La métamorphose stratégique du Groupement Mousquetaires en 2024
Un décryptage financier des résultats 2024 du Groupement Mousquetaires, marqués par une expansion stratégique et des leviers de rentabilité prometteurs.

La performance d’un acteur majeur de la distribution suscite toujours de l’intérêt, surtout lorsqu’elle s’accompagne de transformations profondes et d’objectifs ambitieux. Le Groupement Mousquetaires, avec ses multiples enseignes et sa dynamique d’expansion, illustre parfaitement cette réalité pour l’année 2024. Voici, dans les lignes qui suivent, une analyse financière détaillée qui combine pédagogie et regard d’expert.
Un panorama global pour 2024
Pour 2024, le Groupement Mousquetaires a fait preuve d’une belle vitalité économique. Son chiffre d’affaires hors carburant s’établit à 42,5 milliards d’euros, tandis que l’ajout de l’activité liée au carburant porte ce montant à 55,6 milliards d’euros, soit une progression globale de 6,4 %. Cette solide croissance se remarque tant sur le plan national qu’international, prouvant la capacité du Groupement à consolider sa position de compétiteur de premier plan.
L’opération la plus marquante de l’année reste l’acquisition de 273 magasins appartenant auparavant au Groupe Casino, rachetés et désormais passés sous enseigne Intermarché ou Netto. Cette intégration, finalisée en octobre 2024, représente un saut stratégique majeur : elle propulse la surface commerciale à un niveau jamais atteint et offre la perspective d’un chiffre d’affaires supplémentaire de 3 milliards d’euros, pour potentiellement grimper à 4,5 milliards d’euros une fois que tous les points de vente auront été rénovés et adaptés aux concepts du Groupement.
La dynamique ne s’est pas limitée à l’Hexagone : la Belgique, le Portugal et la Pologne figurent parmi les marchés-clés où les enseignes comme Intermarché ou Bricomarché ont consolidé leurs parts de marché. Les chiffres illustrent cette stratégie : +11 % de croissance en Belgique (1,9 milliard d’euros), +3,6 % au Portugal (1,9 milliard d’euros hors carburant) et +1,6 % en Pologne (1,2 milliard d’euros hors carburant), preuve que l’implantation internationale demeure un levier de stabilité et de développement.
Enfin, la volonté d’innover en matière de données et de retail média a conduit à un rapprochement notable via Infinity Advertising et Valiuz, permettant le déploiement d’une plateforme multi-enseignes à vocation européenne. Cette évolution témoigne de la volonté du Groupement de s’adapter aux mutations du marché, en particulier dans le domaine de la publicité et de l’exploitation des données clients.
Zoom sur les principaux indicateurs financiers
Avant d’entrer dans les détails, rappelons que l’étude d’un compte de résultat part d’un constat global sur la rentabilité, la structure de coûts et les performances commerciales. Dans le cas du Groupement Mousquetaires, plusieurs éléments-clés sont à souligner :
- Le chiffre d’affaires total (hors carburant) grimpe à 42,5 milliards d’euros, soit une hausse de 6,4 % par rapport à l’année précédente.
- Les ventes de carburant portent le total du chiffre d’affaires à 55,6 milliards d’euros, représentant ainsi une activité complémentaire majeure.
- Une part de marché alimentaire qui atteint 17 % en France (+0,9 point par rapport à 2023).
- Une évolution notable de la surface commerciale avec l’ajout de 273 points de vente ex-Casino.
Malgré un contexte économique encore instable, notamment en France où l’inflation reste au cœur des préoccupations, la progression est jugée satisfaisante. Elle traduit un positionnement tarifaire agressif et un renforcement de la proposition commerciale, en phase avec les attentes des consommateurs soucieux de leur pouvoir d’achat.
Pour mieux comprendre les performances d’ensemble, intéressons-nous de plus près aux marges, à la dynamique des coûts et à quelques ratios financiers qui éclaireront davantage l’évolution de la rentabilité.
Focus sur les points-clés du compte de résultat
Le compte de résultat repose principalement sur trois grandes lignes : le chiffre d’affaires, le résultat d’exploitation et le résultat net. Si nous n’avons pas le détail exact de tous les postes de charges, les informations disponibles nous permettent de proposer une analyse cohérente.
Marge brute : il s’agit de la différence entre le chiffre d’affaires et le coût des ventes (matières premières, achats de marchandises, etc.). Généralement, pour un grand distributeur opérant en France, la marge brute se situe souvent entre 20 % et 30 % selon la politique tarifaire et la spécialisation des points de vente.
Résultat d’exploitation : c’est le résultat généré par l’activité opérationnelle avant prise en compte des éléments financiers et fiscaux. Il inclut donc les charges de structure, les frais de personnel et les amortissements. Au sein du Groupement Mousquetaires, la rentabilité d’exploitation se reflète notamment dans la capacité à maîtriser les coûts logistiques et commerciaux, élément essentiel pour un réseau de distribution intégré.
Résultat net : ce paramètre final inclut la charge financière de la dette, les impôts et les éléments exceptionnels. Un résultat net positif et en progression signale un modèle d’affaires robuste, apte à générer de la valeur sur le long terme.
Bien entendu, une attention particulière doit être portée à la consolidation des comptes, d’autant plus que l’intégration des ex-magasins Casino modifie la structure globale du compte de résultat. Les premiers mois suivant un rachat ou une reprise s’accompagnent souvent de frais de transition et de coûts de restructuration, pouvant peser sur la rentabilité immédiate. Toutefois, la projection à moyen terme (3 à 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaire) semble très favorable.
Le compte de résultat est un document comptable récapitulant l’ensemble des produits (ventes, prestations de services, etc.) et des charges (achats, impôts, salaires, etc.) d’une entreprise sur une période donnée. Il permet de déterminer le bénéfice ou la perte réalisée, autrement dit la performance économique de la société.
Analyse détaillée par enseigne
Le Groupement Mousquetaires se structure autour de trois grands secteurs d’activité : l’alimentaire, l’équipement de la maison et la mobilité. Chacun affiche des réalités financières spécifiques.
1) Alimentaire (Intermarché, Netto, Les Comptoirs de la Bio) :
En France, Intermarché et Netto ont atteint une part de marché de 17 % (+0,9 point), signe d’un renforcement notable de leur position concurrentielle dans un univers dominé par quelques grands acteurs. Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires hors carburant pour ces enseignes s’élève à 32,7 milliards d’euros, représentant une croissance de 7,4 %.
À l’international, les performances se révèlent également positives : +3,6 % au Portugal (1,9 milliard d’euros hors carburant), +1,6 % en Pologne (1,2 milliard d’euros hors carburant), et +11 % en Belgique (1,9 milliard d’euros hors carburant). Pour un groupe coopératif comme les Mousquetaires, qui mise énormément sur la proximité et le soutien aux chefs d’entreprise locaux, cette dynamique confirme la pertinence d’un modèle décentralisé.
2) Équipement de la Maison (Bricomarché, Brico Cash, Bricorama, Tridôme) :
Ce secteur a fait preuve de résilience dans un marché français en repli de 4 %. Le cumul de ces enseignes (3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires) reste stable en parts de marché (14,3 %). Sur le long terme, l’objectif est d’atteindre 17 % de parts de marché et 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2030. Hors de France, Bricomarché en Pologne (+13,2 %) et au Portugal (+9,6 %) illustre la solidité de la demande pour les produits de bricolage, même dans un climat économique fluctuant.
3) Mobilité (Roady, Rapid Pare-Brise) :
La branche mobilité a réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 330 millions d’euros, dont 258 millions d’euros (+7,5 %) pour l’enseigne Roady. Cette croissance suggère qu’en dépit de la prudence des consommateurs, certains segments liés à l’automobile (entretien, réparation, vitrage) conservent une bonne dynamique.
Bon à savoir pour la branche Mobilité
Les centres-autos Roady, présents en France et au Portugal, profitent d’un positionnement « multimarques » en matière de pièces et services. Cela leur permet de satisfaire une clientèle variée, y compris les conducteurs de véhicules âgés, souvent en quête d’un meilleur rapport qualité-prix pour la maintenance.
Enfin, Agromousquetaires (le pôle agroalimentaire du Groupement) conserve sa stratégie de recentrage sur les produits de marques propres distribuées chez Intermarché et Netto. Avec 56 usines en France et un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros, cette branche confirme la pertinence d’un modèle verticalement intégré, où le fabricant et le commerçant appartiennent à la même entité.
L’histoire et les piliers du Groupement Mousquetaires
Fondé en 1969, le Groupement Mousquetaires a bâti sa réputation sur un modèle coopératif atypique, où chaque magasin est dirigé par un chef d’entreprise indépendant, tout en bénéficiant d’une mutualisation des moyens logistiques, industriels et commerciaux. Cet esprit entrepreneurial se retrouve dans la volonté de poursuivre des investissements colossaux pour élargir le parc de points de vente.
Derrière la puissance de ce groupement, se cache aussi Agromousquetaires, l’un des rares pôles industriels intégrés dans le monde de la grande distribution. Ce volet agroalimentaire renforce la maîtrise de la chaîne de production, de la fourche à la fourchette, et confère un avantage décisif pour mieux négocier les prix de revient, tout en garantissant une qualité homogène aux consommateurs.
En 2024, l’expansion géographique du Groupement s’est à nouveau confirmée avec plus de 926 points de vente à l’étranger, répartis principalement au Portugal (367), en Pologne (398) et en Belgique (159). Cette internationalisation diversifiée constitue un levier solide pour absorber les secousses économiques locales.
Ratios de performance : un éclairage indispensable
Pour rendre l’analyse encore plus concrète, proposons un calcul simplifié de trois ratios-clés : la marge brute, la marge d’exploitation et la rentabilité nette. Même si nous ne disposons pas du détail comptable officiel, nous pouvons utiliser des hypothèses basées sur les standards du secteur de la distribution en France.
- Marge brute = (Chiffre d’affaires hors carburant – Coûts d’achat) / Chiffre d’affaires hors carburant
Dans la grande distribution, une marge brute de 25 % constitue une estimation moyenne. Cela signifie qu’en partant d’un chiffre d’affaires de 42,5 milliards d’euros (hors carburant), on peut estimer la marge brute à environ 10,6 milliards d’euros. Cette marge permet de couvrir les autres charges (marketing, frais de personnel, amortissements), tout en dégageant un résultat d’exploitation. - Marge d’exploitation = Résultat d’exploitation / Chiffre d’affaires hors carburant
Dans ce secteur très concurrentiel, la marge d’exploitation se situe généralement entre 2 % et 4 %. En prenant un point médian de 3 %, le Groupement Mousquetaires dégagerait un résultat d’exploitation avoisinant 1,28 milliard d’euros. Ce ratio est un indicateur essentiel pour mesurer l’efficacité de la gestion et la compétitivité des enseignes. - Rentabilité nette = Résultat net / Chiffre d’affaires hors carburant
Toujours selon la tendance du marché de la distribution, la rentabilité nette oscille souvent entre 1 % et 2 %. À 1,5 %, le Groupement réaliserait un bénéfice net de 637,5 millions d’euros. Bien entendu, les acquisitions récentes et les coûts de transition pourraient impacter le résultat final sur le court terme.
Diagnostic des forces et faiblesses
Plusieurs indicateurs révèlent des atouts indéniables dans la trajectoire du Groupement :
- Capacité à recruter de nouveaux clients : Les magasins ex-Casino intégrés sous la bannière Intermarché ou Netto ont attiré plus de 2 millions de consommateurs supplémentaires, renforçant ainsi le maillage territorial.
- Marge brute stable : Malgré un contexte inflationniste, la politique tarifaire couplée à la maîtrise de la chaîne logistique via Agromousquetaires favorise une compétitivité prix durable.
- Positionnement multi-enseignes : Alimentation, bricolage, mobilité, agroalimentaire… La diversification contribue à lisser les aléas économiques.
- Dynamisme international : Les performances en Belgique, au Portugal et en Pologne démontrent une faculté à s’adapter à des marchés variés.
En revanche, certaines difficultés méritent une attention particulière :
- Coûts de transition liés au rachat des magasins Casino : La bascule opérationnelle, les frais de réaménagement et la mise aux normes conceptuelles peuvent peser à court terme sur la profitabilité.
- Pression concurrentielle accrue : Le marché français de la grande distribution reste dominé par des leaders historiques. L’effort constant pour proposer des prix bas exige une optimisation continue des coûts.
- Risques macroéconomiques : Inflations persistantes, variations du pouvoir d’achat, et fluctuations des prix des matières premières peuvent entraver la progression des marges.
Lorsque le Groupement Mousquetaires rachète des magasins en bloc, il doit les remettre à son concept, redéfinir l’offre, revoir la logistique et former le personnel. Tous ces coûts de rebranding et d’harmonisation pèsent sur la trésorerie à court terme, mais l’impact positif à moyen terme s’avère significatif (augmentation de la surface de vente, renforcement de la notoriété, gains de parts de marché).
Tableau récapitulatif des chiffres-clés
Pour mieux visualiser l’ampleur de l’activité du Groupement Mousquetaires, voici un tableau récapitulatif inspiré des données officielles et organisées de manière synthétique. Il ne s’agit pas d’un compte de résultat exhaustif, mais d’un aperçu global permettant d’apprécier la répartition des activités en 2024.
Secteur / Pays |
Chiffre d'affaires (milliards €) |
Variation 2024 vs 2023 |
Part de marché | Nombre de points de vente |
Alimentaire France |
32,7 |
+7,4% |
17% |
~2 627 |
Alimentaire International | ~5,0 | Entre +1,6% et +11% | Variable selon pays |
613 (Portugal, Pologne, Belgique) |
Équipement Maison | 3,3 | ~0% en France | 14,3% (France) |
~925 |
Mobilité (Roady, Rapid Pare-Brise) | 0,33 | +7,5% pour Roady | Non communiqué |
~307 (France + Portugal) |
Agromousquetaires | 4,2 | Non communiqué | - | 56 usines |
À travers ces données, on remarque l’importance stratégique du secteur alimentaire, tant en France qu’à l’international, et le rôle non négligeable de l’« Équipement de la Maison » malgré un marché en léger recul. La mobilité, bien qu’étant le plus petit contributeur en valeur absolue, montre une dynamique de croissance encourageante.
Recommandations pour améliorer la performance
Pour un groupe d’envergure comme le Groupement Mousquetaires, il ne suffit pas de s’appuyer sur la croissance organique. Plusieurs leviers d’action peuvent être mobilisés afin de solidifier la rentabilité et la position concurrentielle :
- Optimisation des coûts de transition : Mettre en place des synergies logistiques et de gestion de stock avec les nouveaux magasins ex-Casino pour réduire les frais de mise à niveau.
- Amélioration de la satisfaction client : Renforcer l’expérience d’achat via des outils digitaux (bornes interactives, solutions de paiement rapides) et un service plus personnalisé. La fidélisation reste un pilier crucial dans la grande distribution.
- Extension du concept Agromousquetaires : Continuer l’intégration verticale pour mieux maîtriser les prix de revient et développer des innovations produits (bio, labels régionaux, etc.).
- Synergies internationales : Tirer parti des bonnes pratiques dans chaque pays pour développer des gammes de produits ou des méthodes de gestion communes, sources d’économies d’échelle.
- Investissement dans le retail média : Capitaliser sur la fusion d’Infinity Advertising et de Valiuz pour créer une plateforme unifiée, permettant de mieux monétiser les données clients et d’offrir aux fournisseurs des solutions marketing ciblées.
Un levier incontournable : la diversification
En multipliant les enseignes et les domaines d’activité, le Groupement Mousquetaires étale les risques et évite de dépendre d’un seul marché. Cette approche permet de mieux gérer les fluctuations conjoncturelles tout en développant une expertise multisectorielle profitant à l’ensemble de l’écosystème.
Le fil directeur du développement immobilier
Un point souvent négligé, mais essentiel, concerne la politique immobilière. Pour un distributeur, la localisation et la qualité des surfaces de vente déterminent fortement l’attractivité auprès des clients. IMMO Mousquetaires, le bras immobilier du Groupement, a ouvert en 2024 plus de 625 000 m² en Europe, dont 544 000 m² en France.
Cette expansion soutient non seulement la croissance du chiffre d’affaires, mais aussi la résonance des marques sur le territoire. Hors intégration Casino, 158 000 m² ont tout de même été créés, principalement grâce à de nouveaux projets et des agrandissements de magasins existants.
Le management de la foncière est par conséquent un pilier fondamental, car il permet de calibrer précisément l’offre selon les spécificités locales : densité urbaine, comportements d’achat, concurrence existante, etc. Avec plus de 1 800 actifs immobiliers gérés, le Groupement reste un acteur majeur sur le marché de l’immobilier commercial en France.
Focus sur les partenariats internationaux et l’export
ITM Export, autrefois appelé Partenariats Internationaux, a réalisé en 2024 une croissance remarquable de 15 %. Cette structure de négoce et de services permet de déployer les marques distributeur du Groupement Mousquetaires dans 13 territoires, au-delà des circuits habituels (Portugal, Belgique, Pologne). Les partenariats d’enseigne incluent « Partenaire Intermarché », « Partenaire Netto », « Partenaire Bricorama », élargissant la diffusion des produits et générant un chiffre d’affaires de 859 millions d’euros.
Ces partenariats s’avèrent particulièrement stratégiques car ils augmentent la visibilité de la marque sur de nouveaux marchés tout en assurant au Groupement une diversification géographique complémentaire. Les recettes générées via l’export et les contrats d’enseigne consolident la profitabilité et limitent l’exposition au marché intérieur français, parfois très concurrentiel.
Cap vers l’avenir : une ambition réaffirmée
Face à l’évolution rapide du secteur de la distribution et à un environnement macroéconomique encore incertain, le Groupement Mousquetaires entend poursuivre une stratégie de conquête commerciale ambitieuse. La déclaration de Thierry Cotillard, Président du Groupement, souligne la volonté d’anticiper la relance et de continuer à innover, que ce soit dans l’alimentaire ou dans les autres secteurs (équipement de la maison, mobilité, agroalimentaire).
L’année 2024 s’est révélée décisive dans la consolidation des activités historiques, l’intégration de nouveaux points de vente et la redéfinition des priorités industrielles. Pour 2025, le ralentissement progressif de l’inflation pourrait offrir un contexte plus favorable à la préservation du pouvoir d’achat, tout en stimulant la demande sur des marchés qui ont connu un tassement.
D’un point de vue purement financier, la trajectoire reste positive. Les marges devraient se stabiliser ou se consolider grâce à la montée en puissance des magasins ex-Casino et à l’essor des activités à l’international. Les outils de retail média, de plus en plus prisés, pourraient également ouvrir la voie à des nouvelles sources de revenus plus rémunératrices et moins dépendantes des cycles de consommation classiques.
En résumé, ce géant de la distribution montre des signes de solidité et de résilience, combinés à une volonté farouche de se renouveler en permanence. Sur un marché où la bataille des prix demeure intense, le Groupement a choisi de s’appuyer sur l’innovation, l’intégration verticale et un positionnement multisectoriel pour rester en première ligne.
Diversification des activités, internationalisation progressive, intégration industrielle… Autant de boucliers pour limiter l’impact d’éventuelles crises sectorielles ou d’inflations soudaines. Cette stratégie multisectorielle évite de mettre tous les œufs dans le même panier.
Une perspective ouverte sur de nouveaux défis
À la lisière de 2025, l’horizon semble dégagé pour une croissance soutenue. Le Groupement Mousquetaires entend pérenniser ses acquis et raffermir ses parts de marché, non seulement en France, mais aussi dans les pays voisins. L’enjeu consistera à préserver cette cohérence dans la gouvernance coopérative, tout en répondant aux défis logistiques et numériques qui s’accentuent d’année en année.
Le projet d’atteindre 17 % de parts de marché dans l’équipement de la maison ou celui de renforcer la part des marques propres chez Intermarché (40 % d’ici 2026) montrent que les chantiers restent nombreux et mobilisateurs. Sur le plan financier, le soutien aux chefs d’entreprise indépendants, la mutualisation des ressources et la poursuite d’une politique tarifaire adaptée demeurent les clés pour concilier rentabilité et attractivité des prix.
Cet équilibre délicat est au cœur du succès du Groupement Mousquetaires : détenir un levier de compétitivité grâce à l’outil industriel, tout en laissant une grande autonomie aux magasins et aux chefs d’entreprise locaux. C’est cette alchimie qui, au fil des ans, a fait la force et la singularité du modèle.
En définitive, ces résultats 2024 augurent d’un futur prometteur, où l’innovation, l’adaptabilité et l’esprit coopératif contribueront à positionner durablement le Groupement Mousquetaires comme un leader de la distribution en France et en Europe.