Tendances des exits de la French Tech au 1er semestre 2025
Analyse des cinq opérations majeures (rachat ou IPO) de la French Tech au 1er semestre 2025 : enjeux macroéconomiques et perspectives pour les startups.

Ces six premiers mois de 2025 ont déjoué de nombreux pronostics dans l’écosystème technologique français.
Tandis que certains redoutaient un coup d’arrêt des acquisitions et un gel des entrées en bourse, plusieurs transactions marquantes ont démontré que la French Tech conservait un pouvoir d’attraction significatif.
Dans un climat économique pourtant tendu, ces opérations illustrent autant des choix stratégiques que des signaux positifs pour l’avenir des jeunes pousses.
Le marché des fusions-acquisitions et des introductions en bourse sous tension
Depuis le début de l’année 2025, le volume global des exits (rachats ou introductions en bourse) au sein de la French Tech reste globalement modeste, selon différents observateurs du secteur. L’environnement incertain, marqué par une inflation persistante observée dans plusieurs pays européens et par une remontée des taux d’intérêt, a ralenti l’activité de fusion-acquisition et complexifié les décisions d’investissement.
De surcroît, beaucoup de startuppeurs témoignent d’un accès au crédit plus restrictif, ce qui a pesé sur leur capacité à accélérer, voire sur leurs valorisations lorsqu’elles considèrent une introduction en bourse. Dans le même temps, certaines pépites technologiques ont su se démarquer, nouant des partenariats avec des groupes majeurs. La diversification des acquéreurs est aussi notable : si le marché américain demeure influent, on enregistre une recrudescence d’acteurs européens venant concurrencer les géants outre-Atlantique.
Malgré une légère inquiétude parmi les accélérateurs et les fonds de capital-risque, plusieurs signaux révèlent la dynamique persistante de la French Tech. De nouveaux axes d’innovation se profilent, notamment autour de l’IA, de la biotechnologie et de la finance numérique. Les cas étudiés dans cet article, qu’il s’agisse d’un rachat total ou d’une introduction en bourse, prouvent que les échanges transfrontaliers et les opportunités sectorielles demeurent une réalité tangible.
Les facteurs macroéconomiques clés
- Hausse des taux d’intérêt: impacte la capacité d’emprunt des startups et refroidit les investisseurs.
- Inflation persistante: renchérit les coûts d’exploitation, obligeant les entreprises à ajuster leurs marges.
- Climat géopolitique incertain: alourdit les risques et complique les prévisions de sortie (M&A ou IPO).
Les paragraphes qui suivent détaillent cinq transactions ayant marqué la période de janvier à juillet 2025 : l’entrée en bourse de Younited, l’acquisition inattendue de Pulse Audition par EssilorLuxottica, l’adossement de Stilla Technologies à un groupe américain, la prise de participation majoritaire de Malakoff Humanis dans Mon Petit Placement et l’absorption de Greenbids par Perion. Chacune, à sa manière, reflète une vision stratégique particulière et témoigne d’un savoir-faire français remarqué.
Cinq opérations marquantes depuis le début de l’année
De multiples facteurs encouragent une startup à chercher un rachat ou une entrée en bourse : besoin de capitaux plus importants, désir de s’adosser à une structure plus solide, ou encore opportunité d’accès à de nouveaux marchés. Les cas suivants illustrent chacun un contexte singulier et révèlent les forces vives de la French Tech. Loin d’être un panorama exhaustif, ils esquissent toutefois une tendance : en 2025, les deals se font au prix d’une grande agilité, et parfois de beaux paris sur l’avenir.
Pulse Audition créé la surprise chez EssilorLuxottica
Quelques jours à peine après avoir célébré la nouvelle année, Pulse Audition a annoncé, le 2 janvier 2025, son rachat par EssilorLuxottica. Bien qu’assez jeune (elle est née en 2022), la startup de Sophia Antipolis a su séduire le géant franco-italien par sa technologie centrée sur les « lunettes auditives ». Derrière cette appellation, on retrouve une conception subtilissime alliant confort visuel et correction auditive via l’intelligence artificielle.
La démarche d’EssilorLuxottica sur ce segment n’est pas un hasard. Le groupe cherche à consolider sa position dans le domaine des aides auditives, estimant qu’il existe des synergies fortes avec son cœur de métier. D’ailleurs, en 2023, il avait déjà pris le contrôle d’une structure israélienne spécialisée dans la réduction du bruit. Selon les prévisions de l’OMS, près de 2,5 milliards de personnes pourraient être concernées par un trouble auditif en 2050, ce qui indique un gisement de croissance colossal dans le domaine.
Avec des ingénieurs français et des data scientists spécialisés en apprentissage automatique, Pulse Audition a développé des montures intégrant des puces capables de filtrer les sons parasites. L’utilisateur peut personnaliser les réglages en temps réel selon l’environnement sonore (transports, réunions, espaces ouverts). Les gains potentiellement obtenus en confort d’écoute la placent au carrefour de la deeptech et de la santé connectée.
EssilorLuxottica, fier de cette acquisition, communique peu sur le montant exact du deal. Certains analystes estiment néanmoins que cette opération pourrait valoriser Pulse Audition à plusieurs dizaines de millions d’euros, compte tenu des perspectives de croissance élevées. Il est intéressant de noter que ce rachat vient renforcer la conviction de nombreux responsables d’incubateurs : les grandes entreprises françaises et européennes sont de plus en plus enclines à acheter local, sans nécessairement s’en remettre aux géants américains pour se diversifier.
Younited ouvre une nouvelle fenêtre en Bourse
Apparu sur la place médiatique pour son approche novatrice dans le crédit à la consommation, Younited a suivi la voie de la cotation le 21 janvier 2025. Cette introduction s’est faite à la Bourse de Paris, combinée à une levée de 152 millions d’euros via un SPAC nommé Iris Financial, dans le but de fusionner et de devenir un acteur unique, baptisé Younited Financial. Fort de plus de 500 salariés répartis dans plusieurs pays européens, Younited ambitionne de rentabiliser ses activités d’ici la fin de l’année.
La stratégie de Younited est simple : démocratiser l’accès au crédit grâce à des procédures dématérialisées et transparentes. Les particuliers peuvent obtenir un prêt personnel ou un financement pour des projets spécifiques en quelques clics, tandis que des investisseurs institutionnels alimentent la plateforme productive de prêts. Le marché du crédit numérique étant concurrentiel, cette approche directe et efficiente a rapidement trouvé son public, tout particulièrement en France, en Allemagne ou encore en Espagne.
L’implémentation d’un SPAC dans cette opération n’est pas anecdotique. Les analystes soulignent qu’en France, introduire une entreprise via un SPAC reste moins courant qu’aux États-Unis, mais cette tendance est en train de s’inverser. L’incertitude boursière rend souvent les introductions classiques plus risquées et plus coûteuses. Opter pour un SPAC donne l’occasion de maîtriser la valorisation et d’assurer une transition plus fluide. Si Younited parvient à atteindre la rentabilité dans les mois qui viennent, elle pourrait stimuler d’autres fintechs françaises à franchir le pas de la Bourse.
Stilla Technologies, la biotech française rachetée par Bio-Rad
Le 17 février 2025, la biotech Stilla Technologies a confirmé avoir été acquise par le groupe américain Bio-Rad pour un montant d’environ 225 millions de dollars, assorti d’un complément potentiel de 50 millions (earn-out). Cette opération s’inscrit dans une dynamique de consolidation dans la medtech, où l’excellence scientifique française suscite régulièrement l’intérêt de firmes étrangères.
Fondée en 2013, Stilla s’est spécialisée dans la PCR numérique, un procédé ultra‐précis de détection génomique. Au fil du temps, elle a conçu des instruments modulaires appréciés pour leur fiabilité dans les diagnostics médicaux : lutte contre le cancer, médecine de précision… En dépit d’une procédure de sauvegarde traversée en 2024, Stilla a vite renoué avec la croissance, au point de capter l’attention de Bio-Rad.
Pourquoi Stilla attire Bio-Rad
Extension de portefeuille : Bio-Rad souhaite élargir ses activités en diagnostic de pointe pour mieux concurrencer Thermo Fisher Scientific et Qiagen.
Expertise française : la recherche hexagonale bénéficie du soutien d’institutions de renom, garantissant un vivier d’innovation.
Perspectives de marché : la PCR numérique devrait approcher 10 milliards de dollars à l’horizon 2027, selon certaines études.
Si certains observateurs regrettent de voir une société hexagonale de haute technologie passer sous pavillon américain, d’autres soulignent que cette transaction confirme la capacité des biotechs françaises à créer de la valeur. Les dirigeants de Stilla font valoir que cet adossement à un groupe d’envergure mondiale représente une mesure de sécurité financière, essentielle pour poursuivre la R&D coûteuse indispensable dans ce secteur concurrentiel.
Mon Petit Placement et Malakoff Humanis : un rapprochement décisif
La fintech Mon Petit Placement a fait couler beaucoup d’encre dès son lancement. Le 6 mai 2025, un communiqué conjoint a officialisé le fait que Malakoff Humanis entrait au capital en acquérant 65 % des parts de la jeune pousse lyonnaise. Les fondateurs, dont Thomas Perret, conservent une minorité significative, afin de garder la maîtrise de la feuille de route produits et de l’orientation stratégique.
La mission première de Mon Petit Placement consiste à rendre l’investissement sur les marchés financiers plus simple et plus abordable, avec un ticket d’entrée relativement faible. Positionnée sur des produits diversifiés (assurance-vie, PER, fonds spécialisés), la startup a rapidement conquis une clientèle avide de solutions user-friendly. Sur la seule année 2024, plus de la moitié de la collecte provenait d’une offre distribuée en lien avec des partenaires de l’assurance traditionnelle.
En prenant le contrôle de Mon Petit Placement, Malakoff Humanis mise sur la complémentarité des expertises : d’une part, l’assureur peut mobiliser son réseau national et sa solidité financière, d’autre part, la fintech injecte son agilité digitale. À l’ère où l’accès à l’épargne reste une préoccupation majeure des Français, ce type de rapprochement illustre une volonté commune : rapprocher les solutions du grand public, tout en offrant une discernabilité maximale à travers une interface ergonomique et transparente.
Avant même cette acquisition majoritaire, Malakoff Humanis observait de près les néo-assureurs et les fintechs en expansion, afin de renouveler son image et d’apparaître plus proche des jeunes générations. Mon Petit Placement constitue un raccourci judicieux : l’assureur élargit d’emblée son offre à destination des particuliers en quête de placements flexibles et moins opaques.
Sur le plan de l’emploi et de la gouvernance, les équipes internes restent en place, au moins jusqu’en 2031 d’après les clauses de l’accord. Cela contribue à rassurer les talents, souvent inquiets lors de rachats, et à maintenir l’esprit entrepreneurial nécessaire pour porter la marque.
Greenbids passe dans le giron de Perion
Autre mouvement majeur immatriculé au printemps : l’adtech Greenbids, fondée il y a deux ans seulement, est passée sous le contrôle de Perion, un acteur israélien coté au Nasdaq. Formalisée le 13 mai 2025, cette acquisition s’élève à 27,5 millions de dollars en cash, complétée d’une clause de earn-out de 22,5 millions et d’une prime de 15 millions destinée aux employés qui resteront chez Perion. De fait, il s’agit d’un succès notable pour ce jeune éditeur de solutions publicitaires, dont la valorisation initiale demeurait relativement modeste après une unique levée seed de 1,6 million d’euros.
Le cœur d’activité de Greenbids repose sur l’IA appliquée à l’optimisation des achats d’espaces publicitaires. Les algorithmes développés permettent d’ajuster les enchères en temps réel selon l’historique de navigation, le profil utilisateur et le contexte de diffusion des annonces. Les gains se traduisent par une meilleure efficacité des budgets média, un ROI accru pour les annonceurs et une réduction des coûts associés à la complexité du programmatique.
Du côté de Perion, le rachat de Greenbids illustre une volonté d’expansion vers des solutions programmatiques de pointe, dans un secteur où la Big Tech (Google, Meta, Amazon) demeure prédominante. Les technologies d’optimisation constituent une pièce maîtresse pour offrir une plateforme complète à leurs clients. Cette stratégie s’inscrit dans la tendance globale d’un marché publicitaire évalué à 700 milliards de dollars en 2025, où chaque petit pourcentage de performance compte fort.
Évolutions structurelles et dynamiques de marché
Au-delà de ces deals iconiques, l’écosystème de la French Tech est traversé par des tendances macro et micro reconfigurant les lignes. D’une part, on assiste à un tassement global des tours de table, comparé aux records de 2021 et 2022. D’autre part, les investisseurs démontrent une sélectivité accrue, privilégiant les projets matures affichant déjà des revenus significatifs ou des solutions technologiques robustes.
Les politiques publiques continuent d’animer le débat. Le gouvernement français déploie toujours le programme French Tech 2030, qui vise à soutenir plus de 100 startups jugées stratégiques pour la souveraineté numérique, la transition environnementale et la santé. Parallèlement, le label French Tech Next40/120 met en lumière des entreprises considérées comme locomotives de l’innovation. Toutefois, certains entrepreneurs pointent le besoin d’une plus grande simplicité administrative et d’incitations fiscales pour faciliter l’investissement dans la deeptech.
Le renforcement des liens entre grands groupes et startups est un autre axe de transformation. Les instances publiques et les incubateurs voient d’un bon œil le fait que plusieurs fleurons français (EssilorLuxottica, Malakoff Humanis) prennent le pari de soutenir l’écosystème national. Cette confiance réciproque s’avère décisive pour alimenter le « moteur silencieux » qu’évoque Roxanne Varza : autrement dit, les exits doivent continuer à donner aux investisseurs le retour sur fonds nécessaires pour qu’ils réinvestissent dans des projets naissants.
Point sur les fonds levés par les startups françaises
Comparé à 2024, les tours de table ont reculé de 20 %, selon plusieurs rapports sectoriels. Cette baisse n’annule pas l’essor de certaines verticales (IA générative, green tech), mais atteste d’une prudence grandissante, exacerbée par l’inflation et un contexte international heurté.
La concurrence internationale ne faiblit pas. Des acteurs américains, asiatiques et désormais du Moyen-Orient misent sur l’innovation, rendant la bataille pour les talents encore plus rude. Néanmoins, l’expertise française, surtout dans le domaine des sciences de la vie, de l’optique, de l’IA et de la finance numérique, continue de rayonner. Les cinq transactions clés présentées plus haut en sont autant de preuves concrètes.
Comparatif synthétique des opérations majeures de janvier à juillet 2025
Pour illustrer les tendances et éclairer les différences entre chaque événement, voici une vue d’ensemble regroupant des informations financières et stratégiques.
Facteurs de succès et défis en perspective
Lorsque des entreprises technologiques françaises se font racheter ou choisissent la voie de la Bourse, elles se heurtent à divers enjeux structurels : gestion des ressources humaines, valorisation incertaine, concurrence internationale, ou encore complexité réglementaire. Pourtant, certains facteurs de succès se dégagent de l’observation de ces cinq opérations.
- Posséder une technologie défendable: qu’il s’agisse de la deeptech médicale (Stilla) ou des algorithmes publicitaires (Greenbids), les acquéreurs recherchent généralement un avantage compétitif clair, validé par le marché.
- Contrôler son timing: une IPO ratée peut entacher l’image de la société. Younited a choisi de recourir à un SPAC pour sécuriser la valorisation et réduire l’incertitude liée à la volatilité boursière.
- S’entourer de partenaires solides: Pulse Audition, Mon Petit Placement… toutes deux ont fait l’objet d’approches par des groupes qui garantissent l’accès à un marché élargi et à des expertises complémentaires.
Quant aux défis, ils sont nombreux. Le principal concerne l’équilibre entre indépendance et adossement à des capitaux externes. Nombre de fondateurs craignent de perdre le contrôle de leur vision. Dans le même temps, les exits jouent un rôle crucial dans la redistribution des liquidités dans l’écosystème, permettant initiation de nouveaux projets et rotation du capital-risque. Cette dualité fait qu’il existe souvent des débats vigoureux au sein des communautés de startuppeurs lors d’un rachat ou d’une introduction en bourse.
D’autres questions se posent, comme la nécessaire maturité du marché boursier français. Ces dernières années, la place de Paris a cherché à attirer et à retenir des sociétés technologiques, afin de remédier au phénomène de cotations privilégiées à l’étranger (New York, Londres ou même Amsterdam). En 2025, la tendance semble évoluer, mais l’évolution demeure progressive et dépend de la confiance que les entrepreneurs et les investisseurs accordent aux indices européens.
Synergies public-privé et soutien institutionnel
La « French Tech » n’est pas seulement un label : c’est un écosystème soutenu par des dispositifs publics et par un réseau d’acteurs privés. Le programme French Tech 2030, reconduit cette année, cible des domaines jugés prioritaires : l’IA, la cybersécurité, l’environnement, la santé, parmi d’autres. Les entreprises sélectionnées bénéficient de financements dédiés, de la visibilité médiatique et d’un accompagnement spécifique.
Parallèlement, le Next40/120, qui braque les projecteurs sur 120 scale-ups en forte croissance, encourage ces structures à se développer en France et à y recruter. Plusieurs pointent malgré tout des limites : complexité administrative, emballement autour de la fiscalité, et difficulté d’attractivité salariale face aux GAFAM. Certains acteurs privés jugent même que le capital corporate doit être encore plus mis à contribution pour renforcer la compétitivité du pays.
La vente de Stilla Technologies, pionnière en PCR numérique, à un acteur américain soulève des questionnements sur le contrôle à terme des innovations critiques. D’un autre côté, l’arrivée de capitaux étrangers peut accélérer la diffusion de technologies et l’embauche de profils experts. L’équation d’une souveraineté préservée est complexe, puisqu’elle doit concilier ouverture et protection.
Beaucoup d’entrepreneurs et d’investisseurs estiment que les ressources publiques ne suffisent pas à elles seules pour déverrouiller l’ascension de certaines pépites. Les grands groupes doivent donc prendre le relais en fusionnant ou en acquérant des startups dotées d’un fort potentiel. Chaque succès, à l’instar de Pulse Audition, apporte un signal fort à l’ensemble de la communauté d’innovation.
Regards sur l’avenir
Alors que la première moitié de 2025 s’achève, la dynamique observée sur ces cinq opérations majeures présente des ambivalences. D’une part, les montants et les volumes totaux de financement sont en baisse par rapport à 2021 ou 2022. D’autre part, le savoir-faire technologique et l’expertise sectorielle française continuent de se manifester, attirant des sollicitations internationales.
Les spécialistes du capital-risque espèrent que ces exits emblématiques serviront de levier de confiance. Pour certains fonds, la certitude de pouvoir revendre des parts dans de bonnes conditions est un argument essentiel pour investir en amont. Si la French Tech s’inscrit dans un cycle vertueux, l’impact en sera considérable sur la création d’emplois, la compétitivité et l’innovation. L’un des défis demeure la consolidation d’un marché boursier plus accueillant pour les sociétés high-tech, afin d’éviter que les fleurons ne cherchent ailleurs leur salut.
Dans le même temps, la diversification des acteurs (avec Perion ou EssilorLuxottica, par exemple) démontre que les champions français n’ont plus nécessairement à traverser l’Atlantique pour trouver un acquéreur. Cette réalité peut pousser d’autres leaders sectoriels à franchir le pas et à miser sur l’innovation « fabriquée en France ». Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer si ces tendances se confirment et si l’activité du M&A reprend son cours ascendant.
En définitive, le paysage des sorties de la French Tech en 2025 illustre qu’au creux d’un contexte incertain, la capacité d’adaptation et la solidité des innovations françaises continuent de séduire, offrant potentiellement un second souffle à l’ensemble de l’écosystème.