À Javené, petite commune d’Ille-et-Vilaine, le conseil municipal transforme un ancien site de remblai en actif énergétique. Une centrale photovoltaïque au sol de 4 MWc y verra le jour, avec une production annuelle visée de plus de 4 GWh, soit l’équivalent de la consommation d’environ 1 000 foyers. Porté par une gouvernance publique-privée-citoyenne, le projet s’affirme comme un cas d’école de reconversion de foncier dégradé.

Site de remblai à Javené : une centrale solaire de 4 MWc prend forme

Le terrain, historiquement utilisé pour du stockage de remblai et impropre à l’agriculture, est réorienté vers la production d’électricité renouvelable. La future centrale au sol affichera une puissance de 4 MWc et une production annuelle estimée à plus de 4 GWh. La commune a retenu un modèle industriel sobre, compatible avec les usages locaux, et aligné sur les objectifs nationaux de décarbonation.

Au-delà de l’impact énergétique, l’ambition est double : valoriser un foncier sans vocation agricole et générer des revenus réguliers via la vente d’électricité au réseau national. Cette approche évite les conflits d’usage, tout en accélérant la part d’énergie renouvelable dans le mix régional.

Chiffres clés du projet Javené Solaire

Le projet repose sur des paramètres concrets et rendus publics par les porteurs :

  • Puissance installée : 4 MWc.
  • Production annuelle : plus de 4 GWh.
  • Couverture : environ 1 000 foyers.
  • Investissement : supérieur à 3 millions d’euros.
  • Calendrier : démarrage des travaux fin octobre 2025, mise en service au premier semestre 2026.
  • Foncier : ancien site de remblai, non exploitable pour l’agriculture.
Métriques Valeur Évolution
Puissance installée 4 MWc Mise en service visée S1 2026
Production annuelle +4 GWh Pleine puissance attendue en 2026
Couverture en foyers ≈ 1 000 Stabilisation après la 1re année d’exploitation
Investissement > 3 M€ Horizon de retour 20 à 25 ans
Solaire français au 31 mars 2025 26,8 GW Raccordements T1 2025 : +27 % vs 2024

Un foncier dégradé, sans valeur agricole, limite les conflits d’usage et facilite l’acceptabilité locale. Les contraintes géotechniques sont compatibles avec des structures photovoltaïques, lesquelles présentent un faible taux d’artificialisation complémentaire et une réversibilité en fin de vie. Le dimensionnement évite par ailleurs les emprises lourdes qui complexifient les réaménagements futurs.

Gouvernance du projet : SEM Energ’iV, acteurs locaux et citoyens

La société de projet Javené Solaire coordonne l’ensemble, avec une présidence assurée par la SEM Energ’iV. La commune de Javené est actionnaire, signe d’un portage public fort.

La coopérative Énergies Ouvertes intervient en bureau d’études, tandis que Entech conçoit et réalise la partie technique. La SAS Javené Énergies Citoyennes mobilise l’épargne locale pour consolider l’ancrage territorial.

SEM Energ’iV : présidence et pilotage

La SEM Energ’iV, société d’économie mixte bretonne dédiée aux renouvelables, préside la société de projet. Ce positionnement sécurise la gouvernance, favorise la mutualisation d’expertises et offre un cadre d’investissement adapté aux collectivités.

Énergies Ouvertes : expertise d’ingénierie

Énergies Ouvertes apporte des prestations de bureau d’études, depuis l’optimisation de l’implantation jusqu’aux études d’impact. L’objectif est de garantir la robustesse technique et environnementale dès la phase de conception.

Entech : conception et réalisation

Basée en Bretagne, Entech totalise 180 salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 35 M€. L’entreprise assure la conception et la réalisation du parc, avec une maîtrise des solutions d’intégration et de pilotage énergétique. Ce projet renforce l’écosystème régional de la tech verte.

Javené Énergies Citoyennes : participation locale

La SAS Javené Énergies Citoyennes porte la dimension participative et ouvre les souscriptions aux habitants du territoire. L’enjeu est de partager la valeur et d’accélérer l’acceptation du projet par la population.

Commune de Javené : actionnariat et orientation

La collectivité locale est impliquée au capital. Cette présence publique aligne le projet avec l’intérêt général et facilite la coordination opérationnelle, notamment sur les enjeux fonciers et administratifs.

Une SEM permet d’associer collectivités, investisseurs privés et, parfois, structures citoyennes dans un cadre de droit privé. Avantage : gouvernance stable, capacité d’investissement accrue et ancrage territorial fort. Pour un actif énergétique, ce montage soutient la pérennité du projet et la qualité du suivi d’exploitation.

Financement et modèle économique : investissement, souscriptions et horizon de retour

L’investissement dépasse 3 millions d’euros. La structuration financière combine apports des actionnaires et financement participatif via Javené Énergies Citoyennes. Les souscriptions citoyennes restent ouvertes, avec une promesse de retour sur investissement à long terme. La monétisation repose sur la vente d’électricité au réseau national, sur un horizon de 20 à 25 ans selon les projections.

Ce schéma, déjà éprouvé ailleurs en France, favorise l’appropriation locale. Il limite les coûts d’intermédiation et renforce l’acceptabilité des projets. La SEM Energ’iV apporte un support financier et technique. Des subventions potentielles du FDVA sont évoquées à titre d’option, sans confirmation à ce stade. Le projet demeure donc évalué selon ses fondamentaux industriels et sa soutenabilité financière.

Sur le plan des risques, l’adossement à une gouvernance mixte et la diversification des sources de financement apportent un amortisseur face aux aléas de marché. L’absence de détail public sur les contrats d’achat d’électricité ne permet pas de qualifier le profil de prix. Le scénario de retour sur 20 à 25 ans est cohérent avec les actifs PV au sol, compte tenu des coûts de maintenance et de la durée de vie des équipements.

Souscriptions citoyennes : ce qu’il faut retenir

Les résidents peuvent participer au financement via la SAS Javené Énergies Citoyennes. Les modalités précises de rémunération ne sont pas publiées dans les éléments disponibles. Le principe de base demeure :

  • Participation au capital ou à des titres dédiés selon les conditions proposées.
  • Horizon d’investissement de long terme aligné avec la durée de vie de l’actif.
  • Objectif de partage de la valeur générée par la vente d’électricité.

Conception, environnement et conformité : 6 000 panneaux et exigences ICPE

La centrale comptera plus de 6 000 panneaux, implantés sur plusieurs hectares. La production annuelle attendue de 4 GWh contribuera à l’évitement de plusieurs milliers de tonnes de CO2 sur la durée de vie de l’installation, selon les facteurs d’émission inhérents au mix de référence. L’approche retenue vise à minimiser les perturbations sur la biodiversité, dans le respect des normes environnementales françaises et des bonnes pratiques d’aménagement.

Une évaluation d’impact a été réalisée en amont pour calibrer les mesures de réduction et de suivi. Les porteurs indiquent que les démarches administratives, notamment ICPE, ont été déposées et validées en 2025, ce qui autorise l’ouverture du chantier à l’échéance annoncée. Le site reconverti deviendra ainsi un point de production propre, sans occupier de terres agricoles.

La procédure ICPE vise la prévention des risques et la protection de l’environnement. Elle encadre les impacts potentiels du chantier et de l’exploitation, les mesures de gestion des eaux, les dispositions de sécurité et les engagements de remise en état. Pour un parc PV au sol, l’instruction vérifie la compatibilité du projet avec le site et les prescriptions techniques applicables.

Implantation sur site délaissé : garanties environnementales

Le choix d’un foncier de remblai limite la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers. Les mesures habituelles incluent :

  1. Évitement des zones sensibles identifiées par les inventaires écologiques.
  2. Réduction des emprises et maintien d’interstices favorables aux continuités écologiques.
  3. Suivi de chantier, bruit et poussières sous contrôle, procédures de gestion des déchets.

Calendrier industriel : démarrage fin octobre 2025 et mise en service au premier semestre 2026

Les travaux sont annoncés fin octobre 2025. La phase de construction s’étendra sur plusieurs mois, avec une mise en service visée au premier semestre 2026. Un temps fort symbolique réunira un collectif de citoyens lors du lancement. La commune indique que l’ensemble des autorisations nécessaires a été finalisé en 2025, ce qui sécurise l’ordonnancement du chantier.

Les étapes clés suivront une séquence industrielle classique, depuis la préparation du site jusqu’aux essais de raccordement et à la montée en charge.

  • Préparation du site et logistique d’accès.
  • Fondations légères, structures et pose des modules.
  • Installation des onduleurs et équipements de conversion.
  • Raccordement au réseau, essais et contrôles de conformité.
  • Phase de mise en service commerciale et montée en puissance.

Les informations disponibles signalent une inauguration citoyenne à l’ouverture du chantier. Les pratiques usuelles pour ce type de projet incluent des points d’information réguliers, une signalétique chantiers, et l’anticipation des flux de camions afin de limiter les nuisances. L’équilibre repose sur la transparence et la concertation continue.

Points de vigilance pendant le chantier

Un chantier photovoltaïque au sol exige une coordination fine avec la collectivité et le gestionnaire de réseau :

  • Fenêtrage des interventions pour limiter les perturbations locales.
  • Contrôle des accès et de la sécurité site.
  • Suivi de l’avancement et des essais de raccordement avant mise en service.

Solaire en France et en Bretagne : cap 2025 et dynamique citoyenne

Au 31 mars 2025, la France totalise 26,8 GW de puissance solaire installée. Les raccordements atteignent 1,4 GW au premier trimestre 2025, en progression de 27 % par rapport à 2024.

La production solaire représente 3,8 % de la consommation électrique sur cette période, avec une hausse de 40 % de la génération (SDES, T1 2025). La Bretagne s’aligne avec l’objectif régional de 30 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, et les projets locaux sous gouvernance partagée s’y développent.

Les projets dits citoyens gagnent du terrain en 2025, malgré un contexte encore exigeant sur le plan réglementaire et financier. Le modèle Javené Solaire illustre cette trajectoire : il privilégie l’implication directe des habitants, sécurise la chaîne technique grâce à des acteurs régionaux, et s’appuie sur la capacité d’investissement d’une SEM. Ce triptyque réduit l’exposition aux aléas et facilite l’exécution opérationnelle.

Le choix d’un foncier sans usage agricole répond aux attentes de sobriété foncière. D’un point de vue économique, l’ancrage régional d’Entech et l’expertise d’Énergies Ouvertes offrent des synergies techniques.

D’un point de vue sociétal, les souscriptions citoyennes renforcent l’acceptabilité et favorisent la redistribution de la valeur au territoire. Enfin, la perspective de recettes pour la commune ouvre la voie à des réinvestissements locaux, notamment dans l’efficacité énergétique du parc public.

Cap national et élan local : un alignement d’intérêts

La trajectoire des raccordements solaires en 2025 valide la pertinence d’actifs distribués sur des terrains contraints. Dans cette équation :

  • L’État fixe un cap et publie un suivi quantifié.
  • Les collectivités activent des fonciers sans concurrence avec l’agriculture.
  • Les citoyens participent au financement et à la gouvernance.

Ce mécanisme réduit les tensions d’acceptabilité et sécurise l’exécution des chantiers, condition essentielle au respect des jalons 2025-2026.

Retombées locales et ancrage territorial : emplois, revenus et pédagogie

Sur le plan économique, le chantier générera des emplois temporaires et des postes de maintenance à l’exploitation. L’écosystème breton de la tech verte s’en trouve consolidé, Entech apportant sa capacité industrielle et sa connaissance des systèmes énergétiques. La montée en puissance d’acteurs régionaux crée des effets d’entraînement sur les filières services et travaux publics.

Socialement, le projet mise sur l’éducation à l’environnement avec des visites prévues pour les écoles. Cette dimension pédagogique soutient l’acceptabilité et contribue à diffuser la culture de l’énergie dans les territoires.

Les revenus futurs pourraient alimenter des projets locaux, à l’instar de la rénovation énergétique des bâtiments publics, si la commune en décide ainsi. À l’échelle macroéconomique, les données officielles confirment la progression des investissements solaires en France en 2024, au-delà de 5 milliards d’euros, illustrant la solidité de la filière.

Sur le plan environnemental, l’évitement d’émissions sur la durée d’exploitation renforce l’impact climat. Par ailleurs, la réversibilité des installations PV au sol et les mesures de suivi écologique conditionnent la « durabilité » de ces actifs. Les éléments mis en avant à Javené s’inscrivent dans cet effort, avec une anticipation des enjeux de biodiversité et de fin de vie au cœur du dispositif.

Les recettes d’exploitation peuvent irriguer le tissu local selon les arbitrages des actionnaires publics et citoyens. Exemples usuels : fonds dédiés aux économies d’énergie, appuis aux mobilités propres ou actions pédagogiques. Cette logique de réinvestissement conforte la légitimité des projets et leur pérennité.

(Informations techniques et calendrier recoupés notamment avec des publications locales qui détaillent la présence de plus de 6 000 panneaux et l’ouverture des travaux à brève échéance)

Javené Solaire, un démonstrateur sur foncier dégradé

En concentrant gouvernance publique, expertise privée et participation citoyenne, Javené Solaire illustre une voie pragmatique pour développer des actifs sur des sites délaissés. Les jalons annoncés pour octobre 2025 et le premier semestre 2026 donneront la mesure de cette exécution. L’initiative pourrait servir de référence à d’autres communes disposant de fonciers équivalents.

Si la trajectoire est tenue, la centrale livrera une énergie locale et renouvelable tout en consolidant l’économie bretonne des ENR. Les porteurs renvoient au site de la mairie de Javené et à la SEM Energ’iV pour les informations pratiques et les mises à jour du chantier.

Prochain rendez-vous : l’ouverture du chantier, marqueur décisif de la bascule vers l’exploitation commerciale.