À Martin-Église, près de Dieppe, Serapid change de tour de table et confirme son cap industriel. Spécialiste des chaînes rigides pour la manutention de charges lourdes, la PME normande réorganise son actionnariat avec l’entrée majoritaire de Capital Croissance, tandis que LBO France sort du capital. Une opération qui vise à accélérer l’innovation et l’essor international, sans bousculer l’ADN industriel de l’entreprise.

Actionnariat de Serapid : une recomposition pilotée par Capital Croissance

Serapid engage une nouvelle phase de son développement avec l’arrivée de Capital Croissance comme actionnaire de référence. Le fonds d’investissement, fondé et géré par des entrepreneurs, acquiert environ 60 % du capital, signant une opération de type buyout qui conforte le potentiel de croissance de la société.

Ce mouvement intervient à la suite de la cession intégrale de la participation de LBO France, qui détenait la majorité. L’opération a été annoncée par la presse spécialisée et confirme l’intérêt d’investisseurs de long terme pour la valeur technologique de l’offre Serapid, bien ancrée sur des marchés de niche à haute exigence technique.

Avec cette configuration, Serapid conserve un ancrage managérial solide et s’ouvre à un nouvel accompagnement capitalistique centré sur le renforcement des positions à l’export, l’industrialisation et l’innovation produit.

Capital Croissance : logique de buyout et horizon industriel

Capital Croissance se positionne en partenaire de croissance pour les PME industrielles à fort potentiel. Dans le cas de Serapid, l’objectif est d’accélérer la traction commerciale de solutions reconnues dans l’ascenseur, la scène et l’industrie lourde, tout en consolidant la politique de R&D. La prise de contrôle majoritaire reste compatible avec une gouvernance de proximité, gage de continuité opérationnelle.

À retenir sur la recomposition du capital

Points clés confirmés par les informations disponibles :

  • Sortie complète de LBO France.
  • Capital Croissance devient majoritaire avec environ 60 %.
  • Co-investissement minoritaire de France Nucléaire 2 (Siparex), BNP Paribas Développement et Unexo.
  • Le management reste au capital à hauteur de 10 %.

Dans un buyout majoritaire, le fonds pilote le cap stratégique tout en s’appuyant sur les équipes en place. Pour une PME industrielle comme Serapid, l’enjeu porte souvent sur :

  • La mise à l’échelle industrielle et la structuration des process.
  • Le renforcement de la fonction export et de la présence multi-pays.
  • La priorisation de la R&D autour d’usages à forte valeur ajoutée.
  • Une disciplined capital allocation pour financer la croissance sans sur-promesses.

Gouvernance : rôle accru des dirigeants et partage du capital

La stabilité managériale constitue un verrou de sécurité pour les investisseurs. Chez Serapid, Emeric Labesse et Guillaume Davies conservent une part significative de 10 %. Ce maintien au capital favorise une alignement d’intérêts entre le comité d’investissement et les équipes opérationnelles, condition essentielle sur des cycles projets longs et des homologations exigeantes.

La présence renforcée d’acteurs financiers de premier plan, aux côtés d’un management impliqué, installe un cadre de décision propice aux arbitrages rapides. Serapid préserve ainsi sa capacité à investir sur ses gammes critiques tout en sécurisant la feuille de route opérationnelle.

Emeric Labesse et Guillaume Davies : engagement à 10 %

Les dirigeants demeurent au cœur de la trajectoire de l’entreprise, avec un rôle clé dans la gouvernance et l’exécution industrielle. Leur implication au capital réduit le risque d’exécution fréquemment observé lors des transitions d’actionnaires, notamment dans les secteurs où la continuité des expertises techniques et la mémoire des projets sont déterminantes.

Dans l’industrie, la valeur provient autant de la technologie que de l’organisation opérationnelle et des savoir-faire accumulés. Un management actionnaire :

  • Aligne les décisions à court terme avec les objectifs de long terme.
  • Facilite la transmission des compétences et l’animation des équipes.
  • Assure la cohérence produit-marché durant les phases d’investissement.

Co-investisseurs sectoriels : France Nucléaire 2, BNP Paribas Développement et Unexo

Le tour de table accueille plusieurs investisseurs institutionnels minoritaires. France Nucléaire 2, géré par Siparex, BNP Paribas Développement et Unexo rejoignent Capital Croissance et le management. Chacun apporte une lecture sectorielle et une capacité d’appui utile à l’ouverture de débouchés et à la professionnalisation des fonctions support.

Ce socle d’actionnaires diversifiés constitue un multiplicateur d’impact pour une PME de 150 salariés, en lui donnant accès à des réseaux d’affaires, à des benchmarks industriels et à des ressources d’accompagnement adaptées à la montée en charge.

France Nucléaire 2 (Siparex) : intérêt pour les applications

La présence de France Nucléaire 2, fonds opéré par Siparex, souligne l’adéquation des technologies de Serapid avec des environnements industriels exigeants. Les chaînes rigides trouvent des applications là où la fiabilité mécanique, la sécurité et l’absence de maintenance lourde sont déterminantes. Cet ancrage renforce la crédibilité de Serapid sur des marchés critiques.

BNP Paribas Développement et Unexo : appui au tissu industriel

BNP Paribas Développement et Unexo, respectivement affiliées à BNP Paribas et au Crédit Agricole, apportent une capacité d’accompagnement dans la durée. Pour une entreprise industrielle exportatrice, ces investisseurs facilitent les projets de croissance et l’implantation sur de nouveaux territoires en s’appuyant sur des réseaux régionaux et bancaires structurants.

Trouver la bonne combinaison d’investisseurs

Le capital de Serapid illustre un mix de profils investisseurs utile aux PME industrielles :

  1. Majoritaire entrepreneur pour la vitesse d’exécution et la stratégie.
  2. Fonds sectoriel pour les usages spécifiques et l’accès à des filières.
  3. Investisseurs de long terme adossés à des réseaux bancaires pour la stabilité financière.

Technologie des chaînes rigides : positionnement et marchés de Serapid

Serapid s’est imposée comme un expert de la chaîne rigide, un système mécanique permettant de pousser, tirer, lever ou déplacer des charges lourdes dans un encombrement réduit. Cette technologie équipe des ascenseurs, des plateaux scéniques et diverses applications industrielles où l’intégration, la durabilité et la sécurité sont prioritaires.

La firme normande revendique un ancrage international, avec une part significative de sa production destinée à l’export. Ce positionnement ouvre un champ d’industrialisation pertinent pour une PME de 150 collaborateurs, capable d’adresser des projets sur mesure en s’appuyant sur une base technologique propriétaire.

Chaîne rigide : principe et usages

La chaîne rigide, à la différence d’une chaîne articulée classique, se rigidifie en poussée, permettant de transmettre un effort linéaire important. Son architecture réduit la maintenance, simplifie l’intégration et limite les risques d’avarie sur des cycles répétés, caractéristiques recherchées dans l’ascenseur, la scène, l’industrie automobile ou les lignes de production lourdes.

Références scéniques et ascenseurs

Sur les scènes d’opéra ou de théâtre, la précision du mouvement et la sécurité sont essentielles. Dans les ascenseurs, la compacité et la fiabilité orientent le choix technologique. Les solutions Serapid répondent à ces contraintes par une mécanique éprouvée qui favorise la répétabilité des manœuvres et une longue durée de vie des équipements.

Trois paramètres font la différence :

  • Compacité : intégration facilitée dans des espaces réduits.
  • Capacité de charge : effort linéaire élevé sans système hydraulique lourd.
  • Fiabilité : moins de maintenance, disponibilité accrue.

Ces atouts se traduisent par des coûts de possession maîtrisés et une plus grande continuité de service, critères décisifs sur les marchés critiques.

Indicateurs financiers et cap industriel

Serapid affiche un chiffre d’affaires annuel supérieur à 30 millions d’euros et une rentabilité positive, des repères qui ont renforcé son attractivité pour les investisseurs. Bien que les données discrètes par exercice ne soient pas détaillées publiquement pour 2023 et 2024, la tendance ressort comme solide, soutenue par une clientèle exigeante et des applications de niche.

Avec environ 150 salariés, la PME présente une taille critique suffisante pour mener des projets d’industrialisation et des programmes de R&D ciblés, tout en restant agile sur des développements spécifiques à forte valeur ajoutée.

Chiffre d’affaires et effectifs : repères

Le dépassement de la barre des 30 millions d’euros témoigne d’un modèle validé sur plusieurs verticales industrielles, sans dépendance à un seul segment. La structure d’effectifs permet d’adosser la production à des capacités d’ingénierie et de support, clé pour accompagner des déploiements multi-sites en Europe et à l’international.

Rentabilité et attractivité investisseurs

La rentabilité positive, non précisée dans son quantum, reste un signal crucial pour des fonds de croissance. Elle traduit un équilibre entre volumes, marges et complexité technique, équilibre rare et recherché sur le mid-market industriel. C’est l’un des facteurs décisifs de la prise de contrôle majoritaire confirmée par Capital Croissance, relayée par la presse spécialisée (Capital Finance).

Repères chiffrés Serapid

  • Effectif : environ 150 salariés.
  • Chiffre d’affaires : supérieur à 30 M€.
  • Résultat net : positif, sans détail public récent sur le niveau.
  • Capital : environ 60 % Capital Croissance, 10 % management, investisseurs minoritaires institutionnels.

Cadre juridique de l’opération : conseils et structure

La cession de la participation majoritaire de LBO France s’est déroulée avec l’accompagnement du cabinet Jeantet côté cédant, comme rapporté par la presse juridique. Cette intervention couvre typiquement la documentation transactionnelle, la gestion des garanties, ainsi que la coordination avec les conseils financiers et les autorités compétentes selon les besoins.

Dans ce type d’opérations, le verrouillage de la gouvernance post-deal, la mécanique d’incentive management et la protection de la propriété intellectuelle sont des chantiers majeurs. Pour une entreprise industrielle, la revue des contrats fournisseurs, des clauses de performance et des obligations de conformité HSE complète l’arsenal juridique habituel.

Jeantet : accompagnement côté cédant

Le rôle de Jeantet s’inscrit dans la sécurisation juridique de la sortie de LBO France. Le cabinet intervient classiquement sur la rédaction et la négociation des SPA, la structuration des garanties et la coordination du calendrier de closing. Une brique indispensable pour des opérations impliquant plusieurs investisseurs et un change of control majeur.

Sans dévoiler de termes spécifiques à cette opération, on retrouve généralement :

  • Gouvernance : droits spécifiques du majoritaire, pacte d’actionnaires, comités spécialisés.
  • Management package : mécanismes d’intéressement alignés sur la performance.
  • Garanties : déclarations et garanties, dépôts, assurances W&I selon les cas.
  • IP et contrats : continuité d’accès aux technologies, clauses de changement de contrôle.

Numérique et R&D : leviers de compétitivité pour une PME industrielle

La trajectoire de Serapid s’inscrit dans une dynamique nationale où la transformation numérique devient un levier de productivité pour les TPE et PME. Le Baromètre France Num 2025 souligne la montée des usages digitaux et de l’IA comme facteurs d’efficacité, d’export et de résilience pour les entreprises françaises (France Num).

Pour une société spécialisée dans les chaînes rigides, le numérique irrigue plusieurs champs :

  • Conception : simulation, jumeaux numériques, calculs d’efforts et intégration multi-logiciels.
  • Production : traçabilité, contrôle qualité en ligne, pilotage des flux.
  • Service : assistance à distance, documentation technique enrichie, analyse des retours terrain.

Ces leviers s’additionnent aux efforts de R&D pour améliorer la performance des produits, adapter les solutions aux contraintes in situ et soutenir l’industrialisation à l’export.

Quatre chantiers d’amélioration continue

  • Fiabilité : allonger le cycle de vie, réduire les opérations de maintenance.
  • Compacité : optimiser l’encombrement et l’intégration mécanique.
  • Sécurité : renforcer la conformité et les dispositifs de prévention.
  • Personnalisation : décliner des solutions adaptées aux cas d’usage.

Le baromètre 2025, un appui pour l’investissement numérique

Pour les PME industrielles, les enseignements du Baromètre France Num 2025 éclairent les priorités d’investissement numérique et l’adoption de l’IA dans les process design-to-manufacturing, la gestion de la qualité et l’optimisation des flux. Une base utile pour structurer des plans d’actions adossés à des gains mesurables.

Qui est Serapid : ancrage normand et empreinte internationale

Implantée à Martin-Église, près de Dieppe, Serapid développe et fabrique des solutions mécaniques de transfert de charges lourdes basées sur la chaîne rigide. L’entreprise s’adresse à des clients dont les installations exigent des standards élevés de fiabilité, de sécurité et de durabilité. Son positionnement l’amène à adresser des projets à forte valeur, souvent sur mesure.

La société exporte une large part de sa production, gérant des cycles de vente marqués par des étapes techniques et des homologations spécifiques. Cette expertise, associée à une base industrielle robuste, explique l’intérêt d’investisseurs orientés croissance et structuration.

Chaînes rigides : de la niche technologique à l’avantage compétitif

En s’appuyant sur une technologie de niche, Serapid capture une barrière à l’entrée technique qui bénéfice à la profondeur de ses relations clients. Les marchés cibles recherchent des solutions où la précision, la compacité et la capacité de charge sont indissociables, conditions que la chaîne rigide adresse de manière différenciante.

Lecture économique : ce que ce changement d’actionnaires signifie

La sortie de LBO France et l’arrivée de Capital Croissance majoritaire tracent une nouvelle feuille de route. Sur le plan industriel, la priorité est de transformer l’atout technologique en quotité d’affaires additionnelle, via la multiplication des références et l’extension géographique. Sur le plan financier, l’entrée de co-investisseurs spécialisés offre stabilité et relais pour les projets structurants.

En filigrane, l’enjeu consiste à maintenir l’exigence qualité tout en augmentant la cadence. La mécanique d’un buyout réussi tient à l’alignement entre gouvernance, R&D et industrialisation. À cette aune, Serapid dispose d’une base solide : un management engagé, une offre technologique différenciante et des investisseurs aguerris aux cycles industriels.

Capacités opérationnelles et création de valeur

  • Pipeline commercial : élargissement des débouchés où la chaîne rigide est pertinente.
  • Processus : industrialisation progressive, contrôle qualité renforcé.
  • Innovation : itérations produit ciblées, adossées aux retours d’usage.
  • Organisation : gouvernance claire, trajectoires d’investissements lisibles.

La combinaison de ces facteurs peut soutenir un cycle de croissance tiré par l’export et la diversification d’usages, avec un profil de risque compatible avec l’appétence des actionnaires nouvellement réunis au capital.

Un dernier mot sur la méthode et les sources sectorielles

Les éléments clés de l’opération ont été rapportés par la presse spécialisée, notamment sur la majorité Capital Croissance, la sortie de LBO France, le rôle de Jeantet côté cédant, la présence de France Nucléaire 2, de BNP Paribas Développement et d’Unexo, ainsi que les repères financiers de Serapid, dont un chiffre d’affaires annuel supérieur à 30 millions d’euros (Capital Finance). Les tendances sur la transformation numérique des PME sont éclairées par le Baromètre France Num 2025.

Au-delà de l’annonce capitalistique, la pertinence du dossier Serapid se lit dans la cohérence entre spécialisation technologique, discipline industrielle et ambitions internationales. De quoi nourrir une trajectoire où le capital accompagne l’exécution, sans en dicter la technicité.

Serapid s’ouvre un nouveau chapitre. Le cap sera jugé à l’aune de la constance industrielle et de la rigueur d’exécution que requiert toute montée en puissance.