À Loudéac, le Groupe Elauris officialise un virage solaire avec l’intégration de Voltino finalisée le 1er août 2025. L’entreprise morbihannaise, experte du photovoltaïque et du stockage d’énergie, devient la brique de spécialité solaire du groupe. Avec 100 collaborateurs et une prévision de 13 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, Elauris consolide sa présence dans les énergies renouvelables et la filière IRVE.

1er août 2025 : Voltino rejoint le Groupe Elauris

Le Groupe Elauris, basé à Loudéac dans les Côtes-d’Armor, a acquis la société Voltino, implantée à Saint-Jean-Brévelay. Fondée en 2021, Voltino compte 7 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 400 000 euros en 2024. L’opération, finalisée le 1er août 2025, place Voltino au cœur de la stratégie solaire d’Elauris, dont les activités historiques couvrent l’électricité et l’automatisme industriels en Bretagne.

Elauris prévoit un chiffre d’affaires 2025 de 13 millions d’euros. L’ajout de Voltino répond à un double objectif : accélérer la montée en puissance sur le photovoltaïque et capitaliser sur les synergies avec les métiers existants, notamment les installations électriques industrielles, le traitement d’eau et la méthanisation.

Chiffres structurants du rapprochement

Points clés confirmés par les sociétés :

  • Date de finalisation : 1er août 2025
  • Siège d’Elauris : Loudéac, Côtes-d’Armor
  • Site de Voltino : Saint-Jean-Brévelay, Morbihan
  • Effectifs : Elauris 100 collaborateurs, Voltino 7 salariés
  • Chiffres d’affaires : Voltino 400 000 euros en 2024, Elauris 13 millions d’euros prévus en 2025
  • Métiers ciblés : photovoltaïque, stockage, IRVE, électricité et automatisme industriels
Métriques Valeur Évolution
Groupe Elauris – Prévision de chiffre d’affaires 2025 13 M€ n.c.
Groupe Elauris – Effectifs 2025 100 collaborateurs n.c.
Voltino – Chiffre d’affaires 2024 400 000 € n.c.
Voltino – Effectifs 7 salariés n.c.
Parc solaire en France – Puissance installée au 31 mars 2025 26,8 GW +1,4 GW au T1 2025
Raccordements T1 2025 vs T1 2024 1,4 GW vs 1,1 GW +0,3 GW
Production solaire T1 2025 5,4 TWh +40 % vs T1 2024
Part de la production solaire dans la consommation électrique 3,8 % hors autoconsommation n.c.

Voltino, entité référente photovoltaïque : organisation et flux d’affaires

Voltino devient l’entité de référence pour les compétences photovoltaïques au sein du groupe. À ce titre, les autres sociétés d’Elauris qui évoluent en électricité industrielle et en automatisme feront remonter leurs opportunités solaires vers Voltino pour centraliser l’étude, le chiffrage, l’installation et l’optimisation des équipements, y compris le stockage d’énergie.

Voltino : stratégie et montée en puissance

Créée en 2021 par Julien Forest, Voltino a d’abord adressé une clientèle de particuliers avant d’élargir ses interventions. Intégrée dans un groupe de 100 collaborateurs, l’entreprise va s’appuyer sur la force commerciale d’Elauris pour adresser davantage le tertiaire et l’industriel. L’objectif affiché est clair : industrialiser la réponse technique et commerciale sur des projets photovoltaïques de taille professionnelle, avec un processus maîtrisé du dimensionnement à la mise en service.

Segi2a, SBAI, Geffelec ESP Industrie et OIE : périmètre et transfert des dossiers

Les entités Segi2a, SBAI, Geffelec ESP Industrie et OIE continueront de piloter leurs cœurs de métier en électricité et automatisme, tout en réorientant leurs dossiers solaires vers Voltino. Cette coordination interne a deux effets recherchés : éviter la sous-traitance et renforcer l’efficience opérationnelle par la spécialisation. La standardisation des études et de la pose améliore la qualité, réduit les délais et concentre l’expertise réglementaire au même endroit.

Les entités historiques identifient les besoins chez leurs clients industriels et tertiaires puis transmettent les dossiers à Voltino, qui pilote l’étude, le chiffrage et l’installation. L’optimisation post-mise en service est assurée par Voltino, notamment pour le couplage avec le stockage et l’IRVE lorsque pertinent.

Synergies techniques et IRVE : effets industriels immédiats

Deux axes sont mis en avant par Alain Rougier, dirigeant du Groupe Elauris. D’une part, le savoir-faire : Voltino apporte une expérience de marché et un socle technique adaptés aux projets photovoltaïques et aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques (IRVE). D’autre part, la complémentarité sectorielle : l’association des équipements solaires avec le traitement d’eau et la méthanisation permet d’aligner production d’énergie, pilotage des consommations et autonomie des sites industriels.

Savoir-faire et conformité réglementaire

Les projets photovoltaïques et IRVE nécessitent une lecture fine des contraintes de site, des schémas de raccordement et des règles de mise en sécurité. L’intégration de Voltino formalise ce capital réglementaire au sein d’Elauris. Le groupe ambitionne de traiter plus de dossiers en interne, de fiabiliser l’exécution et de proposer aux clients industriels des architectures énergétiques cohérentes avec leurs process.

Traitement d’eau et méthanisation : couplage avec le solaire

Elauris relève que les équipements solaires s’insèrent de plus en plus dans des installations de traitement d’eau et des unités de méthanisation. L’arrêt de la sous-traitance sur ces volets est présenté comme un gain de maîtrise technique et de délais. En aval, l’optimisation opérationnelle capitalise sur la mesure des flux et la flexibilité apportée par le stockage, ce qui facilite l’adéquation production-consommation au fil de la journée.

Pour les sites dotés de flottes, coupler IRVE et photovoltaïque peut accélérer les gains énergétiques. Points d’attention : dimensionnement de l’infrastructure de recharge, gestion de la simultanéité, interaction avec le stockage et la supervision énergétique, et articulation avec les calendriers d’exploitation du site.

Marché photovoltaïque français : trajectoire 2025 et place de l’autoconsommation

Le marché français du solaire poursuit une dynamique solide. Au 31 mars 2025, la puissance du parc atteint 26,8 GW.

Au premier trimestre 2025, 1,4 GW ont été raccordés, contre 1,1 GW sur la même période en 2024. Sur le trimestre, la production solaire s’élève à 5,4 TWh, en hausse de 40 % et représente 3,8 % de la consommation électrique hors autoconsommation (données issues du tableau de bord national T1 2025).

Le poids des énergies renouvelables dans l’économie française continue de progresser. Les Chiffres clés des énergies renouvelables 2024 publiés en mars 2025 par le SDES indiquent qu’en 2023 elles couvrent 15,4 % de la consommation d’énergie primaire, confirmant une tendance haussière sur la durée (publication SDES, mars 2025).

Autoconsommation collective : levier B2B en Bretagne

L’autoconsommation collective s’affirme comme un mécanisme pertinent pour des sites industriels voisins ou des parcs d’activités. Julien Forest souligne la possibilité, pour une entreprise productrice, de revendre localement une part de l’électricité produite à d’autres entreprises ou à des habitants. Pour Elauris et Voltino, la proximité géographique des clients en Bretagne peut faciliter la mise en place de ces schémas, avec des gains sur la facture d’électricité et une meilleure visibilité sur l’usage de la production.

Compétitivité et maîtrise du coût de l’électricité

Malgré une instabilité réglementaire évoquée pour 2024 et 2025, le solaire reste jugé pertinent pour l’industrie. La combinaison de la production in situ, de la réduction du coût unitaire de l’électricité et des options de stockage renforce l’intérêt du photovoltaïque dans les secteurs électro-intensifs et pour les process qui peuvent lisser leur courbe de charge.

La mise en place suppose de définir un périmètre, d’identifier les participants et d’organiser la répartition de l’énergie produite. L’intérêt économique dépend du profil de consommation des sites et de la capacité à synchroniser production solaire et usages, éventuellement avec du stockage pour lisser les pointes.

Gouvernance commerciale d’Elauris : montée en charge 2024-2025

Constitué à partir de 2020, le Groupe Elauris s’est déployé sur les quatre départements bretons. L’année 2024 marque une phase de consolidation commerciale avec le recrutement de Joël Mary pour le développement. En 2025, le renfort d’un commercial dédié au groupe amplifie cette dynamique, et trois des quatre sociétés d’Elauris devraient battre leur record de chiffre d’affaires sur l’exercice.

Le cœur d’activité demeure l’électricité et l’automatisme industriels. Dans le portefeuille, l’agroalimentaire pèse 50 à 60 %, tandis que le traitement d’eau et la méthanisation représentent chacun environ 15 %.

La décision de faire de Voltino l’entité référente en photovoltaïque s’inscrit dans la préparation de synergies commerciales et techniques. Un article publié par Le Télégramme le 3 février 2025 évoque la volonté d’Elauris de développer sa filière photovoltaïque et les bornes de recharge électriques, une orientation confortée par l’acquisition.

Répartition de l’activité : jalons 2025

Structure d’activité communiquée par le groupe :

  • Agroalimentaire : 50 à 60 %
  • Traitement d’eau : environ 15 %
  • Méthanisation : environ 15 %
  • Photovoltaïque et IRVE : en montée en puissance via Voltino

Voltino et l’élargissement au B2B

Initialement tournée vers les particuliers, Voltino va bénéficier du réseau commercial d’Elauris pour pénétrer plus durablement le B2B. Cela inclut l’industrialisation des réponses à appels d’offres, l’intégration de solutions de stockage et la préparation d’offres incluant l’autoconsommation simple ou collective. L’appui des sociétés du groupe permettra d’augmenter la cadence d’exécution sur des sites complexes, avec une chaîne de valeur internalisée.

Vuelto : illustration sectorielle

Des acteurs similaires accélèrent dans le solaire, l’assainissement et la méthanisation, à l’image de Vuelto évoqué dans la presse économique. Cette dynamique témoigne de la vitalité du secteur, y compris en Bretagne, où la combinaison entre énergie et procédés industriels gagne en pertinence.

Cadre réglementaire et aides : effets sur l’investissement des entreprises

Entre 2019 et 2023, la filière solaire a connu une croissance à deux chiffres. Le secteur a toutefois observé un ralentissement en 2024-2025 du fait d’une instabilité réglementaire.

Ce contexte favorise l’attentisme d’une partie des investisseurs. Les fondamentaux restent néanmoins favorables à l’industrie, avec des coûts maîtrisés et la possibilité de sécuriser une part de l’électricité consommée via des installations en propre.

Le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle rappelle l’existence d’aides pour l’installation de panneaux solaires. Certaines subventions visent les panneaux photovoltaïques et thermiques, et des dispositifs comme MaPrimeRénov' ou des crédits d’impôt peuvent être mobilisés selon les configurations et les publics éligibles. Par ailleurs, des portails nationaux relayés par différentes préfectures mettent en avant les politiques publiques de développement des énergies renouvelables et les ressources à disposition des porteurs de projets.

Trois chantiers à sécuriser : l’étude technique détaillée du site, la cohérence économique selon le profil de consommation et la conformité réglementaire. Ces étapes conditionnent l’accès aux aides et la réussite opérationnelle du projet, notamment lorsque stockage et IRVE s’ajoutent au périmètre.

Pourquoi internaliser plutôt que sous-traiter

Avantages propres à la stratégie d’Elauris :

  • Maîtrise du cycle de projet : étude, chiffrage, installation, optimisation pilotés en interne
  • Capitalisation sur les expertises : réglementation, IRVE, traitement d’eau, méthanisation
  • Réduction des risques d’interface : un interlocuteur responsable de bout en bout
  • Time-to-market amélioré

L’histoire et le positionnement d’Elauris : de l’industrie à l’énergie

Édifié à partir de 2020, Elauris a agrégé des sociétés spécialisées sur les quatre départements bretons. Son ADN industriel et son ancrage régional l’ont conduit à accompagner des sites de production et des installations techniques dans l’agroalimentaire, le traitement d’eau et la méthanisation. Le passage à l’échelle dans les énergies renouvelables s’est amorcé avec la création d’une filière solaire renforcée par Voltino, tout en maintenant un haut niveau de maîtrise en électricité et automatisme.

Le choix d’un modèle intégré permet d’aligner l’investissement commercial, la compétence technique et la connaissance des environnements industriels. Cette cohérence est au cœur de la promesse faite aux sites bretons : un accompagnement de proximité et des solutions dimensionnées selon les contraintes énergétiques et opérationnelles spécifiques.

Qui est Voltino : spécialisation photovoltaïque et stockage

Voltino se concentre sur la conception et l’installation de systèmes photovoltaïques, avec un volet stockage pour améliorer l’autoconsommation et lisser la production. Son fondateur, Julien Forest, ingénieur de formation, a complété son parcours par des CAP d’électricien et de couvreur après la création de l’entreprise en 2021. Ce profil hybride technique et entrepreneurial est au cœur de la proposition de valeur de Voltino et motive sa désignation comme pôle d’expertise solaire d’Elauris.

Au-delà du coût de l’énergie, le couple PV plus stockage permet d’améliorer le facteur d’autoconsommation, de décaler une partie de l’usage en période de pointe et d’augmenter la résilience énergétique des sites sensibles.

Intégration régionale : leviers dans l’agroalimentaire et les procédés

En Bretagne, l’agroalimentaire constitue un champ d’application majeur. L’intégration d’équipements solaires sur des sites de transformation ou de conditionnement peut contribuer à réduire les coûts énergétiques et à accélérer la transition écologique.

Les interfaces avec le traitement d’eau et la méthanisation sont particulièrement stratégiques pour des sites à haute intensité énergétique. C’est sur ce terrain que la combinaison des expertises internes d’Elauris, dopée par Voltino, prend tout son sens.

La montée en charge opérationnelle doit bénéficier d’une base régionale dense, qui facilite la maintenance, la conduite des travaux et le suivi de performance. L’effet de proximité est aussi un catalyseur pour l’autoconsommation collective, où les périmètres locaux jouent un rôle central dans la structuration des projets et la recherche de valeur partagée entre entreprises.

Économie d’échelle et structuration des offres

La coordination groupe via Voltino favorise la mutualisation des achats, l’industrialisation des études et la montée en compétence continue des équipes. Les retours d’expérience se répercutent rapidement dans les futures offres, améliorant l’efficacité opérationnelle et la qualité d’exécution. Dans des secteurs où les appels d’offres requièrent une réactivité élevée, cette organisation interne peut faire la différence.

Ce que change l’acquisition pour le marché local

L’intégration de Voltino repositionne Elauris comme un acteur intégré des énergies renouvelables sur le territoire breton. Les clients industriels disposent désormais d’un guichet unique pour les projets combinant électricité, automatisme, photovoltaïque, stockage et IRVE. Pour les collectivités d’entreprises comme les zones d’activités, la montée en puissance des solutions d’autoconsommation collective ouvre une voie supplémentaire pour maîtriser les coûts et fiabiliser l’approvisionnement.

Au plan national, les chiffres du premier trimestre 2025 confirment la robustesse du marché solaire, malgré des à-coups réglementaires. Cet environnement porte une lecture pragmatique : les projets techniquement solides, articulés avec les bons leviers d’aides, continuent de se déployer.

Avec Voltino, Elauris consolide un modèle industriel qui marie maîtrise technique, proximité et spécialisation solaire, un triptyque appelé à peser dans la trajectoire énergétique des sites bretons.