Les chefs de file du e-commerce en France viennent de s’entendre sur une charte environnementale. Cet accord vise à verdir l’industrie dont l’activité est lourde de conséquences pour la planète. Sous l’impulsion du ministère de la Transition énergétique, 15 enseignes ont ainsi promis de s’engager à la diminution de leur empreinte carbone.

15 leaders français du e-commerce s’engagent 

C’est bien connu, au registre des grands enjeux écologiques de notre siècle, le secteur de la vente en ligne et les habitudes de consommation qu’il entraîne sont largement tenus responsables de nombreux dommages. Entre les flux de livraison toujours croissants, la problématique du suremballage, l’utilisation abusive de matières polluantes, les politiques de renvois de colis devenues ingérables, la multiplication des entrepôts de stockage… l’impact environnemental du e-commerce est exponentiel ! 

Devant ce constat, le ministère de la Transition énergétique a mandaté France Logistique et France Stratégie pour l’élaboration d’une charte environnementale adressée au e-commerce. C’est ce document que 15 entreprises ont d’ores et déjà accepté de signer. Parmi elles, on retrouve des acteurs français importants. Il s’agit d’enseignes telles que Cdiscount, Ebay, La Redoute, Maison du Monde ou encore Sarenza, Veepee ou Showroom privé

Aux abonnés absents, en revanche : Amazon. Le géant du e-commerce, leader en France comme ailleurs, a préféré patienter avant de faire partie des signataires de cette charte environnementale. Une absence qui ne passe pas inaperçue et un choix qui pose question… En effet, l’enseigne dit vouloir poser des actions pour réduire son empreinte carbone mais n’est pas prête à prendre cet engagement-là dans l’immédiat. 

Une charte environnementale pour contraindre et sensibiliser 

La charte environnementale façonnée pour le e-commerce comporte donc plusieurs dimensions. Elle tend à contraindre les enseignes à des comportements plus responsables tout en sensibilisant les acheteurs sur leurs façons de consommer. À ce propos, le gouvernement dit vouloir poser des « actions ambitieuses, précises et quantifiables ». Parmi elles, différents axes mis en avant. 

Information sur les livraisons 

À partir de janvier 2023, les signataires de la charte s’engagent à informer le consommateur des différentes modalités de livraison et de l’impact environnemental de chacune d’entre elles. Il faudra, par exemple, renseigner le mode de transport et son niveau de pollution. 

Sélection des emballages 

D’ici décembre 2024, les enseignes devront aussi avoir réduit de 75% le volume des emballages. Cela devra passer par une véritable chasse au suremballage, fléau du e-commerce de nos jours. De même, on attend de leur part un regard accru sur les matières utilisées pour l’emballage. Celles-ci devront être recyclées, recyclables ou réutilisables. 

Solutions d’entreposage

Les entreprises concernées par la charte devront aussi repenser leurs infrastructures. Cela devra notamment passer par l’installation de panneaux photovoltaïques, le choix des zones de construction ou encore la plantation de haies sur les propriétés. 

Réduction des flux d’expédition et de renvoi

Les e-commerçants devront également repenser leurs politiques de livraison, et ce, dans un sens comme dans l’autre. Alors que certains incitaient les consommateurs à user à l’excès des modalités de renvoi de produits, cette pratique devra être freinée. Par ailleurs, l’envoi de colis multiples devra systématiquement se faire dans une même expédition.