Les premiers investisseurs arrivés à l’ouverture de la Bourse de Paris, ce 29 juillet 2025, ont découvert un paysage boursier riche en publications semestrielles, dans un contexte où les tensions commerciales internationales et les variations de devises pèsent sur la visibilité des acteurs. Les performances de nombreuses sociétés du CAC 40 et du SBF 120 retiennent l’attention, tandis que les perspectives pour le deuxième semestre suscitent l’intérêt. Dans cet article, nous détaillons les principaux indicateurs, chiffres clés et stratégies d’entreprises, en mettant en relief les défis économiques, financiers et juridiques qui façonnent le marché français.

Panorama général de la séance boursière

Cette journée a été particulièrement intense sur la place parisienne. Au milieu d’un flux d’indicateurs macroéconomiques incertains, le climat reste marqué par de possibles droits de douane supplémentaires de 15% appliqués aux produits européens par les États-Unis (données communiquées le 28 juillet 2025). Les entreprises françaises évoluent donc sur un terrain où les coûts de production, l'énergie et les enjeux de souveraineté industrielle sont plus que jamais surveillés.

Ces droits de douane, appliqués sur plusieurs catégories de produits, peuvent renchérir les coûts pour les exportateurs. Les industriels, comme dans l’automobile ou l’aéronautique, redoutent un impact négatif sur leurs marges. Les gestionnaires de fonds surveillent également la réaction des marchés, en particulier celles des sociétés les plus tournées vers l’export hors Union européenne.

Devant ce climat, la Bourse de Paris fait preuve d’une grande réactivité. Entre résultats financiers annonçant des hausses de chiffre d’affaires et annonces plus contrastées, les investisseurs mesurent en permanence la résistance des modèles économiques des entreprises cotées. Ci-dessous, un tour d’horizon de certaines sociétés clés qui publient ou ont dévoilé des faits marquants en cette journée.

Grandes entreprises sous surveillance

L’effervescence du jour n’épargne aucun secteur. Dans l’industrie, la chimie ou le luxe, les chiffres se succèdent, accompagnés de commentaires de dirigeants qui s’efforcent de rassurer sur leurs perspectives de croissance. Les sous-sections suivantes mettent en avant plusieurs groupes dont les annonces ont été particulièrement suivies (sources : Zonebourse, Boursier.com, 29/07/2025).

Air Liquide : progression modérée mais fiable

L'industriel des gaz, Air Liquide, fait état d’un chiffre d’affaires semestriel de 13,722 milliards d’euros, soit une légère hausse de 2,6% par rapport à 2024. Son résultat opérationnel courant, atteignant 2,737 milliards d’euros, a augmenté de 5,2%. Doté d’une marge opérationnelle de 19,9% après une amélioration de 50 points de base, le groupe démontre une certaine solidité financière, malgré le climat international incertain.

La santé, l’hydrogène et les technologies de l’IA sont autant de domaines porteurs sur lesquels Air Liquide souhaite se renforcer à court et moyen terme. Les nouvelles politiques de décarbonation européennes, encourageant des projets d’hydrogène vert, lui ouvrent des marchés prometteurs. Cependant, la question des coûts de matières premières influe sur les perspectives, notamment pour la seconde partie de l’année.

Bon à savoir : l'expansion dans l’hydrogène

Air Liquide a récemment noué plusieurs partenariats en Allemagne et en France pour renforcer les projets d'hydrogène bas carbone : un moyen efficace de sécuriser la transition énergétique.

Amundi : gestion d’actifs et collecte robuste

Amundi, champion européen de la gestion d’actifs, anticipe une forte collecte nette sur le premier semestre 2025, probablement équivalente à celle de toute l’année 2024. Plusieurs stratégies flexibles et diversifiées, en particulier dans l’ESG et les ETF, séduisent un public d’investisseurs en quête de performance et d’engagement responsable.

Malgré une situation boursière heurtée par la volatilité, Amundi tire parti de sa présence géographique et de sa gamme élargie de produits. La concurrence avec des mastodontes américains reste un défi, mais le groupe mise sur une croissance soutenue en Asie pour consolider sa position.

Bolloré SE et Vivendi : un enjeu juridique crucial

Le feuilleton juridique entre Bolloré SE et les autorités boursières continue. L’AMF exige que Bolloré SE dépose une offre publique de retrait pour les actionnaires minoritaires de Vivendi SE, estimant que la holding a une influence dominante. Les pourvois en cassation sont prévus pour le 25 novembre 2025, et la décision finale pourrait bien redessiner le tour de table de Vivendi.

Les observateurs retiennent que cette situation pourrait modifier la gouvernance dans un groupe largement actif dans la télévision et l’édition. De plus, l’éventualité d’une sortie forcée des minoritaires éveille l’intérêt de nombreux investisseurs prédisposés à de possibles recompositions actionnariales.

Carmat : lumière sur un cœur artificiel, ombre sur la trésorerie

Carmat obtient le marquage CE pour Aeson, son cœur artificiel, ouvrant potentiellement de nouveaux débouchés sur le marché européen pour le pont à la transplantation. Pourtant, des difficultés financières (redressement judiciaire depuis le 1er juillet 2025) imposent à la société de chercher des investisseurs ou des repreneurs afin de garantir sa survie à long terme. Cette dualité entre prouesse technologique et contraintes budgétaires est étroitement surveillée par la communauté médicale et financière.

Le marquage CE, dans le domaine des dispositifs médicaux, atteste de la conformité à la réglementation européenne. Il garantit notamment la sécurité et la performance du produit, ce qui est indispensable pour sa mise sur le marché de l’UE.

Clariane (ex-Korian) : attente et prudence

Clariane publie ses résultats semestriels ce 29 juillet 2025. Dans un secteur d’activité où la prise en charge des patients âgés est un enjeu de société, la hausse des coûts (énergie, personnel) est un vrai sujet de préoccupation. Le plan de restructuration initié en 2024, s’appuyant sur la cession d’actifs non stratégiques, doit permettre d’améliorer la rentabilité dans un contexte réglementaire exigeant.

Compagnie des Alpes : l’activité estivale passée au crible

Outre les stations de ski, Compagnie des Alpes gère d’autres sites d’attractions comme le Futuroscope, où la saison estivale joue un rôle clé. Les analystes anticipent une fréquentation en hausse, profitant d’un relatif retour des flux touristiques. La confrontation entre l’augmentation des coûts de fonctionnement et la recherche de nouvelles sources de revenus (expérience digitale, évènements spéciaux) sera un point d’attention déterminant pour la suite.

EssilorLuxottica : un premier semestre dynamique

Le spécialiste de l’optique EssilorLuxottica affiche un chiffre d’affaires de 14,02 milliards d’euros au cours du premier semestre 2025, soit +7,3% à taux de change constants. Malgré de nouveaux droits de douane entrés en vigueur aux États-Unis, la rentabilité opérationnelle reste stable (18,3%). L’expansion géographique, surtout en Asie, compense les pressions nord-américaines. Le titre grimpe, témoignant de l’optimisme des marchés à son égard.

Euroapi : le compte à rebours des résultats

Pluralité et diversification sont les maîtres-mots chez Euroapi. Alors que la société s’est détachée de Sanofi depuis 2020, elle publie cette semaine ses chiffres semestriels. L’enjeu réside dans la capacité à accroître son portefeuille clients, pour ne pas se reposer uniquement sur Sanofi. Dans un contexte de pressions réglementaires et sanitaires fortes, l’investissement dans de nouvelles lignes de production pourrait affecter la rentabilité à court terme.

GTT : perte de vitesse ou simple consolidation?

GTT, spécialiste du confinement pour le gaz liquéfié, communique incessamment ses performances. Son carnet de commandes, extensible jusqu’en 2030, laisse augurer de bonnes perspectives, notamment en GNL. Toutefois, le marché surveille de près les ambitions de GTT sur la filière hydrogène liquéfié, considérée comme un créneau encore émergent mais promis à un fort potentiel.

Imerys : une évolution prudente

Dans les minéraux industriels, Imerys enregistre un léger recul de l’activité en Europe en raison du ralentissement économique. Les investisseurs perçoivent néanmoins des opportunités dans les secteurs de la céramique et du bâtiment. L’entreprise doit composer avec la volatilité des coûts de l’énergie et l’évolution des réglementations environnementales, tout en maintenant son positionnement sur le marché des batteries électriques.

JCDecaux : la concession de l’aéroport de Bruxelles

La publicité extérieure demeure l’un des segments les plus dynamiques. JCDecaux met la main sur la régie publicitaire de l’aéroport de Bruxelles à compter de 2026. La société renforce son portefeuille de contrats dans le transport aérien, un secteur en pleine reprise. Les prochaines annonces de l’entreprise porteront vraisemblablement sur son développement dans le digital, où la personnalisation des contenus publicitaires est un enjeu concurrentiel.

Kering : le luxe en quête de stabilité

En attendant la publication de ses chiffres dans la soirée, Kering aborde ce premier semestre 2025 avec vigilance. Gucci, sa marque phare, fait face à des variations de la demande, notamment sur le marché chinois. Les investisseurs cherchent à évaluer la capacité du groupe à rééquilibrer son portefeuille de marques, en particulier Balenciaga, après une période de repositionnement marketing. Les droits de douane américains génèrent une incertitude supplémentaire quant à la rentabilité des exportations.

L’Oréal : les prouesses du géant cosmétique

Le leader mondial des cosmétiques, L’Oréal, table toujours sur une forte demande pour ses gammes premium (Lancôme, etc.) et ses nouveautés écologiques. La publication de résultats à venir pourrait confirmer cette tendance, dans un secteur où la dimension RSE (responsabilité sociétale des entreprises) revêt de plus en plus d’importance pour le consommateur.

Lumibird : cap vers l’innovation laser

Avec un chiffre d’affaires semestriel de 106,8 millions d’euros, en hausse de 9%, Lumibird se dit confiant pour l’année. Les applications dans la défense, l’ophtalmologie et le secteur industriel tirent la croissance, bien que le deuxième trimestre ait été moins dynamique que le premier. Les marchés restent attentifs à la part de l’international dans le volume d’activité et à la maîtrise des coûts de production.

Lumibird cible des développements dans le fractionnement laser pour la chirurgie. Cette technologie, très demandée par les cliniques spécialisées, pourrait renforcer la position concurrentielle de l’entreprise, surtout si des partenariats stratégiques voient le jour.

M6 : audio-visuel et plateformes de streaming

Autre acteur médiatique, M6 publiera ses résultats semestriels dans les prochaines heures. Le groupe capitalise sur la bonne santé de ses projets de production et sur l’expansion de son offre numérique. Les observateurs se demandent si la chaîne continue de grignoter des parts de marché publicitaire face à TF1, tout en développant ses services de streaming payants ou financés par la publicité.

Mersen : des commandes majeures dans l’éolien

Mersen a annoncé pour plus de 35 millions d’euros de contrats offshore en mer du Nord et dans la Baltique. Spécialisée dans les composants électriques et les matériaux avancés, l’entreprise tire profit de la dynamique des énergies renouvelables. Les annonces relatives à ces projets illustrent l’importance d’un secteur en plein essor, même si la concurrence internationale demeure rude.

Orange : avancées sur la fibre et la 5G

Avec 19,853 milliards d’euros de revenus semestriels (+0,3%), Orange maintient un rythme de croissance mesuré. Le fournisseur historique bénéficie de la demande pour la fibre optique et la migration vers la 5G, malgré un environnement concurrentiel. L’évolution du segment entreprise et l’expansion africaine sont également des piliers de sa stratégie. L’entreprise table sur une hausse de l’Ebitdaal, révisé à la hausse pour l’ensemble de l’exercice.

Rexel : un équilibre préservé

Le distributeur de matériel électrique Rexel a généré un chiffre d’affaires de 9,77 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, affichant une hausse de 1,6%. La marge d’Ebita ajusté s’établit à 5,8%, contre 6,1% sur la même période l’an dernier. Cette relative résilience repose sur les bonnes ventes en Amérique du Nord, compensant la relative faiblesse du marché européen.

Semco : une introduction en Bourse remarquée

Semco a levé 46,2 millions d’euros, représentant 29,9% du capital. Cette opération, menée avec succès, servira à financer la croissance de la société dans le secteur des technologies environnementales et industrielles. Les marchés s’interrogent sur les plans précis d’investissement à venir : recrutement d’ingénieurs, développement commercial ou acquisitions ciblées.

Serge Ferrari : performance à confirmer

L’expert en toiles composites Serge Ferrari doit publier son chiffre d’affaires semestriel. L’entreprise se positionne sur les matériaux durables pour la construction, un marché en croissance. Sa diversification sectorielle — aéronautique, marine, immobilier commercial — peut atténuer les risques conjoncturels, même si la hausse des prix de l’énergie demeure un souci.

SMCP : mode premium et digitalisation

SMCP, maison-mère de Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac, se prépare à annoncer ses performances. Les boutiques physiques ont pu bénéficier d’un regain de fréquentation, mais c’est surtout la digitalisation rapide qui fera la différence. Les résultats du premier semestre éclaireront la stratégie de l’entreprise sur les marchés asiatiques et nord-américains, dont l’appétit pour la mode premium ne se dément pas.

Stellantis : une passade compliquée

En recul de 13% sur son chiffre d’affaires (74,3 milliards d’euros) et affichant une perte nette de 2,256 milliards d’euros, Stellantis traverse un premier semestre difficile. Les raisons invoquées incluent des charges exceptionnelles, un marché européen en berne et des difficultés en Amérique du Nord. Toutefois, la direction insiste sur des plans de relance, misant sur les véhicules électriques et l’optimisation industrielle pour redresser la barre au second semestre.

TF1 : un défi toujours d’actualité face à la concurrence

Avec la publication de ses résultats imminente, TF1 nourrit des ambitions de croissance dans la publicité et dans la production de contenus. La direction mise sur la force de sa grille de programmes, tout en négociant des partenariats avec des fournisseurs de contenus et des plateformes de streaming. Les marchés réagissent plutôt positivement, le titre ayant progressé de 4,50% ce mardi.

Verallia : vers de nouveaux sommets?

Verallia, grand acteur de l’emballage en verre, finalise ses résultats semestriels. L’entreprise tire profit de la tendance à la substitution du plastique par des solutions plus écologiques. Malgré la hausse des coûts énergétiques, la société maintient une rentabilité robuste, grâce à des gains de productivité et un positionnement premium. Les projections futures incluent la poursuite de l’OPA initiée par BWGI, qui pourrait modifier la structure actionnariale.

Vicat : l’impact du ralentissement américain

Spécialisé dans le ciment et les matériaux de construction, Vicat enregistre une baisse de 2,7% de son chiffre d’affaires (1,885 milliard d’euros) et un Ebitda en retrait de 6,3%. Le groupe souffre d’un marché américain moins dynamique et d’effets de change défavorables. Malgré tout, les objectifs d’une croissance d’Ebitda comprise entre 2 et 5% pour 2025 sont maintenus.

Vinci : une nouvelle stratégie de diversification

Leader dans les infrastructures et la construction, Vinci annonce l’acquisition, pour un montant non communiqué officiellement, de la société allemande Zimmer & Hälbig (96 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024). Cette opération devrait faciliter l’accès au marché européen du génie climatique et conforter l’objectif de Vinci d’étendre son offre de services techniques. Les résultats semestriels du groupe sont attendus pour confirmer sa solidité financière.

Wavestone : la transition numérique en toile de fond

Wavestone, cabinet de conseil, présente un chiffre d’affaires de 231,5 millions d’euros pour le premier trimestre de son exercice 2025-2026, en léger recul de 0,4%. La baisse est principalement imputable à un effet calendaire défavorable. Malgré cela, l’entreprise confirme une marge opérationnelle espérée au-dessus de 13%. Les observateurs guettent la suite de l’intégration de Wivoo, censée renforcer l’offre digitale.

Focus financier : tableau récapitulatif des tendances

Métriques Entreprise Valeur S1 2025 Évolution
Chiffre d’affaires Air Liquide 13,722 Mds € +2,6%
Résultat opérationnel EssilorLuxottica 2,53 Mds € +7,1%
Collecte nette estimée Amundi (données attendues) Solide
CA semestriel Rexel 9,77 Mds € +1,6%
Perte nette Stellantis 2,256 Mds € Négative

Volet juridique : points de tension et arbitrages

L’actualité ne se limite pas aux indicateurs financiers. Le marché surveille aussi de près les décisions réglementaires et les éventuels contentieux qui pourraient influer sur les cours. Entre les recours introduits par Bolloré SE et Vivendi devant la Cour de cassation et les obligations légales liées au redressement judiciaire de Carmat, la place de Paris doit composer avec une dimension juridique complexe. Le litige entre l’AMF et Bolloré SE pourrait bouleverser la structure actionnariale de Vivendi, influençant des secteurs clés comme la télévision payante ou l’édition.

Par ailleurs, la question du marquage CE imposée aux entreprises médicales telles que Carmat souligne l’incontournable validité réglementaire dont ont besoin les innovations pour prospérer. Les reprises, fusions ou acquisitions se déroulent également dans un cadre où la Commission européenne et les autorités de la concurrence veillent aux réglementations. De Vinci, qui prend pied dans un nouveau marché du génie climatique en Allemagne, à JCDecaux, qui gagne un contrat stratégique, les acteurs sont nombreux à renforcer leurs positions en s’adaptant au cadre légal européen.

Nouvelles dynamiques industrielles et technologiques

Dans cet environnement concurrentiel, l’innovation reste rédemptrice ou catalyseur de croissance pour plusieurs entreprises. Assurer des approvisionnements stables, gérer l’empreinte écologique ou améliorer l’efficacité énergétique constituent des axes forts de la compétitivité française.

Exemple avec l’industrie médicale : Carmat et la quête de financements

Aujourd’hui, Carmat illustre crûment les défis de ce secteur : politiques publiques européennes encourageant l’innovation vs. contraintes budgétaires lourdes et acceptabilité du risque par les investisseurs. Malgré un produit novateur (Aeson), la société doit éviter un arrêt brutal faute de cash. Le marché soucieux de rentabilité privilégiera sans doute des partenariats industriels solides et des engagements étatiques éventuels, tant l’enjeu de santé publique est capital.

Exemple dans l’énergie : Mersen et Air Liquide

Les efforts déployés par Mersen pour répondre à la demande éolienne offshore démontrent la volonté d’inscrire la France dans la transition énergétique. Air Liquide, de son côté, consolide sa position de leader en hydrogène, ferment de la future décarbonation d’activités industrielles. En revanche, l’approvisionnement en matières premières et la dépendance énergétique européenne restent des points de vigilance persistants.

Stratégies d’expansion géographique et diversification

Dans la plupart des présentations de résultats, on relève que les entreprises s’attachent à diversifier leurs zones géographiques. Que ce soit en Asie pour Amundi et EssilorLuxottica, ou en Amérique du Nord pour Rexel, la volonté d’éviter la dépendance à un seul marché s’intensifie. Les relais de croissance à l’étranger protègent partiellement les résultats lorsqu’un marché domestique fléchit, tout en ouvrant de nouveaux territoires où conquérir des clients.

Kering, L’Oréal et le luxe en expansion

Le luxe demeure un secteur très attentif aux fluctuations des dépenses des classes aisées à travers le monde. Kering cherche à mieux répartir son portefeuille de marques, tandis que L’Oréal continue de creuser l’écart via ses gammes haut de gamme utilisées par une clientèle internationale nombreuse. L’enjeu sera d’optimiser la distribution aux États-Unis face aux droits de douane, tout en poursuivant la pénétration des marchés asiatiques où la consommation cosmétique ne cesse de croître.

Vinci et JCDecaux : conquêtes européennes

Sur le plan des infrastructures, Vinci accède à un savoir-faire complémentaire en Allemagne avec l’acquisition de Zimmer & Hälbig, visant le marché du chauffage et de la climatisation. JCDecaux s’impose un peu plus dans la publicité aéroportuaire, remportant la concession de Bruxelles. Ces mouvements témoignent de la stratégie de couvrir l’Europe de l’Ouest tout en misant sur la reprise du secteur du transport.

Bon à savoir : effet de portefeuille

La diversification géographique constitue un levier de résilience. Lorsqu’un marché national subit un ralentissement, les recettes issues d’autres pays permettent de maintenir un flux financier régulier et de lisser les risques.

Regards sur la seconde moitié de 2025

La Bourse de Paris fait le tri entre sociétés résilientes, capables de dégager une marge régulière dans un environnement compliqué, et acteurs plus fragiles, engagés dans des batailles juridiques ou peinant à stabiliser leurs comptes financiers. Les prochains mois verront se confirmer des tendances fortes : la place de l’hydrogène et des énergies durables, l’essor de la consommation de produits de luxe sur des marchés émergents, les mutations sociétales autour du grand âge (Clariane) et les stratégies de conquête à l’international pour les groupes français.

Les investisseurs resteront particulièrement attentifs aux mesures protectionnistes qui peuvent retentir sur le commerce extérieur européen, ainsi qu’à la volatilité des taux de change. Les décisions de politique monétaire, notamment aux États-Unis, auront elles aussi une incidence directe sur les grandes banques et le secteur de la gestion d’actifs (Amundi). Les sociétés industrielles, quant à elles, continueront d’évaluer les retombées des fluctuations de coûts de l’énergie et des matières premières.

L’actualité boursière de ce 29 juillet 2025 révèle un marché en perpétuelle adaptation, où l’innovation, la diversification et la gestion fine des enjeux juridiques décident souvent du sort des entreprises cotées.