Deux entreprises françaises de robotique navale, ECA Group et iXblue, ont annoncé au salon qu'elles unissaient leurs forces. En effet, leurs marques individuelles sont remplacées par une nouvelle marque unique, Exail.

Fusion entre ECA Group et iXblue, qui deviennent Exail

La nouvelle société, qui poursuivra ses activités dans les domaines de la robotique, de la navigation maritime, de l'aérospatiale et de la photonique, compte désormais 1 500 employés répartis dans 21 bureaux en France et 11 dans le reste du monde. Son chiffre d'affaires annuel attendu sera de 250 millions d'euros, selon les documents de la société. La société dispose également de l'un des plus grands stands du salon, où elle présente, entre autres, ses solutions de lutte contre les mines et le grand navire de surface sans pilote (USV) DriX, d'un rouge vif.

La fusion, annoncée récemment, est le dernier développement d'une évolution pour les deux entreprises. Bien que son nom fasse référence à l'aéronautique, le groupe ECA s'est tourné vers les systèmes maritimes il y a plusieurs décennies. Fondé en 1936, il est devenu une filiale de l'entreprise familiale de haute technologie, le Groupe Gorgé, en 1992. Bien qu'il ait ensuite fusionné avec Gorgé en 2020, ECA Group a conservé sa propre identité.

Gorgé a ensuite acquis iXblue le 29 septembre, gardant l'annonce pour l'Euronaval de cette année, fusionnant ECA Group et iXblue pour créer ce qu'il espère être un champion industriel européen de haute technologie.

ECA Group a été un sous-traitant fréquent de grandes entreprises européennes telles qu'Airbus, Naval Group et Thales, leur fournissant des robots et des drones pour des systèmes spécifiques aux missions.  ECA Group affirme que ses systèmes automatisés ont été vendus dans plus de 80 pays.

De son côté, iXblue, fondée en 2000, est spécialisée dans les solutions avancées de navigation, de photonique et d'autonomie maritime. Mais alors qu'ECA Group s'est spécialisé dans les navires sous-marins automatisés (AUV), iXblue est allé sous l'eau, en développant le DriX, qui, selon la société, peut accueillir une large gamme de charges utiles, notamment pour l'acquisition de données de haute qualité en eaux peu profondes et profondes. Ce véhicule sous-marin de huit mètres de long déplace 1,4 tonne, est propulsé par un moteur diesel et peut naviguer en continu pendant sept jours à sept nœuds ou pendant 24 heures à sa vitesse maximale de 14 nœuds. Il a été acheté par une agence gouvernementale américaine, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), le British Antarctic Survey (BAS), la marine polonaise, l'Institut hydrographique français (SHOM), l'Institut français de recherche en sciences de la mer (Ifremer), ainsi que par des entreprises de sondage et des opérateurs du marché de l'énergie.

Une fusion qui fait suite à un long partenariat

Avant la fusion officielle, ECA Group et iXblue étaient partenaires depuis longtemps. iXblue, par exemple, fournit le gyroscope à fibre optique (FOG) qui donne aux robots d'ECA Group leurs mouvements précis.  Le FOG ne comporte aucune pièce mécanique susceptible de provoquer des vibrations ou des frottements. Il est donc non seulement furtif et robuste, mais, comme il ne repose que sur le mouvement de la lumière, il résiste aux chocs, aux températures extrêmes et au magnétisme, ce qui lui permet de fonctionner dans des environnements extrêmes tels que les sous-marins, les robots en eau profonde, les satellites, l'artillerie à longue portée et les véhicules.

« Outre la complémentarité de nos activités, nos deux sociétés partagent un ADN commun centré sur l'innovation et l'entrepreneuriat », a déclaré Fabien Napolitano, président-directeur général d'iXblue, dans un communiqué. « Cette acquisition par le Groupe Gorgé, qui place iXblue et ECA Group sous le même toit, va nous permettre de créer de nouvelles synergies et de renforcer notre capacité à investir dans la recherche et le développement pour proposer des solutions toujours à la pointe de la technologie." Il ajoute qu' « unir nos forces sous une marque commune nous permet de devenir un acteur mondial majeur capable d'adresser de nouveaux marchés plus larges, mais aussi de fédérer nos 1500 collaborateurs autour d'une même bannière. »

Dominique Giannoni, PDG d'ECA Group, a ajouté : « Grâce à la combinaison de l'expertise technologique et de l'empreinte mondiale des deux entreprises, nous apporterons une valeur inégalée à nos clients grâce à notre portefeuille complet de produits et de solutions. »

« Notre monde est confronté à de nombreux défis, qu'ils soient sécuritaires, environnementaux ou sociétaux. Chez Exail, nous sommes convaincus que le développement de technologies disruptives nous permettra de relever ces nouveaux défis », a-t-il déclaré. Il a ajouté que « cette opération consolide notre leadership sur nos marchés et offre d'excellentes perspectives de croissance. Les équipes de nos deux entreprises ont déjà commencé à travailler en étroite collaboration. Nous voyons de grandes opportunités de développement que nous sommes impatients de partager avec nos clients. »

Lors du salon, Exail a annoncé avoir déjà conclu un partenariat technologique avec Mission Systems Pty Ltd, une PME australienne dont la technologie sera mise en œuvre dans les solutions de lutte contre les mines d'Exail, notamment dans le cadre du programme australien SEA 1905 de lutte contre les mines. Pourquoi 1905 ? Parce que si vous l'écrivez en chiffres romains, cela donne MCMV, c'est-à-dire navire de contre-mesure contre les mines !)

Exail a déclaré dans un communiqué que le partenariat serait centré sur la simulation de sonar et l'apprentissage automatique. « Il permettra à Exail d'équiper ses drones maritimes de la technologie avancée de Mission Systems, offrant ainsi aux marines la prochaine génération de solutions autonomes  ». Les équipes d'Exail ont déjà commencé à intégrer la technologie de Mission Systems dans son logiciel de gestion de mission de drones UMISOFTTM dans son module DM (Data Management), précise le communiqué.

Il ajoute que « les futurs domaines de collaboration pourraient s'étendre en dehors de la MCM, à d'autres applications militaires telles que l'enquête militaire et la guerre des fonds marins, ainsi qu'à des applications maritimes civiles. »