Comment Gaïago et MyEasyFarm transforment le marché du carbone ?
Découvrez comment Gaïago s'associe à MyEasyFarm pour renforcer la séquestration de carbone selon les standards Gold.

Une PME bretonne et une start-up marnaise scellent une alliance à forte valeur ajoutée pour accélérer le stockage de carbone dans les sols. Gaïago confie à MyEasyFarm une plateforme exclusive de MRV, gage de rigueur méthodologique et d’industrialisation. À la clé, des crédits carbone réputés de haute qualité, un flux financier direct vers les exploitants et un ancrage dans les standards internationaux les plus exigeants.
Un partenariat technologique au service du carbone agricole
Gaïago, spécialiste de l’agriculture régénératrice, s’appuie sur MyEasyFarm pour opérer la brique numérique de mesure, rapport et vérification. Le contrat prévoit que MyEasyFarm devienne le fournisseur exclusif de la plateforme MRV pour le programme Gaïago Carbone. Cette exclusivité clarifie la gouvernance des données, standardise les protocoles et sécurise les audits externes.
Le cœur de l’accord repose sur une promesse opérationnelle claire. L’outil MRV doit capter de manière fiable les pratiques culturales, les analyses de sol et les données de terrain, puis produire un dossier auditable.
L’objectif affiché est la délivrance de crédits carbone conformes au Gold Standard, reconnu pour ses exigences de traçabilité et de vérification indépendante. Les briques numériques visent à automatiser la collecte, réduire les coûts de transaction et augmenter la reproductibilité du processus.
Gaïago : stratégie et résultats
Basée en Bretagne, Gaïago s’est fait connaître pour ses biostimulants et notamment Nutrigeo, positionné comme un prébiotique des sols. L’entreprise fondée en 2013 rappelle que la dynamique biologique est un levier puissant de séquestration. En juin 2025, elle a communiqué des premiers agrégats de performance, avec un stockage moyen de 3,1 tonnes de CO2 par hectare et par an sur un périmètre instrumenté et analysé en routine (Ouest-France, 11 juin 2025).
Au plan industriel, Gaïago mobilise environ 80 salariés. La montée en cadence du programme carbone vient consolider un modèle où l’innovation agronomique se double d’un mécanisme de valorisation économique des services écosystémiques. L’entreprise positionne ainsi son offre comme une proposition complète : itinéraires techniques régénératifs, mesure standardisée, puis monétisation par des crédits de qualité.
Myeasyfarm : architecture et intégration
MyEasyFarm, jeune pousse marnaise d’environ 25 collaborateurs, opère déjà des solutions de gestion de données pour l’agriculture de précision. Dans le dispositif Gaïago Carbone, la start-up fournit la chaîne MRV qui agrège les données de parcelles, les historiques de pratiques et les bilans de sols, jusqu’aux livrables destinés à l’audit. Cette architecture vise l’échelle et la stabilité, deux enjeux clés pour crédibiliser des volumes significatifs de crédits.
La collaboration s’accompagne d’un travail d’interopérabilité avec les outils de terrain des exploitants, afin de réduire la charge administrative. La promesse technologique est simple : éviter la re-saisie, faciliter l’import des fichiers machines, documenter l’additionnalité et la permanence, et limiter les zones d’incertitude qui fragilisent les projets.
Accord Gaïago MyEasyFarm : ce qu’il faut retenir
Quatre points structurants se dégagent :
- Exclusivité MRV confiée à MyEasyFarm pour standardiser la collecte et le reporting.
- Alignement Gold Standard pour garantir la qualité et la traçabilité des crédits générés.
- Revenus 100 % reversés aux agriculteurs issus de la vente des crédits, avec un rôle d’opérateur pour Gaïago.
- Capacité de montée en charge grâce à l’automatisation des flux de données et à l’interfaçage avec le terrain.
Mrv et certification gold standard : exigences et impacts économiques
La MRV n’est pas un simple outil informatique. C’est un socle technique et méthodologique destiné à étayer chaque crédit carbone émis. Dans un marché où la confiance conditionne la valeur, l’alignement avec un référentiel exigeant comme le Gold Standard renforce l’attractivité auprès des acheteurs institutionnels et des entreprises engagées dans des stratégies climat sérieuses.
Le Gold Standard impose des exigences telles que l’additionnalité, l’absence de double comptage, des audits indépendants et un registre transparent. Dans les projets agricoles, cela implique un protocole clair sur les pratiques adoptées, la matérialité des changements, la durée de conservation du carbone et la gestion des risques de non-permanence. En pratique, sans MRV robuste, la décote de qualité est immédiate et la liquidité commerciale s’en trouve réduite.
Sur le plan économique, la rigueur méthodologique est directement corrélée à la capacité à monétiser des crédits à meilleure valorisation. Les entreprises acheteuses, soumises à des exigences de publication extra-financière et à une vigilance accrue des parties prenantes, privilégient les standards réputés. En conséquence, l’effort logiciel et procédural se transforme en prime de qualité, qui bénéficie in fine aux exploitants via les revenus du carbone.
Une chaîne MRV robuste pour l’agro-carbone s’articule typiquement autour de cinq briques :
- Collecte primaire des pratiques culturales et des itinéraires techniques, idéalement via des interfaces machines et mobiles.
- Analyses de sols répétées et géoréférencées, avec protocoles d’échantillonnage standardisés.
- Modélisation et facteurs d’émission transparentement documentés, paramétrés par périmètre agronomique.
- Auditabilité des traces numériques, avec journalisation des modifications et horodatages.
- Registre empêchant le double comptage, et documentation de l’additionnalité ainsi que des plans de gestion du risque.
Ce cadre permet d’aligner le dossier projet avec les exigences du Gold Standard et d’anticiper les demandes des auditeurs tiers.
Indicateurs clés du programme gaïago carbone en 2025
Lancé il y a trois ans, le programme rassemble 771 agriculteurs pour plus de 43 000 hectares engagés, avec un stockage moyen observé de 3,1 tCO2e par hectare et par an sur les premières mesures consolidées. Ces trois indicateurs résument l’ampleur et la dynamique du projet, ainsi que son potentiel de création de valeur pour la filière (La Tribune, 17 juin 2025) et (Ouest-France, 11 juin 2025).
La grille de lecture économique reste simple. Plus le protocole MRV est industrialisé et moins les coûts de transaction pèsent sur le crédit. Plus les résultats agronomiques sont reproductibles et mieux le projet résiste aux audits. Le choix d’un fournisseur unique pour la MRV matérialise cette logique de densification des processus.
Pour les exploitants, la formulation contractuelle importe autant que la performance agronomique. Les clauses de suivi dans le temps, la gestion d’éventuels risques de non-permanence et l’éligibilité à certains mécanismes d’assurance peuvent influer sur la trésorerie et la stabilité des revenus associés au carbone.
Calcul de revenus : la bonne méthode
Plutôt que de retenir un prix hypothétique, adoptez une démarche en trois étapes :
- Quantifiez le tonnage annuel par hectare avec vos mesures et la MRV.
- Appliquez une fourchette de prix issue d’appels d’offres récents sur le marché volontaire.
- Déduisez les frais de vérification éventuels restant à charge, pour aboutir au revenu net.
Cette approche garantit une estimation robuste et évite les extrapolations hâtives.
Réglementations, normalisation et financements disponibles en france
Les projets agricoles de séquestration relèvent principalement du marché volontaire. La qualité des crédits dépend donc des référentiels adoptés, des audits tiers et de la clarté des contrats. Si les autorités françaises ne certifient pas directement ces projets, la conformité à des standards reconnus et la transparence des registres sont devenues des attentes minimales des acheteurs.
Sur le plan financier, l’Autorité des marchés financiers s’intéresse à la protection des investisseurs dès qu’une offre au public ou une structuration assimilable à un produit d’investissement apparaît. Même si la plupart des crédits agricoles restent sur le marché volontaire, les communications commerciales doivent éviter toute promesse de rendement et présenter des risques clairs. Cette vigilance contribue à limiter les dérives et à protéger la réputation des porteurs de projets.
En parallèle, l’État soutient les transitions agricoles, avec des dispositifs fléchés dans la planification écologique. Les aides mobilisables pour des pratiques favorables au stockage du carbone s’inscrivent dans une trajectoire de neutralité à horizon 2050, et peuvent compléter les revenus tirés de la vente de crédits. Les exploitations y voient un levier de cofinancement des changements de pratiques, notamment en couverture des sols et allongement des rotations.
Le marché volontaire permet à des entreprises d’acheter des crédits en dehors d’une obligation réglementaire, dans un cadre de responsabilité climatique. Le marché de conformité, tel que le SEQE-UE, impose des réductions ou l’acquisition d’unités à des acteurs réglementés. Les crédits issus de projets agricoles se positionnent aujourd’hui surtout sur le volontaire, avec des standards privés et des audits tiers, ce qui impose une vigilance accrue sur la qualité.
Le contexte sectoriel renforce l’intérêt du carbone agricole. L’agriculture représente une part significative des émissions nationales et demeure un gisement de réduction et de séquestration. Des pratiques régénératives rigoureusement mesurées et certifiées peuvent ainsi jouer un rôle documenté dans l’atteinte des objectifs climatiques, tout en améliorant la résilience des sols et l’autonomie des systèmes de production.
Gouvernance des données et gestion des risques opérationnels
L’adoption d’une plateforme MRV unique comporte un avantage stratégique : la gouvernance des données devient auditable et homogène. Les risques majeurs à adresser portent sur la qualité des entrées, le calibrage des modèles, la gestion des biais d’échantillonnage et les aléas agronomiques pouvant impacter la permanence du carbone stocké.
Dans le détail, la fiabilité repose sur trois piliers. D’abord, la collecte automatisée qui limite les erreurs humaines. Ensuite, la traçabilité qui documente chaque modification. Enfin, la vérification indépendante qui valide la matérialité des résultats. Sans cet enchaînement, les crédits s’exposent à des décotes, voire à une contestation de leur valeur environnementale.
Myeasyfarm : garanties techniques pour la traçabilité
MyEasyFarm intègre des connecteurs machines et des interfaces mobiles pour capter les interventions culturales, géolocaliser les parcelles et historiser les données. La plateforme permet de reconstituer les pratiques, d’archiver les preuves et d’éditer les livrables pour audit. La répétabilité et la stabilité des sorties MRV sont déterminantes pour les séries temporelles et l’évaluation des tendances.
La start-up bâtit sa proposition sur l’interfaçage, la gestion des droits utilisateurs et la ségrégation des environnements de test et de production. Ce type d’architecture réduit les risques d’erreurs de manipulation et facilite la révision par un tiers. Il sert également d’assurance qualité lorsque les volumes de données augmentent.
Gaïago : contrôle agronomique et suivi de la permanence
Du côté agronomique, Gaïago pilote les itinéraires techniques et les protocoles d’échantillonnage. Les analyses de sols récurrentes et l’encadrement des pratiques améliorent la robustesse des calculs. La gestion de la permanence implique de surveiller sur plusieurs années les indicateurs biologiques et physico-chimiques, tout en anticipant les facteurs de risque comme les aléas climatiques ou certaines opérations culturales susceptibles de relarguer du carbone.
En cas d’incident, les standards de haute qualité prévoient des mécanismes d’atténuation, incluant des buffers ou des plans de remédiation. La gouvernance conjointe Gaïago MyEasyFarm devra documenter précisément ces options et leur activation éventuelle, afin d’assurer la continuité de la confiance des acheteurs.
Trois points d’audit à anticiper avant la vérification
- Échantillonnage des sols avec protocoles écrits, géoréférencés et reproductibles.
- Journal des changements sur les données, horodaté, avec gestion fine des droits.
- Preuves d’additionnalité documentant les différences de pratiques par rapport à la référence.
Ces éléments réduisent le risque de contestation à l’audit et contribuent à maintenir la valeur du crédit.
Feuille de route 2025 et effets terrain attendus
L’intégration de la MRV de MyEasyFarm doit permettre de scaler le programme en limitant la complexité administrative pour les exploitants. L’automatisation des flux données, la structuration des rapports et l’amélioration de la qualité des séries longitudinales sont autant de leviers pour fiabiliser les tonnages et rassurer les acheteurs de crédits.
Gaïago confirme le reversement intégral des revenus issus de la vente des crédits aux agriculteurs. Le modèle économique s’affirme donc comme un complément de revenu, susceptible d’atteindre plusieurs centaines d’euros par hectare selon le tonnage certifié et le prix obtenu. Cette mécanique devient un argument de recrutement de nouvelles exploitations et un outil d’accélération des changements de pratiques.
Au niveau macro, l’agriculture représente un poste important dans l’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre, ce qui place les sols agricoles au cœur de la trajectoire climatique. La séquestration carbone bien mesurée constitue un levier d’amélioration de la performance environnementale, tout en participant à la résilience agronomique et à la valeur patrimoniale des exploitations.
Avant de signer, un exploitant gagnera à vérifier :
- Compatibilité des outils MRV avec ses équipements et ses logiciels de ferme.
- Modalités de prélèvements de sols, fréquence, coûts et qui les supporte.
- Conditions de permanence et conséquences en cas d’aléas majeurs.
- Calendrier de paiement, conditions de vente des crédits et transparence sur les frais.
- Clauses de sortie et de transfert en cas de changement d’exploitation.
Cette grille évite les angles morts et sécurise l’engagement sur la durée.
Lecture économique d’un marché en structuration accélérée
Au-delà du cas d’espèce, l’accord Gaïago MyEasyFarm illustre une tendance de fond : l’industrialisation du carbone agricole par la donnée. Les acteurs capables de coupler expertise agronomique, protocole MRV et alignement sur des standards élevés accèdent à un marché plus liquide, avec des valorisations plus robustes. Cette position est stratégique pour la France, dont la filière agricole cherche des relais de revenu sans dépendre uniquement de la volatilité des marchés.
Le bénéfice attendue de l’exclusivité MRV est double. D’abord, les coûts de transaction diminuent à mesure que les processus se normalisent. Ensuite, la qualité des crédits s’apprécie par la rigueur documentaire, ce qui défend le prix de vente. Dans un marché où la confiance est la monnaie première, la cohérence de bout en bout devient une condition sine qua non d’attractivité.
Reste une question de gouvernance essentielle : comment répartir les gains de productivité générés par la numérisation entre opérateur, acheteurs et agriculteurs. La promesse de reversement intégral aux exploitants sur la vente des crédits est un signal fort. Elle devra s’accompagner d’une transparence durable sur l’ensemble des coûts et des risques, pour assoir la crédibilité du modèle.
Trois attributs font la différence :
- Traçabilité éprouvée de la donnée, du champ jusqu’au registre final.
- Rigueur de la MRV et audits indépendants, avec documentation complète.
- Permanence et gestion des risques crédibles, y compris en cas d’aléas.
La présence de ces critères limite le risque de décote, facilite la vente et soutient le prix payé à l’exploitant.
Ce que la filière peut retenir de l’alliance gaïago myeasyfarm
Ce rapprochement technique et opérationnel montre qu’une stratégie carbone crédible repose sur une preuve et non sur un récit. La combinaison biostimulants, protocole MRV et standard internationalement reconnu donne aux agriculteurs un outil monétisable, et aux acheteurs un actif dont l’intégrité est vérifiable. Les premiers chiffres publiés confirment un potentiel de séquestration réel et mesuré, déjà activé à grande échelle.
À mesure que la filière se structure, la valeur ira aux projets capables d’aligner performance agronomique, discipline de données et transparence contractuelle. L’accord entre Gaïago et MyEasyFarm trace cette voie, en la rendant plus accessible et plus lisible pour les exploitants comme pour les financeurs.
En articulant savoir-faire agronomique, exigence MRV et standard de référence, l’alliance Gaïago MyEasyFarm installe un cadre crédible pour des crédits carbone agricoles monétisables et audités, tout en dessinant un chemin d’échelle pour la transition des sols français.