Un partenariat stratégique entre Figeac Aéro et Safran Electrical
Figeac Aéro devient fournisseur de Safran avec un potentiel de 4M€ sur cinq ans. Détails sur cette collaboration et ses impacts.

À Escalquens, la filiale Tofer de Figeac Aéro enclenche la production de pièces en titane et en acier inoxydable pour Safran Electrical & Power. Nouveau client, nouvelles références et livraisons annoncées d’ici la fin de l’exercice : le sous-traitant lotois consolide sa place sur la chaîne de valeur électrique des avions civils, avec un potentiel de chiffre d’affaires jusqu’à 4 millions d’euros sur cinq ans.
Un nouveau client stratégique pour figeac aéro
Figeac Aéro ajoute Safran Electrical & Power à son portefeuille et franchit une étape importante dans sa diversification clients. L’accord confirmé porte sur la fabrication de deux ensembles de pièces à haute criticité, en titane et en acier inoxydable, destinées à des systèmes de motorisation et de génération électrique. Les arbres de torsion, éléments clés cités parmi les composants, illustrent le positionnement du groupe sur des pièces mécaniques de précision au cœur des architectures électriques embarquées.
Le contrat est dimensionné pour équiper plusieurs programmes civils opérés par des avionneurs de premier plan, Airbus, Boeing et Comac, signe d’une compatibilité industrielle large et d’une visibilité potentielle sur la durée.
Avec près de 3 200 collaborateurs et une empreinte industrielle internationale, le groupe entend capitaliser sur ce nouveau flux de commandes pour générer jusqu’à 4 millions d’euros de chiffre d’affaires sur cinq ans, avec des premières livraisons attendues d’ici la fin de l’exercice en cours (Boursorama, 16 septembre 2025).
Safran electrical & power : périmètre industriel
SEP, entité de Safran, est un spécialiste des systèmes électriques aéronautiques couvrant la génération, la distribution et la conversion d’énergie. La fourniture de composants mécaniques de précision par Figeac Aéro vient s’intégrer dans cette chaîne d’équipements, où la qualité dimensionnelle et la traçabilité sont déterminantes pour l’aviation commerciale.
Le contrat SEP en bref
- Nouveau client pour Figeac Aéro : Safran Electrical & Power.
- Portée : deux familles de pièces mécaniques pour systèmes électriques avion.
- Matières : titane et acier inoxydable.
- Applications : programmes civils chez Airbus, Boeing et Comac.
- Montant potentiel : jusqu’à 4 millions d’euros sur 5 ans.
- Calendrier : premières livraisons d’ici la fin de l’exercice en cours.
Chaîne de valeur : de l’usinage titane aux systèmes électriques embarqués
La valeur ajoutée du contrat réside dans l’usinage de matières difficiles — titane et inox — et dans l’assemblage d’ensembles mécaniques soumis à des contraintes de précision et de fiabilité élevées. Les pièces, notamment les arbres de torsion, doivent résister aux phases transitoires d’un vol, aux sollicitations vibratoires et à la stabilité thermique des environnements avioniques.
Pour Figeac Aéro, cela implique une organisation robuste en contrôle dimensionnel, des gammes d’usinage segmentées et des moyens de production capables de garantir la répétabilité des résultats, y compris lors de ramp-up progressifs liés aux cadences des avionneurs.
Tofer (escalquens) : capacités et exigences
La production est confiée au site de Tofer à Escalquens en Haute-Garonne, filiale de Figeac Aéro. Ce site est positionné sur l’usinage de précision et opère selon des standards qualité propres au secteur aéronautique. Le choix d’Escalquens valorise des capacités locales et la montée en gamme du groupe sur des pièces mécaniques critiques pour l’électrification des systèmes.
Titane : rapport résistance/masse élevé, résistance à la corrosion et tenue à température, idéal pour des ensembles soumis à des contraintes mécaniques et environnementales. Inox : stabilité dimensionnelle, propriétés mécaniques constantes, bonne usinabilité sur certaines nuances, coût matière inférieur au titane. Le mix de matériaux permet d’ajuster poids, durabilité et coût total selon le cahier des charges SEP.
Programmes civils adressés : opportunités d’échelle
L’intégration de pièces destinées à des programmes d’Airbus, de Boeing et de Comac ouvre la porte à des volumes étalés et modulables selon les cadences de production des avionneurs. La présence multisources de SEP au catalogue de ces programmes confère à Figeac Aéro une exposition diversifiée et un potentiel d’extension si les besoins en systèmes électriques progressent, notamment avec les architectures plus intensives en énergie.
Un arbre de torsion transmet un couple mécanique tout en absorbant des variations de charge et des vibrations. Dans un système électrique d’avion, il participe à la conversion électromécanique en amont ou en aval d’accessoires. Exigences : tolérances serrées, équilibrage, rugosité maîtrisée et traitements de surface adaptés aux contraintes dynamiques.
Effets financiers : un flux récurrent, calibré et compatible avec la montée en cadence
À l’échelle du groupe, le montant du contrat avec SEP — jusqu’à 4 millions d’euros cumulés sur cinq ans — reste modeste face au chiffre d’affaires projeté de 432,30 millions d’euros sur l’exercice 2024-2025. Mais ce flux présente un intérêt tactique : il s’inscrit dans des volumes réguliers, avec une visibilité pluriannuelle et un risque de demande mutualisé via plusieurs programmes civils.
En clair, ce n’est pas un contrat transformant à lui seul le profil du groupe, mais il contribue à densifier la base d’activité sur une famille technologique au cœur des enjeux d’électrification des systèmes. Ces commandes, livrables dès la fin de l’exercice, agissent comme un relais court terme potentiellement favorable à la couverture des coûts fixes du site d’Escalquens.
Les publications spécialisées notent que le contrat a été sécurisé récemment et ne mentionnent pas de risques majeurs identifiés à ce stade, ce qui est cohérent avec une montée en charge progressive et une intégration sur des pièces relatives à des architectures éprouvées (Boursorama, 16 septembre 2025).
Lecture économique : pourquoi un “petit” contrat compte
- Revenu récurrent : lissage du mix activité sur 5 ans.
- Effet filière : crédential auprès d’un grand équipementier français.
- Option de croissance : potentiel d’extensions si SEP élargit ses besoins.
Ancrage territorial et emploi qualifié en haute-garonne
L’attribution à Tofer (Escalquens) renforce l’empreinte industrielle du groupe en Occitanie. L’activité d’usinage de précision requiert des opérateurs, régleurs, métrologues et des compétences en industrialisation. Si le volume annoncé n’entraîne pas nécessairement une vague d’embauches, il peut stabiliser ou ajuster l’effectif autour de besoins ciblés, particulièrement en méthodes et qualité.
Au-delà du site, la chaîne locale de fournisseurs — traitements thermiques, revêtements, contrôle — peut bénéficier d’effets d’entraînement, avec des commandes régulières alignées sur les jalons de livraison SEP.
Qui est figeac aéro : trajectoire et implantations
Créé en 1989, Figeac Aéro a progressivement étoffé son offre vers des pièces structurelles et des sous-ensembles mécaniques pour la filière aéronautique. Le groupe opère en Europe, Amérique du Nord et Afrique, avec une plateforme d’usinage et d’assemblage orientée vers les besoins croissants de l’aéronautique civile. Sa trajectoire récente fait état d’un redressement post-pandémie et d’investissements dans des technologies d’usinage avancées pour soutenir l’allègement et la performance des composants.
Le redémarrage des livraisons a remis la pression sur la stabilité des cadences et la robustesse supply chain. Les avionneurs et équipementiers exigent une résilience accrue, des délais prévisibles et des capacités certifiées en métrologie et traçabilité. Pour des pièces en titane et inox, la maîtrise des procédés spéciaux et des coûts matière devient un levier clé de compétitivité.
France 2030, électrification et souveraineté industrielle
Si le contrat SEP n’est pas adossé à un financement public communiqué, il s’inscrit dans une trajectoire soutenue par France 2030 qui encourage la décarbonation et le renforcement des capacités industrielles. Le 23 avril 2025, les lauréats de l’appel à projets Carb Aero ont été dévoilés, avec un objectif explicite de réduction des émissions dans l’aviation et de montée en maturité des technologies liées aux systèmes et carburants plus efficients.
Le 19 juin 2025, la préfecture de Nouvelle-Aquitaine a ouvert trois appels à projets régionalisés sous France 2030 dédiés à l’innovation industrielle. Sans lien direct avec Figeac Aéro, ces dispositifs illustrent un cadre incitatif favorable aux investissements productifs. Par analogie, l’annonce du 31 juillet 2025 de la future usine de freins d’avions de Safran dans l’Ain avec soutien de l’État et de la région matérialise l’orientation publique vers la souveraineté industrielle et l’ancrage territorial d’équipements critiques.
Les pièces mécaniques livrées à SEP contribuent indirectement à la performance énergétique des systèmes avion, levier nécessaire pour atteindre les trajectoires de décarbonation. Elles s’insèrent dans une logique d’hybridation progressive des architectures, où la densité de puissance électrique et la robustesse mécanique doivent avancer de concert.
Politiques publiques : trois faits à garder en tête
- Carb Aero (avril 2025) : accélération des projets de décarbonation dans l’aviation.
- France 2030 régionalisé (juin 2025) : appels à projets orientés innovation industrielle.
- Investissements Safran (juillet 2025) : illustration d’un soutien public à des infrastructures clés.
Cartographie des risques : exécution, coûts matière et qualité
Les informations disponibles ne font pas état de risques majeurs pour l’exécution. Néanmoins, la réussite opérationnelle se jouera sur trois volets classiques de la sous-traitance aéronautique : tenue des délais, coûts matière et capabilité qualité.
- Délais : livraisons prévues dès la fin de l’exercice. Un jalon court qui suppose une industrialisation verrouillée et un pilotage serré des flux fournisseurs, notamment pour le titane.
- Coûts matière : le titane et certaines nuances d’inox sont sensibles aux cycles de prix. L’exposition peut être contenue par des couvertures d’approvisionnement et une conception d’outillages optimisant le taux de matière.
- Qualité : la conformité dimensionnelle des arbres de torsion et la stabilité du process sur séries conditionnent l’acceptation client et les taux de rebut. La répétabilité est un enjeu de marge directe.
Un autre point d’attention concerne la gestion multi-programmes chez les avionneurs associés. Elle peut lisser le plan de charge, mais impose une coordination des références, des délai d’approbation et de la documentation qualité selon les exigences de chaque chaîne.
Clauses et pratiques contractuelles à surveiller
Sans dévoiler le contenu contractuel, on peut relever des pratiques habituelles sur ce type d’accords : exigences d’OTD/OQD (livraison à l’heure, qualité à l’heure), traçabilité matière, gestion des non-conformités, pénalités éventuelles en cas de dérive, et plans de progrès continus. Pour Figeac Aéro, la capacité à documenter et à anticiper ces jalons est un vecteur de consolidation de la relation avec SEP.
La maîtrise passe par un APQP-like structuré, des plans de contrôle orientés caractéristiques clés, l’MSA pour la capabilité des moyens de mesure, et des essais mécaniques corrélés aux contraintes réelles. L’utilisation d’outillages dédiés et le suivi statistique des procédés complètent l’assise de conformité.
Ce que révèle l’accord sur la trajectoire industrielle de figeac aéro
Au-delà du montant, l’accord SEP révèle trois constantes de la feuille de route du groupe. D’abord, la volonté de renforcer l’offre sur des pièces critiques associées aux systèmes électriques, segment en croissance dans l’aviation commerciale.
Ensuite, l’importance d’un ancrage local productif capable de livrer vite, avec un contrôle qualité exigeant. Enfin, l’effet de référence : travailler avec une division de Safran est un gage de crédibilité susceptible d’ouvrir d’autres portes au sein de l’écosystème.
Cette dynamique complète un exercice 2024-2025 placé sous le signe du redressement post-crise et de la stabilisation des cadences, avec une projection d’activité de 432,30 millions d’euros. La capacité à tenir la promesse de livraisons dès la fin de l’exercice jouera comme un signal de fiabilité adressé aux équipementiers et avionneurs.
Derniers jalons à surveiller côté sep et figeac aéro
D’ici quelques mois, l’attention portera sur la maturité industrielle des premiers lots, la tenue des plans de contrôles et l’inscription dans le planning des programmes civils ciblés. Le contrat peut constituer un levier de consolidation si les séries montent en cadence sans dérive qualité ni retard. À court terme, le point dur restera le pilotage des matières et la robustesse des procédés au sein de Tofer à Escalquens.
En filigrane, c’est la solidité de la chaîne industrielle française qui se jauge, entre savoir-faire local et exigences mondiales des systèmes électriques aéronautiques.