À La Chapelle-sur-Erdre, Goubault Imprimeur passe officiellement sous pavillon interne après plus d’un siècle de gouvernance familiale. L’imprimerie nantaise, créée en 1897, a été cédée fin juillet 2025 à trois cadres de la maison. Une opération rapide, structurée et suivie par les partenaires bancaires de longue date, qui s’accompagne d’un cap technologique affirmé et d’engagements RSE renforcés.

Gouvernance : passage de relais acté chez goubault imprimeur

Fondée il y a 128 ans au Passage Pommeraye, puis installée à La Chapelle-sur-Erdre, l’imprimerie Goubault Imprimeur entérine une transmission extra-familiale. Après vingt-sept ans de direction, Dominique Goubault, arrière-petit-fils du fondateur et président depuis 2002, a cédé l’entreprise à trois membres de son comité de direction fin juillet 2025. L’entreprise compte 38 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros.

Ce trio, déjà aux manettes opérationnelles, assume la continuité stratégique et l’exécution au quotidien. Le projet des repreneurs repose sur la stabilité industrielle, l’ancrage régional et l’accélération des outils numériques, tout en capitalisant sur une réputation bâtie sur la fiabilité et le service.

Nicolas rouger : direction générale et développement

Nicolas Rouger, issu de la production, prend la direction générale. Sa feuille de route priorise la stratégie, le pilotage commercial et la consolidation du portefeuille clients locaux, tout en intégrant les investissements industriels décidés avant cession.

Lina rizk : organisation, finances et rh

Lina Rizk supervise l’administration et les ressources humaines. Elle assure la coordination des fonctions supports, la structuration des processus et le suivi des équilibres financiers afin de sécuriser la trajectoire post-reprise.

Marine ravanne : systèmes d’information et intégration

Recrutée un an avant la cession, Marine Ravanne pilote les systèmes d’information. Son périmètre couvre la plateforme client, la fiabilisation des données, l’intégration des flux et l’automatisation progressive des tâches répétitives.

Repères clés sur Goubault Imprimeur

1897 : création à Nantes. La Chapelle-sur-Erdre : site actuel. 38 salariés. 5 M€ de chiffre d’affaires. Direction par Dominique Goubault de 2002 à 2025. Transmission en juillet 2025 à un trio de cadres. Imprimerie ancrée localement avec environ 90 % de clientèle dans la région nantaise.

Calendrier resserré : six mois entre proposition et signature

Le déclencheur remonte à septembre 2024. Un échange entre cédants sur leur expérience de vente conduit Dominique Goubault à accélérer sa réflexion. Pendant les fêtes de fin d’année, il acte que ses trois enfants ne souhaitent pas reprendre. Le 2 janvier 2025, l’offre est formulée en interne auprès des trois futurs dirigeants.

Le processus est mené en temps record. La signature intervient fin juillet 2025 après alignement des financements et validation des engagements de chacun. La sortie de Dominique Goubault sera complète fin octobre 2025. Il portera ensuite un projet personnel, un tour du monde à la voile d’une durée de cinq ans.

Ce tempo inhabituel dans une PME tient à trois facteurs : un dossier bien préparé, une équipe repreneuse déjà structurée et un historique bancaire rassurant. La visibilité offerte aux salariés et aux clients, sans rupture d’activité, a joué en faveur de l’opération.

  • Septembre 2024 : échange décisif avec un dirigeant ayant cédé son entreprise.
  • Décembre 2024 : clarification familiale, absence de repreneur parmi les enfants.
  • 2 janvier 2025 : proposition aux cadres et cadrage du projet de reprise.
  • Fin juillet 2025 : finalisation juridique et financière, cession signée.

Montage financier : un lbo adossé aux banques et à bpifrance

La reprise est structurée via un Leverage Buy-Out. Les partenaires historiques, Banque Populaire Grand Ouest et CIC, ont soutenu le dossier, après avoir interrogé la résilience d’une imprimerie en 2025 et la capacité de l’équipe à performer sans le dirigeant sortant. La qualité du plan, la stabilité du chiffre d’affaires et l’ancrage régional ont levé les doutes.

Le financement est complété par un prêt Croissance Transmission de Bpifrance, sans garantie et avec deux ans de différé en capital. Ce mécanisme facilite l’amorçage post-reprise et la gestion de la dette senior les premières années, en épargnant la trésorerie d’exploitation.

Le LBO repose sur une holding d’acquisition qui rachète les titres de l’entreprise cible en combinant apport des repreneurs et endettement. Dans le cas présent, l’effet de levier est adossé à des flux de trésorerie récurrents et à un portefeuille clients régional. Le calibrage de la dette a été pensé pour préserver l’investissement productif et éviter toute tension excessive sur le besoin en fonds de roulement.

  • Sans garantie : pas de sûretés additionnelles exigées.
  • 2 ans de différé en capital : amortissement allégé au démarrage.
  • Utilisation : consolider le plan de financement, sécuriser le passage de relais, maintenir l’effort d’investissement.
  • Effet : amélioration du profil de service de la dette et capacité à financer l’automatisation sans reporter des projets majeurs.

Points clés de l’opération financière

  1. Montage LBO avec dette senior portée par la capacité d’autofinancement.
  2. Banques partenaires : BPGO et CIC.
  3. Prêt Bpifrance Croissance Transmission : sans garantie, différé en capital de deux ans.
  4. Objectif : sécuriser la continuité d’exploitation et préserver le cash pour la modernisation industrielle.

Cap technologique : plateforme client, automatisation et nouveaux usages

Le nouveau trio de direction accélère la digitalisation des processus. Une plateforme client intégrée pilote déjà les réassorts et la logistique. À court terme, l’entreprise veut automatiser les petites commandes afin de libérer du temps opérateur, revaloriser les tâches de préparation de fichiers et réduire les délais de mise en production.

Cette trajectoire correspond à l’évolution des pratiques des PME françaises, où 10 % des entreprises déclaraient utiliser l’intelligence artificielle en 2024, en hausse de quatre points sur un an (Insee Première 2061). Parallèlement, 60 % des TPE-PME déclaraient accélérer leur transformation numérique avec un focus sur l’intégration des systèmes et l’automatisation en 2025 (baromètre France Num 2025).

L’enjeu pour Goubault Imprimeur n’est pas d’industrialiser à outrance, mais d’outiller intelligemment les flux afin d’absorber la variabilité des volumes, de fiabiliser la data de commande à livraison et de maintenir un service de proximité apprécié par la clientèle locale.

Goubault imprimeur : automatiser les petites commandes sans diluer la relation client

La plateforme client doit réduire les interventions manuelles et les retours d’épreuves non nécessaires, tout en conservant les échanges qualitatifs pour les dossiers complexes. La bascule des micro-commandes vers un parcours fluide sécurise les délais et les coûts, et laisse plus de bande passante aux équipes pour des projets à forte valeur ajoutée comme la PAO, l’écoconception et la gestion de déploiements multi-sites.

Indicateurs numériques 2024-2025 à garder en tête

  • Adoption de l’IA : 10 % des entreprises en 2024, progression de 4 points sur un an.
  • TPE-PME : mouvement d’accélération de la transformation numérique, priorité à l’automatisation et à l’intégration.
  • Objectif opérationnel : précision des commandes, moins de manipulations, délais raccourcis, meilleure traçabilité.

Services à valeur ajoutée et ancrage local comme remparts commerciaux

La stratégie commerciale assume un double positionnement. Côté production, l’entreprise s’appuie sur des investissements récents et une chaîne maîtrisée. Côté services, elle renforce les offres à valeur ajoutée : conseil en fabrication, prépresse et PAO, gestion de campagnes multi-sites, accompagnement à l’écoconception.

Cette différenciation répond à une demande croissante de clients qui attendent des partenaires capables d’anticiper, de fiabiliser et de documenter. L’imprimerie met en avant son ancrage régional avec environ 90 % de clients basés sur la métropole nantaise et ses alentours. Ce choix renforce la récurrence et limite les coûts de coordination.

Relation de proximité et récurrence : levier d’anti-cyclicité

Sur un marché en consolidation, la proximité crée une barrière à l’entrée : meilleure connaissance des process clients, réactivité logistique et réduction des frictions de qualité. En parallèle, l’élargissement des services permet de lisser la saisonnalité des volumes. L’approche “moins mais mieux” favorise la rentabilité unitaire et limite l’exposition à la pression prix des grands agrégateurs en ligne.

Les volumes imprimés diminuent pour certains segments, tandis que la qualité d’exécution et la conformité documentaire prennent de l’importance. En renforçant le conseil, la PAO et la gestion multi-sites, Goubault Imprimeur capte des budgets de préparation et de pilotage, protège sa marge et crée des contrats récurrents qui stabilisent l’activité au-delà du seul flux de production.

Investissements industriels et trajectoire rse sous contrôle

Le plan d’équipement reste un pilier de la compétitivité. En 2023, 2 millions d’euros ont été investis dans une presse offset de nouvelle génération. Fin septembre 2025, l’entreprise met en service une machine grand format, avec un objectif clair : internaliser des productions comme les bâches événementielles, sécuriser la qualité et réduire les délais.

Sur le volet RSE, l’entreprise déploie une démarche d’écoconception : réduction du taux d’encrage, utilisation des fins de stocks papier lorsque cela est pertinent, et développement d’un logiciel de calcul du bilan carbone dès la commande, présenté comme une première dans le secteur. La philosophie est explicite : imprimer moins mais mieux, en documentant l’empreinte et en orientant les clients vers des choix responsables.

Ces orientations s’inscrivent dans une dynamique plus large. Les statistiques récentes du service statistique public signalent une progression marquée des initiatives RSE industrielles entre 2023 et 2025. Côté marché, la filière impression a vu le nombre d’entreprises se contracter entre 2020 et 2024, tandis que des acteurs innovants investissent dans les outils numériques pour compenser la baisse des volumes imprimés.

Repères sectoriels impression 2023-2025

  • Diminution du nombre d’entreprises d’impression observée entre 2020 et 2024.
  • Montée en puissance des investissements numériques, notamment pour contrer la baisse des volumes.
  • Adoption progressive de pratiques RSE certifiées, avec des effets positifs sur la performance commerciale pour les acteurs engagés.

Les donneurs d’ordre demandent une traçabilité accrue des impacts, des choix de papier responsables, des encres sobres et des circuits logistiques optimisés. Les imprimeries qui intègrent tôt ces contraintes, et documentent les gains associés, transforment une obligation en avantage compétitif. Les rapports publics récents soulignent que les certifications RSE comme Imprim’Vert sont corrélées à une amélioration moyenne du chiffre d’affaires pour les acteurs engagés.

Feuille de route régionale : continuité renforcée par l’innovation

Le trio repreneur s’appuie sur une base de clients fidèles et de proximité, sur une chaîne de production modernisée et sur une plateforme numérique appelée à monter en puissance. La combinaison d’investissements ciblés, d’automatisation pragmatique et d’un service client de type “artisan industriel” constitue le cœur de la stratégie.

À l’échelle des PME industrielles, la tendance 2023-2025 d’augmentation des investissements en automatisation et en IA devrait soutenir ce positionnement. L’exécution sera clé : stabilité de la qualité, discipline financière et transparence environnementale seront scrutées par les partenaires financiers et les clients.

La page se tourne, mais la partition reste la même : précision, réactivité et sobriété pour faire de Goubault Imprimeur un étalon régional de l’impression responsable.