à 15 % de la croissance du PIB projetée pour 2026.

Adoption de l'IA en France : accélération 2025

  • 42 % des TPE-PME ont intégré l’IA en 2025, contre 28 % en 2024.
  • Cas d’usage dominants : automatisation des tâches, analyse de données, contenus marketing.
  • Signal business : la maturité des usages justifie des formations internes et la définition de garde-fous éthiques.

On désigne par IA générative les modèles capables de produire du texte, des images, du son ou du code à partir de prompts. Les LLM alimentent les assistants de rédaction et de recherche. Les modèles de diffusion, eux, génèrent des images à partir de descriptions textuelles. En entreprise, ces technologies exigent un cadre d’usage, une politique de données et une gouvernance claire.

France : transformation numérique des TPE-PME et cap RGPD

L’industrialisation des usages numériques s’accompagne de contraintes de conformité et de sécurité. La diffusion de l’IA et des réseaux sociaux dans les parcours clients impose de revisiter les flux de données, les bases légales et les modalités de consentement.

La RGPD dans les pratiques marketing

La généralisation des plateformes sociales et des assistants d’IA doit s’inscrire dans le respect de la RGPD : gestion du consentement, minimisation des données, transparence des traitements, durées de conservation encadrées. En pratique, les équipes marketing, data et juridiques doivent co-concevoir les parcours, documenter les finalités et interroger la chaîne de sous-traitance.

Sécurité et réseaux sociaux : points de vigilance

L’intensification des usages sur les réseaux sociaux augmente mécaniquement les surfaces d’attaque et les risques d’ingénierie sociale. Les organisations doivent renforcer la sécurité des comptes officiels et sensibiliser les équipes aux bonnes pratiques pour contenir le risque usurpation et la fuite de données.

  • Bases légales : déterminer la finalité et la base appropriée pour chaque traitement.
  • Consentement : explicite, traçable et révocable pour la publicité ciblée.
  • Sous-traitants : clauses contractuelles et audits réguliers des prestataires.
  • Données sensibles : exclusion des jeux de données marketing et des prompts IA.
  • Conservation : politiques de purge adaptées aux cas d’usage et aux obligations.

L'attention comme rareté économique : allocation publicitaire et financement

Le rapport chiffre la pression concurrentielle sur le temps humain. L’internaute moyen consacre 16 % de ses heures éveillées à la consommation de contenus numériques. Dans le même mouvement, la publicité en ligne est appelée à atteindre 800 milliards de dollars en 2026 selon des projections concordantes, tandis que la publicité sociale pèse déjà plus de 200 milliards de dollars en 2025.

Pour les directions marketing et financières, la question n’est plus l’opportunité d’investir, mais l’allocation marginale des budgets. La fragmentation des usages et l’essor de l’IA imposent de rapprocher mesure incrémentale, brand lift et performance transactionnelle. Les entreprises qui outillent leur marketing d’IA, selon le Baromètre France Num 2025, constatent +12 % de chiffre d’affaires en moyenne, un signal fort pour l’adoption à l’échelle.

Publicité numérique 2026 : pression haussière sur les budgets

La concurrence entre plateformes et la montée des CPM accroissent le coût d’acquisition. L’IA peut y répondre par l’optimisation créative, le ciblage et l’automatisation des enchères. Encore faut-il maîtriser les risques de sur-segmentation et de dépendance aux algorithmes. Les organisations gagnantes seront celles qui combinent données propriétaires, création agile et gouvernance de l’expérimentation.

AMF : tours de table et dynamique des startups IA

Le financement suit l’usage. D’après l’AMF, les startups IA en France lèvent en moyenne 5 millions d’euros par tour en 2025, portées par des cas d’usage comme les chatbots personnalisés. Ce ticket moyen soutient la montée en gamme des produits et alimente la demande B2B pour des solutions prêtes à l’emploi.

Mesurer l’impact : indicateurs à suivre côté CFO et CMO

  • Coût marginal d’acquisition par canal vs taux de conversion incrémental.
  • Qualité d’engagement : profondeur des sessions et rétention post-clic.
  • Effet IA sur la productivité marketing : temps de cycle, throughput créatif.
  • Valeur vie client sur des cohortes exposées à des contenus personnalisés.

Capteurs d’attention : ce que disent les chiffres

  • Temps d’attention capté : 16 % des heures éveillées dédiées au numérique.
  • Publicité en ligne projetée : 800 milliards de dollars en 2026.
  • PME utilisant l’IA : +12 % de chiffre d’affaires en moyenne.

Lecture stratégique : l’arbitrage budgétaire doit intégrer l’élasticité de l’attention et la saturation publicitaire par audience.

Repères pour les dirigeants français en 2026

Digital 2026 confirme deux certitudes. D’abord, la connectivité de masse et la généralisation des réseaux sociaux imposent une stratégie omnicanale pilotée par la donnée. Ensuite, l’IA s’impose comme un accélérateur opérationnel, du marketing à l’analyse, avec des gains mesurables pour les entreprises qui l’intègrent méthodiquement.

Reste à concilier vitesse d’exécution et conformité. L’adoption outillée, adossée au CIR et cadrée par la RGPD, maximise la création de valeur tout en réduisant le risque. Les dirigeants disposent, avec ce rapport, d’un référentiel robuste pour prioriser leurs investissements et aligner leurs équipes sur un cap clair.

Les chiffres clés du numérique ne suffisent pas : leur valeur naît du choix des bons indicateurs et de la constance dans l’exécution.