Mistral AI, leader national dans le domaine de l'intelligence artificielle, a annoncé en février dernier avoir conclu un partenariat avec Microsoft. L'annonce de ce partenariat coïncide avec celle du lancement de leur troisième modèle de langage (LLM), Mistral Large, que Microsoft a eu l'occasion de tester. Cette association avec ce géant de l'industrie leur permettra de bénéficier de ses ressources pour la suite du développement de leur dernier LLM. En échange, Microsoft intégrera, à la fin de ce partenariat, le capital de Mistral AI.

Un partenariat gagnant-gagnant

Le 26 février 2024, Mistral AI, start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle fondée il y a moins d'un an, et Microsoft, géant du secteur, ont annoncé avoir conclu un partenariat. Celui-ci permettra à la start-up basée à Paris de poursuivre le déploiement et le développement de sa troisième génération de modèle de langage (LLM) grâce au service de cloud computing de Microsoft, Azure.

Cette bonne nouvelle ravit Arthur Mensch, cofondateur et DG de Mistral AI : « Nous sommes ravis de nouer ce partenariat avec Microsoft. Grâce à l’infrastructure IA de pointe d’Azure, nous franchissons une nouvelle étape dans notre développement, permettant à nos recherches novatrices et à nos applications pratiques d’atteindre de nouveaux clients partout dans le monde. Ensemble, nous nous engageons à faire progresser le secteur de l’IA et à offrir une valeur ajoutée inégalée à nos clients et partenaires dans le monde entier. »

En plus, à l'occasion de l'annonce de ce partenariat, Mistral AI a dévoilé son troisième LLM, après Mistral 7B lancée en septembre 2023 et Mistral 8x7B lancée en décembre de la même année, baptisé Mistral Large. Ce dernier est agent conversationnel semblable à celui d'OpenAI réservé aux entreprises. Philippe Rambach, Chief AI Officer de Schneider Electric (partenaire de Microsoft) a pu le tester et n'a pu que souligner sa pertinence : « Nous avons testé Mistral Large via Azure AI Studio dans un scénario d’efficacité interne. Les performances étaient comparables à celles des modèles de pointe, avec des temps de latence encore plus courts. Nous sommes prêts à poursuivre l’utilisation de cette technologie dans notre entreprise. »

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Accord qui fait parler

Toutefois, le partenariat entre Microsoft et la start-up française Mistral AI suscite des inquiétudes, voire de l'exaspération comme chez Axel Voss, député européen du Parti populaire européen : « Sur le plan technique et politique au Parlement [européen], nous sommes extrêmement furieux parce que le gouvernement français a avancé pendant des mois cet argument de leadership européen, signifiant que ces entreprises devraient pouvoir se développer sans l'aide des entreprises chinoises ou américaines. »

La Commission européenne envisage en effet d'examiner cet accord car il limite l'accès au modèle Mistral Large exclusivement via le service cloud de Microsoft. Or, cette exclusivité remet en cause la souveraineté française sur le LLM, ce qui ne passe pas auprès des députés européens. D'autant plus que le lobbying exercé ces dernières années autour de la régulation de l'intelligence artificielle gagne en intensité, comme l'atteste la promulgation de l'AI Act par le Parlement européen le 13 mars 2024.