Plus forte baisse depuis la Covid : au deuxième trimestre 2025, l’activité des TPE-PME recule nettement d’après les remontées des experts-comptables. Les feux passent à l’orange vif dans plusieurs filières, entre trésorerie asséchée, impayés en hausse et fermetures qui se multiplient. La photographie est sévère et appelle des réponses rapides, locales et sectorielles.

Normandie : Recul du chiffre d’affaires et alerte locale

En Normandie, le diagnostic posé par la profession comptable est sans détour. Le conseil régional de l’Ordre des experts-comptables de Normandie fait état d’un retrait du chiffre d’affaires des TPE-PME au deuxième trimestre.

La région s’appuie sur près de 700 experts-comptables et plus de 8 647 salariés, un maillage qui confère à cette observation un poids opérationnel. Le signal est d’autant plus notable qu’il émane d’un réseau au contact quotidien des dirigeants sur la facturation, les relances et l’exécution des budgets.

Analyse régionale des experts-comptables en Normandie

Les professionnels normands constatent une fragilisation plus prononcée dans les métiers à flux de trésorerie tendus. En pratique, deux phénomènes se recoupent :

  • Allongement des délais de paiement observé chez les clients finaux, avec des relances plus fréquentes en fin de mois.
  • Pics de BFR dès que l’activité exige plus de stocks ou davantage d’achats à l’avance, ce qui accentue les besoins de court terme.

Au passage, les équipes de cabinets rapportent des révisions de budgets en cours d’exercice. On voit apparaître des budgets 2025 amendés à la baisse côté ventes et, corrélativement, des discussions sur les échéanciers de charges. Aucune donnée chiffrée exhaustive n’est communiquée à ce stade, mais la tonalité régionale est clairement prudente.

Le baromètre d’activité des TPE-PME agrège des indicateurs issus des cabinets d’expertise comptable, centrés sur le chiffre d’affaires facturé par secteur et par territoire. Son intérêt est de capter rapidement les inflexions, avant les publications macroéconomiques plus lentes. Pour mémoire, une lecture fine nécessite de confronter ces variations au cadencement saisonnier propre à chaque métier et à la structure des charges, afin d’éviter les conclusions hâtives.

Hébergement-restauration et commerces de proximité : Choc de demande et pression sur les coûts

Au deuxième trimestre, l’hébergement-restauration présente un bilan délicat. Les professionnels évoquent une fréquentation en retrait, en parallèle de hausses de coûts encore présentes. La remontée progressive des marges est donc contrariée, et les établissements doivent composer avec un panier moyen qui progresse moins vite que les dépenses contraintes.

Dans le même mouvement, les commerces de proximité continuent d’encaisser les effets d’une inflation antérieure qui a renchéri la matière première et l’énergie. Les boulangeries, boucheries, salons de coiffure et autres activités locales, déjà finement margées, signalent des arbitrages de consommation défavorables. Le baromètre Image PME a précédemment documenté des tensions récurrentes dans ces métiers, ce que confirment les retours terrain au T2 2025.

En pratique, trois leviers de pilotage concentrent l’attention des dirigeants et de leurs conseils :

  • Prix de vente et offre : ajustements graduels pour préserver les volumes, avec prudence pour ne pas éroder la clientèle.
  • Achats et stocks : renégociation de certains approvisionnements et arbitrage plus fin sur les volumes pour limiter l’immobilisation de trésorerie.
  • Frais généraux : revue des contrats et migration vers des offres plus sobres, sans compromettre l’expérience client.

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur illustre ce climat par une synthèse récente : le Conseil Régional de l’Ordre des experts-comptables PACA a publié, le 8 septembre 2025, une analyse mentionnant un ralentissement général des TPE-PME et des difficultés persistantes dans l’immobilier et la construction. La représentation régionale fait ressortir un diagnostic convergent avec le baromètre national.

Immobilier et bâtiment : Signaux de crise et fermetures relayées

Le bâtiment et l’immobilier concentrent les alertes les plus criantes. Des publications sur X au cours de juillet et octobre 2025 signalent des fermetures d’entreprises emblématiques et une dynamique de défaillances perçue comme anormale par rapport aux précédents cycles. Sans extrapoler au-delà de ces remontées, la synchronisation du recul entre promoteurs, constructeurs et une partie de la chaîne de sous-traitance pèse sur l’ensemble des bassins d’emploi concernés.

Sur le terrain, trois réalités s’imbriquent :

  • Chantiers reportés ou ralentis par effet de taux et prudence accrue des donneurs d’ordres.
  • Calendrier de facturation allongé quand les jalons techniques se décalent, ce qui repousse la reconnaissance de revenus.
  • Poids des charges fixes qui rend difficile l’ajustement si le volume d’affaires se contracte brutalement.

Au passage, les cabinets d’expertise notent des plans de charges révisés pour la fin d’année et un renforcement des échanges avec les banques et assureurs-crédit, signe d’une vigilance renforcée sur la chaîne de paiement. Les chiffres précis de défaillances ne sont pas détaillés ici, mais le climat sectoriel s’est clairement détérioré au deuxième trimestre.

Points de repère sectoriels utiles aux dirigeants

  1. Bâtiment-immobilier : surveiller la qualité du carnet de commandes, la granularité des jalons de facturation et l’exposition à un seul donneur d’ordres.
  2. Hébergement-restauration : adapter l’offre aux pics creux, piloter la masse salariale en fonction de la fréquentation réelle.
  3. Commerces de proximité : arbitrer finement prix vs volume, sécuriser les approvisionnements critiques.

Idée force : la qualité d’encaissement conditionne l’atterrissage de trésorerie autant que le niveau de ventes.

T2 2025 côté finance : Trésorerie au plus bas et impayés en hausse

Au plan financier, l’Observatoire Axonaut rapporte une baisse de la trésorerie des TPE-PME au T2 2025, à son plus bas niveau de l’année, couplée à une progression des impayés et à des difficultés record pendant l’été, d’après des éléments relayés récemment. Ce faisceau d’indicateurs dessine un risque de tension d’exploitation accru pour la fin d’exercice (Informatique News).

Deux conséquences pratiques ressortent immédiatement dans les échanges entre dirigeants, experts-comptables et financeurs :

  • Besoin en fonds de roulement sous tension : allongement des créances, rotation de stocks plus lente dans certains métiers, et report de règlements côté clients.
  • Coût du capital et critères de crédit plus sélectifs : exigence renforcée de documents actualisés, demandes de visibilité sur les covenants et la récurrence des flux.

Le baromètre des experts-comptables, qui fait état d’un creux d’activité historique pour les TPE-PME au deuxième trimestre, constitue ici une pièce centrale du puzzle analytique. Pour les lecteurs souhaitant recouper ces évolutions, les jeux de données complémentaires peuvent être consultés sur imagepme.fr, avec accès via Comptexpert le cas échéant.

Pour mémoire, l’interprétation de ces données doit intégrer les paramètres suivants :

  • Calendrier saisonnier spécifique à chaque métier, qui peut amplifier ou atténuer les creux de trésorerie.
  • Structure de coûts après plusieurs vagues d’inflation, qui rigidifie l’atterrissage des marges à court terme.
  • Risque d’impayés plus élevé dans les chaînes de sous-traitance, où un retard en cascade affecte plusieurs niveaux.

À retenir : la combinaison moins de revenus encaissés et plus de créances en souffrance constitue le principal facteur de risque opérationnel du semestre pour les TPE-PME, devant même la seule notion de baisse de volume.

Cadre d’interprétation et traçabilité des sources

Sources croisées : baromètre de l’Ordre des experts-comptables indiquant la plus forte baisse d’activité depuis la Covid au T2 2025 (Revue Fiduciaire, MyActu) et éléments de l’Observatoire Axonaut faisant état d’une trésorerie au plus bas de 2025 et d’impayés en hausse (Informatique News). Données vérifiées au 8 octobre 2025 par l’équipe Infonet.fr.

Fin 2025 : Points de vigilance pour les TPE-PME

L’enjeu des prochains mois se concentre sur trois axes. Premièrement, une vigilance accrue sur l’encaissement et la maîtrise des délais clients, d’autant que l’été a déjà creusé les décalages.

Deuxièmement, une lecture fine des coûts fixes, pour éviter que les volumes à l’arrêt ne transforment un simple trou d’air en perte durable. Enfin, une attention particulière aux chaînes de paiement dans l’immobilier et le BTP, où les reports de chantiers et les fermetures relaient des signaux plus sombres.

Le triptyque données de terrain via l’Ordre, observatoire dédié à la trésorerie et retours des régions montre une même courbe descendante. Les repères chiffrés publics détaillés par sous-secteur ne sont pas fournis dans leur intégralité, mais le message d’ensemble est clair : l’activité s’érode et l’effort portera sur la liquidité.

Pour les décideurs locaux, c’est un moment de coordination fine avec les conseils et partenaires financiers. La séquence reste ouverte, mais demande un pilotage serré et informé.

TPE-PME : Repli d’activité inédit au T2 2025

Le baromètre trimestriel piloté par l’Ordre des experts-comptables confirme un recul marqué du chiffre d’affaires des petites et moyennes entreprises au deuxième trimestre 2025, avec une intensité inédite depuis les épisodes de confinement. Cette séquence marque un tournant : après une phase de résilience post-2020, les moteurs de la demande s’essoufflent simultanément tandis que les coûts demeurent élevés.

La particularité de ce cycle tient à la combinaison de deux effets que les dirigeants décrivent de plus en plus fréquemment à leurs conseils :

  • Un affaissement des volumes dans les services aux particuliers et dans des métiers de proximité sensibles aux arbitrages de consommation.
  • Des charges d’exploitation rigidifiées par la hausse passée des intrants et les paliers de coûts devenus structurels, qui empêchent l’ajustement rapide des marges.

Les données consolidées par la profession concluent, pour le T2 2025, à la plus forte baisse d’activité depuis la période Covid pour le tissu des TPE-PME (Revue Fiduciaire, MyActu). Les pourcentages détaillés par sous-secteurs ne sont pas communiqués ici, mais la tendance descendante est robuste et recoupe plusieurs observatoires.

3 signaux à suivre

  • Niveau d’activité en repli au plus bas depuis la Covid, selon le baromètre des experts-comptables.
  • Trésorerie au point bas de l’année et impayés en hausse significative, d’après l’Observatoire Axonaut.
  • Étés difficiles signalés dans plusieurs professions, avec un effet d’inertie sur les coûts.
  • Secteurs sensibles : hébergement-restauration, bâtiment-immobilier, commerces de proximité.

Par l’équipe de recherche Infonet.fr, informations vérifiées au 8 octobre 2025.