Le rachat de Pépin CM par Barbot consolide leur position régionale
Découvrez comment Barbot optimise ses opérations avec le rachat de Pépin CM, renforçant sa compétitivité dans l'industrie métallique.

À Descartes, Barbot accélère son maillage territorial et prend le contrôle de Pépin CM, acteur reconnu des charpentes métalliques à Sossais. L’opération consolide sa présence dans l’Ouest et promet des gains opérationnels immédiats grâce à une proximité géographique rare pour le secteur. En toile de fond, le groupe Fayat poursuit une dynamique de croissance maîtrisée et confirme sa stratégie industrielle de long terme.
Barbot s’agrandit dans l’Ouest : rachat de Pépin CM et renforcement industriel
Le rapprochement de Barbot avec Pépin CM s’inscrit dans une logique claire d’augmentation des capacités et d’optimisation des chaînes de valeur régionales. Barbot, basée à Descartes en Indre-et-Loire, intègre un voisin industriel établi à Sossais dans la Vienne. L’acquéreur est une filiale de Fayat depuis 1995, ce qui ancre l’opération dans une trajectoire de consolidation industrielle engagée de longue date.
La nouvelle entité régionale réunit une expertise complémentaire sur les bâtiments à ossature métallique, des ressources humaines dimensionnées pour des chantiers diffus et une capacité de production répartie sur deux bassins industriels proches. Le périmètre exact de l’opération n’a pas été rendu public et aucun montant n’a été communiqué. En revanche, la stratégie est explicite : stabiliser une base industrielle de proximité, mutualiser des compétences et améliorer la compétitivité sur des marchés exigeants.
Pépin CM : ancrage local et compétences terrain
Implantée près de Châtellerault, Pépin CM emploie 35 salariés et opère depuis un outil de production de 2 000 m² à Sossais. L’entreprise intervient sur des projets industriels, agricoles et tertiaires, avec une présence de proximité en Nouvelle-Aquitaine. Ses données financières ne sont pas publiées, mais sa visibilité commerciale locale et son ancrage technique en font une cible idéale pour une montée en charge progressive au sein d’un groupe plus large.
Barbot à Descartes : un maillon de Fayat Metal
Intégrée au pôle Fayat Metal, Barbot exploite un site principal à Descartes et un second site près de Dijon en Côte-d’Or. L’entreprise, spécialisée dans la construction métallique, projette un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2024. Au-delà de l’exécution de chantiers, Barbot valorise l’ingénierie appliquée et la conformité aux normes environnementales, notamment via des process visant la réduction des émissions carbone et l’adoption d’outils numériques de conception.
Chiffres clés 2023 du groupe Fayat
5,724 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit +8 % par rapport à 2022. 23 410 collaborateurs dans plus de 170 filiales, avec des opérations dans 170 pays (Le Moniteur, janvier 2024). Groupe familial fondé en 1957, non coté, actif dans le BTP, l’industrie et l’énergie.
Synergies industrielles et géographiques confirmées
Le faible écart entre les deux sites, environ 30 km, permettra des transferts de charge rapides et des ajustements fins des plannings. Concrètement, la proximité réduit les temps de convoyage, fluidifie la coordination des équipes et abaisse le coût unitaire de production sur des séries courtes ou des chantiers multi-sites.
Au-delà de la logistique, la combinaison des savoir-faire élargit la palette technique pour des projets plus complexes. L’alignement des méthodes de fabrication, des standards qualité et des outils numériques offre un levier immédiat de compétitivité. Les équipes de Pépin CM apportent un capital d’exécution local tandis que Barbot met à disposition une capacité d’ingénierie et d’investissement issue de Fayat Metal.
- Approvisionnement optimisé grâce à des achats groupés et à des référencements régionaux.
- Planification harmonisée pour lisser les pics d’activité et limiter les sous-capacités ponctuelles.
- Qualité et sécurité renforcées par la diffusion de référentiels communs.
- Innovation accélérée via la modélisation 3D et l’intégration de matériaux recyclés lorsque pertinent.
Dans la construction métallique, les coûts cachés résident souvent dans les temps morts et les trajets. À 30 km, le dispatch d’équipes devient quasi instantané, la maintenance des machines peut être mutualisée et les interventions de reprise s’organisent sans immobiliser une équipe complète. Résultat attendu : moins d’aléas, plus de réactivité et des délais mieux tenus.
Cadre juridique et social d’une intégration en France
L’opération s’inscrit dans le cadre habituel des fusions-acquisitions en droit français. Aucune donnée publique n’indique un montant ni des conditions spécifiques.
Du point de vue réglementaire, la conformité au droit de la concurrence est évoquée, sans qu’un processus particulier ne soit détaillé. En pratique, ce type d’intégration implique une structuration juridique claire, la reprise des contrats et une articulation des responsabilités en matière de sécurité, qualité et environnement.
Sur le plan social, les intégrations réussies reposent généralement sur l’information et la consultation des représentants du personnel, la sécurisation des compétences clés et l’harmonisation des usages internes. Cela est d’autant plus critique en construction métallique, où la performance repose sur le savoir-faire terrain et la maîtrise des procédures de chantier.
Deux schémas dominent. La cession de titres consiste à acquérir les actions ou parts de la société cible, en maintenant la continuité juridique. La cession d’actifs implique l’achat de certains éléments comme les machines, le fonds de commerce ou des contrats. Le choix conditionne la migration des contrats, la gestion des passifs et le calendrier d’intégration.
Autorité de la concurrence : ce que recouvre la conformité
La conformité couvre l’analyse du marché pertinent, la part cumulée des opérateurs et l’impact potentiel sur la concurrence locale ou sectorielle. En l’absence de détails publics, on ne peut préjuger d’éventuelles obligations. L’annonce met en avant une opération conduite dans les règles, sans précisions sur un examen ou une notification formelle.
Données et gouvernance du groupe Fayat
Le groupe Fayat, fondé en 1957, est l’un des leaders européens du BTP, des travaux publics et de l’industrie. Sa croissance s’est bâtie sur des acquisitions successives, dont celle de Barbot en 1995, qui a renforcé sa branche métallique. En 2023, Fayat a enregistré un chiffre d’affaires de 5,724 milliards d’euros, en progression de 8 % par rapport à 2022, avec 23 410 collaborateurs à l’échelle mondiale.
Le groupe opère dans 170 pays et s’appuie sur plus de 170 filiales. Son organisation reste familiale et non cotée, avec un pilotage attentif des performances et un niveau d’investissement en R&D orienté vers l’innovation durable. La division Fayat Metal assemble des expertises dédiées à la construction métallique, aux équipements routiers et aux solutions industrielles, permettant des transversalités utiles en ingénierie, achats et commercial.
Fayat Metal : rôle, savoir-faire et effets d’échelle
Au sein de Fayat, la division Metal structure des synergies techniques qui profitent aux filiales. L’accès aux compétences d’ingénierie, aux outils numériques et aux référenciels qualité communs apporte à Barbot et Pépin CM une capacité d’industrialisation plus robuste. L’accompagnement par un groupe de cette taille facilite également l’orientation vers des marchés de niche à forte valeur ajoutée, comme les structures complexes et les enveloppes techniques performantes.
La modélisation 3D sécurise l’interface entre conception et fabrication, réduit les reprises et améliore la précision des montages. L’emploi de matériaux recyclés lorsque l’ingénierie le permet s’inscrit dans une réduction de l’empreinte carbone, tout en préservant les caractéristiques mécaniques requises. Ces pratiques, déjà diffusées chez Fayat, peuvent être déployées sur de nouveaux périmètres.
Effets de marché : industrie, agriculture, tertiaire et énergies renouvelables
Sur le terrain commercial, la nouvelle configuration vise trois axes. D’abord, un renforcement des capacités sur les sites industriels et les infrastructures légères, où la fiabilité des délais et la tenue des tolérances sont décisives.
Ensuite, la consolidation des marchés agricoles et tertiaires, accompagnés par des structures standardisées et des solutions sur mesure. Enfin, l’ambition de gagner en visibilité dans les segments liés aux énergies renouvelables, où les structures métalliques sont essentielles aux parcs éoliens et solaires.
Cette trajectoire suppose une capacité d’exécution régulière, une politique d’achats rigoureuse et la diffusion de méthodes orientées bas carbone. À court terme, la proximité des sites de Descartes et de Sossais évite un éclatement logistique. À moyen terme, l’effet réseau de Fayat peut ouvrir des marchés au-delà du périmètre régional, sans renoncer à la différenciation locale.
- Industrie : structures, mezzanines, charpentes techniques et maintenance.
- Agricole : bâtiments de stockage et ateliers, exigences de robustesse et d’accès.
- Tertiaire : enveloppes et structures porteuses, contraintes architecturales plus marquées.
- Renouvelables : supports d’installations et structures d’assemblage adaptées aux sites.
Les leviers à portée immédiate incluent l’optimisation des frais de déplacement et des temps d’attente, l’anticipation des assemblages en atelier plutôt que sur site, l’usage de logiciels 3D pour réduire les erreurs d’interface, et l’intégration de composants à contenu recyclé lorsque les contraintes mécaniques le permettent. L’effet combiné est une baisse des rebuts et une meilleure tenue des délais.
Intégration opérationnelle : priorités, risques et amortisseurs
Le succès de l’intégration repose sur une montée en puissance par étapes. Priorité à la continuité commerciale, à la sécurisation des chantiers en cours et à l’harmonisation des consignes QHSE. Côté ateliers, l’alignement des procédés de soudage, des contrôles qualité et de la gestion des non-conformités limitera les ruptures de charge. Sur les achats, l’enjeu est d’agréger des volumes sans dégrader la flexibilité fournisseur.
Les risques portent principalement sur l’exécution de plusieurs chantiers simultanés en période de bascule, la saturation ponctuelle des équipes de pose et la cohérence des nomenclatures techniques entre bureaux d’études. La proximité géographique sert d’amortisseur : elle facilite les renforts inter-sites et autorise des cycles courts d’amélioration continue.
- Ateliers : calibration des machines, référentiels communs, gestion des pièces critiques.
- Chantiers : planification, coordination des sous-traitants, suivi des réserves.
- Achats : massification raisonnée, double sourçage, sécurisation des aciers.
- RH : rétention des compétences, doublons fonctionnels, parcours d’intégration.
Transaction sans montant public
Aucun prix de cession ni échéancier n’ont été communiqués. Les seules données chiffrées disponibles portent sur l’effectif de Pépin CM (35 salariés) et la projection de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Barbot en 2024. Les éléments financiers complémentaires, s’ils existent, n’ont pas été rendus publics.
Lecture économique : consolidation régionale et montée en gamme
Le mouvement illustre une tendance sectorielle de fond. Les spécialistes de la construction métallique, confrontés à des cycles de demande heurtés et à une montée des exigences techniques, se regroupent pour gagner en résilience et en productivité. La création de pôles régionaux compacts, capables d’absorber des à-coups de charge, limite la dépendance à des stocks lourds et préserve la flexibilité de production.
Dans cette configuration, Barbot capitalise sur une dynamique portée par Fayat et ajoute un relais de croissance au voisinage de son site historique. Pépin CM y trouve une capacité d’investissement accrue, un accès à des outils numériques et une enveloppe commerciale élargie. Le tout, sans s’éloigner de son terrain opérationnel de prédilection.
Ce que l’opération change pour les donneurs d’ordre
Pour les clients, l’impact attendu se matérialise par des délais mieux tenus, une plus grande continuité de service et une capacité à traiter des projets plus ambitieux. La mutualisation des équipes permet de sécuriser des jalons critiques, notamment les phases de montage et de levage. L’accès à l’ingénierie de Fayat Metal soutient la conception de structures intégrant des contraintes thermiques, acoustiques ou sismiques spécifiques lorsque nécessaire.
La proximité territoriale demeure une clé de succès dans la construction métallique. Un ancrage local réduit les délais de mobilisation et sécurise les opérations de reprise. Il favorise aussi la gestion de la coactivité avec d’autres corps d’état, déterminante sur les chantiers complexes.
À surveiller en 2025 : intégration, carnet et transition environnementale
Quatre axes de surveillance se dégagent. D’abord, l’intégration des équipes et l’harmonisation des processus.
Ensuite, le carnet de commandes et sa répartition entre sites, indicateur de la bonne articulation commerciale. Troisièmement, la fiabilité des délais lors des pics d’activité. Enfin, la progression des indicateurs environnementaux liés à la production et aux chantiers, cohérente avec l’ambition de Barbot de réduire l’empreinte carbone de ses procédés.
À l’échelle du groupe, les signaux 2023 témoignent d’une trajectoire de croissance solide, susceptible de soutenir de nouvelles intégrations ciblées si les conditions de marché restent favorables. Le maintien d’une discipline financière et la sélectivité commerciale seront déterminants pour convertir les synergies en rentabilité durable.
Trois indicateurs sont probants dans les 12 à 18 mois : taux de service client sans dégradation, marge projet stabilisée ou en amélioration, et sécurité en progression continue. Ils reflètent la capacité à synchroniser ateliers, études et chantiers, tout en solidifiant les compétences clés.
Cap industriel renforcé, trajectoire à confirmer
Le rachat de Pépin CM par Barbot consolide une base industrielle cohérente entre Indre-et-Loire et Vienne, avec un effet de proximité immédiat sur la logistique et l’organisation des chantiers. Portée par les ressources de Fayat et l’ancrage local des équipes, l’alliance peut accélérer la montée en gamme tout en sécurisant l’exécution.
Reste à convertir ces synergies en résultats mesurables sur 2024-2025, en veillant à préserver l’ADN opérationnel de Pépin CM et la dynamique d’innovation de Barbot. Les chiffres déjà publiés par Fayat offrent un cadre robuste, mais l’intégration opérationnelle sera le vrai test de la trajectoire annoncée.
Une consolidation de proximité peut faire la différence, si chaque kilomètre gagné se traduit en qualité, délais et sobriété.