1,2 % en septembre et publication définitive à la clé le 15 octobre 2025 : l’Insee confirme une inflation annuelle qui accélère légèrement en France, tandis que l’indice recule de 1,0 % sur un mois. Pour les directions financières, cette combinaison atypique hausse sur un an et baisse sur un mois rebat les cartes de la fixation des prix, des achats et des clauses d’indexation.

Inflation validée par l’Insee : 1,2 % sur un an en septembre

L’Insee a confirmé que l’inflation ressort à 1,2 % sur un an en septembre 2025, après 0,9 % en août, avec un repli de 1,0 % sur un mois qui fait suite à une progression de 0,4 % en août. Le verdict est tombé dans les résultats définitifs du 15 octobre 2025 et reflète une dynamique contrastée entre services, alimentation, tabac et énergie (Insee, résultats définitifs du 15 octobre 2025).

Ce profil en apparence paradoxal s’explique par la force relative des services sur douze mois et par des effets saisonniers marqués en glissement mensuel, notamment après la période estivale. La photographie de septembre est donc moins celle d’un retour de tensions généralisées que celle d’un rééquilibrage par composantes.

Chiffres clés confirmés par l’Insee

Repères utiles pour directions financières, juridiques et achats.

  • +1,2 % sur un an en septembre 2025.
  • -1,0 % sur un mois en septembre, après +0,4 % en août.
  • Accélération des services et légère reprise de l’alimentation et du tabac.
  • Énergie en baisse atténuée à -4,4 % sur un an, après -6,2 % en août.

La baisse mensuelle de 1,0 % provient en grande partie d’un repli saisonnier des services après l’été. Les tarifs de transport, d’hébergement et certaines prestations récréatives corrigent les hausses estivales. Pour les entreprises de services, ce creux technique n’invalide pas la tendance annuelle toujours positive.

Composantes de l’IPC : services en tête, énergie en repli atténué

Les services demeurent le moteur de l’inflation annuelle avec +2,4 % en septembre, contre +2,1 % en août. Au sein de cette catégorie, la santé accentue sa progression, de +1,6 % à +2,6 % sur un an, sous l’effet d’ajustements tarifaires dans les prestations médicales et pharmaceutiques.

L’alimentation et le tabac contribuent également positivement, ce dernier étant tributaire des politiques fiscales de santé publique. À l’inverse, l’énergie reste en baisse en glissement annuel, mais de façon moins marquée qu’en août, à -4,4 % contre -6,2 %.

Santé et prestations : dynamique tarifaire

La santé s’inscrit parmi les segments de services à la hausse. Pour les acteurs de l’écosystème, des startups de santé numérique aux réseaux de soins, la question centrale est la répercussion tarifaire. Les opérateurs capables de générer des gains d’efficacité via la numérisation et l’automatisation peuvent absorber plus facilement la montée des coûts facturés par des prestataires tiers.

Énergie : stabilisation relative des cours

Le recul des prix de l’énergie sur un an se modère. Cette atténuation traduit une stabilisation relative des cours mondiaux du pétrole et du gaz, sans dissiper les incertitudes géopolitiques. Pour l’industrie, le transport ou la logistique, la baisse moins prononcée reste source de coûts moins compressés qu’au cœur de l’été, ce qui limite les gains de marge par rapport aux scénarios optimistes.

Alimentation et tabac : contribution positive

L’alimentaire accélère légèrement, tandis que le tabac poursuit une trajectoire haussière influencée par la fiscalité. Les entreprises de grande consommation et de distribution adaptent leur stratégie de pricing au rythme de l’élasticité de la demande, en cherchant un équilibre fin entre volume et valeur.

Comment lire une variation de 0,3 point sur l’année

Le passage de 0,9 % à 1,2 % sur un an peut sembler faible. Pour un portefeuille de coûts récurrents de 10 millions d’euros, un différentiel de 0,3 point à politique de prix constante peut néanmoins peser sur le résultat opérationnel si la répercussion commerciale est impossible. D’où l’intérêt de mettre à jour plus fréquemment les hypothèses des budgets glissants.

Repères chronologiques 2025 : de 0,7 % à 1,2 %

Les jalons récents confirment une inflation contenue mais orientée à la hausse depuis le printemps. En mai 2025, la hausse des prix atteignait 0,7 % sur un an.

En juin, elle passait à 1,0 % sur un an, avec +0,4 % sur un mois. La séquence aboutit à 1,2 % en septembre, loin des pics observés en 2022 et 2023, où l’inflation dépassait les 5 %.

Cette lecture temporelle est essentielle pour la gouvernance. Les entreprises qui ont verrouillé leurs coûts énergie ou transport au plus fort des tensions en 2022-2023 bénéficient aujourd’hui d’un effet ciseau positif. À l’inverse, celles qui avaient attendu une détente plus nette des marchés constatent que la désinflation n’est pas linéaire.

Retour sur l’été 2025 : juin confirmé

Les résultats définitifs publiés en juillet ont consolidé l’idée d’une inflation revenant en territoire modéré, tout en rappelant la volatilité mensuelle de certaines composantes. Cette volatilité plaide pour des revues trimestrielles des grilles tarifaires et des politiques de remises commerciales.

Confirmation médiatique et pédagogie des chiffres

La hausse à 1,2 % en septembre a été associée à un rôle moteur des services, du tabac et de l’alimentation, un point souligné par la presse spécialisée, utile pour éclairer les arbitrages des directions générales (analyse relayée par MoneyVox le 15 octobre 2025).

L’IPC est la référence nationale privilégiée pour l’indexation domestique. L’IPCH sert aux comparaisons européennes. Pour les baux, les professionnels recourent aux indices ILC ou ILAT et, plus rarement, à l’ICC. Chaque index réagit différemment aux composantes de prix. Il est décisif de vérifier la clause d’indexation inscrite au contrat avant tout calcul.

Conséquences opérationnelles pour les entreprises

Avec une inflation annualisée à 1,2 %, les entreprises évoluent dans une zone où la répercussion de coûts est possible mais pas automatique. Le recul mensuel des prix en septembre peut inciter certains clients à exiger des concessions rapides. Les directions commerciales doivent donc articuler le discours de valeur autour de la qualité de service, de la continuité d’approvisionnement et de la fiabilité.

Budgets 2026 et marges : arbitrages de prix

Les budgets 2026 doivent intégrer un scénario central d’inflation modérée, sans ignorer les écarts par composante. Le secteur des services peut prétendre à des revalorisations mesurées, surtout si la proposition de valeur s’est enrichie. Inversement, les secteurs énergivores, bien que moins sous pression que l’an passé, doivent sécuriser les postes transport, électricité et gaz pour éviter les à-coups sur les marges.

Contrats indexés : ILC, ILAT et clauses d’indexation

La plupart des baux commerciaux et contrats fournisseurs comportent des clauses d’indexation ou de renégociation. Un taux annuel de 1,2 % engendre des ajustements modérés, mais non négligeables sur la durée. Un audit juridique ciblé des avenants, plafonds et seuils de déclenchement préserve des litiges et évite des surindexations accidentelles par mauvais choix d’indice.

Achats d’énergie : sécuriser l’approvisionnement

Malgré la baisse atténuée de l’énergie, les directions des achats ont intérêt à segmenter leur stratégie entre volumes fermes, flexibilités et opportunités spot. L’objectif n’est pas de deviner le point bas, mais de limiter la variance des coûts et de préserver la disponibilité opérationnelle.

Checklist DAF 2025-2026 face à une inflation de 1,2 %

Points d’attention prioritaires pour les directions financières et juridiques.

  1. Mettre à jour les assumptions d’inflation par poste de coût et non en global.
  2. Recalibrer le pricing et les remises commerciales selon l’élasticité observée.
  3. Auditer les clauses d’indexation et les indices de référence cités aux contrats.
  4. Réexaminer les couvertures énergie et les fenêtres de renégociation.
  5. Reporter l’impact sur la trésorerie et la consommation d’EBITDA par segment.

PME agroalimentaire : stratégie et marges

Une PME positionnée sur des produits à forte rotation peut préférer un micro-ajustement de prix trimestriel, soutenu par une négociation fournisseurs axée sur la qualité et la logistique. L’objectif est de stabiliser le taux de rotation sans perdre la prime de marque, tout en sécurisant les matières premières sensibles.

Transporteur régional : achats de carburants

Dans le transport, une politique d’achats par tranches sur le carburant, avec clauses de répercussion raisonnables, atténue le risque d’image lié à des surcoûts répercutés trop tard. Les clients valorisent la prédictibilité du coût total plutôt que la course au prix facial.

Dans un environnement d’inflation modérée, privilégier les clauses avec paliers d’ajustement et mécanismes de sauvegarde sur événements exceptionnels. Un audit interne des contrats stratégiques permet d’anticiper les seuils de déclenchement et d’éviter une spirale de micro-conflits commerciaux.

Paramètres fiscaux et réglementaires à surveiller

Le ministère de l’Économie a annoncé en septembre 2025 des révisions des barèmes de l’impôt sur le revenu pour 2026, intégrant la dynamique des prix afin d’éviter des effets de surimposition involontaire pour les ménages et, indirectement, pour certaines entreprises au travers des dispositifs d’exonérations et d’abattements. Cette calibration préserve le pouvoir d’achat et stabilise la demande.

Côté TVA, le taux normal à 20 % demeure la règle, avec un taux réduit de 5,5 % notamment sur l’alimentation. Cela conserve un rôle d’amortisseur pour les paniers essentiels, tout en posant des contraintes opérationnelles sur la gestion multi-taux des catalogues et des systèmes de facturation.

Incitations R&D et innovation

Les interventions publiques récentes mettent en avant l’innovation comme levier de compétitivité, en particulier sur les sujets de R&D, d’IA et de biotechnologies. Sans nouveaux dispositifs explicités ici, la direction financière peut, au minimum, cartographier les dépenses éligibles et la documentation probatoire associée pour sécuriser ses bénéfices fiscaux.

Financement et marchés : lecture AMF

Un rapport publié par l’Autorité des marchés financiers en octobre 2025 attire l’attention sur la possibilité d’une inflation plus volatile que prévu et recommande aux sociétés, notamment les jeunes entreprises cotées, de diversifier leurs sources de financement. L’axe opérationnel consiste à ne pas s’exposer à un seul canal de liquidité, afin d’éviter des à-coups de trésorerie lors d’un resserrement ponctuel.

Pour limiter les risques de non-conformité, concilier les ERP, référentiels article et moteurs de taxes. Une revue de paramétrage à chaque évolution tarifaire ou réglementaire évite les régularisations tardives et protège la marge nette contre les rejets et pénalités.

Financement et trésorerie : coût du capital sous taux élevés

La communication de la BCE maintient des taux d’intérêt élevés afin de juguler les pressions inflationnistes. Dans cet environnement, la trajectoire d’inflation autour de 1 à 2 % d’ici fin 2025 demeure compatible avec une désinflation lente mais n’allège pas immédiatement le coût du capital. D’où un impératif de discipline d’investissement et de priorisation des projets à retour rapide.

Pour les startups et les PME innovantes, la hausse des demandes de financement signalée en 2025 par les acteurs publics spécialisés s’explique par la recherche d’un effet de levier sur des verticales comme l’efficacité énergétique, la healthtech ou l’industrialisation frugale. Dans ce cadre, l’idée n’est pas de courir après le coût marginal le plus bas, mais de sécuriser la durée et les covenants compatibles avec la volatilité des flux.

Startups et PME innovantes : arbitrer entre dette et equity

Une structure de capital robuste privilégie des sources complémentaires dette bancaire, financement public, obligations convertibles, equity. Les directions financières peuvent cadrer un plan de financement pluriannuel qui anticipe le rythme des levées et des dépenses de R&D, en intégrant l’hypothèse d’une inflation qui reste sous contrôle sans revenir immédiatement au plancher.

Outils pratiques pour lisser l’impact prix-coûts

Trois leviers concrets pour atténuer la tension prix-coûts.

  • Contrats d’énergie à tranches pour lisser la volatilité et sécuriser les volumes.
  • Indexation pragmatique des tarifs sur l’IPC ou les indices sectoriels quand cela est contractuellement prévu.
  • Tableaux de bord alignés sur les publications Insee pour déclencher des ajustements automatiques.

Les places financières et la presse économique ont largement relayé la confirmation de l’inflation à 1,2 % en septembre, en soulignant l’effet moteur des services et la correction mensuelle due à la saisonnalité, ce qui conforte l’analyse multi-horizons mois, trimestre, année pour les comités d’audit et de risques.

Cap stratégique des dirigeants pour la fin 2025

En dépit de l’accélération annuelle à 1,2 %, le recul de 1,0 % sur un mois rappelle que le profil des prix demeure hétérogène et heurte parfois le ressenti des clients. L’enjeu pour les comités exécutifs est de standardiser la lecture des indices, d’anticiper les clauses contractuelles et d’orchestrer une feuille de route financière crédible face à des taux toujours élevés.

Les prochains mois se joueront dans le détail des composantes de prix et la capacité à traduire une inflation modérée en marges durables. Les directions qui synchronisent achats, finance, juridique et commercial sur la même métrique de référence transformeront cette phase en avantage compétitif plutôt qu’en contrainte.

Rester lucide sur la saisonnalité, précis dans les contrats et rigoureux dans le pilotage financier, c’est l’assurance de traverser 2025 avec un cap clair et mesurable.