À Strasbourg, l’Eurométropole équipe ses 6 700 agents d’une plateforme de communications unifiées made in France. En choisissant Rainbow d’Alcatel-Lucent Enterprise, la collectivité cherche à conjuguer exigence budgétaire, sécurité des données et continuité de service public. L’intégration, confiée à ECS Resadia, s’inscrit dans une logique de proximité et de souveraineté numérique.

Une décision structurante pour les services publics strasbourgeois

Regroupant 33 communes et environ 500 000 habitants, l’Eurométropole de Strasbourg engage une bascule vers une plateforme cloud de communication intégrant voix, visioconférence et messagerie instantanée. Objectif affiché : uniformiser les outils, limiter les silos techniques et garantir un haut niveau de disponibilité, y compris en télétravail. Ce choix doit aussi éviter l’obsolescence forcée des équipements, en misant sur l’interopérabilité de Rainbow avec les infrastructures existantes.

Au-delà des usages, la décision traduit une ligne directrice claire : privilégier des acteurs et compétences localisés en France, et si possible en Alsace. La présence historique d’Alcatel-Lucent Enterprise à Illkirch-Graffenstaden, dont une partie des équipes R&D travaille sur Rainbow, renforce ce positionnement. C’est un élément symbolique et opérationnel à la fois, qui atteste d’un ancrage territorial utile lorsqu’il s’agit de suivre un projet au long cours.

Chiffres à retenir pour Strasbourg

6 700 agents concernés par l’outillage Rainbow.

• Une phase pilote validée avec 200 utilisateurs sans perturbations majeures.

• Mise en service générale visée d’ici fin 2025.

• ALE : 425 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.

Alcatel-lucent enterprise : stratégie et résultats

Entreprise française spécialisée dans les solutions de communication pour organisations publiques et privées, Alcatel-Lucent Enterprise a enregistré 425 millions d’euros de revenus en 2023. Son portefeuille couvre la téléphonie professionnelle, les communications unifiées et les réseaux.

Rainbow, sa brique cloud, s’inscrit dans cette trajectoire, avec un développement produit assuré en France, en particulier sur le site d’Illkirch. Cet ancrage sert à la fois l’innovation continue et la proximité avec les clients publics.

Souveraineté numérique : exigences et arbitrages pour une collectivité

La souveraineté numérique ne se réduit pas à choisir une technologie locale. Pour une collectivité, il s’agit d’aligner gouvernance des données, conformité européenne et maîtrise des dépendances vis-à-vis d’acteurs extra-européens. Dans ce cadre, Rainbow coche plusieurs cases déterminantes : développement en France, hébergement conforme au RGPD, trajectoire de sécurité documentée et support de proximité.

Le Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique pose un cadre clair : reprendre le contrôle sur les actifs informationnels critiques et réduire l’exposition aux régimes extraterritoriaux. Sans surenchère, l’Eurométropole privilégie un acteur européen capable d’assurer un contrôle fin des flux et des métadonnées, essentiel dès que l’on traite des données administratives sensibles.

Localisation et juridiction : identifier où sont stockées les données et quelles lois s’appliquent en cas de demande d’accès.

Conformité RGPD : garanties contractuelles, registre de traitements, modalités d’audit et de portabilité.

Chaîne d’intégration : cartographier les sous-traitants, les services tiers et leurs pays d’implantation.

Réversibilité : procédures de récupération des données et d’export des configurations pour éviter le verrouillage.

Ce qu’implique le RGPD pour la téléphonie et la visioconférence

Les métadonnées d’appels et de réunions sont des données personnelles lorsqu’elles identifient des agents ou des administrés. Une politique de conservation, un contrôle d’accès rigoureux et des sous-traitants encadrés contractuellement sont indispensables. Les collectivités doivent également documenter les bases légales de traitement et mettre à disposition des usagers des informations claires sur les finalités.

Efficience budgétaire et impact économique régional

La rationalisation des dépenses est un pilier du projet. Selon l’Eurométropole, Rainbow se révèle deux à trois fois moins coûteuse que les alternatives dominantes du marché portées par des géants américains. Ce différentiel tient à un modèle tarifaire compétitif, à l’intégration maîtrisée avec les PBX en place et à la limitation des migrations lourdes sur le réseau.

Le choix d’un intégrateur local, ECS Resadia, contribue à la réduction des coûts de déploiement et de support. En évitant des opérations superflues et en capitalisant sur les compétences régionales, la collectivité gagne en réactivité et en contrôle budgétaire. Cette démarche s’inscrit aussi dans l’intérêt macroéconomique : les dépenses informatiques des collectivités ont une trajectoire haussière au sein de leurs dépenses globales, estimées à plus de 250 milliards d’euros en 2023 (Insee).

Ecs resadia : intégrateur de proximité

Partenaire d’ALE, ECS Resadia apporte une connaissance fine des réseaux et de la téléphonie d’entreprise. Sur un projet multi-sites public, l’enjeu est de réduire la dette technique sans interrompre la continuité de service. Des chantiers menés par étapes, la reprise des plans de numérotation et l’accompagnement au changement sont coordonnés avec les directions métiers, afin de limiter l’attrition des usages lors de la bascule.

Le prix unitaire par licence n’est qu’un début. Il faut intégrer : interconnexions avec les PBX, enregistrements d’appels, sécurité renforcée, qualité de service, outillage d’administration, formation et support. Les solutions interopérables limitent les remplacements d’équipements et réduisent les coûts de réseau, tout en conservant les numéros et les usages existants.

Fonctions critiques, sécurité et interopérabilité au quotidien

Rainbow regroupe les briques essentielles d’un environnement unifié moderne : téléphonie d’entreprise, messagerie instantanée, visioconférence et partage sécurisé de documents. La plateforme se connecte aux équipements legacy, permettant une transition progressive : conservation des postes là où c’est pertinent, migration par service ou par site, reprise des annuaires et des workflows.

Pour les agents en télétravail, les réunions virtuelles et l’accès distant sécurisé assurent une continuité d’activité sur les métiers sensibles, de l’urbanisme aux services sociaux. La sécurité des échanges s’appuie sur des protocoles de chiffrement et une gestion des identités robuste. Depuis la pandémie, le recours au télétravail dans les administrations a progressé d’environ 20 %, ce qui impose des outils stables et conformes aux standards européens.

  • Gestion des appels entrants avec files d’attente et routages intelligents pour absorber les pics de demandes des usagers.
  • Interopérabilité avec les PBX et systèmes de file d’attente existants, pour limiter les ruptures de service et l’apprentissage.
  • Visio et chat intégrés, afin de fluidifier la collaboration interne et les échanges interservices.
  • Partage de documents chiffré, utile pour les dossiers transverses qui mobilisent plusieurs directions.
  • Administration centralisée des profils, des droits et des politiques de sécurité, avec des audits facilitant la conformité.

Indicateurs de performance à suivre

  1. Taux de décroché et temps d’attente des usagers sur les lignes d’accueil.
  2. Disponibilité du service et incidents critiques résolus dans les délais.
  3. Adoption des fonctionnalités chat et visio par les équipes métiers.
  4. Coûts d’exploitation par agent, comparés à l’avant-projet.
  5. Conformité et résultats d’audit sur la sécurité et les données.

Déploiement sous contrôle : pilote validé et cap sur fin 2025

Le projet a démarré par une phase pilote réunissant 200 utilisateurs. Cette étape a permis de valider le dimensionnement des infrastructures, l’ergonomie pour les agents et la qualité audio en conditions réelles. Les retours ont servi à ajuster routages d’appels, profils d’utilisateurs et politiques de sécurité.

Le calendrier prévoit une généralisation d’ici fin 2025 à l’ensemble des 6 700 agents. Ce déploiement par paliers limite les risques opérationnels et s’accompagne d’une conduite du changement articulée avec les directions métiers. L’objectif est double : garantir la continuité de la relation usager et créer des gains de productivité internes en rationalisant les outils.

Gouvernance de projet et maîtrise des risques

La gouvernance associe MOA, DSI et intégrateur, avec des jalons clairs : contrôle des performances, comités d’arbitrage, lotissements techniques, mesure de l’adoption. L’existence d’un site de R&D à Illkirch permet des échanges resserrés entre l’éditeur et la collectivité, un atout pour corriger rapidement les irritants d’usage et accompagner l’évolution des besoins.

Tests de charge sur la téléphonie et la visio aux heures de pointe.

Plan de continuité et procédures de repli en cas d’incident majeur.

Formation ciblée par métiers et référents internes pour l’accompagnement au quotidien.

Qualité de service réseau sur sites distants, y compris pour les annexes et centres médico-sociaux.

Une trajectoire numérique confirmée pour strasbourg et son écosystème

Cette modernisation s’inscrit dans une stratégie digitale engagée de longue date. Dès 2018, la collectivité posait les bases d’un portail unique pour simplifier les démarches des habitants et homogénéiser l’accès aux services. Ces premières étapes ont fait émerger une culture de projet et une convergence des parcours usagers, appuyées par des solutions de dématérialisation.

Plus récemment, en juin 2025, l’Eurométropole a mis en avant 21 start-up locales à VivaTech, aux côtés de la CCI Alsace Eurométropole. Le signal est clair : l’écosystème local s’organise autour de la santé, de l’environnement et du numérique. En parallèle, la région Grand Est compte plus de 10 000 entreprises dans le numérique, contribuant significativement à la valeur ajoutée territoriale, alors que le secteur affichait une croissance d’environ 5 % en 2024 (Ministère de l’Économie).

L’effet d’entraînement joue à plusieurs niveaux : la commande publique soutient l’innovation locale, les intégrateurs renforcent leur base de compétences et les entreprises tech trouvent des cas d’usage concrets pour consolider leurs offres. À l’échelle budgétaire, le mouvement s’accorde avec l’augmentation des dépenses informatiques des collectivités, au sein d’un total supérieur à 250 milliards d’euros en 2023 (Insee), dont la part dédiée à la digitalisation progresse.

Exemple avec eurométropole de strasbourg

En choisissant une plateforme européenne interopérable, la collectivité améliore la joignabilité des services, fluidifie les circuits internes et renforce son socle de sécurité. L’intégration avec les PBX évite des investissements redondants, réduisant la facture globale tout en maintenant une continuité d’usage. À terme, les expériences menées sur la téléphonie et la visio peuvent irriguer d’autres chantiers, comme la relation multicanale avec les usagers ou la gestion des sollicitations en temps réel.

Services publics : les bénéfices opérationnels attendus

Réduction des temps d’attente grâce à une gestion fine des files d’appels et des routages par compétence.

Continuité en télétravail et sur sites distants avec une expérience homogène pour les agents.

Collaboration interne renforcée via chat et visio intégrés, utile pour les projets transverses.

Standardisation des outils limitant la dispersion des solutions et les coûts cachés de support.

Chiffrement bout en bout selon les cas d’usage, et contrôle de la gestion des clés.

Journalisation et supervision des accès administrateurs pour prévenir les dérives.

Segmentation réseau pour isoler les flux voix et visio, et limiter la surface d’attaque.

Revue périodique des habilitations en fonction des mobilités internes.

Ce que révèle l’expérience strasbourgeoise pour les collectivités

La trajectoire engagée à Strasbourg illustre un arbitrage assumé : une solution européenne interopérable, portée par un éditeur ancré en Alsace, et un déploiement calibré pour sécuriser la relation usagers tout en comprimant les coûts. Le projet met en lumière un modèle de gouvernance reproductible, où la souveraineté des données et l’efficacité opérationnelle ne s’opposent plus.

À l’heure où les collectivités renforcent leurs infrastructures numériques, l’exemple strasbourgeois suggère une voie pragmatique : privilégier la proximité technologique, sécuriser la maîtrise des flux et construire la performance par paliers mesurés. Autant de repères utiles pour tenir ensemble innovation, sobriété budgétaire et exigence de service public.