Les co-produits de Provence : une révolution cosmétique
Deux experts unissent leurs forces pour extraire le meilleur des co-produits provençaux et façonner l’avenir écologique de la cosmétique française.

Avec l’annonce publiée sur le site du Groupe Robertet, le monde de la cosmétique a découvert un accord inédit entre Robertet et Phénix en Provence. Ils s’allient pour explorer de nouvelles solutions durables et valoriser les co-produits agricoles de Provence. Un projet qui laisse entrevoir une nouvelle ère, plus naturelle et résolument tournée vers l’innovation, dans un secteur en pleine transformation.
Une alliance stratégique pour la cosmétique d’aujourd’hui
Lorsqu’un acteur majeur des matières premières naturelles décide de s’associer à une jeune structure spécialisée dans la valorisation des co-produits, l’industrie cosmétique ne peut qu’être attentive. L’approche conjointe de Robertet et de Phénix en Provence illustre une tendance forte : s’appuyer sur des ingrédients locaux, issus de l’agriculture régionale, pour développer des formules cosmétiques à la fois performantes et responsables.
Pour les connaisseurs, la réputation du Groupe Robertet n’est plus à faire : fondé en 1850 à Grasse, il a bâti une expertise mondialement reconnue dans le domaine des produits aromatiques, des parfums et des ingrédients naturels. De son côté, Phénix en Provence s’impose comme une start-up dynamique. Son savoir-faire repose sur l’upcycling de matières végétales et l’application de procédés scientifiques pointus pour créer des actifs de haute qualité. Ensemble, ils ambitionnent de transformer les co-produits végétaux issus des terres provençales en trésors pour la beauté.
Cette alliance s’inscrit dans un paysage législatif et économique où la notion de durabilité est devenue incontournable. Les récentes orientations européennes en matière de Green Deal, de même que les réglementations françaises sur la réduction des déchets et la promotion des circuits courts, renforcent l’intérêt pour ce type d’initiatives. L’objectif est clair : répondre aux attentes d’une clientèle en quête de transparence, d’authenticité et de respect de l’environnement.
Le partenariat dévoile déjà un premier fruit : INTELLIGENE® Defense, un ingrédient riche en amyrines, né des co-produits de tomate en Provence. Cet actif se distingue par sa capacité à apaiser, hydrater et aider à la réparation cutanée dès la première utilisation. Il sera présenté lors du salon In-Cosmetics à Amsterdam (du 8 au 10 avril 2025), au stand 3B10, marquant le lancement officiel de cette nouvelle approche.
Comprendre la dynamique industrielle et économique
Pour mieux cerner la profondeur de ce partenariat, il faut saisir les réalités industrielles et financières qui se cachent derrière ces deux structures. Robertet, coté en Bourse, a réalisé plus de 807 millions d’euros de chiffre d’affaires net en 2024, grâce à une présence dans plus de 50 pays et l’implication de plus de 2 500 collaborateurs. Cette solidité financière lui permet de consacrer des moyens importants à la recherche et développement, tout en préservant la philosophie familiale qui anime ses actionnaires principaux.
Phénix en Provence, plus récente, s’appuie sur une vision régionale forte. Créée en 2021, elle a installé un site industriel à Tarascon en 2023, avec le soutien de la Coopérative Agricole Provence-Languedoc (Groupe CAPL). Cette coopérative, qui compte plus de 12 000 agriculteurs adhérents, offre une assise solide pour garantir l’approvisionnement en matières agricoles et construire des filières durables à forte valeur ajoutée. Dans un contexte où la traçabilité des ingrédients devient cruciale, ce lien direct avec les agriculteurs représente un atout majeur.
L’alliance entre les deux entités s’explique aussi par la complémentarité de leurs activités. D’un côté, Robertet maîtrise les procédés d’extraction écoresponsables et la chimie verte. De l’autre, Phénix en Provence perfectionne des technologies de transformation pour exploiter les rebuts de l’agriculture régionale. Résultat : des ingrédients innovants, basés sur une transformation fine et une traçabilité impeccable, arrivent sur le marché.
Les co-produits végétaux désignent les matières qui restent après l’extraction ou la transformation principale d’une ressource agricole (pulpe, peaux, graines, etc.). Plutôt que de les gaspiller, des entreprises comme Phénix en Provence les transforment en ingrédients de haute valeur pour l’industrie cosmétique et d’autres secteurs.
Sur le plan économique, cette stratégie est doublement gagnante. Elle permet, d’une part, de réduire les coûts de production en valorisant ce qui aurait été considéré comme un déchet. D’autre part, elle ajoute une dimension écologique fondamentale à l’offre cosmétique. En phase avec les attentes croissantes du marché, la notion de recyclage et de seconde vie des ressources apparaît désormais comme un pivot stratégique.
INTELLIGENE® Defense : un exemple concret d’innovation
La gamme INTELLIGENE® marque une étape déterminante dans la collaboration entre Robertet et Phénix en Provence. Grâce à un procédé d’extraction spécifique, INTELLIGENE® Defense concentre les amyrines issues des co-produits de tomates de Provence. L’originalité du procédé réside dans l’upcycling local, utilisant uniquement des matières premières de proximité, tout en préservant leurs propriétés actives.
Les tests cliniques montrent que cet actif contribue à hydrater et à réparer la peau de façon notable, dès la première application. Les sujets volontaires ayant une peau sensible ont rapporté une sensation immédiate de soulagement et une meilleure élasticité cutanée. Ces résultats, audités par des laboratoires indépendants, renforcent la crédibilité de ce produit sur un marché cosmétique qui scrute la moindre étude d’efficacité.
Au-delà de la performance, INTELLIGENE® Defense s’inscrit dans une logique de réduction de l’empreinte carbone. L’acheminement des matières premières reste local, tout comme la production, ce qui limite drastiquement le transport et l’énergie dépensée. De plus, la démarche s’appuie sur la chimie verte, qui favorise l’utilisation de solvants doux et respectueux de l’environnement. En bref, un nouveau standard pour une cosmétique plus vertueuse.
L’annonce de ce produit au salon In-Cosmetics est particulièrement symbolique. Cet événement international, se tenant à Amsterdam du 8 au 10 avril 2025, reste un rendez-vous incontournable pour toutes les marques souhaitant lancer de nouveaux actifs ou technologies. Les professionnels pourront échanger avec les représentants de Robertet et de Phénix en Provence afin de découvrir l’intégralité de la gamme et les futurs développements annoncés.
Les amyrines sont des composés triterpéniques qu’on trouve dans diverses plantes. Leurs propriétés anti-inflammatoires et réparatrices en font des actifs très prisés pour les formulations cosmétiques visant les peaux sensibles, irritées ou à tendance sèche.
Cette percée promet de stimuler une vague d’innovations similaires. D’autres co-produits agricoles pourraient être explorés, du raisin à l’olive, en passant par les plantes aromatiques emblématiques de la région. Grâce à une expertise croisée et un réseau d’approvisionnement étendu, Robertet et Phénix en Provence entendent développer tout un panel de nouvelles références.
Plongée dans l’ADN de Robertet : l’histoire d’une entreprise familiale
Fondée à Grasse en 1850, Robertet est une société familiale à l’actionnariat largement conservé par la famille Maubert. Son savoir-faire historique réside dans la parfumerie, les arômes alimentaires et la création d’ingrédients naturels pour différents secteurs. Au fil des décennies, Robertet a su se déployer à l’international, tout en préservant son ancrage provençal, épicentre de la culture des plantes à parfum.
Aujourd’hui, la firme peut se targuer d’être la seule entreprise de son secteur intégrée sur l’ensemble de la chaîne : de l’approvisionnement en matières premières jusqu’à la formulation finale. Au-delà de la cosmétique, elle fournit également l’industrie alimentaire et la parfumerie de luxe, développant ainsi un panel de plus de 1 700 matières naturelles et compositions personnalisées.
La stratégie de Robertet conjugue tradition et modernité. En effet, l’entreprise s’appuie sur une longue connaissance de la flore locale, mais mise aussi sur des technologies de pointe pour l’extraction des principes actifs. L’enjeu : répondre à une demande mondiale tout en maintenant des standards de qualité élevés. Cette excellence s’est traduite par des partenariats de premier plan, notamment dans les secteurs du parfum, de la cosmétique et des compléments alimentaires.
Bon à savoir : Robertet en chiffres
807 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, présence dans plus de 50 pays, 17 centres de création, plus de 2 500 employés et un héritage familial depuis plus de 170 ans. Autant de données qui témoignent de la vitalité et du rayonnement mondial de l’entreprise.
Ce succès international n’a pas éloigné Robertet de ses valeurs initiales. L’entreprise s’implique régulièrement dans des projets de préservation de la biodiversité et met un point d’honneur à soutenir des filières locales de production. Une stratégie qui n’est pas simplement philanthropique, mais qui constitue un investissement pérenne dans la qualité de ses matières premières.
Zoom sur Phénix en Provence : la force de l’upcycling
En 2021, Phénix en Provence voit le jour à Avignon, avec l’ambition de valoriser les coproduits agricoles régionaux. Son modèle économique repose sur une connaissance fine des biomasses locales et leur transformation en ingrédients naturels dotés de propriétés remarquables. L’entreprise bénéficie de l’appui de la Coopérative Agricole Provence-Languedoc, qui regroupe plus de 12 000 agriculteurs adhérents, créant ainsi un lien direct avec les champs de Provence.
Outre le financement, la coopérative met à disposition un réseau logistique considérable et une expertise agricole précieuse. Installée à Tarascon depuis 2023, Phénix en Provence dispose d’une plateforme industrielle moderne, adaptée à la manipulation de larges volumes de co-produits végétaux. Grâce à ce site, la jeune société peut trier, extraire et purifier ces ressources avec une grande efficacité, tout en assurant la traçabilité nécessaire.
Le concept d’upcycling, au cœur de la mission de Phénix en Provence, s’avère particulièrement pertinent dans le domaine de la cosmétique. Les marques cherchent désormais des ingrédients originaux et durables, capables de raconter une histoire et de justifier un positionnement premium. Le fait de transformer des écorces, des pépins ou encore des pulpes de fruits en actifs cosmétiques suscite un intérêt croissant. C’est là que Phénix en Provence intervient, armée d’une expertise scientifique poussée et de protocoles rigoureux.
Afin de poursuivre son développement, Phénix en Provence mise sur une stratégie de recherche appliquée. L’entreprise collabore avec des instituts spécialisés, des universités et des laboratoires indépendants, afin d’analyser le potentiel de chaque co-produit. Les molécules actives les plus prometteuses sont ensuite isolées, testées et, si elles répondent aux standards de performance et de sécurité, introduites dans des formulations cosmétiques.
Bon à savoir : l’upcycling, un levier économique
L’upcycling génère de nouvelles sources de revenus pour les agriculteurs et les industriels locaux. En transformant des matières jusque-là peu ou pas valorisées, on optimise la rentabilité de la filière agricole tout en répondant à la demande des marques cosmétiques pour des ingrédients originaux et éco-conçus.
Enjeux et perspectives d’un tel partenariat
La collaboration entre Robertet et Phénix en Provence soulève plusieurs questions d’ordre économique, environnemental et réglementaire. Du point de vue financier, ce type de partenariat nécessite des investissements considérables dans la recherche et l’outillage industriel. Toutefois, les retours potentiels sont élevés : le marché mondial des ingrédients naturels pour la cosmétique, estimé à plusieurs milliards d’euros, connaît une croissance annuelle à deux chiffres.
Sur le plan environnemental, la valorisation des co-produits agricoles se présente comme une solution concrète pour réduire le gaspillage. En réutilisant des résidus de tomates, de raisins ou d’autres cultures, on évite l’enfouissement ou l’incinération de matières encore riches en composés actifs. Cette démarche promeut également le développement régional, puisqu’elle encourage les exploitations agricoles locales à participer à un projet plus large, incluant toute la filière cosmétique.
Au niveau réglementaire, la France et l’Union européenne renforcent régulièrement les exigences en matière de traçabilité et de sécurité des ingrédients. Les autorités sanitaires imposent par exemple des tests rigoureux pour garantir l’innocuité des composants entrant dans la composition des produits finis. Cette démarche conjointe Robertet-Phénix s’inscrit donc dans un cadre légal exigeant, où la mise en avant d’un sourcing local et d’une production éco-friendly devient un argument de taille.
De nombreuses grandes marques cosmétiques recherchent aujourd’hui des formules plus vertes. Elles souhaitent également valoriser le made in France, perçu comme un gage de qualité et de savoir-faire. En répondant à ces critères, Robertet et Phénix en Provence se positionnent comme des partenaires de choix, capables de fournir des actifs innovants et conformes aux réglementations en vigueur. Leur présence commune au salon In-Cosmetics à Amsterdam en 2025 sera un indicateur important du degré d’engouement suscité par leur approche.
L’upcycling permet de réinventer les chaînes de valeur en redonnant un intérêt économique et écologique à des matières initialement considérées comme des déchets. Dans le contexte de la transition énergétique et de la lutte contre le gaspillage, cette démarche s’inscrit dans une économie circulaire, réduisant l’impact environnemental tout en stimulant la création d’emplois locaux.
Comment l’innovation tire la cosmétique vers la durabilité
De nombreux observateurs s’accordent à dire que la tendance “clean beauty”, qui englobe l’utilisation d’ingrédients naturels, la formulation minimaliste et le respect de l’environnement, est en plein essor. Dans ce contexte, l’innovation est un moteur clé. Les consommateurs ne se contentent plus de formules basiques ; ils réclament des produits aux bienfaits prouvés, en accord avec leurs valeurs écologiques.
Les acteurs du marché investissent donc massivement dans la R&D. Les laboratoires internes, les partenariats avec des centres de recherche universitaires ou des start-up s’avèrent indispensables pour concevoir les actifs de demain. On voit ainsi émerger des technologies d’extraction douces (CO2 supercritique, ultrasons, etc.), des procédés d’encapsulation des molécules pour en optimiser la biodisponibilité, ou encore des systèmes de gestion des ressources en circuit fermé.
Robertet et Phénix en Provence s’inscrivent pleinement dans ce mouvement, chacun apportant son expertise spécifique. Robertet capitalise sur une expérience séculaire dans la maîtrise des plantes aromatiques, tandis que Phénix en Provence apporte un regard neuf, axé sur les procédés de pointe pour extraire la « substantifique moelle » des co-produits agricoles. Ensemble, ils démontrent la pertinence d’une démarche s’appuyant sur la science et la durabilité, redéfinissant le paysage cosmétique français.
Par ailleurs, cette quête d’innovation va de pair avec une communication plus transparente. Les marques ne se contentent plus de vignettes marketing ; elles mettent en avant les études cliniques, les analyses d’impact environnemental et les certifications de type ISO ou Ecocert. Les consommateurs, de mieux en mieux informés, veulent savoir si leurs achats soutiennent réellement une économie circulaire et respectueuse des personnes.
Bon à savoir : comprendre la chimie verte
La chimie verte s’appuie sur des principes visant à réduire ou éliminer l’utilisation de substances nocives dans les procédés industriels. En privilégiant des solvants non toxiques, en réduisant la consommation énergétique et en utilisant des ressources renouvelables, elle contribue à la fabrication de produits moins polluants et à moindre impact sur l’environnement.
L’influence de la demande et la montée en puissance du local
Depuis quelques années, la demande pour des produits “éthiques” et “locaux” s’est accrue. Qu’il s’agisse de l’alimentation ou de la cosmétique, les consommateurs veulent soutenir des circuits courts et s’assurer d’une rémunération équitable des producteurs. Le « Made in France » jouit ainsi d’une forte popularité, soutenue par les médias et les pouvoirs publics.
Cette préférence pour le local n’est pas que nationale. De nombreuses marques internationales cherchent elles aussi à s’approvisionner en France, reconnue pour la qualité de ses filières. Les régions comme la Provence bénéficient d’un climat et d’un terroir propices à la culture de plantes à parfum, d’herbes aromatiques et de fruits variés, offrant un éventail de co-produits potentiels.
En valorisant ces ressources, Phénix en Provence et Robertet renforcent un écosystème complet : agriculteurs, coopératives, entreprises de transformation, laboratoires de formulation et distributeurs. Ce maillage territorial favorise l’emploi et contribue à la dynamisation économique de zones parfois rurales. Sur le plan écologique, cela diminue l’empreinte carbone liée au transport et encourage une agriculture raisonnée, soucieuse de la préservation des sols et de la biodiversité.
Les industriels soulignent également que cette approche localisée confère une certaine résilience face aux crises. En s’appuyant sur des ressources internes au pays, la filière cosmétique dépend moins d’approvisionnements internationaux qui peuvent être bloqués ou renchéris en période de tensions géopolitiques ou de catastrophes naturelles. Avec un modèle ancré sur le territoire, la chaîne d’approvisionnement gagne en stabilité et en prévisibilité.
De la tomate provençale à la crème hydratante : le long chemin de la transformation
Pour comprendre concrètement comment un co-produit agricole se transforme en ingrédient cosmétique, prenons l’exemple de la tomate. Pendant la saison, des tonnes de tomates sont récoltées en Provence. Une partie sert à l’alimentation, mais les résidus (peaux, pépins, pulpe) peuvent, après tri, devenir une excellente source de composés actifs.
Une fois recueillies, ces parties de tomates sont acheminées vers le site industriel de Phénix en Provence, où elles subissent divers traitements : séchage, broyage, et extraction. Durant cette phase, des techniques spécifiques (macération, distillation, extraction par solvants naturels) sont utilisées pour isoler les molécules d’intérêt, comme les amyrines.
L’étape suivante est la formulation. Les laboratoires R&D, souvent basés chez Robertet ou en collaboration avec des centres externes, testent différents dosages et associations avec d’autres actifs pour créer un produit cosmétique aux propriétés ciblées (hydratation, régénération, apaisement, etc.). Chaque prototype fait l’objet de tests cliniques et d’analyses toxicologiques avant une mise sur le marché.
Le cas de INTELLIGENE® Defense démontre l’importance de ce travail d’orfèvre. Même si l’actif principal provient d’un “déchet” (la tomate en fin de cycle alimentaire), sa purification et sa standardisation permettent d’obtenir un ingrédient de haute qualité, en accord avec les normes en vigueur. Résultat : un composant cosmétique capable d’apporter un véritable bénéfice pour la peau, tout en limitant l’impact environnemental.
Pour la filière agricole, cette valorisation représente un gain supplémentaire. Les agriculteurs, soutenus par la Coopérative Agricole Provence-Languedoc, peuvent compter sur un débouché fiable pour leurs co-produits, stimulant ainsi l’investissement dans des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et favorables au maintien de la fertilité des sols.
Un regard croisé sur les retombées financières et légales
Du point de vue juridique, cette alliance illustre la complexité grandissante des contrats de partenariat dans le domaine cosmétique. Les questions de propriété intellectuelle sur les procédés d’extraction ou la répartition des droits sur les innovations sont essentielles. Robertet et Phénix en Provence doivent également s’accorder sur l’exclusivité de l’approvisionnement ou les territoires de distribution.
Sur le plan financier, ce type de collaboration offre une ouverture vers de nouveaux marchés et segments. Les grands groupes cosmétiques, toujours à l’affût d’ingrédients exclusifs et durables, pourraient passer commande pour intégrer INTELLIGENE® Defense ou d’autres actifs similaires dans leurs gammes. L’effet de volume ainsi généré pourrait renforcer la rentabilité des installations de Phénix en Provence et consolider la présence internationale de Robertet.
À mesure que les réglementations s’étoffent – par exemple l’application de la directive européenne REACH pour l’évaluation des substances chimiques – la mise en conformité exige des ressources et des expertises pointues. Heureusement, Robertet dispose déjà d’un savoir-faire juridique et réglementaire conséquent. Son service dédié veille à ce que les nouveaux ingrédients répondent aux normes, tout en préparant d’éventuelles extensions de marché (Amérique du Nord, Asie, etc.).
En France, l’approche terroir est soutenue par des dispositifs fiscaux favorables à la recherche et l’innovation (crédit impôt recherche, subventions régionales). Ces mécanismes aident les entreprises à supporter le coût initial du développement de nouveaux procédés. Pour Phénix en Provence, jeune pousse en pleine croissance, ces soutiens financiers peuvent se révéler décisifs.
Au-delà du partenariat : vers un écosystème durable
La naissance de ce partenariat n’est pas un simple acte isolé. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large où la synergie entre différents acteurs – industriels, agriculteurs, scientifiques, collectivités – devient un levier pour la croissance verte. Des pôles de compétitivité et des clusters régionaux émergent pour favoriser les échanges d’expertise et les projets collaboratifs. Dans cette dynamique, la Provence trouve une position centrale, réunissant tradition et innovation.
À terme, la logique veut que l’upcycling ne se limite pas à la tomate, mais s’étende à d’autres cultures phares de la région : olives, amandes, agrumes, herbes aromatiques. L’objectif est de créer une palette large d’ingrédients, chacun ayant des propriétés cosmétiques ou aromatiques spécifiques, afin de bâtir une offre différenciée et cohérente avec les demandes du marché mondial.
Les bénéficiaires de cette stratégie sont multiples : les consommateurs, qui profitent de produits authentiques et efficaces, les agriculteurs locaux, qui perçoivent un complément de revenu, et les industriels, qui se dotent d’une image de marque plus écologique. Pour les pouvoirs publics, c’est également une opportunité de valoriser le patrimoine agricole et de réduire l’impact environnemental des activités économiques.
Néanmoins, quelques défis subsistent. L’échelle industrielle doit encore monter en puissance pour répondre à la demande potentielle. Les procédés d’extraction et de purification nécessitent un perfectionnement continu afin d’atteindre des rendements optimaux. Enfin, la concurrence mondiale dans le secteur de la cosmétique naturelle reste vive, impliquant une vigilance constante pour maintenir un avantage compétitif.
Une vision tournée vers l’avenir
Derrière l’annonce du lancement d’INTELLIGENE® Defense, c’est tout un avenir que Robertet et Phénix en Provence dessinent pour la cosmétique. Au-delà de la simple extraction de molécules, cette initiative témoigne d’une réflexion globale : comment conjuguer performance, respect de la biodiversité et croissance économique ? La réponse réside dans un modèle plus responsable, incarné par la synergie de savoir-faire complémentaires.
Pour les professionnels du secteur, ce partenariat offre des pistes concrètes : collaborer avec des producteurs locaux, mettre la recherche scientifique au service d’ingrédients innovants, informer clairement les consommateurs sur l’origine et les bénéfices de chaque composant. Les marques qui oseront s’engager dans cette voie pourraient gagner en crédibilité et en notoriété, face à un public de plus en plus exigeant.
La présentation au salon In-Cosmetics, prévue en avril 2025, représente aussi un enjeu majeur. Cette manifestation internationale est un baromètre pour évaluer l’accueil du marché et la viabilité commerciale des solutions proposées. Si INTELLIGENE® Defense séduit les décideurs, les formulateurs et les distributeurs, il pourrait rapidement devenir une référence et ouvrir la porte à d’autres innovations basées sur l’upcycling provençal.
Plus globalement, l’initiative témoigne d’un tournant : dans un secteur où les grands groupes dominent, l’innovation vient parfois de la rencontre entre tradition et modernité, grand nom historique et start-up locale. Ce modèle hybride, ancré dans la réalité du terrain, pourrait inspirer d’autres régions de France et d’Europe à valoriser leurs propres co-produits agricoles.
Perspectives durables et expansion annoncée
Alors que les enjeux environnementaux et la demande pour des solutions cosmétiques naturelles s’intensifient, le partenariat entre Robertet et Phénix en Provence pose les jalons d’une filière tournée vers l’éco-innovation. Les deux entreprises, fortes de leur complémentarité, entendent poursuivre leur collaboration sur de nouveaux projets d’upcycling. À plus long terme, elles prévoient de renforcer leur présence internationale, tout en maintenant un ancrage local solide.
Sur la scène française, leur exemple pourrait encourager d’autres coopératives agricoles et PME à s’associer pour explorer les potentiels cosmétiques de matières premières encore inexploitées. À mesure que la demande mondiale pour des produits respectueux de la nature grandit, l’Hexagone possède des atouts agricoles, scientifiques et industriels qui méritent d’être exploités dans une optique durable.
Au-delà des performances financières et commerciales, c’est la soutenance environnementale et sociétale qui sera observée de près. La Provence, région emblématique de la biodiversité méditerranéenne, a tout à gagner de cette dynamique : préservation des paysages, maintien d’un tissu agricole vivant, diffusion d’un savoir-faire ancestral. Un cercle vertueux, où chacun peut trouver sa place.
En conjuguant économie circulaire, innovation scientifique et engagement local, Robertet et Phénix en Provence montrent qu’une nouvelle génération de solutions cosmétiques est possible et qu’il appartient aux acteurs du secteur de la rendre accessible à tous.