Une PME bordelaise mise sur l'innovation en viticulture
Mo.del lève 1,5M€ pour développer un tunnel de protection innovant pour les cultures, face aux aléas climatiques.

Dans la métropole bordelaise, une PME veut transformer la protection des cultures à la racine. En misant sur un tunnel escamotable motorisé pour la vigne et, désormais, pour d’autres productions, Mo.del accélère son plan de financement. Objectif affirmé : soutenir la R&D, réduire les intrants, sécuriser les rendements et ouvrir de nouveaux débouchés, malgré un cycle viticole chahuté sur les plans climatique et économique.
Feuille de route financière 2025 : mo.del active un tour mixte avec sowefund
Mo.del prépare une levée de **1,5 million d’euros** afin de franchir un nouveau pallier industriel et d’étendre les cas d’usage de sa technologie. Environ **500 000 euros** doivent être collectés via une campagne d’investissement participatif sur **Sowefund**, avec un lancement prévu **le 1er octobre 2025**. Le solde sera recherché auprès d’investisseurs privés, dont des fonds déjà engagés dans la transition agricole.
La proposition adressée aux investisseurs, professionnels comme particuliers, repose sur une équation claire : renforcer la **R&D** pour adapter le Viti-Tunnel à d’autres cultures, améliorer la performance du produit et préparer la montée en cadence. L’entreprise, basée au Haillan, près de Bordeaux, cherchera aussi à accélérer ses déploiements pilotes, indispensables pour convaincre des exploitations de tailles et de typologies variées.
Ce financement suit une trajectoire déjà balisée. En **juin 2024**, Mo.del a sécurisé **2 millions d’euros** auprès de **Demeter** via le fonds **VitiRev Innovation** de **70 millions d’euros**, destiné à la transition écologique de la filière viticole. Cette opération a permis de passer d’une preuve de concept à une première industrialisation, avec des démonstrateurs en conditions réelles et une structuration des achats et de l’assemblage.
Paramètres clés de la levée 2025
Mo.del vise un montage financier équilibré, pensé pour limiter la dilution excessive tout en sécurisant une capacité d’investissement soutenue.
- Montant total recherché : 1,5 M€.
- Part en equity-crowdfunding : environ 500 k€ via Sowefund, lancement prévu le 1er octobre 2025.
- Utilisations principales : R&D d’adaptation multi-cultures, essais à plus grande échelle, optimisation industrielle.
- Approche investisseurs : continuité possible avec des acteurs de la transition agricole déjà mobilisés en 2024.
Pour un public d’investisseurs non spécialistes de l’agtech, Mo.del met en avant un double argument de marché. D’un côté, la viticulture cherche des solutions de protection plus résilientes face aux gels, pluies, grêles et maladies. De l’autre, les cultures spécialisées et le maraîchage montrent un besoin croissant de maîtrise des microclimats, avec des effets directs sur la régularité des volumes et la qualité.
Les campagnes d’equity-crowdfunding permettent d’accéder à des sociétés non cotées, avec un risque élevé mais un potentiel de performance différenciant. Trois points d’attention concrets : la précision de l’usage des fonds, le calendrier d’industrialisation présenté et la cohérence entre l’ambition commerciale et les moyens techniques et humains annoncés. Le suivi des jalons post-levée est essentiel pour apprécier l’exécution.
Une technologie de protection active pour la vigne, testée et industrialisée
Le **Viti-Tunnel** repose sur une **bâche escamotable motorisée** qui couvre à la demande les rangs de vigne. La logique est simple : agir vite, au bon moment, avec une enveloppe physique qui isole partiellement les ceps des intempéries et limite la propagation des maladies. Les systèmes d’ouverture et de fermeture s’adaptent au calendrier cultural et aux aléas météo, avec une mise en œuvre conçue pour rester compatible avec les travaux mécanisés.
Selon Mo.del, les essais menés sur **une douzaine de propriétés** ont montré un **effet net sur la pression des maladies** et une **réduction supérieure à 80 % de l’usage des pesticides** dans les parcelles équipées. Cette donnée, à manier avec prudence car dépendante du contexte agronomique, pointe néanmoins une tendance lourde : une protection physique pertinente peut être un levier puissant de baisse des intrants, particulièrement face aux maladies fongiques.
Les bénéfices associés ne se limitent pas aux traitements. La **grêle**, la **pluie au moment de la floraison** ou de la véraison, ainsi que les **coups de froid printaniers**, représentent autant d’événements pénalisants pour les volumes récoltés et la qualité. En apportant un filet de sécurité physique, la solution cherche à stabiliser les rendements et à fluidifier les itinéraires techniques, tout en réduisant le nombre de passages au champ.
Essais en vignobles : des retours d’expérience suivis
L’entreprise s’appuie sur des sites pilotes pour mesurer finement l’impact du Viti-Tunnel : évolution de la pression maladies, résilience face aux aléas, contraintes d’usage, interaction avec le travail du sol et la vendange. Ce suivi est décisif. Il consolide la crédibilité technique auprès des viticulteurs et nourrit le pipeline de R&D, notamment sur les matériaux, l’endurance des mécanismes et l’automatisation.
Au plan opérationnel, Mo.del, qui emploie **14 personnes**, a structuré une unité de production en location, en face de ses bureaux du Haillan. Ce choix, plus agile qu’une usine lourde, permet d’ajuster les séquences d’assemblage et d’accélérer les itérations produit. La construction d’un site industriel dédié est renvoyée à **2027**, une temporalité jugée plus réaliste sur le plan financier et commercial.
La création d’un microclimat protégé modifie l’équilibre thermique et hygrométrique de la plante. Les facteurs à monitorer : la vitesse de séchage du feuillage après pluie, l’évolution du risque botrytis, l’impact sur la vigueur et la maturation. Les protocoles d’ouverture et de fermeture, couplés à des capteurs simples, constituent des garde-fous essentiels pour éviter des effets indésirables.
Cadre public et signaux de marché : un terrain propice aux solutions de résilience
Le calendrier de Mo.del s’aligne avec des **dispositifs publics** qui favorisent la transition agricole. La **planification écologique 2024-2025** prévoit des soutiens ciblés à l’innovation et à l’adaptation des systèmes de production agricoles, sous forme d’appels à projets et d’enveloppes dédiées. Ces instruments financent la montée en maturité de technologies bas carbone et la réduction des intrants chimiques.
Autre signal notable : l’ouverture en **2025** d’un **fonds d’urgence de 9 millions d’euros** pour les jeunes installés en viticulture, destiné aux exploitants de **moins de 40 ans** entrés entre 2020 et 2024 et ayant enregistré des pertes significatives à la suite d’aléas. L’annonce, relayée par la **préfecture de Vaucluse**, illustre la volonté de soutenir le renouvellement des générations et la résilience des exploitations (préfecture de Vaucluse, mai 2025).
En **Gironde**, une **charte d’engagements** a été actée **en avril 2025** entre l’État et les entreprises viticoles. Son objectif : promouvoir des trajectoires d’amélioration continue, notamment sur la réduction de l’empreinte environnementale et la prévention des risques sanitaires. Ce cadre est cohérent avec les orientations nationales et européennes, et il crée un environnement de marché plus réceptif à des solutions de protection en rupture.
Gironde : la charte 2025 comme accélérateur de bonnes pratiques
La charte girondine incite les entreprises à intégrer des innovations limitant l’usage des produits phytosanitaires, à renforcer la traçabilité et à structurer des engagements mesurables. Pour les technologies de protection physique, le message est clair : elles peuvent devenir un pilier opérationnel, au même titre que les leviers agronomiques et la sélection variétale.
Données publiques à retenir pour 2024-2025
Plusieurs signaux convergent pour structurer l’investissement et l’adoption d’innovations agricoles.
- Planification écologique 2024-2025 : dispositifs de financement dédiés à l’agriculture et à l’alimentation, avec un focus innovation et transition bas carbone (Ministère de l’Agriculture, 2024-2025).
- Fonds d’urgence 2025 pour jeunes installés en viticulture : enveloppe nationale de 9 M€, pertes éligibles liées à des aléas de 2020 à 2024 (préfecture de Vaucluse, 2025).
- Charte Gironde 2025 : cadre d’engagements entre l’État et les entreprises viticoles, encourageant l’innovation responsable et la réduction des intrants.
Au-delà des textes, la conjoncture sectorielle renforce la pression à agir. La **surproduction** sur certains bassins, notamment **Bordeaux** et **Cognac**, combinée à l’irrégularité climatique, fragilise la rentabilité d’une partie des domaines. Les outils de couverture physique, s’ils prouvent leur efficacité opératoire et économique, peuvent devenir des amortisseurs de volatilité.
La Politique agricole commune pousse à une baisse marquée des produits phytosanitaires à l’horizon 2030. Les technologies de biocontrôle, la sélection variétale et les protections physiques, combinées de façon cohérente, offrent un éventail d’options complémentaires. Pour les exploitations, l’enjeu devient la construction d’un mix technique adapté au terroir et au modèle de commercialisation.
Diversification engagée : maraîchage, arboriculture et horticulture en ligne de mire
Mo.del ne se limite plus à la vigne. L’entreprise adapte son tunnel escamotable à des cultures sensibles aux aléas et à la pression fongique, comme les **framboises**, les **prunes** ou les **kiwis**. La demande émane de producteurs à la recherche de solutions de protection saisonnières, facilement pilotables, évitant l’enfermement permanent des cultures et l’investissement lourd de serres fixes.
Les axes de R&D portent sur l’ajustement des cinématiques d’ouverture, la résistance des bâches aux agressions mécaniques répétées, ainsi que la ventilation sous tunnel afin d’éviter les phénomènes de condensation. L’entreprise vise des kits modulaires, capables de s’intégrer à différents systèmes de plantation, en planches ou en rangs, avec un minimum d’adaptation sur site.
Andros : stratégie et résultats
Parmi les demandes adressées à Mo.del figure une collaboration avec **Andros**, qui exploite une usine en Corrèze, pour **bâcher des plantations de framboises**. L’enjeu opérationnel est double : mieux protéger les fruits des épisodes de pluie et de grêle, et lisser la qualité à l’approche des périodes de transformation. Ces tests servent de levier d’apprentissage pour calibrer la solution hors viticulture.
Au-delà des fruits rouges, des **horticulteurs** s’intéressent à ces couvertures temporaires, par exemple pour le **muguet**, particulièrement vulnérable aux gels printaniers. L’objectif reste identique : sécuriser la phase critique du cycle, sans basculer vers des structures permanentes plus coûteuses et plus rigides, et en gardant une compatibilité avec le matériel de culture existant.
- Maraîchage : cultures fraîches à forte valeur, sensibles aux épisodes climatiques courts et intenses.
- Arboriculture : fruits à noyaux ou à pépins, besoins saisonniers de protection ciblée.
- Horticulture : floriculture de printemps, sécurisation d’un calendrier de floraison étroit.
Ce mouvement de diversification constitue une voie de croissance naturelle. Il mutualise la R&D, amortit le risque de dépendance à une seule filière et ouvre des relais commerciaux en France et en Europe. Surtout, il élargit la base d’essais, indispensable pour améliorer les performances en conditions réelles et affiner les protocoles d’utilisation selon les productions.
En cultures maraîchères, la vitesse d’intervention et la qualité de la ventilation sont déterminantes pour éviter les coups de chaleur et la condensation. En arboriculture, la cinématique doit composer avec les volumes végétatifs et la tenue au vent. En horticulture, la fenêtre d’usage est courte mais exige une grande fiabilité au moment critique, souvent avant la commercialisation.
Cap industriel et organisation : des arbitrages pour tenir la trajectoire
Mo.del a renoncé, à ce stade, à la construction immédiate d’une usine. Le **projet est reporté à 2027**, le temps de densifier les références, stabiliser les chaînes d’approvisionnement et absorber les premiers déploiements commerciaux. À la place, l’entreprise a **investi dans un local de production en location**, situé juste en face de ses bureaux du Haillan. Cette configuration permet une boucle courte entre conception, tests et assemblage.
Le choix est pragmatique dans un contexte d’incertitude sectorielle. Il évite de surdimensionner l’outil industriel avant que le carnet de commandes ne soit suffisamment prévisible. Il facilite aussi la montée en compétences de l’équipe sur des processus reproductibles, une condition clé pour tenir la qualité dans les séries.
Industrialisation progressive et standardisation
La priorité porte sur la **standardisation des composants**, l’optimisation des temps d’assemblage et la création d’une documentation d’installation lisible pour les partenaires sur le terrain. Le recours à des modules répétables, compatibles avec différentes parcelles et architectures de rangs, constitue un atout compétitif. Il permet d’accélérer les mises en service et de réduire les coûts de formation.
Mo.del vise, à court terme, un **déploiement sur 1 000 hectares de vignes**. Atteindre ce seuil suppose une stratégie de distribution robuste, avec des partenaires régionaux capables d’assurer la pose, la maintenance et le service après-vente, ainsi qu’un pilotage serré des délais de livraison. C’est à ces conditions que la solution peut franchir le cap du prototype et rejoindre le quotidien des exploitations.
À l’export, les cibles évidentes restent l’**Italie**, l’**Espagne** et l’**Allemagne**, où les viticulteurs affrontent des stress climatiques comparables et une pression croissante pour réduire l’usage des intrants. Le succès dépendra de la capacité à démontrer, terroir par terroir, un gain agronomique et économique net, compatible avec les contraintes locales de mécanisation et de main-d’œuvre.
Impacts économiques et environnementaux : un effet levier recherché
Les retours terrain évoqués par Mo.del, notamment la **baisse de plus de 80 % des pesticides** dans les parcelles équipées, s’alignent avec la trajectoire européenne de réduction des phytosanitaires. Si l’ampleur exacte de la baisse dépend du contexte, l’intérêt économique est tangible : moins de traitements, moins de carburant pour les passages, une exposition plus faible aux pertes liées aux pluies intenses ou à la grêle, et une disponibilité de la main-d’œuvre mieux planifiée.
Sur le plan financier, la société a réalisé depuis 2024 un **chiffre d’affaires de 400 000 euros**. Ce niveau reste celui d’une phase d’amorçage, mais il valide une première capacité à monétiser la technologie et à convertir des essais en commandes. La levée de fonds 2025 doit permettre de franchir une étape structurante, en consolidant la gamme, en élargissant les cultures adressées et en intensifiant l’industrialisation.
Pour les exploitants, la question centrale reste le **retour sur investissement**. Trois leviers soutiennent l’équation : la réduction des interventions et des intrants, l’atténuation des pertes lors d’événements climatiques et l’amélioration potentielle de la qualité commerciale. La récurrence des aléas est un élément déterminant : plus les épisodes intenses se multiplient, plus l’intérêt d’une protection activable rapidement devient évident.
Vitirev, demeter et l’effet d’entraînement sur l’écosystème
La participation de **Demeter** via **VitiRev Innovation** a servi de catalyseur. Elle a renforcé la crédibilité financière de Mo.del et facilité le passage d’une approche artisanale à une **industrialisation organisée**. Dans un secteur où les cycles d’adoption sont longs, la présence d’un fonds spécialisé, doté d’une lecture fine des contraintes viticoles, pèse sur les décisions d’investissement des autres acteurs.
Par extension, les clients finaux bénéficient d’une meilleure visibilité sur la viabilité du fournisseur et sa capacité à tenir les engagements de service. Ce point est décisif pour des exploitations qui planifient leurs équipements à l’échelle de plusieurs campagnes, avec des budgets serrés, et qui ne peuvent se permettre des arrêts prolongés en période sensible.
Repères réglementaires essentiels pour la protection physique
Les dispositifs comme le Viti-Tunnel s’inscrivent dans un cadre réglementaire favorable, à condition de respecter certaines exigences.
- Compatibilité environnementale : alignement avec les objectifs de réduction des intrants et de limitation des ruissellements.
- Intégration aux itinéraires techniques : absence d’entrave aux passages mécaniques, respect des plans de traitement et des travaux en vert.
- Sécurité et maintenance : protocoles d’usage, vérifications périodiques, maîtrise des risques en conditions de vent fort ou d’orage.
Du point de vue des politiques publiques, l’intérêt d’une protection physique tient à son **effet multiplicateur**. En réduisant les intrants, elle diminue les coûts, le bilan carbone des interventions et l’exposition réglementaire. En limitant les pertes, elle stabilise le **compte d’exploitation**, un enjeu majeur dans un contexte de prix de vente volatils et de concurrence internationale.
Enfin, la dimension **sociétale** n’est pas anecdotique. Les consommateurs, comme les distributeurs, poussent aux baisses d’intrants et à des démarches agroécologiques lisibles. Pour les appellations, la capacité à afficher des trajectoires mesurables de réduction des traitements devient un facteur de réputation et d’accès aux marchés, notamment à l’export.
L’histoire et le concept : mo.del, du prototype au déploiement
Fondée en **2016**, Mo.del s’est spécialisée dans les systèmes de protection **escamotables** appliqués d’abord à la **vigne**. La société a d’emblée misé sur une approche produit centrée sur l’usage : un dispositif robuste, simple à déclencher, et capable de s’intégrer sans bouleverser les pratiques. L’objectif n’était pas de substituer des serres, mais de proposer une **solution activable** qui suit les besoins de la plante et les contraintes de l’exploitation.
Les premières années ont été consacrées à la **mise au point mécanique** et aux essais parcelle par parcelle. En 2024, l’entrée d’investisseurs spécialisés a changé d’échelle l’ambition : structuration de la production, codification des process, renforcement de l’équipe et élargissement des cas d’usage. La levée 2025 ajoute une dimension communautaire, en associant des épargnants à la construction d’un segment technologique en pleine structuration.
Le concept viti-tunnel et ses piliers techniques
Le Viti-Tunnel se déploie au-dessus des rangs avec une **bâche motorisée**. Les piliers techniques concernent la **cinématique** d’ouverture, la **résistance des matériaux**, la **facilité de maintenance** et l’intégration à l’exploitation. La promesse : protéger au bon moment, puis disparaître pour laisser la parcelle fonctionner à l’air libre. C’est l’opposé d’une serre permanente, plus contraignante et plus coûteuse.
Les itérations récentes portent sur la durabilité des pièces exposées, le contrôle de la tension de bâche et l’interface de pilotage. La mise à l’échelle passe par un réseau de partenaires formés à l’installation et à l’entretien, afin de maintenir la fiabilité quand les volumes montent, étape après étape.
Un écosystème aligné : marchés, politiques publiques et finance d’impact
Le positionnement de Mo.del se situe à la jonction de trois dynamiques. D’abord, un **marché agricole** qui cherche à rendre ses performances moins dépendantes des aléas climatiques. Ensuite, des **politiques publiques** qui poussent à l’innovation et à la diminution des intrants. Enfin, une **finance d’impact** qui cible les solutions mesurables, capables de concilier résilience économique et gain environnemental.
Dans ce cadre, la campagne **Sowefund** joue un rôle de démultiplicateur. Elle doit fédérer une communauté d’investisseurs autour d’une proposition technique précise et d’un plan d’exécution lisible. Elle sert aussi de signal aux distributeurs et aux partenaires de la filière, en attestant de la capacité de l’entreprise à financer ses ambitions et à tenir le tempo industriel.
Le point d’équilibre viendra de la **preuve d’usage** sur plusieurs cultures, dans des zones climatiques variées, et sur des exploitations de tailles différentes. Si ces preuves s’accumulent, l’effet d’entraînement pourrait être rapide, notamment dans les bassins où la pression réglementaire et sociétale sur les phytosanitaires est la plus forte.
Ce que la levée 2025 dit de la transformation des protections de cultures
La trajectoire de Mo.del illustre une mutation de fond : la protection des cultures s’oriente vers des solutions **activables**, pilotées par l’usage, capables de réduire les intrants tout en sécurisant les volumes. La viticulture, en première ligne, sert de laboratoire. Le maraîchage, l’arboriculture et l’horticulture apportent, eux, des cas d’école qui enrichissent la technologie.
Si l’exécution suit le plan annoncé, la levée **1,5 M€** devrait consolider l’industrialisation et accélérer la diversification. Les dispositifs publics de 2024-2025, notamment la planification écologique et les appuis conjoncturels à la viticulture, constituent un socle d’appui dont l’entreprise tire parti avec méthode (Ministère de l’Agriculture, 2024-2025). Reste à convertir cette fenêtre d’opportunité en références pérennes, visibles sur plusieurs campagnes et plusieurs bassins.
En articulant innovation technique, financement mixte et ancrage sectoriel, Mo.del tente de transformer une contrainte récurrente de la production agricole en avantage compétitif mesurable, au service d’exploitations plus résilientes.