Le CAC 40 : Un baromètre essentiel de l'économie française
Découvrez comment le CAC 40 influence la marché boursier français et son rôle dans les investissements en 2025.

80 à 90 % de la capitalisation boursière française sont saisis par un seul baromètre : le CAC 40. L’indice de la Bourse de Paris, créé le 31 décembre 1987 avec une base de 1 000 points, s’est imposé comme l’outil de référence pour suivre la trajectoire des grandes entreprises cotées, grâce à une pondération par capitalisation flottante qui reflète la réalité investissable.
Le CAC 40 : Indice clé de la Bourse de Paris et son impact sur l’économie française
Pilier de la place parisienne, le CAC 40 regroupe les 40 valeurs les plus significatives et les plus négociées sur Euronext Paris, choisies parmi les 100 plus échangées pour clore le cercle entre liquidité et représentativité sectorielle. Conçu comme un indicateur global de l’économie, il traverse l’ensemble des secteurs dominants de la cote française et adopte une méthodologie claire : pondération par le flottant, révisions régulières et critères d’éligibilité publics.
Au passage, cet ancrage méthodologique a des conséquences concrètes sur la gestion de portefeuille. Les entreprises à flottant élevé et à liquidité robuste obtiennent un poids relatif important dans l’indice, ce qui influence la réplication par les fonds indiciels et l’orientation sectorielle des flux. Pour les investisseurs institutionnels, l’indice agit comme un portefeuille modèle de la cote parisienne, immédiatement investissable et facilement couvert.
À retenir côté business
1 Un indice né le 31 décembre 1987, fixé à 1 000 points à sa création.
2 Une sélection parmi les 100 sociétés les plus échangées à Paris pour maintenir liquidité et représentativité.
3 Une pondération par capitalisation flottante qui privilégie la part du capital réellement disponible à l’achat.
Enjeux et raisons: 40 ? Analyse des choix stratégiques derrière le chiffre
Le choix du nombre 40 n’est pas anecdotique. Euronext l’explique par la recherche d’un équilibre entre couverture de l’économie et réplicabilité pour les gérants, en particulier pour les ETF et la gestion passive. Le résultat est un indice à la fois suffisamment large pour capter les leaders sectoriels, et assez compact pour limiter les coûts de réplication et les frictions opérationnelles.
À retenir : malgré son apparente compacité, le CAC 40 capte l’essentiel de la cote tricolore. Selon des données relayées par la presse spécialisée, il couvre environ 80 à 90 % de la capitalisation des entreprises françaises cotées, un ratio comparable au S&P 500 américain qui capte près de 82 % malgré ses 500 composantes (BFM Bourse, 21 septembre 2025). Cet apparent paradoxe s’explique par la concentration du marché français autour de grands groupes, et par une cote domestique d’environ 800 sociétés, contre 5 000 à 6 000 à New York, citée par Euronext.
En pratique, la contrainte de réplication guide la taille cible. Au-delà d’une quarantaine de lignes, le coût marginal de suivi et d’optimisation augmente sensiblement pour les ETFs, sans gain proportionnel en diversification. À l’inverse, en deçà de 40 valeurs, la perte de représentativité sectorielle deviendrait critique pour la lisibilité macroéconomique de l’indice.
Comparaison internationale : CAC 40 face à S&P 500 et autres indices
Le CAC 40 se différencie par sa structure compacte et la stabilité de son nombre de composantes. À l’international, les stratégies divergent :
- S&P 500 : l’indice américain compte 503 actions pour 500 sociétés, certaines ayant plusieurs classes d’actions, Alphabet en tête. L’objectif est la profondeur du marché américain et la granularité sectorielle.
- DAX 40 : l’indice allemand a étendu son univers de 30 à 40 composantes en septembre 2021 pour renforcer la diversification et la représentativité. Il inclut notamment des groupes présents aussi à Paris, comme Airbus.
- IBEX 35 et FTSE MIB : l’Espagne a retenu 35 sociétés, l’Italie en conserve 40, ce dernier couvrant environ 80 % de la capitalisation domestique, une logique proche du CAC 40.
En clair, le CAC 40 privilégie une logique eurocentrée, lisible et pragmatique, en cohérence avec l’architecture du marché français. Contrairement au S&P 500, il n’intègre pas de classes multiples de titres et reste strictement à 40 composantes, hors cas temporaires encadrés.
Dans un indice pondéré par capitalisation flottante, le poids d’une action dépend de sa capitalisation ajustée du flottant, c’est-à-dire la part du capital effectivement disponible à l’achat sur le marché. Les participations stables (actionnaires de long terme, États, fondateurs) sont généralement exclues du flottant.
Conséquence directe : une société très capitalisée mais faiblement flottante aura un poids plus modéré qu’une société de taille comparable mais à flottant plus élevé. Cette logique favorise la réplicabilité et réduit le risque de distorsion entre l’indice et la réalité investissable.
Variations du CAC 40 : Quand et pourquoi son nombre d’actions fluctue
Officiellement conçu pour 40 titres, le CAC 40 peut compter, de manière temporaire, plus de 40 actions lors d’opérations de scission boursière. Dans ces cas, la société mère distribue des titres de la filiale à ses actionnaires et la nouvelle entité peut, sous conditions, être intégrée à l’indice sur une courte période.
Euronext applique des règles publiques : les entités issues d’une scission restent dans l’indice si elles satisfont les critères d’éligibilité, notamment la cotation en euros sur Euronext Paris et l’absence de statut de holding contrôlant une société déjà dans l’indice. Ces situations sont en général très brèves, souvent limitées à une séance pour le règlement-livraison.
À retenir : le CAC 40 n’a jamais changé durablement son nombre de composantes. Contrairement au DAX qui a initié une réforme structurelle en 2021, Paris maintient la barre des quarante, avec une souplesse strictement technique et transitoire lors des scissions.
Edenred : scission d’Accor en 2010
L’exemple d’Edenred, issue d’Accor en 2010, illustre la mécanique. La scission a entraîné une coexistence temporaire qui a été rapidement régularisée une fois les critères revus. La règle clé demeure l’éligibilité formelle, au-delà de l’historique capitalistique.
Euroapi : séparation de Sanofi en 2022
En 2022, Euroapi a été détachée de Sanofi. Là encore, l’intégration temporaire a obéi aux règles de marché, avant retour à la configuration standard. L’intérêt économique est double : fluidité pour les actionnaires recevant les nouveaux titres, et stabilité de l’indicateur pour l’ensemble des gérants indiciels.
Vivendi : réorganisation de décembre 2024
En décembre 2024, la réorganisation de Vivendi a conduit à une situation transitoire similaire. Vivendi a demeuré dans l’indice jusqu’à la révision suivante, tandis que Louis Hachette, Havas et Canal+ ont été exclus dès le lendemain, ne remplissant pas les critères d’éligibilité. En pratique, ces épisodes confirment la vocation d’indice de référence du CAC 40, sans dilution de sa méthodologie.
Règles d’éligibilité du CAC 40 : Critères de sélection et d’exclusion des actions
La sélection repose sur un corpus de règles publiques communiqué par Euronext. Les sociétés doivent notamment :
- Être cotées en euros sur Euronext Paris,
- Ne pas constituer une holding de sociétés déjà admises dans l’indice,
- Répondre à des exigences de liquidité et d’échange parmi les plus élevées du marché parisien.
Le processus vise à garantir une négociabilité permanente, une représentativité sectorielle stable et une réplicabilité sans friction excessive. Les révisions périodiques permettent des ajustements, tout en limitant le turnover pour préserver la cohérence de suivi.
Checklist d’éligibilité à retenir
Pour figurer dans le CAC 40, une valeur doit satisfaire simultanément des conditions de marché et des exigences formelles. Points-clés :
- Cotation sur Euronext Paris en euros.
- Intégration possible uniquement si la valeur n’est pas une holding d’une société déjà présente dans l’indice.
- Inscription dans le haut du panier de liquidité de la cote.
- Capacité à respecter la pondération par flottant pour une réplicabilité effective.
Remarque : les détails opérationnels et calendaires sont publics et accessibles sur la documentation Euronext.
Q Pourquoi l’indice peut-il compter plus de 40 titres sur une séance ?
R En cas de scission, la société issue peut rester temporairement dans l’indice si elle répond aux critères. La normalisation intervient très vite, dès le lendemain dans de nombreux cas, après le règlement-livraison.
Q Qui arbitre la composition au quotidien ?
R La composition est encadrée par Euronext via des règles publiques. Les ajustements suivent un calendrier officiel, sans intervention discrétionnaire non documentée.
Mises à jour récentes : sorties, entrées et poids lourds sectoriels
Du côté des mouvements récents, Euronext a acté un changement au 22 septembre 2025, avec la sortie de Teleperformance, dont la capitalisation a reculé à 3,8 milliards d’euros. Précédemment, en décembre 2024, Bureau Veritas avait fait son entrée dans l’indice en remplacement de Vivendi. Le classement par capitalisation demeure dominé par LVMH avec 255,9 milliards d’euros, devant Hermès à 223,6 milliards (BFM Bourse, 21 septembre 2025).
Sur le terrain, cela traduit une polarisation de l’indice autour de mégacapitalisations du luxe et de groupes internationaux très exposés aux marchés extérieurs. Cette configuration a des effets tangibles pour les gérants indiciels : la performance du CAC 40 se retrouve significativement tirée par quelques leaders, tandis que les segments plus domestiques pèsent moins dans le résultat global.
La fidélité à la pondération par flottant garantit toutefois une expression réaliste du marché investissable. En pratique, la baisse d’un titre fortement détenu par des actionnaires stables aura un impact mécanique plus limité, malgré une capitalisation théorique importante, ce qui est le cas lorsque les participations de contrôle réduisent le flottant.
Impacts concrets
Pour les investisseurs français, le CAC 40 reste la clé de voûte de l’allocation domestique. Trois implications directes se dessinent :
- Réplicabilité efficace pour les ETF : la taille de 40 composantes limite les coûts de suivi et les écarts de tracking.
- Concentration sectorielle à surveiller : le poids des champions du luxe et de l’aéronautique s’amplifie en période de rotation sectorielle favorable.
- Lecture macroéconomique robuste : l’indice capte la dynamique des exportateurs et la capacité des grandes valeurs à monétiser leur capital immatériel.
En pratique, les investisseurs particuliers gagneraient à observer deux signaux : la rotation sectorielle induite par les révisions et l’évolution du flottant des poids lourds. Pour les institutionnels, la capacité du CAC 40 à couvrir l’essentiel de la capitalisation française en un panier compact demeure un atout de premier ordre pour les stratégies core.
Lecture express des forces du CAC 40
- Couverture macro élevée de la cote française malgré 40 lignes seulement.
- Transparence méthodologique avec des règles publiques et des ajustements encadrés.
- Réplicabilité naturelle pour la gestion passive et les ETFs.
- Poids des mégacaps qui renforce la lisibilité mais concentre le risque.
À retenir : l’indice, compact, sert de proxy national pour l’exposition actions France, sans perdre en profondeur relative.
Faits, comparaisons et interprétation : ce que dit vraiment l’indice
Faits établis. Le CAC 40 a été créé en 1987 avec une base de 1 000 points. Il est pondéré par le flottant, déterminé parmi les sociétés les plus échangées à Paris, et peut temporairement intégrer des titres supplémentaires lors de scissions. Il a conservé 40 composantes de manière structurelle, contrairement au DAX qui a élargi son spectre en 2021. Il capte une part majoritaire de la capitalisation française, comparable aux grands indices internationaux en couverture relative.
Interprétation. Cette architecture confirme la philosophie d’ingénierie de l’indice parisien : un panier économe en nombre de lignes, riche en pouvoir explicatif, solide en réplication.
En contrepartie, l’investisseur doit rester attentif à la concentration sur quelques leaders, qui peut amplifier l’effet de style en phase de marché directionnelle. Néanmoins, la logique de flottant et la discipline des règles publiques encadrent le risque de dérive et maintiennent la lisibilité macroéconomique de l’indicateur.
La séquence 2024-2025 : ajustements techniques et continuité de la boussole
La période récente a rappelé la dimension technique de l’indice. La réorganisation de fin 2024 a été vite normalisée pour préserver la cohérence de l’indicateur, avec l’entrée de Bureau Veritas en remplacement de Vivendi.
En 2025, la sortie de Teleperformance a marqué un nouveau jalon de rotation, sur fond de capitalisation en baisse. Cette mécanique n’altère pas le rôle de boussole de l’indice pour l’épargne française et la gestion active, qui continuent de s’appuyer sur un baromètre lisible et réplicable.
En complément, la hiérarchie par capitalisations, dominée par LVMH et Hermès, reflète une spécificité française à forte valeur ajoutée industrielle et de marque. C’est un trait distinctif qui renforce l’attractivité internationale de l’indice en tant qu’exposition aux leaders globaux du luxe et à des groupes multinationaux bien ancrés en Europe.
Un baromètre compact qui guide durablement la gestion française
À l’échelle des investisseurs, le message est clair : un panier limité à 40 valeurs peut capter l’essentiel de l’économie cotée, à condition de s’appuyer sur des règles publiques, des critères de liquidité exigeants et une pondération alignée sur l’investissable. Les épisodes de scission confirment la souplesse temporaire de l’indice, sans renier la stabilité de sa structure.
La suite immédiate se jouera dans l’équilibre entre concentration et représentativité. Tant que l’ossature reste fidèle à son esprit fondateur, le CAC 40 continuera de servir de pivot à la gestion passive et de référence aux gérants actifs, dans un marché français où la discipline de construction de l’indice vaut autant que les performances affichées.
En définitive, un indice efficace n’est pas celui qui dit tout, mais celui qui dit juste, et le CAC 40 a fait de cette sobriété une force.