À Toulouse, Certificall consolide sa trajectoire avec une nouvelle rampe de financement. Le 20 octobre 2025, la start-up fondée en 2022 annonce une levée de 1 million d’euros pour doper sa plateforme de certification de photos et vidéos, un outil conçu pour rendre l’altération numérique visible et juridiquement traçable. Objectif affiché : sécuriser la preuve visuelle à l’ère des deepfakes et des sinistres litigieux.

Tour de table confirmé : 1 million d’euros pour sécuriser la preuve visuelle

Certificall boucle un tour de table de 1 million d’euros aux côtés de TomCat, de Groupama et d’InsurAngels. L’opération, annoncée le 20 octobre 2025, intervient après un premier financement de 400 000 euros en 2024. Ce nouveau ticket doit financer en priorité le recrutement de trois développeurs et l’intégration de briques d’IA d’extraction d’informations à partir d’images et de vidéos.

La start-up positionne ainsi sa solution au cœur du traitement probatoire des flux visuels. Le segment visé est clair : réduire les litiges, accélérer les contrôles et apporter des garanties de conformité aux équipes métiers des assureurs, des acteurs du BTP, de l’immobilier et du transport. La société revendique une stratégie pan-européenne en s’adossant à la conformité eIDAS, ce qui lui ouvre la reconnaissance juridique des certificats dans les États membres.

Le positionnement en amorçage est assumé, avec une lecture orientée exécution commerciale et montée en robustesse technique. La jeune pousse toulousaine capitalise sur un contexte de fraude numérique croissante, en particulier dans l’assurance, pour accélérer son adoption. L’ambition est de bloquer la fraude à la source via des preuves visuelles infalsifiables et horodatées de manière qualifiée.

Paramètres clés de la levée

Montant total : 1 million d’euros, annoncé le 20 octobre 2025. Investisseurs : TomCat, Groupama, InsurAngels. Utilisations prévues : embauches ciblées et fonctionnalités IA d’extraction d’informations multimédias. Conformité au règlement eIDAS en appui du déploiement européen.

Une technologie SaaS conforme eIDAS pour authentifier photos et vidéos

Le cœur de produit de Certificall est une plateforme SaaS qui encapsule chaque photo ou vidéo dans un flux de vérification et de certification. Trois piliers se détachent :

  • Géolocalisation vérifiée des prises de vue sur mobile ou web.
  • Horodatage qualifié, garant de l’antériorité et de l’intégrité du média.
  • Certificat infalsifiable adossé au cadre de confiance de l’UE.

Le règlement eIDAS, adopté en 2014 et actualisé en 2023, donne un cadre juridique commun aux identités électroniques et aux services de confiance dans l’UE. Cette charpente rend les éléments émis par Certificall opposables et recevables en justice dans les États membres, au même titre que d’autres services de confiance reconnus. La logique opérationnelle est simple : si l’intégrité est garantie et si l’horodatage est qualifié, la contestation ultérieure devient plus difficile.

Guillaume Laurent, directeur général et cofondateur, résume l’enjeu : « Avec l’IA générative, il est devenu très facile de falsifier une photo ou une vidéo ». La couche logicielle répond à cette réalité en détectant les manipulations et en fournissant des éléments permettant d’établir la bonne foi des utilisateurs, une dimension décisive en cas de contrôle d’un sinistre ou d’un litige contractuel.

Un service de confiance, au sens d’eIDAS, vise à produire des effets juridiques standardisés au sein de l’UE. Sont notamment concernés la signature électronique, le cachet électronique, l’horodatage, l’archivage électronique et les certificats d’authentification de site. L’intérêt pour la preuve visuelle : chaîner intégrité, datation et traçabilité pour rendre une altération détectable et juridiquement qualifiée.

Bon à savoir : horodatage qualifié et recevabilité

L’horodatage dit qualifié démontre que des données existaient à un instant précis et qu’elles n’ont pas été modifiées depuis. Dans le cadre probatoire, cela réduit l’aléa contentieux et clarifie la charge de la preuve. La valeur ajoutée se mesure en audits et en délais de traitement, notamment en assurance et en BTP.

Assurance, BTP, immobilier, transports : cas d’usage à forte valeur probatoire

Certificall déploie sa technologie là où la photo et la vidéo ont des conséquences économiques immédiates. En assurance, c’est la phase de pré-constat et de dossier de sinistre qui se renforce.

Dans le BTP, l’enjeu est la traçabilité des chantiers et la preuve d’exécution. Dans l’immobilier, la sécurisation des états des lieux limite les litiges. Dans les transports, l’outil permet d’attester de la bonne exécution d’opérations et d’éviter les risques de réclamation ultérieure.

Les acteurs du secteur ont tout intérêt à disposer d’un média scellé et daté. La référence chiffrée est connue : la fraude à l’assurance en France est estimée à environ 2,5 milliards d’euros par an pour 2024, ce qui en fait un gisement prioritaire de gains opérationnels et d’économie de risques. L’acceptation européenne des certificats apporte une couche de robustesse pour les groupes déployés dans plusieurs pays.

Groupama : prévention de la fraude et productivité des dossiers

Parmi les clients mentionnés figure Groupama. L’intérêt pour ce type d’outil est double.

Premièrement, réduire la fraude à la source en exigeant des contenus certifiés dès la déclaration. Deuxièmement, fluidifier les circuits d’instruction en diminuant les vérifications manuelles. La capacité à extraire automatiquement des données d’une photo ou d’une vidéo est appelée à renforcer ces gains en 2026.

Eiffage Energies : traçabilité des interventions et levée d’ambiguïtés

Côté BTP et services techniques, Eiffage Energies est cité parmi les utilisateurs. Les bénéfices attendus portent sur la preuve d’exécution, la conformité des opérations et la maîtrise des litiges de fin de chantier. La certification visuelle permet de dater et géolocaliser une intervention, de relier le média à un dossier, puis de sécuriser son intégrité pour un usage ultérieur en audit ou en contentieux.

Forcer la prise de vue dans un environnement contrôlé limite les contenus importés depuis des sources externes ou retouchées. La capture native garantit le chemin technique du fichier, enrichi de métadonnées sécurisées et d’un horodatage qualifié. Résultat : les montages deviennent détectables, la manipulation postérieure devient probablement coûteuse et l’arbitrage des dossiers s’accélère.

Indicateurs clés et trajectoire commerciale

Certificall revendique une base de 200 000 utilisateurs pour 156 clients actifs, répartis entre l’assurance, le BTP, l’immobilier et les transports. Depuis son lancement, plus de 3 millions de photos et vidéos ont été traitées par la plateforme. Le modèle économique repose sur un abonnement SaaS, accessible depuis une application mobile et une interface web.

Cette volumétrie donne un aperçu de l’adoption et de l’usage en production. Elle reflète également l’ancrage sectoriel, avec des cycles de décision qui valorisent la réduction du risque de fraude et l’optimisation des coûts d’instruction. Les cas d’usage sont particulièrement adaptés aux organisations multi-sites et aux réseaux de terrain soumis à des obligations de conformité.

Métriques Valeur Évolution
Montant levé en octobre 2025 1 000 000 € +150 % vs levée 2024
Levée précédente 400 000 € Réalisée en 2024
Utilisateurs 200 000 n.c.
Clients 156 n.c.
Médias certifiés depuis le lancement > 3 000 000 n.c.
Plan d’embauches annoncé 3 développeurs 2025-2026

Chiffres d’usage revendiqués par Certificall

  • 200 000 utilisateurs et 156 clients actifs.
  • Plus de 3 millions d’images et vidéos analysées depuis le démarrage.
  • Accès multi-plateforme : mobile et web.

Ces indicateurs documentent la pénétration sectorielle et la capacité de montée en charge. Ils s’inscrivent dans une dynamique de déploiement commercial européen appuyée par la conformité eIDAS.

Cadre français et européen : soutiens à l’innovation et enjeux de régulation

Le positionnement de Certificall se lit aussi à travers l’écosystème d’innovation français. La Mission French Tech soutient les start-up à l’échelle nationale et internationale, tandis que le programme French Tech 2030 met l’accent sur des priorités telles que la cybersécurité et l’IA. Sans être citée comme lauréate, la société s’aligne sur ces thématiques par son prisme probatoire et son approche de la confiance numérique.

À l’échelle régionale, l’Occitanie confirme sa vitalité technologique. Les levées 2024 des start-up tech y dépassent la barre des 500 millions d’euros, avec une progression annuelle de 15 % selon des données agrégées en 2025. Cet environnement favorise la disponibilité de compétences, la proximité d’investisseurs et de partenaires métiers, ainsi que l’accès à des marchés pilotes.

La fraude alimentée par l’IA dans l’assurance est désormais un sujet européen. Les autorités de supervision appellent à des outils renforçant la confiance dans les transactions numériques, un axe que couvre la certification visuelle des preuves. Cette convergence entre innovation technique, exigences réglementaires et besoins métiers crée un terrain propice à l’adoption.

L’horodatage simple associe une date à un document, mais ne garantit pas un niveau d’assurance renforcé. Le qualifié s’appuie sur un service de confiance répondant à des exigences normatives strictes. Conséquence : plus grande opposabilité et meilleure résistance en cas de contestation. Pour des sinistres complexes, la différence se joue en expertises et en délais contentieux.

Rappels réglementaires utiles

  1. eIDAS 2014, mis à jour en 2023 : cadre juridique commun pour les services de confiance au sein de l’UE.
  2. Recevabilité transfrontière : les certificats conformes eIDAS circulent dans les États membres.
  3. Transparence probatoire : l’intégrité et la datation renforcent la valeur des preuves visuelles.

Ces éléments constituent des points d’ancrage pour les directions juridiques et conformité lors d’un déploiement multi-pays.

Feuille de route 2026 : IA d’extraction et expansion européenne

Après la certification et la détection d’altérations, Certificall projette d’ajouter des algorithmes d’extraction d’informations pour automatiser les étapes de qualification des dossiers. L’idée est de transformer la preuve visuelle en données structurées exploitables par les systèmes métiers. Les cas d’usage évidents : détection d’éléments clefs dans une photo de sinistre, extraction des points d’intérêt d’une vidéo d’intervention ou pré-remplissage de champs dans un formulaire.

Le développement produit s’accompagne d’une montée en charge commerciale. La société vise à doubler son portefeuille clients d’ici 2026, avec un accent sur l’Europe où la conformité eIDAS soutient la portabilité juridique des certificats. À court terme, l’équipe technique doit absorber l’arrivée de trois développeurs et consolider l’architecture pour des traitements à plus fort volume.

Deux couches distinctes limitent les risques : la couche probatoire qui fige et scelle le média, puis la couche analytique qui en extrait des données. En dissociant ces traitements, on préserve l’intégrité du fichier certifié tout en exploitant sa valeur informationnelle dans les workflows métiers.

Modèle économique : abonnement et ROI opérationnel

Certificall commercialise sa solution en abonnement SaaS, avec des accès mobile et web. Le retour sur investissement se mesure en taux de fraude évitée, en réduction des délais de traitement et en diminution des expertises contradictoires. Le levier probatoire agit directement sur les coûts sinistres et sur la qualité de service.

Qui est Certificall : genèse et proposition de valeur

Née en 2022 à Toulouse, Certificall s’est donnée pour mission de rendre fiable la preuve visuelle dans des environnements où une photo ou une vidéo déclenche un paiement, une pénalité ou un arbitrage. L’entreprise a construit une brique de confiance numérique qui s’insère dans les parcours existants sans les alourdir, grâce à une ergonomie pensée pour les équipes de terrain.

Le point différenciant tient à l’industrialisation de la certification et à l’alignement réglementaire. La start-up n’entend pas remplacer les systèmes métiers des clients, mais les rendre plus sûrs en amont. Cette approche préventive, combinée à l’extraction d’informations, place la société sur le terrain de l’efficacité opérationnelle autant que sur celui de la sécurité juridique.

Étapes clés : capture contrôlée in-app, enrichissement des métadonnées, horodatage qualifié, scellement cryptographique, émission d’un certificat et journalisation. Cette chaîne génère un chemin d’audit exploitable en cas de contestation, tout en conservant la simplicité d’usage côté utilisateur.

Dernier kilomètre probatoire pour l’assurance et les secteurs intensifs en preuves

La valeur d’une preuve visuelle tient à sa capacité à traverser un contentieux. En rendant détectables les manipulations et en stabilisant l’antériorité d’un média, Certificall se positionne comme un maillon technique qui pèse sur les marchés de l’assurance, du BTP, de l’immobilier et du transport. Le financement de 2025, après la levée de 2024, valide la trajectoire et l’adéquation produit-marché, avec une ambition européenne assumée.

À mesure que l’IA générative élargit le spectre des fraudes visuelles, une plateforme d’authentification robuste devient un investissement de prévention plutôt qu’un coût de conformité. La promesse est claire : gagner en confiance, en vitesse et en qualité dans le traitement des dossiers et des opérations en réseau. La preuve visuelle certifiée pourrait rapidement s’imposer comme un standard de fait dans les secteurs les plus exposés.