ENGIE 2024 : analyse financière détaillée et perspectives stratégiques
Découvrez les résultats 2024 d’ENGIE, la stratégie nucléaire belge, l’essor des renouvelables et les perspectives d’un groupe en pleine mutation.

ENGIE s’est illustrée avec des indicateurs financiers solides et un dynamisme remarquable pour son exercice clos le 31 décembre 2024. L’entreprise, géante de l’énergie et figure majeure de la transition énergétique, affiche une performance remarquable sur plusieurs fronts, de la production renouvelable à la rentabilité nette. Dans cet article, nous analysons la globalité de ses comptes, avec un décryptage financier à la fois pointu et vulgarisé.
Tour d’horizon des performances annuelles
Les chiffres 2024 d’ENGIE démontrent une forte capacité à générer de la valeur. Son chiffre d’affaires s’établit à 73,8 milliards d’euros, en baisse de 10,6 % par rapport à 2023. Cette évolution s’explique en grande partie par la diminution de la volatilité sur les marchés de l’énergie et la baisse des prix de certaines commodités. Bien que le recul du chiffre d’affaires puisse paraître abrupt, il est compensé par des performances opérationnelles solides dans plusieurs segments d’activité, comme les infrastructures et les énergies renouvelables.
Pour mesurer la rentabilité globale, on se penche également sur le Résultat Opérationnel (EBIT), qui s’élève à 10,34 milliards d’euros en 2024, légèrement supérieur aux 10,08 milliards d’euros de 2023. Autre indicateur intéressant : l’EBITDA (qui reflète plus spécifiquement la performance opérationnelle avant amortissements), atteignant 15,6 milliards d’euros, en hausse de 3,7 % en brut. De son côté, le Résultat Net part du Groupe (RNpg) affiche 4,1 milliards d’euros, en progression de près de 86 % comparé à 2023.
Au-delà de ces chiffres, ENGIE s’est distinguée en 2024 grâce à l’essor de ses projets dans les renouvelables, avec 4,2 GW de capacités nouvelles mises en service. Cette dynamique confirme la volonté du Groupe d'accélérer sa transition vers un modèle moins carboné et plus orienté vers les énergies vertes.
L’EBIT (Earnings Before Interest and Taxes) est le résultat opérationnel avant prise en compte des charges financières (intérêts) et de l’impôt. Il mesure la performance d’exploitation d’une entreprise et aide à évaluer sa capacité à dégager un résultat indépendamment de sa structure financière et fiscale.
Focus sur le compte de résultat
Pour approfondir, regardons la structure du compte de résultat 2024. Le chiffre d’affaires atteint donc 73,812 milliards d’euros et se décompose en plusieurs grandes natures de charges et de produits :
- Achats et dérivés à caractère opérationnel : 49,465 milliards d’euros, qui correspondent principalement aux achats de matières premières (gaz, électricité, etc.) et aux coûts liés aux instruments de couverture.
- Charges de personnel : 8,623 milliards d’euros, en légère hausse par rapport à 2023 (8,149 milliards) en raison notamment de l’intégration de nouvelles activités et du renforcement des équipes sur les segments clés.
- Impôts et taxes : 2,391 milliards d’euros, en baisse comparé à 2023.
- Amortissements, dépréciations et provisions : 5,547 milliards d’euros, qui traduisent un effort d’investissement soutenu et des éventuelles dévalorisations d’actifs dans certains périmètres.
Le solde aboutit à un résultat opérationnel courant d’environ 8,97 milliards d’euros (avec MtM opérationnel : Mark-to-Market), auquel on ajoute la quote-part de résultat des entreprises mises en équivalence (850 millions d’euros), pour aboutir à un “Résultat des activités opérationnelles” de 9,03 milliards d’euros.
Comparé à 2023, on observe une stabilisation des marges, malgré la baisse du chiffre d’affaires. Cela confirme la maîtrise des coûts et la solidité des segments comme le gaz, l’électricité et surtout les énergies renouvelables. En revanche, le pôle GEMS (Global Energy Management & Sales), qui avait réalisé une performance très élevée en 2023 grâce aux conditions exceptionnelles de marché, voit son résultat normaliser.
ENGIE, comme de nombreuses entreprises du secteur énergétique, réalise des achats massifs de gaz, d’électricité et d’autres commodités. Les dépenses peuvent fluctuer en fonction des prix de marché, des couvertures prises en amont (hedging) et de la demande énergétique mondiale.
L’histoire d’ENGIE et sa stratégie décarbonée
ENGIE est née de la fusion de plusieurs entités historiques du secteur gazier et électrique (notamment Gaz de France et SUEZ). L’entreprise possède un héritage fort dans la distribution de gaz en France et s’est progressivement internationalisée. Depuis quelques années, elle s’est donné pour mission d’accélérer sa transformation vers un modèle bas-carbone.
La stratégie du Groupe s’appuie désormais sur quatre piliers : les énergies renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, biométhane), les infrastructures (transport et distribution, lignes électriques), le stockage (batteries), ainsi que les solutions énergétiques (réseaux de chaleur, cogénération, etc.). Les résultats 2024 mettent en lumière une exécution cohérente de ce plan. Les 4,2 GW de capacités renouvelables installées, l’accélération dans les batteries (5 GW en opération ou construction) et la baisse des émissions de GES de 48 Mt illustrent bien la dynamique.
Bon à savoir sur la trajectoire Net Zero 2045
ENGIE ambitionne de réduire de plus de 55 % ses émissions entre 2017 et 2045. En 2024, ces émissions se situent à 48 Mt, en baisse par rapport à 2023. Cette trajectoire s’appuie sur la conversion progressive du parc de production d’électricité, l’essor des renouvelables et une optimisation de l’utilisation des centrales à gaz.
Ratios financiers essentiels
Pour évaluer la santé financière d’ENGIE, allons plus loin que les seuls agrégats bruts : calculons quelques ratios, indispensables pour jauger la rentabilité, la solidité et la stabilité du Groupe.
- Marge brute : On peut l’estimer à environ 24,347 milliards d’euros (chiffre d’affaires – achats = 73,812 – 49,465). Le ratio de marge brute sur chiffre d’affaires serait donc de 24,347 / 73,812 = 33 %. Cette marge brute confortable s’explique par la valorisation de l’énergie produite et le pilotage efficace des approvisionnements.
- Marge d’exploitation : Correspond à l’EBIT / CA, soit 10,341 / 73,812, autour de 14 %. Ce niveau traduit une rentabilité opérationnelle satisfaisante, soutenue par la diversification du portefeuille (renouvelables, solutions, stockage).
- Rentabilité nette : Calculée via le Résultat Net part du Groupe / CA = 4,1 / 73,8 = environ 5,6 %. À titre de comparaison, beaucoup d’entreprises industrielles se situent entre 3 % et 10 % de rentabilité nette. ENGIE est donc dans la fourchette haute, signe d’un bon positionnement.
- Dette nette économique / EBITDA : Le Groupe met en avant un ratio de 3,1x, identique à fin 2023. De nombreuses entreprises énergétiques ciblent un ratio compris entre 2x et 4x. Le chiffre de 3,1x laisse penser que l’endettement reste sous contrôle, d’autant plus que la génération de cash-flow est conséquente (13,1 milliards d’euros).
De manière globale, la rentabilité, la génération de trésorerie et l’endettement positionnent ENGIE comme un acteur “investment grade” stable, confirmant les notes obtenues chez les principales agences de notation (S&P, Moody’s, Fitch).
Éléments clés à retenir : forces et faiblesses
La situation globale d’ENGIE en 2024 présente plusieurs points positifs :
- Une diversification efficiente : des revenus générés par de multiples sources (renouvelables, retail, infrastructures, nucléaire, etc.) préservent la solidité des résultats.
- Un plan stratégique efficace : concrétisé par la montée en puissance des installations renouvelables, un fort déploiement dans le stockage par batteries et la progression sur l’objectif Net Zero 2045.
- Une génération de cash-flow importante : environ 13,1 milliards d’euros, qui renforce les capacités d’investissement future et la solidité bilancielle.
- Une rentabilité nette en hausse : la forte contribution des activités nucléaires en Belgique, couplée à l’absence de taxe inframarginale en 2024, améliore significativement le bénéfice final.
Cependant, certains facteurs doivent être surveillés :
- Baisse du chiffre d’affaires : -10,6 % en brut. Même si cette baisse provient pour une large part de la diminution des prix de l’énergie sur les marchés, une prolongation de ce phénomène pourrait peser sur les marges futures.
- Volatilité persistante des marchés : la normalisation de la volatilité, autrefois très élevée, peut réduire les opportunités de trading pour des segments comme GEMS.
- Contribution nucléaire en transition : certains réacteurs belges vont s’arrêter ou être prolongés (LTO), ce qui peut impliquer des aléas opérationnels et financiers (investissements de maintenance, décommissioning, etc.).
- Contexte réglementaire : la fiscalité sur les entreprises énergétiques en Europe reste évolutive, et une nouvelle taxe pourrait à nouveau impacter la rentabilité.
Le Mark-to-Market (MtM) désigne la valorisation “au prix du marché” des instruments financiers et commodities. Il peut entraîner des variations importantes (positives ou négatives) dans les états financiers lorsque la volatilité des prix de l’énergie est élevée.
Analyse du bilan et de la structure financière
La stabilité d’un groupe énergétique se jauge aussi à son bilan :
- Actifs non courants (immobilisations corporelles, incorporelles, goodwill, etc.) : 110,185 milliards d’euros à fin 2024, contre 119,023 milliards d’euros un an plus tôt. Cette variation s’explique principalement par la baisse des instruments financiers dérivés (effet de marché) et des ajustements liés à certaines cessions.
- Trésorerie et équivalents : 16,928 milliards d’euros, très proche de 2023, signe d’une gestion de liquidités rigoureuse.
- Capitaux propres part du Groupe : 34,556 milliards d’euros, en hausse de plus de 4,5 milliards, reflétant la bonne rentabilité et la progression du RNpg.
- Dette financière nette : 33,2 milliards d’euros, en croissance de 3,7 milliards depuis fin 2023, principalement en raison d’investissements importants (10 milliards), de paiements de dividendes et du financement nucléaire.
Le ratio dette nette économique / EBITDA reste à 3,1x, montrant une bonne solidité financière. Avec un objectif fixé à moins ou égal à 4,0x à long terme, ENGIE garde un matelas de sécurité appréciable.
Le tableau de flux de trésorerie : un examen crucial
Les flux de trésorerie (Cash Flow Statement) permettent de comprendre la capacité d’ENGIE à générer du cash pour financer sa croissance et rémunérer ses actionnaires. Trois grands volets sont à observer :
- Flux d’exploitation (CFFO) : 13,144 milliards d’euros en 2024, soit un niveau quasi stable. Ces flux dépendent grandement de la marge d’exploitation, du besoin en fonds de roulement et de la fiscalité payée.
- Flux d’investissement : -11,338 milliards d’euros, liés à un important programme de croissance (7,3 milliards d’euros d’investissements “croissance”) ciblant notamment les infrastructures renouvelables.
- Flux de financement : -1,457 milliard d’euros, marqués par le paiement des dividendes (4,147 milliards), la hausse de la dette à long terme (6,087 milliards) et le remboursement d’anciennes dettes (3,707 milliards).
Au total, la trésorerie ressort en hausse de 350 millions d’euros sur la période, confirmant une gestion prudente. Ainsi, malgré des investissements massifs, le Groupe parvient à stabiliser son niveau de cash.
Dividendes et politique de distribution
ENGIE propose un dividende de 1,48 € par action au titre de 2024, en hausse par rapport à 2023. Cela correspond à un taux de distribution de 65 % du résultat net récurrent part du Groupe (RNRpg). Cette politique traduit un équilibre entre la rémunération des actionnaires et la nécessité de financer les projets d’avenir. Si l’on se réfère à l’historique récent, le dividende est régulièrement indexé sur le ratio de distribution situé entre 65 % et 75 % du RNRpg.
Impact de la prolongation du nucléaire en Belgique
La Commission européenne a validé l’accord concernant la prolongation de l’exploitation de Doel 4 et Tihange 3. Cet accord, crucial pour ENGIE, élimine une partie des incertitudes liées au démantèlement et à la gestion des déchets nucléaires. Néanmoins, l’activité nucléaire reste un poste complexe (investissements, sécurité, rentabilité) nécessitant un suivi vigilant.
Comparaison 2023 vs. 2024 : dynamique et normalisation
Comparer 2023 et 2024 met en évidence à la fois l’excellente résilience d’ENGIE et le phénomène de “normalisation” post-spike 2022-2023, période marquée par des prix très élevés de l’énergie (gaz, électricité). Voici quelques rappels de la transition entre les deux exercices :
- Chiffre d’affaires : de 82,565 milliards à 73,812 milliards d’euros (-10,7 % en organique), lié à la baisse des prix de gros de l’énergie.
- EBITDA : de 15,0 milliards à 15,6 milliards d’euros. La légère hausse témoigne d’une meilleure capture de marge dans des segments à forte valeur ajoutée.
- EBIT : de 10,084 milliards à 10,341 milliards d’euros. La progression est portée par la fin de la taxe inframarginale en Belgique et une hydrologie favorable en Europe.
- RNpg : de 2,2 milliards à 4,1 milliards d’euros. L’effet base en 2023 intégrait notamment des charges liées aux provisions nucléaires. La levée de ce poids en 2024 dope la performance apparente.
Les activités de trading (GEMS) ont engrangé moins de bénéfices en 2024 que l’an passé, la volatilité s’étant estompée. De façon symétrique, la pénalisation subie en 2023 sur le nucléaire (taxe inframarginale) ne se retrouve plus en 2024, ce qui donne un coup de pouce appréciable au résultat final.
Pistes d’amélioration : suggestions et leviers de croissance
Malgré des bases financières saines, voici quelques pistes pour qu’ENGIE optimise encore plus sa performance :
- Renforcement du mix renouvelable : Poursuivre la conquête des parcs éoliens et solaires, y compris dans des zones géographiques à potentiel élevé (Amérique latine, Asie). La forte dynamique 2024 doit être soutenue, pour sécuriser une croissance rentable sur le long terme.
- Optimisation du portefeuille nucléaire : La prolongation de Tihange 3 et Doel 4 doit s’accompagner d’une gestion rigoureuse des coûts de maintenance et des engagements de fin de cycle (démantèlement, déchets).
- Extension des services énergétiques : Les réseaux de chaleur et de froid, la production décentralisée et l’efficacité énergétique ont encore un potentiel de développement significatif, notamment en France et dans d’autres pays européens cherchant à décarboner leur industrie.
- Gestion du risque marché : Même si 2023-2024 a été marquée par la volatilité, l’entreprise doit maintenir une stratégie de couverture flexible pour éviter les chocs sur le gaz et l’électricité.
- Investissements soutenus dans la R&D : Que ce soit dans les nouvelles technologies de stockage (batteries, hydrogène) ou dans la captation et valorisation du CO2, innover reste un facteur clé de différenciation future.
Les solutions énergétiques au cœur de la transformation
ENGIE a aussi accéléré dans l’Energy Solutions, regroupant notamment les réseaux de chaleur et la production décentralisée. Malgré une légère baisse d’EBIT en 2024, ce segment demeure stratégique pour accompagner les collectivités et les industriels dans leur transition bas-carbone. La société a remporté plus de 5 milliards d’euros de commandes supplémentaires dans le domaine des réseaux de chaleur et de froid, avec un taux moyen de 90 % d’énergies renouvelables utilisées. Au vu des impératifs climatiques, il est probable que ces solutions continuent de croître et de renforcer la rentabilité.
Sur le marché BtoB, ENGIE développe de nouvelles unités de production sur sites industriels (cogénération, biomasse, etc.), répondant aux attentes de décarbonation et de maîtrise des coûts énergétiques. Cette verticalisation (fourniture d’énergie + services + infrastructures locales) crée un écosystème où l’entreprise peut fidéliser ses clients et rentabiliser son savoir-faire.
Regards sur la dimension ESG et la santé-sécurité
Sur le plan Environnemental, Social et de Gouvernance (ESG), ENGIE progresse sur plusieurs objectifs clés :
- Réduction des émissions : Avec 48 Mt de GES liées à la production d’énergie, le Groupe a déjà baissé ses émissions de 55 % par rapport à 2017. La réduction du facteur de charge gazier en Europe contribue aussi à ces progrès.
- Mix renouvelable : La part des énergies vertes dans la capacité totale passe de 41 % à 43 % en un an.
- Diversité de genre : 32 % de femmes dans le management, en hausse constante, avec un objectif 40-60 % à terme.
Concernant la santé et la sécurité, trois décès sont malheureusement survenus en 2024 lors d’interventions chez ENGIE ou ses sous-traitants. Le Groupe poursuit sa démarche “ENGIE One Safety” pour tendre vers le zéro accident grave ou mortel. Le taux de fréquence des accidents avec arrêt de travail a toutefois légèrement baissé, passant de 1,8 à 1,7.
Comparaison sectorielle et position concurrentielle
Sur le marché français et international, ENGIE se confronte à des acteurs variés : EDF, TotalEnergies, Enel, Iberdrola, etc. Le pivot stratégique d’ENGIE, basé sur une focalisation accrue sur les renouvelables et la sortie programmée du charbon, la place dans une situation concurrentielle favorable, notamment vis-à-vis des critères ESG de plus en plus décisifs pour les investisseurs.
Sa taille critique lui permet de sécuriser des parts de marché sur les grands appels d’offres, tandis que sa présence dans plus de 30 pays (avec un focus Amérique latine, Europe, États-Unis) limite le risque géographique. Le “puzzle” d’activités d’ENGIE – un large portefeuille, du transport d’électricité au stockage par batteries – l’aide à mieux lisser les fluctuations d’un secteur où les prix de marché peuvent être très volatils.
Projet Link 2024 et actionnariat salarié
En novembre 2024, ENGIE a finalisé son opération d’actionnariat salarié Link 2024, recueillant près de 30 000 souscripteurs dans une vingtaine de pays, pour un total de 170 millions d’euros (13,3 millions d’actions). Cette initiative favorise l’alignement des salariés avec la stratégie du Groupe, car elle leur permet de prendre part à la réussite financière et écologique de l’entreprise. La part du capital détenue par les collaborateurs est désormais proche de 4 %.
Recommandations pour une croissance pérenne
Dans une optique de long terme, ENGIE doit poursuivre ses efforts sur plusieurs plans :
- Consolidation du bilan : Continuer d’investir de manière sélective dans des projets à forte rentabilité (nouveaux PPA, infrastructure, stockage) afin de stabiliser les flux de trésorerie et de maîtriser l’endettement autour de 3,1x EBITDA.
- Forte politique d’innovation : Investir dans la R&D autour de l’hydrogène vert et du biométhane, marchés en devenir, pour anticiper la demande future.
- Renforcement de l’offre client : Proposer des solutions intégrées (fourniture d’énergie, conseil, maintenance) associées à des offres vertes attractives pour les particuliers et les entreprises.
- Amélioration du capital humain : Poursuivre le plan de féminisation des postes clés (objectif 40 % de femmes managers) et investir dans les compétences liées aux énergies renouvelables et aux technologies émergentes.
La solidité financière offre une marge de manœuvre suffisante pour réaliser ces ambitions, à condition de maintenir une discipline rigoureuse dans le pilotage des projets et l’allocation du capital.
Perspectives 2025-2027 : cap sur la stabilité et la croissance
Le Groupe revoit à la hausse ses prévisions pour 2025, tablant sur un Résultat Net Récurrent part du Groupe (RNRpg) compris entre 4,4 et 5,0 milliards d’euros et un EBIT hors nucléaire entre 8,0 et 9,0 milliards. Pour 2027, ENGIE anticipe un résultat en progression, malgré la baisse attendue en 2026 liée à la diminution de l’apport nucléaire. Entre 2025 et 2027, l’EBIT hors nucléaire pourrait se situer entre 8,0 et 10,0 milliards d’euros, avec un RNRpg oscillant entre 4,2 et 5,0 milliards en 2026 et en 2027.
Cette trajectoire s’aligne sur la volonté de continuer à dé-risquer l’activité nucléaire et à croître dans le renouvelable, tout en gardant un ratio dette nette économique / EBITDA inférieur ou égal à 4,0x. L’évolution des prix de l’énergie, le contexte macroéconomique, et la fiscalité demeure toutefois des inconnues à surveiller.
Un avenir plein de potentiel
À la lecture de l’ensemble des éléments financiers, on constate qu’ENGIE navigue avec assurance dans un secteur en pleine mutation. La baisse du chiffre d’affaires ne remet pas en cause les bonnes marges opérationnelles et la capacité d’investissement demeure solide. Les avancées dans les renouvelables, l’optimisation du parc nucléaire belge et la diversification globale positionnent le Groupe comme un acteur-clé de la transition énergétique.
Cet examen souligne la robustesse du modèle d’ENGIE, tout en indiquant les axes d’amélioration qui garantiront sa pérennité et sa croissance durable.