Renault Group vient de confirmer la finalisation d’une prise de participation minoritaire au sein de Wandercraft, une société française spécialiste des exosquelettes motorisés et intelligents. Cette nouvelle collaboration s’annonce prometteuse, avec pour ambition de concevoir et produire des robots industriels de nouvelle génération. 

Une alliance résolument tournée vers la technologie

L’annonce du 6 juin 2025 a eu l’effet d’un coup de projecteur sur l’écosystème industriel français : Renault Group, l’un des leaders de l’automobile en Europe, s’associe avec Wandercraft, réputée pour ses exosquelettes à la pointe de l’innovation. En s’appuyant sur l’expertise robotique de Wandercraft, Renault Group entend repousser les limites de l’automatisation dans ses lignes de production.

Cette association n’est pas le fruit du hasard : la transformation vers l’industrie 4.0 s’accélère, et les grands groupes automobiles anticipent la nécessité de moderniser leurs processus. Dans ce contexte, l’investissement minoritaire permet à Renault Group de jouer un rôle d’incubateur de talents technologiques, en soutenant une start-up de renom qui possède déjà plusieurs brevets et un savoir-faire haut de gamme en robotique humanoïde.

À travers ce partenariat, l’objectif concret est de développer la famille de robots Calvin, dédiée en premier lieu à la production automobile. Calvin 40, prototype avancé, témoigne de la capacité de Wandercraft à déployer rapidement des solutions technologiques (40 jours de développement ont suffi pour mettre au point ce premier robot de la gamme). Ce robot, bien qu’encore en phase d’optimisation, est porteur d’espoir pour les ateliers de demain où les opérateurs pourraient être libérés des tâches les plus exigeantes physiquement.

Ces enjeux, à la fois humains et économiques, mettent en évidence les raisons d’un tel rapprochement. Pour Wandercraft, c’est la promesse d’un accès accéléré au marché industriel de masse. Pour Renault Group, c’est l’opportunité d’explorer des synergies inédites dans le cadre de la robotisation et d’un design-to-cost parfaitement maîtrisé.

La robotique industrielle fait référence aux systèmes automatisés et programmables conçus pour optimiser, sécuriser et rentabiliser la production. Elle inclut des robots capables d’effectuer des tâches répétitives, de manutention ou d’assemblage, libérant ainsi les opérateurs des travaux les plus pénibles ou dangereux.

Wandercraft : un pionnier des exosquelettes autonomes

Fondée en 2012, Wandercraft a fait sensation dans le domaine médical en mettant au point des exosquelettes capables de redonner de la mobilité à des personnes souffrant de handicaps moteurs. Son tout premier modèle, Atalante, a ouvert la voie à une robotique dite « auto-équilibrée », où la machine parvient à maintenir son équilibre et à se mouvoir sans béquilles additionnelles.

Depuis, la société a franchi de multiples étapes, notamment le développement de solutions destinées à l’univers hospitalier, et la commercialisation d’unités dans divers établissements à travers le monde (les chiffres annoncés font état de plus de 100 exosquelettes Atalante opérants sur quatre continents). Une génération d’exosquelettes personnels, baptisée Eve, est en cours de finalisation et vise à accompagner les personnes ayant un degré élevé de paralysie dans leur vie quotidienne.

Aujourd’hui, Wandercraft détient plus d’une trentaine de brevets et se distingue par un patrimoine technologique autour de la locomotion robotisée, renforcé par un réseau neuronal propriétaire. Chaque pas effectué par les exosquelettes humanoïdes fournit des données de mouvement précieuses, alimentant un algorithme qui améliore continuellement les déplacements et la stabilité des dispositifs. Cette logique itérative sert désormais de base pour imaginer des robots humanoïdes industriels adaptés à différents environnements de travail.

Un exosquelette auto-équilibré s’appuie sur des capteurs de mouvement et des algorithmes d’intelligence artificielle pour gérer sa stabilité en temps réel. Le dispositif corrige instantanément sa posture grâce à des micro-ajustements, permettant à l’utilisateur de se déplacer sans besoin de béquilles externes.

Renault Group : un industriel ambitieux en mutation

Depuis sa création en 1898, Renault Group n’a cessé de se réinventer pour rester compétitif sur le marché mondial de l’automobile. Présent dans 114 pays, le groupe a vendu 2,265 millions de véhicules en 2024 et rassemble plus de 98 000 collaborateurs. Cette implantation internationale, associée à une Raison d’Être axée sur la mobilité accessible et durable, en fait un acteur clé de la transition énergétique et de l’innovation automobile.

Engagé dans un plan visant la neutralité carbone en Europe d’ici 2040, Renault Group investit lourdement dans les technologies zéro émission et l’électrification de sa gamme. Mais son ambition dépasse le cadre du véhicule électrique. En interne, l’entreprise s’attèle à transformer ses sites de production pour les rendre plus flexibles et compétitifs, tout en veillant à l’ergonomie des postes de travail.

Dans ce contexte, la collaboration avec Wandercraft donne à Renault Group une longueur d’avance sur la modernisation de ses chaînes de production. L’usage de robots humanoïdes, capables de manipuler des pièces ou d’exécuter des tâches répétitives, pourrait rééquilibrer la répartition du travail entre l’homme et la machine. En déléguant les opérations fastidieuses ou pénibles à des systèmes automatisés, les collaborateurs pourront se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée (contrôle qualité, résolution de problèmes complexes, etc.).

Le design-to-cost consiste à concevoir un produit ou un service en tenant compte des contraintes de coûts dès l’amont. Ainsi, chaque composant est réfléchi pour optimiser le prix de revient final, sans sacrifier la performance ni la qualité.

De l’exosquelette médical au robot d’usine : un saut stratégique

Le cœur de l’annonce repose sur la volonté de transposer la technologie déjà éprouvée dans le milieu médical vers un usage industriel. Wandercraft, fort de ses avancées en matière de robotique humanoïde, peut désormais proposer des solutions adaptées aux lignes de montage, à la logistique ou encore à la maintenance.

Le robot Calvin 40 illustre bien ce passage du médical à l’industriel : il s’agit d’une plateforme humanoïde conçue pour se déplacer de façon autonome, ajuster sa posture en temps réel et effectuer des tâches de manutention. Au sein de Renault Group, l’idée est de doter les usines de ce type de robots afin de réduire la pénibilité pour les opérateurs. Les activités répétitives ou physiquement contraignantes seraient ainsi transférées à Calvin, alors que les techniciens se chargeraient plutôt du pilotage, de la surveillance ou du contrôle qualité.

En parallèle, Wandercraft bénéficie de la renommée de Renault Group pour booster sa notoriété industrielle. L’automobile est un secteur où l’optimisation des coûts et l’efficacité logistique sont de rigueur. S’engager aux côtés d’un constructeur emblématique, qui applique déjà des méthodes de production en grande série, représente un tremplin financier et organisationnel pour la start-up française. De plus, les revenus générés par cette collaboration pourraient accélérer la mise sur le marché de l’exosquelette Eve, produit phare destiné aux particuliers en situation de handicap lourd.

Bon à savoir : le potentiel du marché des exosquelettes

En France, le marché des exosquelettes est en pleine expansion. D’après diverses études, l’adoption de ces dispositifs progresse dans le secteur médical, mais aussi industriel, notamment pour prévenir les troubles musculo-squelettiques. Les applications possibles sont multiples : assistance à la marche, manutention en entrepôt, fabrication de grande série… Cette tendance reflète l’essor mondial d’une robotique de proximité, moins coûteuse et plus sûre pour l’opérateur.

Un partenariat gagnant-gagnant pour la croissance

Sur le plan financier, les détails précis de l’investissement de Renault Group dans Wandercraft n’ont pas été rendus publics. Toutefois, il s’agit bien d’une participation minoritaire, ce qui signifie que la direction de Wandercraft conserve la maîtrise de ses orientations stratégiques. Dans le même temps, la crédibilité apportée par la marque au losange est un atout de poids pour séduire d’autres bailleurs de fonds.

D’un point de vue industriel, l’accord vise la co-industrialisation de nouvelles générations d’exosquelettes et de robots humanoïdes. La vision est claire : bénéficier des connaissances de Wandercraft pour la partie robotique et intelligence artificielle, tout en s’appuyant sur l’expertise de Renault Group en matière de montée en cadence et d’optimisation de la production. Cette combinaison pourrait faire émerger des chaînes d’assemblage où humains et robots collaborent en toute sécurité, augmentant la productivité globale.

À moyen terme, ce partenariat pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles opportunités commerciales pour Wandercraft, non seulement auprès d’autres industriels en quête d’automatisation de pointe, mais aussi dans le secteur de la logistique et du BTP, où les problèmes de pénibilité sont récurrents. Quant à Renault Group, la capacité à déployer rapidement des solutions flexibles lui offrirait un avantage concurrentiel significatif, à l’heure où la production automobile se restructure en permanence pour s’adapter à la demande fluctuante.

Enjeux légaux et réglementaires

L’intégration de robots humanoïdes au sein des usines doit composer avec un cadre réglementaire en évolution. Les normes françaises et européennes en matière de sécurité au travail imposent des critères stricts pour garantir l’interaction sûre entre l’homme et la machine. Les entreprises doivent donc mettre en place des procédures de test et de validation, tandis que les assureurs et organismes de certification jouent un rôle clé dans la validation des nouveaux dispositifs.

Analyse : vers une généralisation des robots collaboratifs ?

Le rapprochement entre Renault Group et Wandercraft s’inscrit dans une tendance de fond qui touche l’ensemble du secteur industriel : la multiplication des robots dits « collaboratifs ». Longtemps cantonnés aux tâches répétitives dans des environnements cloisonnés, les robots tendent aujourd’hui à évoluer dans les mêmes espaces que les opérateurs, échangeant et interagissant avec eux en temps réel.

La technologie avancée de Wandercraft, centrée sur l’équilibre et la mobilité, va donc bien au-delà de la simple automatisation. En effet, un robot humanoïde capable de se mouvoir sur des surfaces irrégulières ou d’éviter un obstacle inopiné, c’est la promesse d’une logistique « adaptative », où le facteur humain continue d’être valorisé. Renault Group, de son côté, voit dans cet investissement un prolongement naturel de ses efforts pour rendre ses usines plus souples et plus compétitives.

Si la robotique industrielle a souvent été perçue comme un moyen de réduire la main-d’œuvre, la vision défendue par ce partenariat suggère plutôt une réorganisation des compétences. Les salariés, libérés des charges les plus lourdes, peuvent se consacrer à la résolution de problèmes, à la coordination, voire à la personnalisation de la production. L’industrie 4.0 n’est donc pas synonyme de suppression d’emplois, mais plutôt de mutation des métiers, exigeant de nouvelles compétences et une formation continue.

Sur le plan financier, il est évident qu’un tel accord implique des investissements initiaux conséquents : il faut financer la recherche et le développement, équiper les usines, former les opérateurs, etc. Toutefois, le retour sur investissement peut être rapide si l’on parvient à réduire les accidents du travail et les arrêts maladie liés aux troubles musculo-squelettiques. La productivité, quant à elle, s’accroît grâce à la capacité à fonctionner de manière quasi ininterrompue (les robots nécessitant moins de pauses et pouvant travailler 24h/24 s’ils sont bien entretenus).

Qui est Wandercraft et pourquoi miser sur cette start-up ?

Pour comprendre l’essor fulgurant de Wandercraft, il est utile de retracer son parcours. L’entreprise a été fondée par une équipe d’ingénieurs et de médecins souhaitant révolutionner la rééducation motrice. Leur credo : développer des exosquelettes performants, capables de simuler la marche humaine de la manière la plus naturelle possible.

Au fil des ans, Wandercraft a noué des partenariats avec des cliniques et centres hospitaliers renommés, pour tester et affiner ses prototypes. Leurs solutions se sont rapidement démarquées par leur approche novatrice du contrôle de l’équilibre, permettant aux patients de se tenir debout et de se déplacer sans béquilles. Les levées de fonds successives ont confirmé l’intérêt des investisseurs, séduits par la perspective d’une robotique de plus en plus autonome et agile.

Aujourd’hui, Wandercraft se distingue aussi par sa volonté de diversifier l’usage de ses technologies. L’arrivée de Calvin 40 n’est pas anecdotique : elle répond à la demande grandissante en robots professionnels capables d’exécuter des tâches de manutention ou d’assemblage complexe. L’intelligence artificielle intégrée dans ces machines leur permet d’analyser et de s’adapter à l’environnement en temps réel, une compétence particulièrement valorisée dans les usines automobiles.

Le saviez-vous ?

L’exosquelette personnel Eve, prévu pour être lancé prochainement, s’adresse à des personnes ayant un handicap sévère. Conçu pour un usage quotidien, il ambitionne de simplifier la vie de ses utilisateurs, en leur permettant de se mouvoir sans recourir à des béquilles ou fauteuils roulants, tout en offrant un confort optimal.

Perspectives économiques et sociétales

En se projetant sur le moyen et long terme, plusieurs facteurs pourraient favoriser la réussite de cette alliance :

  • Vieillissement de la population : Les besoins en robotique d’assistance devraient s’accentuer dans les prochaines décennies, de nombreuses personnes âgées nécessitant une aide pour la mobilité ou la manutention.
  • Pression sur les coûts de santé : Les systèmes de soin, qu’ils soient publics ou privés, cherchent à diminuer la durée et le coût des hospitalisations. Les exosquelettes peuvent accélérer la rééducation et réduire certaines complications.
  • Automatisation accrue de l’industrie : Les chaînes de production modernes exigent de plus en plus de flexibilité et de réactivité. Des robots humanoïdes adaptatifs constituent une solution de choix pour répondre aux variations de production.
  • Attractivité pour les talents : Les ingénieurs et spécialistes en robotique sont particulièrement sensibles aux projets à forte dimension technologique. Ce partenariat renforce l’image de Renault Group comme acteur engagé dans l’innovation.

Cependant, il convient de souligner que la montée en puissance de robots collaboratifs requiert un investissement continu en formation des équipes. La maintenance, la programmation et la cohabitation avec les robots sont des domaines qui nécessitent des compétences spécifiques, à acquérir par la pratique et la mise en situation.

D’un point de vue plus sociétal, cette évolution pose aussi la question de l’acceptabilité de la robotique humanoïde. Les usines intégrant des androïdes capables d’exécuter des tâches de manière quasi autonome soulèvent des débats sur l’impact sur l’emploi. Si l’on peut espérer une création de postes qualifiés (opérateurs spécialisés en robotique, techniciens de maintenance, ingénieurs IA…), des inquiétudes persistent quant à la disparition de certaines fonctions moins qualifiées.

Toutefois, l’histoire récente de la robotique montre que l’adoption de nouvelles technologies s’accompagne souvent d’une transformation des métiers, plutôt que d’une simple suppression d’emplois. L’exemple de Wandercraft dans le domaine médical démontre aussi l’impact positif de solutions robotisées, notamment en matière d’inclusion et de qualité de vie pour les personnes en situation de handicap.

En route vers de nouvelles applications

Alors que la phase initiale de l’accord vise principalement les sites de production de Renault Group, il est probable que d’autres secteurs s’intéressent de près aux avancées de Wandercraft en robotique mobile. La logistique, la construction, ou encore le secteur des services (entrepôts, centres de tri, etc.) pourraient être des terrains propices au déploiement d’humanoïdes pensés pour assister ou remplacer certaines tâches à faible valeur ajoutée.

Par ailleurs, la France affiche une volonté de renforcer sa compétitivité industrielle et de soutenir l’innovation locale. L’État, au travers de divers mécanismes de financement (BPIfrance, crédits d’impôts recherche, etc.), encourage les collaborations entre grands groupes et start-up. Le partenariat entre Renault Group et Wandercraft illustre cette dynamique, et pourrait servir de modèle pour d’autres alliances similaires dans les années à venir.

De nouvelles perspectives s’ouvrent également dans l’exportation. À terme, si les robots développés conjointement répondent à des besoins universels, rien n’empêche l’export vers d’autres constructeurs automobiles, ou même vers des acteurs du secteur aéronautique ou ferroviaire. Pour Wandercraft, la notoriété de Renault est un passeport potentiel vers les marchés internationaux, surtout en Asie et en Amérique du Nord, où la demande pour les technologies robotiques est particulièrement forte.

Malgré les défis techniques et financiers à relever, le panorama présenté est on ne peut plus engageant. L’automatisation ne se limite plus à de simples bras mécaniques ou à des convoyeurs automatisés : on parle désormais de robots capables de se mouvoir et d’interagir avec leur environnement en temps réel, véritable révolution pour la production et la manutention.

Regard d’expert : les atouts de la robotique humanoïde

En tant que journaliste spécialisé dans les questions légales, financières et économiques de l’entreprise, il apparaît que la robotique humanoïde soulève plusieurs défis, mais aussi de grandes opportunités. D’abord, le concept même d’humanoïde répond à un besoin d’adaptabilité : se mouvoir dans des espaces conçus pour l’homme, manipuler des outils standardisés, ajuster sa posture à un environnement changeant…

Ensuite, la robotique humanoïde permet un gain d’efficacité dans des secteurs hétérogènes. Dans une usine automobile, par exemple, la capacité d’un robot à se déplacer sur des sols parfois encombrés, à monter ou descendre des marches, est un atout majeur. Mieux encore, la flexibilité offerte par ce type de machines leur confère une robustesse face aux aléas de production (modification de la chaîne, nouveau design de pièces, etc.).

Sur le plan financier, investir dans la robotique humanoïde nécessite d’évaluer le retour sur investissement à long terme. Outre le coût de développement et d’acquisition des machines, il faut prévoir l’implémentation de toute une infrastructure : systèmes de sécurité, espaces de test, ingénierie logicielle, etc. Pour Renault Group, disposer d’une main-d’œuvre robotisée évolutive pourrait cependant entraîner des économies substantielles, notamment en matière de risques professionnels et de perturbations liées à la pénibilité du travail.

Enfin, il est important de garder à l’esprit les retombées légales et éthiques liées à l’intégration de ces robots dans la chaîne de valeur. Les responsabilités en cas d’accident, la protection des données recueillies par les capteurs (surtout si l’IA observe le comportement des opérateurs), et l’équilibre social entre travailleurs et machines sont autant de questions qui invitent à la vigilance. C’est justement dans cet environnement complexe que Wandercraft et Renault Group devront naviguer, en tenant compte des réglementations françaises et européennes.

Un pas de plus vers l’industrialisation massive

Avec l’aide de Renault Group, Wandercraft peut ambitionner d’accélérer la mise sur le marché de ses solutions. L’automobile est un terrain d’expérimentation idéal : volumes élevés, cadences soutenues, besoin constant d’innovation pour se démarquer. Les robots Calvin conçus pour les ateliers pourraient préfigurer une offre plus large, destinée à d’autres secteurs.

Dans cette perspective, les retombées pour l’emploi en France pourraient être significatives, notamment si la production de ces robots est partiellement localisée sur le territoire national. Conception, assemblage, test : autant de métiers liés à la robotique qui peuvent générer des emplois qualifiés. De plus, si la demande étrangère se développe, la France se positionnerait alors comme un hub d’exportation de technologies robotiques de pointe.

La prudence reste toutefois de mise : la compétitivité mondiale est féroce dans le domaine de la robotique. Des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou les États-Unis disposent de solides écosystèmes technologiques et de financements importants. Pour Renault Group et Wandercraft, l’enjeu consistera à maintenir un rythme d’innovation soutenu, tout en préservant une qualité irréprochable, indispensable pour gagner la confiance des industriels.

In fine, cette finalisation de l’acquisition d’une participation minoritaire symbolise un mouvement plus large dans l’industrie française, qui ne veut pas manquer le virage de la robotisation et de l’intelligence artificielle. Car au-delà de l’aspect purement opérationnel, c’est toute une vision de la collaboration homme-machine qui se dessine, avec une automatisation pensée pour améliorer la condition humaine au travail.

Un horizon porteur d’espoir

Entre la dimension médicale qui vise à redonner de la mobilité aux personnes handicapées et les ambitions industrielles tournées vers la performance, le partenariat Renault Group-Wandercraft a de quoi nourrir de nombreux espoirs. Les premiers prototypes de robots Calvin ont déjà démontré des aptitudes prometteuses, et la capacité de Wandercraft à gérer la complexité de l’équilibre humanoïde est un atout majeur pour l’automatisation de demain.

De plus, cette collaboration illustre à quel point les frontières entre les secteurs s’effacent lorsque l’innovation est en jeu. Une start-up médicale peut trouver une rampe de lancement dans l’automobile, tandis qu’un géant de l’automobile peut puiser de nouvelles idées dans des technologies issues de la rééducation motrice. L’époque appelle aux synergies et à la transversalité, et ce partenariat en est l’exemple concret.

À l’heure où l’industrie française doit faire face à la concurrence internationale, tirer parti de talents nationaux comme Wandercraft constitue un levier essentiel pour regagner de la compétitivité. Par ailleurs, la réussite d’un tel projet pourrait renforcer la réputation du pays en matière de robotique avancée, stimulant ainsi l’attraction d’investisseurs étrangers et la création de clusters spécialisés.

Le mot de la fin : l’avenir de la robotique se dessine clairement autour de machines capables d’interagir de manière fluide avec leur environnement et les humains. Renault Group et Wandercraft ont saisi l’opportunité d’allier leurs savoir-faire pour donner un élan nouveau à cette vision. Tandis que les défis financiers, techniques et réglementaires restent nombreux, les bénéfices escomptés, tant sur le plan économique que sociétal, pourraient changer la donne, en France comme à l’international.

Dans un monde industriel en quête de solutions agiles et inclusives, l’ambition conjuguée de ces deux acteurs français symbolise une dynamique porteuse d’innovations et de progrès tangibles.