Sulo et Latour Capital : une alliance stratégique pour réinventer l’économie circulaire
Sulo et Latour Capital reforment leur alliance. Découvrez comment ce partenariat promet d’étendre l’économie circulaire et accélérer l’innovation.

Une annonce qui vient enrichir le paysage actuel du financement d’entreprise, en reflétant les ambitions grandissantes de la société de gestion Latour Capital pour soutenir le développement rapide de Sulo, acteur de la collecte et du recyclage des déchets. Et ce n’est pas un simple soutien financier, mais un engagement qui aspire à redessiner la dynamique de l’économie circulaire en Europe.
La trajectoire ascendante de Sulo, entre révolution et expansion
Sulo s’est forgé un statut de leader dans la conteneurisation des déchets en Europe, avec un savoir-faire hérité de Plastic Omnium Environnement dont elle est issue en 2018. À l’époque, ce spin-off s’inscrivait déjà dans une logique de réorganisation du marché, permettant à Sulo de consolider ses positions dans les principaux pays européens.
En seulement quelques années, l’entreprise a procédé à huit acquisitions stratégiques, dont l’intégration de San Sac Group en 2019 qui a considérablement renforcé sa présence dans les régions scandinaves. Elle dessert aujourd’hui plus de 15 000 clients à travers toute l’Europe et atteint un chiffre d’affaires de plus de 600 millions d’euros. Ces performances sont d’autant plus remarquables qu’elles s’inscrivent au cœur d’un secteur, la gestion et la compaction des déchets, désormais considéré comme l’une des clés de voûte de l’économie circulaire moderne.
Le rachat d’unités de production, le développement d’outils digitaux pour optimiser la logistique et la traçabilité des contenants, ou encore la mise en place de programmes de maintenance avancée ont permis à Sulo de se distinguer. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle fut la première entreprise industrielle française à recevoir, en 2019, la certification Économie Circulaire délivrée par l’AFNOR.
Latour Capital, un partenaire qui mise sur l’audace entrepreneuriale
Latour Capital se positionne comme un investisseur très actif, prêt à s’engager aux côtés de sociétés présentant des perspectives de croissance rapides. Avec 4 milliards d’euros d’actifs sous gestion et plus d’une trentaine de professionnels, la société de gestion s’appuie sur une expertise opérationnelle pointue, souvent nourrie par l’expérience de ses associés issus du monde de la direction d’entreprise.
La stratégie de Latour Capital, fondée par Cédric Bannel et Philippe Léoni, accorde une place majeure à l’accompagnement managérial. Cette approche se retrouve aujourd’hui dans la vision défendue auprès de Sulo : conforter le leadership européen de la société tout en lui ouvrant la voie vers de nouveaux marchés internationaux, le tout à l’aide de ressources financières conséquentes et d’un savoir-faire solide.
Les investissements en capital (private equity) consistent à injecter des fonds dans une entreprise pour financer sa croissance, son développement ou sa restructuration. Les investisseurs deviennent alors actionnaires et s’impliquent généralement dans la stratégie, tout en visant une création de valeur à moyen ou long terme.
Une sortie partielle et un nouveau chapitre de croissance
Cette nouvelle opération pilotée par Latour Capital IV représente un investissement majoritaire visant à offrir une liquidité partielle à certains investisseurs historiques de Sulo, dont Bpifrance. Tout en restant profondément impliqué, le management demeure également actionnaire, gage d’une cohérence stratégique et d’une volonté de maintenir le cap initié depuis 2018.
Le marché européen de la gestion des déchets a évolué sous l’effet de réglementations environnementales renforcées, d’une volonté politique d’optimiser le tri sélectif et, plus globalement, de la quête d’économies durables. Les entreprises de ce secteur, comme Sulo, savent qu’une expansion géographique et une montée en gamme technologique constituent des atouts cruciaux pour maintenir leur avance dans un secteur très concurrentiel.
L’essor de Sulo en quelques étapes clés
L’histoire récente de Sulo illustre la nécessité de grandir rapidement tout en maîtrisant les enjeux de la transformation numérique et de la recherche de nouveaux débouchés.
- 2018 : Spin-off de Plastic Omnium Environnement, créant les bases de Sulo.
- 2019 : Acquisition de San Sac Group. Sulo s’implante davantage dans la compaction des déchets et étend sa couverture géographique.
- 2019 : Première certification Économie Circulaire délivrée par l’AFNOR pour une entreprise industrielle française.
- 2024 (juin) : Refinancement à hauteur de 350 millions d’euros (Term Loan B), sursouscrit 1,7 fois, preuve de l’appétit des investisseurs.
- 2025 (février) : Repricing de la dette, permettant de réduire les coûts de financement de 100 points de base (bps).
Fort de ces jalons, le groupe s’est continuellement renforcé et prépare désormais une expansion encore plus ambitieuse grâce à l’engagement renouvelé de Latour Capital et l’apport supplémentaire de capital.
Bon à savoir : le Term Loan B (TLB)
Le Term Loan B est un emprunt à taux variable couramment utilisé dans les opérations de leveraged buyout. Souvent accompagné d’une maturité de plusieurs années, il est prisé par les fonds d’investissement pour sa flexibilité. Dans le cas de Sulo, ce levier financier lui a permis de racheter plusieurs cibles d’acquisition tout en poursuivant ses innovations industrielles.
Sulo et la dynamique circulaire européenne
Le marché européen de la valorisation et de la collecte des déchets se transforme rapidement. Les objectifs fixés par l’Union européenne – notamment via des directives visant à réduire l’enfouissement et à accroître le taux de recyclage – ont eu pour effet d’accélérer les investissements en solutions de tri, de compostage ou encore de compactage.
Sulo s’appuie sur sa gamme de conteneurs modulables et sur des dispositifs de compaction adaptés à différentes filières (verre, plastiques, métaux, déchets organiques, etc.). Cette spécialisation lui confère un avantage concurrentiel non négligeable : la possibilité de personnaliser ses produits selon les besoins de chaque municipalité, de chaque intercommunalité ou de chaque industriel.
En intégrant des technologies de traçabilité (capteurs, data, logiciels de suivi), Sulo se positionne comme un partenaire global pour ses clients, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de réduction de l’empreinte carbone et de promotion du réemploi.
En France, la Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (votée en 2020) a fixé des cibles ambitieuses de réduction des déchets, d’encouragement de la consigne et de limitation de l’usage unique. À l’échelle européenne, de multiples plans d’action viennent soutenir les acteurs alignés sur ces objectifs, donnant un élan supplémentaire à des entreprises comme Sulo.
Une ouverture vers de nouvelles zones géographiques
La stratégie de Sulo s’inscrit désormais dans la conquête de régions encore peu exploitées. L’Europe du Sud-Est, par exemple, se révèle être un terrain particulièrement fertile, avec une volonté accrue des autorités locales de moderniser leurs infrastructures de collecte. Les pays d’Asie-Pacifique ne sont pas en reste, même s’il convient d’analyser les particularités réglementaires avant de s’y implanter.
Pour soutenir cette expansion, Latour Capital prévoit d’apporter ses ressources non seulement sur le plan financier, mais aussi via son réseau international et son expertise en acquisitions ciblées. L’idée est de permettre à Sulo de consolider sa position de “one-stop shop” dans la gestion des déchets, en proposant à la fois des conteneurs robustes, des équipements de compactage et des solutions numériques pour optimiser les flux de collecte.
Bon à savoir : la croissance organique et externe
Croissance organique : Développement issu de l’activité intrinsèque de l’entreprise, par l’augmentation des ventes, des produits ou services, ou encore l’amélioration des processus.
Croissance externe : Expansion via des acquisitions ou fusions, permettant d’élargir rapidement le périmètre d’activité et de pénétrer de nouveaux marchés.
Un montage financier solide : fresh equity et co-investissement
Dans le cadre de cet engagement renouvelé, Latour Capital injecte un montant significatif de fresh equity dans Sulo par l’intermédiaire de son fonds Latour Capital IV, accompagné d’un véhicule de co-investissement dédié. Les souscripteurs historiques – témoignant de leur conviction dans le modèle de Sulo – ont souscrit à hauteur de 200 % de l’objectif initial, un signe clair de la confiance qu’inspire la société dans le paysage économique actuel.
Pour Sulo, cette nouvelle enveloppe de fonds propres permet d’assurer sa pérennité et d’avoir la marge de manœuvre nécessaire pour mener des opérations d’acquisition ciblées. Elle renforce également sa capacité à investir dans la R&D et à consolider sa transition vers des solutions de pointe (conteneurs “intelligents”, algorithmes d’optimisation, etc.).
Représentants de Latour Capital : “Nous sommes convaincus de la résilience du marché de la collecte et de la compaction des déchets en Europe. Sulo, avec son expertise et sa base de clients diversifiée, est idéalement placée pour poursuivre sa croissance.”
Représentant de Bpifrance : “Notre rôle consistait à soutenir la montée en puissance d’un champion européen de l’économie circulaire. Aujourd’hui, Sulo est armée pour continuer à innover et à étendre son empreinte géographique.”
Vers une politique d’acquisition sélective et agile
L’un des axes majeurs de croissance pour Sulo réside dans la poursuite d’acquisitions ciblées. L’entreprise souhaite ainsi renforcer ses expertises en compaction des déchets et en solutions connectées. Certains fabricants de technologies dédiées au tri automatisé ou à la collecte sélective représentent des cibles potentielles, tout comme de nouveaux marchés où le groupe est encore peu présent.
Un tel positionnement exige un montage financier robuste et une expertise capable de repérer rapidement les synergies possibles. C’est précisément sur ce point que Latour Capital, fort de ses équipes d’anciens dirigeants, peut apporter une valeur ajoutée : identification des meilleures opportunités, audit des risques, négociation et intégration opérationnelle.
L’empreinte de Bpifrance et la sortie partielle
Bpifrance, présent au capital depuis la création de Sulo en 2018, a accompagné l’entreprise durant plusieurs années, facilitant sa réorganisation post-spin-off et son essor à l’international. En s’alliant à Latour Capital, Bpifrance a contribué à la création d’un groupe solide, disposant des ressources nécessaires pour se développer de manière pérenne.
Dans cette nouvelle configuration, Bpifrance cède la majorité de ses parts, concrétisant ainsi son objectif initial : favoriser l’émergence d’un champion national à vocation européenne, puis réallouer ses ressources à d’autres projets à fort potentiel. Cette sortie ne signifie pas pour autant un désintérêt de la banque publique pour la filière déchets : au contraire, elle continue d’appuyer divers acteurs du secteur via des prêts, des garanties ou des investissements en fonds propres.
Bpifrance en bref
Financement : Soutien des entreprises à toutes les étapes (prêts, garanties, fonds propres).
Accompagnement : Programmes d’innovation, d’accélération et mise en réseau.
Export : Une gamme de produits dédiée à l’international.
Avec ses 50 implantations régionales, Bpifrance offre un guichet unique aux entrepreneurs.
Stratégies industrielles et innovations au service du tri
Au-delà du simple financement, la réussite de Sulo réside dans sa capacité à innover. Les filières de tri se complexifient : de plus en plus de types de déchets sont soumis à des consignes spécifiques (bio-déchets, emballages plastiques multi-couches, textiles, etc.). Les collectivités locales exigent donc des solutions plus performantes, capables de s’intégrer dans un processus global de gestion de l’environnement.
Sulo s’est ainsi distinguée par la création de conteneurs résistants, légers et souvent fabriqués à partir de matières recyclées. Les systèmes de compaction intégrés réduisent considérablement le volume des déchets, limitant les fréquences de collecte et donc le bilan carbone des opérations. Dans un contexte où les municipalités cherchent à optimiser leurs coûts tout en s’inscrivant dans une démarche verte, ces solutions répondent parfaitement à l’évolution des besoins.
Par ailleurs, l’entreprise a investi dans des technologies embarquées, permettant de géolocaliser chaque conteneur, de mesurer son taux de remplissage ou encore d’anticiper les pannes. Pour les opérateurs, ces données facilitent la planification des tournées, réduisent les trajets inutiles et améliorent la qualité du service offert aux citoyens.
De nouveaux horizons réglementaires et économiques
Cette dynamique de croissance et d’investissements s’inscrit dans un cadre réglementaire européen en pleine mutation. Des objectifs de plus en plus stricts en termes de recyclage et de valorisation énergétique favorisent la demande en matériel performant. Parallèlement, la pression citoyenne pour des collectivités plus vertes crée un environnement propice à l’innovation.
Les experts estiment qu’à l’horizon 2030, le secteur de la gestion des déchets en Europe pourrait croître de manière significative, porté par des initiatives publiques variées et le soutien de fonds structurés. Dans ce contexte, Sulo apparaît comme un acteur particulièrement bien positionné pour capter cette valeur naissante, d’autant plus qu’il dispose déjà d’une large clientèle et d’un réseau commercial implanté dans plusieurs pays clés.
Quelle place pour la concurrence ?
Le marché européen des conteneurs et de la compaction est composé de plusieurs fournisseurs historiques et de nouveaux entrants misant sur le numérique. La concurrence se joue souvent sur la capacité à proposer des solutions personnalisées et un service de proximité. Sulo, avec son ancrage dans des régions stratégiques (Scandinavie, Europe de l’Ouest, etc.), a su anticiper certaines mutations comme la digitalisation de la collecte ou le recours à des plastiques recyclés plus performants.
Néanmoins, le marché reste concurrentiel, d’autant que la profitabilité dépend aussi de facteurs tels que le coût des matières premières, le coût de la logistique et la pression sur les tarifs de vente. C’est là que la solidité financière apportée par Latour Capital prend tout son sens : une capacité d’investissement à long terme pour garder une longueur d’avance sur les concurrents moins bien capitalisés.
Gérer une entreprise en forte croissance dans un secteur technique requiert une équipe managériale expérimentée et des talents formés aux enjeux de l’économie circulaire. Sulo a ainsi mis l’accent sur la formation continue, veillant à ce que ses collaborateurs maîtrisent à la fois les nouveaux outils numériques et les problématiques réglementaires. En parallèle, l’entreprise a renforcé son conseil d’administration avec des experts de la durabilité et de la finance, reflétant l’orientation stratégique vers laquelle elle tend.
Le fait que Latour Capital compte dans ses rangs d’anciens dirigeants de PME et d’ETI industrielles permet d’apporter un soutien pragmatique : conseils en organisation, ajustements de la supply chain, prospection de nouveaux marchés. Cette proximité opérationnelle est un réel avantage concurrentiel dans le domaine du private equity, où certaines structures d’investissement n’apportent qu’un soutien financier.
Le pari de la circularité au service de la rentabilité
L’économie circulaire est souvent considérée comme un secteur d’avenir, mais aussi un défi. Réduire l’extraction de ressources, prolonger la durée de vie des produits, encourager la réparation ou le réemploi : autant de principes qui exigent une adaptation constante des processus de production et de distribution.
Sulo a su convertir ces défis en opportunités. Ses conteneurs, par exemple, sont conçus pour être partiellement recyclables en fin de vie et bénéficient de la certification AFNOR d’Économie Circulaire, un atout pour séduire les collectivités soucieuses de leur bilan écologique. Ce positionnement devrait continuer à porter ses fruits, à mesure que les pouvoirs publics durcissent les normes environnementales et que les consommateurs exigent plus de transparence.
Un avenir axé sur la R&D et les technologies vertes
La prochaine phase de développement de Sulo passera par un renforcement de la recherche et développement. L’entreprise envisage d’explorer de nouvelles pistes : conteneurs connectés exploitant des algorithmes prédictifs, matériaux encore plus durables, partenariats avec des start-up spécialisées dans la détection des déchets recyclables. Dans un contexte où l’innovation est un facteur différenciateur, ces investissements sont déterminants pour consolider la réputation de Sulo comme leader technologique.
Avec le soutien renouvelé de Latour Capital, les marges de manœuvre pour investir dans la R&D seront élargies, permettant à Sulo de proposer des solutions toujours plus performantes. La gestion de la data deviendra un pilier central : savoir collecter, analyser et exploiter les informations issues de milliers de conteneurs afin de fournir un service adapté à chaque territoire.
Une alliance de compétences pour viser plus loin
Le montage actuel, qui associe un fonds dédié et un véhicule de co-investissement, témoigne de la confiance que suscite Sulo auprès des institutionnels et des actionnaires privés. Cette union de compétences et de capitaux a pour but de doter l’entreprise de tous les moyens nécessaires pour poursuivre son aventure dans des marchés encore peu explorés.
L’objectif affiché est clair : renforcer durablement la position de Sulo comme un acteur incontournable de la collecte et de la valorisation des déchets, au moment même où l’Europe et d’autres régions du monde revoient leurs priorités environnementales.
Perspectives durables pour l’économie circulaire
Ce partenariat renforcé entre Latour Capital et Sulo illustre parfaitement la tendance actuelle du monde de la finance en France : des investisseurs prêts à soutenir des projets industriels porteurs de sens et de croissance économique, et des entreprises prêtes à innover pour répondre aux enjeux environnementaux.
Avec ce soutien majeur, Sulo s’engage dans un nouveau chapitre, marqué par une ambition accrue de conquête de nouveaux marchés, de déploiement de technologies de rupture et de fidélisation de ses clients historiques.
Une nouvelle ère s’ouvre pour Sulo, signe que l’économie circulaire, loin d’être une simple mode, s’impose désormais comme l’avenir de toute une industrie.