Renault est prêt à offrir des garanties pour apaiser les inquiétudes de Nissan concernant le partage de la propriété intellectuelle, alors que les partenaires tentent de conclure un accord pour relancer une alliance vieille de deux décennies.

Les garanties offertes par Renault à Nissan

Renault offre certaines concessions à Nissan alors que les partenaires tentent de conclure un accord pour relancer une alliance vieille de deux décennies.
 
Le conseil d'administration indépendant de Nissan doit se réunir pour examiner plusieurs propositions de Renault, ont indiqué ces personnes, qui ont demandé à ne pas être identifiées, car les discussions sont privées. Il s'agit notamment d'assurances visant à apaiser les inquiétudes de Nissan concernant le partage de la propriété intellectuelle, l'un des points de friction dans les négociations, ont indiqué les personnes.
 
Renault reconnaît également que Nissan pourrait investir moins qu'espéré dans l'activité VE du constructeur français, appelée Ampere, qu'il est en train de développer. Renault vise une valorisation d'environ 10 milliards d'euros pour cette unité, avec un projet d'introduction en bourse plus tard dans l'année, en fonction des conditions du marché.
 
Nissan n'est pas d'accord avec ce niveau de valorisation et n'a pas encore pris de décision concernant Ampere, selon les personnes interrogées. Il est possible qu'il finisse par acheter moins que la participation de 15 % initialement prévue, ont-elles ajouté.
 

Une scission complexe

Renault est en train de procéder à une scission complexe de ses activités en cinq unités différentes, tout en négociant avec Nissan des moyens de rééquilibrer une alliance dont les liens capitalistiques déséquilibrés sont devenus une source de friction au fil des années.
 
Alors que le PDG de Nissan, Makoto Uchida, souhaite conclure rapidement l'accord, les administrateurs indépendants de la société s'inquiètent des conséquences de la réorganisation de Renault pour la société japonaise, ce qui a retardé l'accord, selon plusieurs personnes.
 
Ils craignent également que l'ancien partenaire commercial de Renault dans le domaine des moteurs à combustion, la société chinoise Zhejiang Geely Holding, n'ait accès à une technologie commune.
 

La pression du passé

Les discussions entre les deux entreprises et le partenaire junior de l'alliance, Mitsubishi Motors, ont pris un nouvel élan lorsque le président français Emmanuel Macron a rencontré le premier ministre japonais Fumio Kishida pour lui assurer que le gouvernement français soutient le plan de rééquilibrage de Renault et ne cherchera pas à obtenir une fusion Renault-Nissan.
 
La pression exercée par le passé par le gouvernement français, l'investisseur le plus puissant de Renault avec une participation de 15 %, en faveur d'une fusion est l'une des raisons pour lesquelles les relations entre les deux entreprises sont devenues tendues au fil des années.
 
Le rééquilibrage impliquera que Renault vende 28 % de Nissan au fil du temps, de sorte que les deux entreprises se retrouvent avec des participations égales de 15 % dans l'autre société.
 
Dans le cadre des propositions actuellement en discussion, Nissan n'autorisera pas le partage de sa technologie hybride e-Power au sein de Horse, une entité que Renault est en train de créer pour ses actifs de moteurs à combustion, ont indiqué les personnes interrogées. Horse sera un partenariat à part égale avec Geely.
 
Jean-Dominique Senard, président de Renault, et Luca de Meo, PDG, devraient assister en personne à la prochaine réunion du conseil d'administration de l'alliance, qui se tiendra au Japon à la fin du mois.
 
Aucune décision n'a encore été prise quant à la date de signature d'un éventuel accord non contraignant et la planification des différentes réunions pourrait encore changer, ont indiqué les personnes concernées.