Société Générale : Une révision des objectifs financiers pour 2025
Découvrez les nouvelles ambitions de la Société Générale pour 2025 avec des résultats solides au premier semestre.

La stabilité n’est jamais totalement acquise dans le secteur bancaire. Cette fois, c’est la Société Générale qui suscite l’attention des observateurs, en ajustant ses prévisions alors qu’elle affiche des résultats financiers solides pour le premier semestre. Les initiatives annoncées traduisent une ambition renforcée, avec en ligne de mire un programme de rachat d’actions et une croissance de la rentabilité à l’horizon 2025.
Cap sur de nouvelles ambitions
L’établissement financier, basé à la Défense, a décidé de relever ses objectifs annuels après avoir atteint d’excellentes performances lors des six premiers mois de l’année 2025 (source Société Générale). Ces bonnes surprises proviennent notamment d’une progression du produit net bancaire (PNB) qui s’élève à 13,87 milliards d’euros au premier semestre, contre 13,33 milliards d’euros un an plus tôt.
Dans un contexte encore marqué par des taux d’intérêt en tension et une économie européenne en quête de stabilisation, la banque rouge et noire saisit l’occasion d’améliorer sa marge de manœuvre. Cette volonté se reflète dans la revalorisation de ses principales cibles financières, dont la rentabilité sur fonds propres tangibles (RoTE) et le coefficient d’exploitation. Les dirigeants de la Société Générale mettent en avant la nécessité de travailler sur l’efficacité opérationnelle tout en renforçant la satisfaction client.
Envolée des principaux indicateurs
La direction a dévoilé un résultat brut d’exploitation (RBE) de 4,94 milliards d’euros, en hausse de 30,7% en données publiées (source résultats semestriels Société Générale), démontrant la nette amélioration du levier opérationnel. Lorsque l’on tient compte des variations de change et de périmètre, cette hausse atteint 37,8%. Parallèlement, le résultat net part du groupe a bondi de plus de 70% pour atteindre 3,06 milliards d’euros au premier semestre, alors qu’il n’était que de 1,79 milliard d’euros sur la même période l’an dernier.
Ces performances, supérieures aux attentes compilées par certains analystes (source FactSet), confirment non seulement la bonne trajectoire de l’établissement, mais valident aussi sa capacité à saisir les opportunités générées par une conjoncture plus favorable en Europe. Le deuxième trimestre à lui seul enregistre un PNB de 6,79 milliards d’euros, couplé à un résultat net part du groupe de 1,45 milliard d’euros, surpassant confortablement les prévisions initiales.
Le ratio CET1 mesure la solidité financière d’une banque, en comparant ses fonds propres durs à ses actifs pondérés par les risques. À fin juin, la Société Générale affichait un ratio CET1 de 13,5%, même après prise en compte du futur rachat d’actions. Cela reflète une assise capitalistique suffisamment robuste pour faire face à d’éventuels chocs réglementaires ou économiques.
La structure des revenus est portée par plusieurs facteurs, dont la bonne tenue des marges d’intérêt dans la banque de détail en France et l’agilité démontrée par les équipes de financement et d’investissement. La stratégie d’abandon de certaines activités périphériques, en particulier sur le continent africain, semblait initialement peser sur la croissance. Toutefois, les comptes semestriels prouvent que la contribution des pôles demeurant au sein du groupe suffit largement à compenser ces cessions ciblées.
Révision des objectifs pour 2025
Fort de ce point d’appui, Slawomir Krupa, directeur général du groupe, a annoncé la révision en hausse des perspectives pour 2025. Le coefficient d’exploitation, c’est-à-dire le rapport entre les charges et le produit net bancaire, devrait reculer au-dessous de 65% à cet horizon (contre une prévision antérieure de 66%). Dans le même temps, la rentabilité sur actifs nets tangibles s’établirait autour de 9%, un signe de confiance quand on sait que l’objectif initial tournait autour de 8% (source Société Générale).
Selon la banque, cette amélioration reflète la maîtrise des coûts, rendue possible par un plan d’optimisation. Les dépenses de fonctionnement ont reculé de 2,6% au premier semestre 2025 (hors cessions d’actifs), signalant un contrôle rigoureux du budget. Le groupe souligne aussi que sa dynamique de revenus, tirée par la montée en puissance de certains segments, renforce la pertinence de ces nouveaux objectifs.
Les différences entre revenu bancaire et chiffre d’affaires
Dans le secteur bancaire, on emploie souvent le terme produit net bancaire (PNB) pour évoquer l’équivalent du chiffre d’affaires. Le PNB inclut les marges d’intérêt, les commissions et certains autres revenus financiers, alors qu’une entreprise non-bancaire se focalise sur sa facturation de biens ou de services. C’est un indicateur clé pour juger de la performance de l’activité bancaire.
Sur le plan opérationnel, la banque assure vouloir conserver des ratios de solvabilité au-dessus des exigences prudentielles imposées par la Banque centrale européenne (BCE). Cette posture reflète une volonté de sécurité face à des menaces économiques toujours imprévisibles. Les dirigeants réaffirment toutefois que l’inclusion systématique du risque géopolitique et les épisodes de volatilité sur les marchés de capitaux font partie de leur planification stratégique.
BNP Paribas : un acteur concurrent
Au premier semestre, BNP Paribas a également fait savoir qu’elle visait un profit net d’environ 12,2 milliards d’euros pour 2025. Cette information (source BNP Paribas) illustre la compétition entre grands noms bancaires français. Si BNP Paribas met l’accent sur le renforcement de ses synergies intra-groupe, la Société Générale préfère souligner son agilité et la progression de certaines filiales spécialisées, à l’image de la banque en ligne. Cette rivalité sur le sol français stimule l’innovation et la quête de rentabilité à moyen terme.
Rachat d’actions : un milliard d’euros supplémentaire
En parallèle de cette poursuite d’objectifs financiers plus ambitieux, la Société Générale lance un programme de rachat d’actions d’un montant total d’un milliard d’euros. Les agréments, y compris celui de la BCE, ont déjà été obtenus. Le coup d’envoi est prévu pour le 4 août 2025 (source Société Générale). Cette démarche reflète la politique de distribution accrue visant à récompenser les actionnaires fidèles, tout en signalant la confiance de la banque dans sa propre valorisation boursière.
Selon des estimations fournies par Agefi-Dow Jones, ce montant d’un milliard d’euros représente près de 2,4% de la capitalisation boursière de la Société Générale, qui s’élevait alors à 41,1 milliards d’euros à la clôture du mercredi précédant l’annonce. Ce choix stratégique, régulièrement observé dans l’industrie financière, révèle la solidité des flux de trésorerie et la disponibilité de fonds en excédent au regard des objectifs en capital.
Le coût du risque reflète la provision que les banques mettent de côté pour couvrir des crédits qui pourraient se dégrader ou devenir irrécouvrables. Plus ce coût est faible, plus la qualité du portefeuille d’actifs est satisfaisante. Dans le cas de la Société Générale, le coût du risque est resté à 24 points de base sur le deuxième trimestre 2025, un niveau inférieur à l’intervalle cible de 25-30 points de base anticipé en début d’année.
Pour maintenir un tel niveau, la banque de la Défense se montre sélective dans l’octroi de crédits et privilégie un suivi poussé des emprunteurs. Malgré les tensions économiques mondiales, ce niveau réduit du coût du risque conforte l’idée d’un environnement encore bien maîtrisé, tant du point de vue macroéconomique que des risques sectoriels. Il demeure toutefois indispensable de surveiller l’évolution de la sinistralité à mesure que les taux remontent.
Une performance adaptée au détail et à l’international
La Société Générale subdivise ses activités en trois grands pôles : la “banque de détail en France, la banque privée et l’assurance”, la “banque de financement et d’investissement”, et une division consacrée à “l’international et aux services de mobilité”. Les revenues du premier pôle affichent une hausse de 6,5% au deuxième trimestre 2025, en grande partie grâce à la bonne dynamique du marché domestique.
Dans la banque de grande clientèle et solutions investisseurs, correspondant à la banque de financement et d’investissement, les revenus du deuxième trimestre montent très légèrement, à hauteur de 0,7% par rapport à l’an passé. Cette progression, faible en apparence, est à relativiser du fait de la volatilité persistante sur les marchés. Le segment marchés de capitaux contribue à maintenir les revenus à un niveau estimé solide, selon les dires de la direction.
(*) En données publiées.
Quant à la division qui regroupe les opérations bancaires internationales et les services de mobilité, ses revenus ont diminué de 5,6% par rapport au deuxième trimestre 2024, en grande partie à cause des effets de périmètre. Les cessions successives sur différents marchés africains ont affecté les comparaisons d’une année à l’autre (source rapports annuels), mais la direction de la Société Générale fait valoir que cette rationalisation permet de se concentrer sur les zones géographiques les plus stratégiques.
Logique de cessions ciblées
La décision de quitter certains marchés étrangers part du constat qu’une sur-dispersion des ressources peut affecter les marges. En se séparant d’activités jugées moins stratégiques, la Société Générale entend réduire sa complexité, renforcer ses positions cœur de métier et contribuer à la meilleure allocation de capitaux. Cette stratégie aide aussi à consolider la solidité de son bilan.
Focus sur la banque en ligne BoursoBank
La filiale numérique BoursoBank atteint de nouveaux seuils. Face à un marché de la banque en ligne toujours plus concurrentiel, avec des opérateurs français et étrangers, BoursoBank tire son épingle du jeu et affiche désormais plus de huit millions de clients (source interne Société Générale). Cette barre a été franchie en juillet, alors que l’objectif initial était positionné plus à long terme (2026).
Ce succès illustre la pertinence de l’offre numérique, construite autour d’interfaces faciles à prendre en main et de frais bancaires compétitifs. BoursoBank ne se limite pas aux comptes courants. Elle propose une gamme étendue de services, tels que l’assurance-vie, les livrets réglementés et les crédits à la consommation, élargissant son panel de solutions face aux nouveaux enjeux digitaux.
Crédit Agricole SA : une autre référence du marché français
Dans un paysage français où les grandes banques affichent des résultats parfois similaires, Crédit Agricole SA a publié des chiffres solides au deuxième trimestre, s’appuyant sur un coût du risque contenu et une diversification de ses activités. L’enjeu pour cet acteur majeur, tout comme pour la Société Générale, demeure l’optimisation de la distribution de services financiers et la transformation numérique. Les regards restent tournés vers les dispositifs innovants, car la demande pour des offres digitalisées ne cesse de croître.
Enjeux de rentabilité et de solvabilité
La rentabilité, mesurée par la RoTE, a dépassé les 10% chez Société Générale sur le premier trimestre 2025 et devrait avoisiner les 9% pour l’ensemble de l’année, selon la banque. Cette marge se révèle décisive dans la valorisation du titre en Bourse, ainsi que dans les arbitrages des investisseurs institutionnels. Une rentabilité élevée reflète, entre autres, une solide gestion des frais et une optimisation des marges sur différents segments (prêts, opérations de marché, etc.).
Par ailleurs, le coefficient d’exploitation se maintient autour de 64,4% sur le premier trimestre, en cohérence avec l’objectif de rester sous la barre des 65% en 2025. Au-delà du simple indicateur, cette donnée traduit la compétitivité de la banque. En effet, plus le ratio est bas, plus l’institution a la capacité à transformer efficacement ses revenus en résultat brut d’exploitation.
Historiquement, la Société Générale appartient aux piliers bancaires nationaux, aux côtés de BNP Paribas et Crédit Agricole. Son identité “banque rouge et noire” remonte à sa fondation au XIXe siècle. Aujourd’hui, la banque mise sur le digital, l’innovation produit et l’accompagnement des entreprises sur des projets de plus en plus tournés vers le développement durable. Cette modernisation assure à la Société Générale une place cruciale sur le marché domestique.
Perspectives pour les prochains semestres
Les mois à venir s’annoncent déterminants. L’économie française, encore marquée par des incertitudes, pourrait connaître des ajustements de croissance. Les hausses de taux orchestrées par la Banque centrale européenne pourraient affecter la demande de crédit, en particulier dans le secteur immobilier. Malgré tout, la Société Générale annonce vouloir garder un rythme équilibré dans ses activités de financement pour les particuliers et les entreprises.
La banque entend également miser sur la poursuite de son virage technologique, en optimisant encore la gestion de la donnée, afin de mieux cerner les tendances de consommation et d’anticiper les risques. Les outils de machine learning et d’intelligence artificielle, déjà implantés dans certains segments de la banque de détail, pourraient voir leur champ d’application s’étendre à de nouvelles expertises, comme la gestion d’actifs ou la détection de la fraude.
Un marché boursier attentif
La distribution de dividendes et les rachats d’actions constituent souvent un levier de valorisation pour les actionnaires, et le marché juge positivement l’annonce d’un programme de rachat de titres. Les observateurs se montrent cependant attentifs à la réaction de la BCE, qui assure une vigilance accrue sur les pratiques de reversement de fonds propres. La Société Générale a confirmé avoir obtenu les autorisations nécessaires auprès de la banque centrale, ce qui rassure sur la conformité de l’opération.
Le cours de bourse pourrait ainsi bénéficier d’un momentum favorable à court terme, tandis que les liquidités du groupe et sa robustesse financière maintiennent un potentiel de progression. Toutefois, de nombreux paramètres macroéconomiques (croissance, inflation, évolution des rendements obligataires) influenceront la trajectoire de l’action. Dans un milieu régulièrement secoué par des incertitudes, les marchés observeront de près la capacité de la banque à maintenir le cap sur la durabilité de ses résultats.
Technologies et nouvelles orientations
Au sein du groupe, la volonté d’agir sur les coûts se traduit par une multiplication de projets d’optimisation des processus internes. Par exemple, la numérisation de la documentation contractuelle et l’automatisation de la gestion des réclamations client figurent parmi les axes majeurs de progrès. La réussite de ces démarches reste tributaire d’une bonne synchronisation entre les équipes opérationnelles, informatiques et commerciales.
En parallèle, la Société Générale travaille sur la transition énergétique et sur les réglementations liées à la finance verte. Les plans de décarbonation des portefeuilles de prêts et la sélection rigoureuse de projets éligibles à des financements responsables entrent désormais dans le radar stratégique. Ce mouvement répond à la double exigence de la part des investisseurs et des pouvoirs publics, qui poussent les banques à faire preuve de responsabilité sociétale.
Stratégie de prudence face aux risques
Malgré les bonnes surprises du premier semestre, les équipes chargées de la gestion des risques demeurent vigilantes. La banque rappelle qu’un environnement plus volatil sur les changes et les matières premières pourrait faire remonter la barre du coût du risque. Elle compte toutefois sur sa politique de diversification pour atténuer les chocs localisés. L’objectif est de maintenir un coût du risque sous les 30 points de base, tout en conservant la capacité d’ajuster rapidement les indicateurs de provisionnement.
Les risques réglementaires, souvent imprévisibles dans le secteur, constituent une autre priorité. Les nouvelles exigences de Bâle III, par exemple, imposeront potentiellement une allocation de capital supplémentaire dans certains compartiments. La Société Générale a inscrit cette perspective dans sa feuille de route, soulignant la nécessité d’anticiper les scénarios stress et de consolider des marges de sécurité en capital.
Regard sur l’émergence de néo-banques
En dépit de la concurrence des néo-banques et fintechs, la Société Générale mise sur l’avantage d’être présente sur tous les segments : particuliers, professionnels, grandes entreprises et services d’investissement. Les néo-banques s’assurent une clientèle généralement plus jeune, soucieuse de bénéficier d’offres à bas coût et 100% digitales. Toutefois, la maturité du groupe lui offre une expertise incomparable, notamment en matière de crédit complexe, de gestion de patrimoine et de trading institutionnel.
La stratégie à long terme consiste à ne pas laisser un terrain trop vaste aux nouveaux entrants, tout en évitant de spéculer dans des domaines non maîtrisés. Selon les déclarations de la direction, l’équilibre est trouvé en proposant des offres digitales simples et compétitives, soutenues par la force d’un réseau physique, ce qui rassure encore une partie de la clientèle.
Une dynamique stimulée par l’internalisation
Au même titre que d’autres grands groupes bancaires européens, la Société Générale s’inscrit dans une perspective d’internationalisation de certains services. Ses filiales situées hors du territoire français profitent du label de confiance pour attirer des clients et des partenaires institutionnels. Les synergies créées entre branches logicielles, conseil et activités de marché ont également un impact sur la solidité du groupe.
Cette stratégie d’internalisation contribuerait à atténuer les vicissitudes économiques d’un seul marché. Lorsqu’un pays traverse une phase de ralentissement, la zone géographique plus large permet de compenser cet effet. En revanche, l’extension à l’étranger demande une vigilance accrue du point de vue de la conformité et du respect des réglementations bancaires locales.
Retour à l’actionnaire : un signal fort
La décision de mener à bien un rachat d’actions au montant de 1 milliard d’euros semble attestée par la confiance de l’institution dans ses projections financières. Les bénéfices dégagés assurent à la Société Générale des réserves de capital suffisantes pour satisfaire les exigences prudentielles, tout en allouant une partie de ces fonds au renforcement de sa politique de distribution.
Au-delà de l’aspect purement financier, ce type d’opération contribue à doper le sentiment de marché, car il diminue le nombre de titres en circulation et peut ainsi influer, à la marge, sur la hausse du bénéfice par action. Si le contexte macroéconomique reste à peu près stable, ce choix stratégique permet à l’établissement d’aligner les intérêts de ses actionnaires avec la performance financière long terme.
Lectures croisées sur le secteur
L’actualité de la Société Générale met en exergue plusieurs réalités du secteur bancaire français. Les résultats semestriels reflètent une compétition acharnée entre les acteurs historiques, tandis que de nouveaux joueurs numériques perturbent certaines lignes de métier. Chaque enseigne essaie de jongler entre l’innovation, la réduction des coûts et la solidité du bilan. Dans cette perspective, la remontée graduelle des taux d’intérêt pourrait contribuer à accroître la marge nette d’intérêt, en particulier sur les placements court terme.
Néanmoins, tous admettent qu’une hausse trop rapide des taux pourrait engendrer une hausse équivalente du coût du risque, surtout si les particuliers et les entreprises commencent à faire face à des difficultés de remboursement. Les banquiers évaluent en permanence l’équilibre délicat entre rentabilité supplémentaire et risques de défaut. Les enjeux liés à la digitalisation, au développement durable et à la réglementation se combinent à ces questions de base, rendant l’exercice stratégique encore plus complexe.
Le rôle des analystes et marchés financiers
Il est intéressant de noter que, malgré une performance solide, la Société Générale restait en deçà de certains concurrents sur certains indicateurs de rentabilité auparavant. Cette fois, l’ajustement à la hausse de ses objectifs renverse la perspective et démontre le sérieux des équipes de direction. Les analystes, qui scrutent en détail les missions de la banque, ont d’ailleurs réagi favorablement à ces informations, relevant parfois leurs estimations de cours cibles (selon plusieurs sociétés de recherche).
Pour autant, les marchés restent exigeants. Une moindre performance au prochain trimestre pourrait aussitôt reporter la banque à une position plus défensive. Cette tendance souligne la complexité de la communication financière. Les banques sont attendues sur des objectifs tangibles de croissance et de rentabilité. Or, dans un environnement en constante mutation, maintenir une avance requiert une vigilance extrême et une adaptation quasi permanente.
Équilibre entre profitabilité et responsabilités
Une des forces manifestes de la Société Générale réside dans son articulation entre la croissance des résultats et la prise en compte des responsabilités sociales et environnementales. Les directives européennes renforcent l’exigence envers les banques quant à leur implication dans ces domaines. De plus en plus de projets “verts” recueillent des financements, et le groupe s’engage à soutenir la transition énergétique de ses clients, notamment en proposant des solutions d’accompagnement adaptées.
Ces efforts visent à conforter l’image de la banque auprès de la clientèle et des investisseurs spécialisés en ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Dans l’optique de 2025 et au-delà, le positionnement sur ces critères extra-financiers deviendra probablement un facteur décisif dans la concurrence entre banques traditionnelles et acteurs alternatifs.
Derniers ajustements dans la feuille de route
Après s’être délestée de plusieurs activités périphériques, la Société Générale met désormais l’accent sur ses cœurs de métier. Le recentrage peut impliquer des initiatives de transformation interne, telles que la mutualisation des moyens technologiques, l’harmonisation des systèmes informatiques et la simplification des réseaux de distribution. L’objectif annoncé est de décongestionner la structure et d’améliorer la productivité de l’ensemble de la chaîne.
Á mesure que le groupe perfectionne ces synergies internes, il peut affecter davantage de ressources au développement de nouveaux produits financiers. L’autre enjeu consiste à conjurer l’obsolescence de certaines plates-formes informatiques, en accélérant la transition vers le cloud et les technologies modulaires. La banque se veut rassurante, affirmant que ces démarches se concrétisent mieux que prévu, conformément au calendrier initial.
Une trajectoire à confirmer
Loin d’être figées, les projections pour 2025 se nourrissent de multiples paramètres, dont la progression du PNB, la maîtrise des frais de gestion et l’évolution du coût du risque. La Société Générale a opté pour un discours confiant, misant sur la continuité et la stabilité de ses politiques internes. Elle a néanmoins conscience que les évolutions géopolitiques et l’inflation pourraient engendrer des secousses à surveiller de près.
Cette nouvelle phase de développement, marquée par un coefficient d’exploitation amélioré et une rentabilité accrue, devra se vérifier dans les prochains trimestres. Si les conditions de marché le permettent, l’attractivité boursière de la banque pourrait s’intensifier grâce au rachat d’actions et à la perspective de dividendes réguliers. Les investisseurs et les clients institutionnels se montreront particulièrement attentifs aux résultats opérationnels pour valider ou invalider ce scénario optimiste.
Vers un avenir plus numérique
Dans un contexte de numérisation croissante de la société, la banque n’a d’autre choix que de poursuivre sa mutation digitale. Les relations clients migrent de plus en plus vers des canaux dématérialisés et mobiles. Les efforts constatés chez BoursoBank s’inscrivent dans cette logique. La volonté de la Société Générale est de “fusionner” ces expertises et de multiplier les synergies internes, afin d’améliorer l’expérience utilisateur pour l’ensemble de sa clientèle.
L’une des difficultés majeures reste de marier la culture traditionnelle bancaire, portée sur la rigueur et la réglementation, avec la culture de l’innovation digitale, plus expérimentale. Construire un modèle flexible, permettant aux nouvelles idées de se déployer rapidement, tout en maintenant une robustesse dans les contrôles, constitue un défi permanent.
Regards sur la compétitivité mondiale
Comparée à d’autres grandes banques internationales, la Société Générale est focalisée sur un terrain européen. Toutefois, l’internationalisation progressive, notamment en Europe de l’Est et en Asie, pourrait soutenir sa croissance. Certaines de ses concurrentes mondiales ont parfois pris de l’avance dans les banques d’investissement, mais la Société Générale entend capitaliser sur ses pôles historiques (services aux entreprises, banque transactionnelle, financement structuré) pour se distinguer.
De fait, le marché mondial est devenu très concurrentiel, avec des banques chinoises et américaines occupant souvent le devant de la scène en termes de taille de bilan. La force de la Société Générale réside dans sa spécialisation, son rôle dans la structuration de transactions complexes et l’offre diversifiée qu’elle propose. L’obtention de bons résultats dans plusieurs domaines de niche renforce son assise globale.
Une vision s’inscrivant dans la durée
L’annonce du rachat d’actions et la surperformance au premier semestre jalonnent un parcours qui ne se limite pas à une simple conjoncture favorable. Au contraire, elles reflètent des changements profonds dans l’organisation de la banque, où l’optimisation des coûts et le repositionnement sur des activités cœur forment le cœur de la stratégie. Le marché reste en alerte, sachant que les ajustements à court et moyen terme peuvent encore faire évoluer la trajectoire.
Cependant, l’esprit qui se dégage des récentes communications est l’affirmation d’une croissance maîtrisée, soutenue par une politique d’investissement sélective et une distribution élevée aux actionnaires. Cette posture convient assez bien au secteur bancaire européen, généralement attentif à la valorisation des titres et à la réassurance d’une base d’investisseurs souvent institutionnels.
Éclairage final pour le lecteur
La Société Générale, en rehaussant ses objectifs et en engageant un plan de rachat d’actions, affirme un dynamisme qui tranche avec la prudence affichée par d’autres acteurs lors des dernières années. Le message se veut clair : l’équilibre financier du groupe est bien établi, malgré les aléas du marché. Les trois grands piliers (banque de détail, banque de financement et investissement, activités internationales) constituent autant de vecteurs de revenus solides.
L’enjeu majeur de cette banque, au-delà de l’exécution de ses prévisions, demeure la capacité à concilier exigences réglementaires et impératifs d’innovation. Si la Société Générale réussit à maintenir la cadence, tant sur le plan opérationnel que sur celui de la rentabilité, elle pourrait consolider sa réputation d’établissement bancaire international fiable et offensif.
En fin de compte, tout l’intérêt repose sur la manière dont la Société Générale transformera ces succès initiaux en une performance pérenne, dans un secteur où chaque trimestre est un test de fiabilité et d’endurance.